L’écriture fragmentaire dans le journal intime

L’écriture fragmentaire dans le journal intime

Le je et ses avatars

L’écriture à la première personne est réalisable sous différentes formes littéraires. On cite les correspondances, l’autobiographie et le journal intime. L’acte d’écriture journalière qui se varie d’un cas à un autre. Pourtant l’usage de la langue utilisée par l’auteur est facile, tandis que le je diariste subit des transformations de considération et de sens. Certes, le je est pour une écriture singulière, personnelle et individuelle, il est utilisé dans l’expression d’un moi subjectif. Mais dans notre texte, il s’agit d’un double fonctionnement du je, où il se transforme d’un état à un autre dans l’expression de la sensibilité de l’écrivain. Ce déplacement est à la base au niveau du sens, c’est-à-dire que le je est individuel d’un côté, mais aussi ce je est collectif d’un autre côté. On met l’accent sur ce je particulier, une nécessité qui nous oblige à distinguer entre deux sortes de pronom je, un qui est collectif, où l’auteur est porteur de la parole du groupe, et l’autre individuel, où l’écrivain est à la quête de son identité à travers son vécu personnel. Les deux cas sont le résumé de l’auteur, narrateur, personnage. Une caractéristique singulière de l’écriture du journal intime ou personnel. « Ce baromètre de l’âme, ou d’une manière générale la météorologie du moi, serviront de métaphore majeure pour qualifier l’entreprise du journal intime dans ses paradoxes puisque l’intériorité y apparait soumise aux inflexions du jour et s’y livre dans son impermanence, dans sa réceptivité aux circonstances. »8 Le journal intime est qualifié d’exil du soi, il est une thérapie psychologique de la personne qui se sent hors du monde et son entourage social. Il renseigne sur le vécu personnel. Il donne le bilan quotidien de l’auteur du journal. L’écriture journalière est un conservatoire, un répertoire et un assemblage particulier d’une personne hantée par son quotidien. Le journal est le centre de l’intériorité sensible et subjective du diariste, il construit l’identité de l’écrivain. Cette forme d’écriture essaie de faire exister un moi caché avec ses secrets, elle construit l’horizon personnel et aussi l’esprit collectif de la société.

La variation du je 

Il est important de parler de la particularité des écrits journaliers, avant d’entamer la variation du je dans l’expression d’un journal intime. Certes, que le lecteur cherche à découvrir l’inconnu de l’écrivain à travers son journal, mais aussi il plonge dans l’intimité sans barrière du moi qui résume l’auteur/narrateur/personnage. L’écriture personnelle est avant tout une forme d’écriture qui rejette les procédés d’écriture du roman traditionnel, voire la forme, la linéarité du discours et la chronologie des événements de l’histoire racontée. Ces derniers ne sont plus capables de représenter la conception du je et son horizon. Une quête identitaire menée par l’auteur, afin de retracer son vécu personnel au sein de la société. Un je unique qui laisse l’impact principal, celui d’une distinction entre un je collectif et un autre individuel. Dont le premier est le porte parole du groupe social de son époque, il rapporte l’ensemble des faits de la colonisation française au sein de la société Kabyle, tandis que le deuxième est l’affection personnelle, qui résume le chagrin de l’écrivain vis-à-vis de la situation de son vécu et sa vision du monde. Ce cas particulier caractérise l’écriture de ce journal.

Car ce journal n’est pas seulement une écriture journalière d’un vécu, mais il est un témoignage des faits historiques de la période coloniale. Cette singularité du je retrace la particularité de la personnalité de l’écrivain, il est entre deux culture différentes. Une est celle d’origine kabyle, tandis que l’autre est française qui démontre son parcours éducatif. La spécificité de ce je qualifié de variant, met un effet particulier sur l’apparence des estimations visées par l’écrivain. Il est connu sur cette forme d’écriture la facilité d’accéder à l’information dans chaque journal, comme le je donne aussi une facilité et une fascination au lecteur qu’il puisse découvrir chaque secret présent dans le journal. Certes, que la question ne se pose pas sur le concept journal, mais le mot intime est le plus visé. L’intimité suggère la présence d’un moi spécifique, qui relate une vie privée et ses secrets. Il est probable que chaque écrivain ne se donne pas la peine de dévoiler son intériorité. Une cause qui nous oblige de citer en principe la caractéristique du journal et la première personne.

Le je collectif :

L’écrivain kabyle mélange avec excellence dans son journal, entre deux types du je. Un qui est individuel en résumant son quotidien privé, et l’autre prend la parole du peuple algérien. L’auteur se couvre derrière la peau de la première personne du singulier (le je du narrateur/personnage), pour déclarer l’insuffisance et la méfiance de chaque personne. « Le journal, quand il est ciblé sur un moment, est utile pour une communauté de référence. Le journal est une traque de cohérence. C’est une recherche individuelle et collective. Quand on réussit à identifier un nouveau moment, à le décrire, on fait un progrès dans la conscience de soi, mais aussi dans la conscience du groupe, et la conscience du monde. »14 Certes, on focalise notre recherche sur le je du journal. Mais ce je joue une double fonction. Principalement le diariste fait un constat individuel, qui le démontre dans son écrit. Plus loin de cette constatation personnelle, il intègre dans son journal le rapport collectif. Le diariste par sa sensibilité implique l’avis et l’envie du groupe dans l’écriture, en tant que cette forme d’écriture est connue pour la spontanéité et la subjectivité. Le fait que l’auteur du journal rapporte ce caractère collectif, dans ce cas, on l’insère dans le cadre d’un témoignage. Notre journal n’est pas un écrit où la présence de la stylistique. Il n’est pas une image d’un vécu individuel, mais un témoignage d’une pure vérité, où l’écrivain livre sans détour un champ d’actes cruels commis par la colonisation. Il met en avance la volonté collective à travers l’expérience personnelle. Il parle avec un je, mais dans la considération du message écrit a travers ce je, le diariste fait savoir le sentiment du nous. Il s’avère nécessairement que l’implication du soi au nom du groupe vise l’universalité.

La collectivité tient son existence du principe commun, celui de la réalité vécue pendant la période coloniale. L’objectif de cette prise de parole n’est pas seulement une mise en place de l’envie de la communauté Kabyle ou Algérienne, car l’écrivain veut faire savoir la cause d’une génération qui souffre de la colonisation aux yeux du monde. Un peuple qui espère la liberté, mais aussi il espère l’indépendance. Certes, que le diariste manifeste l’avis public à la première personne du singulier, en plus il ajoute une dimension cognitive d’une vision collective. Cette caractéristique d’écriture journalière livre un statut particulier du je, bien que le pronom soit conçu pour l’intimité, il illustre aussi la psychologie collective de la communauté Kabyle de l’époque coloniale. « Même-ci le diariste varie entre le : ils, tu, nous et vous, mais le je ancré dans la peau du nous incarne un style particulier, une qualité d’écriture spécifique, une délibération sentimentale et morale d’un ensemble collectif. »15 On ajoute l’interculturalité du texte qui est à la base de celle de l’écrivain lui-même, il est forgé des deux cultures différentes. L’impact de ce trait culturel incarne le style de l’auteur. « La rencontre avec l’auteur, la rencontre interculturelle, peut se développer au niveau d’un moment (…).

Mais la rencontre peut aussi se donner comme objet le principe de production et de reproduction des moments de deux sociétés. »16 On retrace l’impact d’un double bagage culturel, premièrement au niveau de la langue où l’auteur du journal réalise ces oeuvres en langue française qui constitue son parcours éducatif, car il est instruit dans l’école française. Tendis que le bagage natif est dû à son origine Kabyle, et son éducation familiale. Le je subit cet impact interculturel, mais aussi il subit l’impact de la collectivité en tant qu’écrivain qui dénonce l’avis et l’envie de la société Kabylo-Algérienne. L’expression du diariste engagé vise à rapporter l’authenticité des faits, de ce fait on conclut l’acte de la représentation des actes historiques. En partant du point que l’écriture journalière est subjective, mais le rapport diariste/message est basé sur le vrai et le réel.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Dédicace
Remerciements
INTRODUCTION
CHAPITRE I : Le je et ses avatars
I.1. La variation du je
I.2. Le je collectif
I.3. Le je individuel
CHAPITRE II : L’écriture fragmentaire
II.1. La définition de l’écriture fragmentaire
II.2. L’écriture fragmentaire dans le journal intime
II.3. La fiction dans le journal intime
CHAPITRE III : Journal intime ou récit de témoignage
III.1. La définition du récit de témoignage
III.2. Étude comparative entre le journal intime et le récit de Témoignage
III.3. La sociocritique du journal intime
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *