Limites et critiques de l’écotourisme

Le tourisme est désormais un secteur incontournable pour la croissance et un facteur de développement. Il représente 10,4 % du PIB mondial, soit 4 218 milliards de dollars, et apporte une contribution particulièrement importante au commerce international, avec plus de 12 % des exportations totales. Il est également une source majeure d’emplois, représentant 74 millions d’emplois directs, selon une estimation du Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC), et 215 millions si l’on prend en compte l’ensemble des effets économiques indirects du secteur. Dans les pays en développement, le tourisme constitue un levier de croissance économique, et un outil d’autonomisation des femmes, et de lutte contre la pauvreté et le chômage. Il offre une source majeure d’emplois pour la gent féminine, qui représente entre 60 et 70 % de l’ensemble de la main-d’œuvre employée dans ce secteur. En Jordanie, le tourisme génère 10 % du PIB, soit 4 milliards de dollars. Dans certains petits îles-états , il peut créer 25% du PIB (OMT, Le tourisme et la réduction de la pauvreté).

Toutefois, chacun sait que la réalité est beaucoup moins reluisante que ne le laissent supposer les chiffres. Le tourisme n’est, en effet, pas aussi vertueux et ces chiffres sont à nuancer. D’une part, parce que les recettes touristiques sont très souvent réparties de façon inéquitable ; et d’autre part, parce que cette industrie, bien que facteur de croissance économique, a indiscutablement eu, et peut toujours avoir, des conséquences néfastes au niveau social, environnemental ou encore culturel. Dans les pays du Sud, à titre d’exemple, les retombées économiques du tourisme permettent uniquement d’enrichir les opérateurs touristiques, alors que les populations locales s’enfoncent de plus en plus dans la pauvreté. De plus, ce secteur, de par sa nature saisonnière, ne permet de créer que des emplois précaires et instables. S’agissant des impacts environnementaux, il apparaît que le développement important du tourisme de masse depuis les années 1970 conduit à la pollution et à l’épuisement de certaines ressources naturelles. Aujourd’hui, le tourisme produit 8 % des émissions mondiales de carbone (Nature Climate Change : 2018).

On sait toutefois que la prise de conscience, au niveau international, de ces méfaits et limites a conduit, depuis les années 1980, à une sorte de reconceptualisation du tourisme : celui-ci n’est plus uniquement une activité de loisirs mais également un acte responsable. D’où l’émergence, dans les années 1980-1990, d’un mouvement en faveur d’un développement touristique qui prenne en compte les principes du développement durable. L’idée est simple : le développement durable consiste à trouver un équilibre entre les dimensions économique, sociale, et écologique, ce qui peut être appliqué au tourisme. Ainsi, le développement touristique peut, et doit être, économiquement efficace, socialement équitable, et écologiquement tolérable (Charte de Lanzarote : 1995). Il s’agit en réalité du tourisme durable dont la forme la plus exemplaire est l’écotourisme.

Celui-ci, malgré certaines limites, reste l’exemple le plus pertinent de l’application des principes de durabilité au tourisme, non seulement en matière de respect de l’environnement, mais aussi, en ce qui concerne l’implication des acteurs touristiques. Toutefois, l’écotourisme est mal connu et constitue une source de confusion pour le grand public du fait qu’il est confondu avec le tourisme durable et ses formes. C’est la raison pour laquelle la notion d’écotourisme ne peut pas être abordée sans être préalablement définie au sein des autres notions et concepts relatifs au tourisme et à son développement durable.

En conséquence, il est nécessaire, en premier lieu, de présenter le concept le plus large de tourisme durable et de décrire toutes ses formes, avant de consacrer une deuxième partie à la présentation de l’écotourisme et à l’élimination de certaines confusions à son propos. Cela permettra de définir ce qui fait le propre de cette forme particulière de tourisme et de la différencier des autres formes durables. L’expérience jordanienne servira d’exemple en matière d’activités et de destinations phares dans l’écotourisme. Enfin, dans une troisième partie, je tenterai de développer une évaluation critique de l’écotourisme afin d’observer les limites et les défis qui freinent son développement.

Le tourisme durable est une notion relativement récente, apparue au début des années 1990. En réalité, les réflexions autour de cette conception sont apparues ou plus exactement ont été institutionnalisées depuis le sommet de Rio sur le développement durable en 1992. Comme évoqué précédemment, il s’agit d’appliquer les principes du développement durable au secteur touristique, en veillant à prendre en compte les trois dimensions de la durabilité : économique, écologique et sociale. C’est ce qu’affirme la charte du tourisme durable (1995), selon laquelle « le développement touristique doit être supportable sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan social pour les populations locales ». Ainsi, toute option de développement touristique doit contribuer à l’enrichissement socioculturel de la destination visitée et à l’amélioration de la qualité de vie de la population locale, sans entraîner la dégradation de l’environnement ou laisser un impact négatif sur la culture hôte.

Ces principes sont reconnus par plusieurs organismes officiels, tels que le Comité des Ministres, qui affirme que le tourisme doit profiter à la communauté locale, soutenir son économie et encourager l’emploi de la main-d’œuvre locale et le recours aux matériaux des lieux et aux savoir-faire traditionnels. Le code mondial d’éthique du tourisme, adopté par l’Assemblée générale de l’OMT en 1999, affirme que « les activités touristiques doivent être conduites en harmonie avec les spécificités et traditions des régions et pays d’accueil, et dans l’observation de leurs lois, us et coutumes ». De son côté, le Guide à l’intention des autorités locales, publié la même année, affirme que la protection de l’environnement est essentielle pour un succès à long terme.

De fait, l’Organisation mondiale du tourisme s’appuie sur ces mêmes principes, dans sa définition du tourisme durable, « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ». De la même façon, Tourisme Québec parle d’« un tourisme qui répond aux besoins des touristes et des régions qui les accueillent tout en protégeant et en améliorant les ressources pour l’avenir […] ».

Il serait dès lors possible d’en déduire que le tourisme durable est plutôt un mode de pensée, et une mise en application du concept de durabilité en matière de tourisme. Ce concept s’applique à toutes les formes, y compris le tourisme de masse, tant que les activités touristiques respectent, préservent et mettent durablement en valeur les ressources naturelles, culturelles et sociales de la destination visitée. Ainsi, le tourisme durable n’est pas en soi une forme distincte de tourisme. Ce sont toutes les formes de tourisme qui doivent s’efforcer de devenir plus durables (OMT).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I. EXPOSÉ: ÉCOTOURISME
Introduction
1. Tourisme durable
1.1 Principes et définition
1.2 Formes du tourisme durable
2. Écotourisme
2.1 Définitions et principes
2.2 Confusions fréquentes
2.2.1 Écotourisme et tourisme durable
2.2.2 Écotourisme, tourisme de nature, tourisme d’aventure
2.3 Activités et destinations écotouristiques
2.3.1 Activités d’écotourisme
2.3.2 Destinations phares
2.4 Expérience jordanienne en écotourisme
2.4.1 La Société royale pour la conservation de la nature (RSCN)
2.4.2 Destinations écotouristiques phares
2.4.3 Défis et limites
3. Limites et critiques de l’écotourisme
3.1 Abondance sémantique
3.2 Écoblanchiment*
3.3 Manque de labels écotouristiques
3.4 Dérives liées aux activités d’écotourisme
3.5 Sacrifices liés au choix de l’écotourisme
3.6 Activité élitiste
Conclusion
II. TEXTE SUPPORT ET TRADUCTION
III. STRATÉGIE DE TRADUCTION
1. Texte support
2. Rédaction de l’exposé
3. Méthode de traduction
4. Difficultés rencontrées
4.1 Difficultés liées aux termes propres au contexte québécois
Extrait 1 : aire de confinement, ravage, site de frai
Extrait 2 : zone d’exploitation contrôlée
Extrait 3 : matières résiduelles, déchets
4.2 Difficultés liées aux termes spécialisés
Extrait 4 : faune et flore
Extrait 5 : petit pingouin, guillemot, eider à duvet, grand héron
4.3 Difficultés liées à la reformulation
Extrait 6: National Outdoor Leadership School
Extrait 7 : fleuve et rivière
Extrait 8 : devoir, il convient de
4.4 Logique de la langue cible
5. Conclusion
IV. CONCLUSION

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *