L’écotourisme comme moteur de développement

Tourisme et écotourisme

     Selon l’OMT, le tourisme peut être défini comme étant « l’ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs ». Les activités du tourisme correspondent donc à de nombreux aspects de notre vie : vacances, loisirs, déplacements et travail (Lozato-Giotart et al., 2012). L’écotourisme, que l’on associe au tourisme vert, est une des formes du tourisme durable, plus centrée sur la découverte de la nature et la préservation de l’environnement. Né il y a environ 25 ans, le terme « écotourisme » est un néologisme composé de l’abréviation éco-(écologie) et tourisme. L’écotourisme accorde une très grande importance à la conservation de la nature. Le tourisme se distingue de l’écotourisme par la structure, la nature et l’objectif du voyage. L’écotourisme prend plus en compte la dimension naturelle et culturelle que l’aspect aventureux du voyage. Il est perçu comme un sous-ensemble du tourisme axé sur la nature (Tardif, 2003).

L’écotourisme

      C’est le mexicain Hector Céballos-Lascurain, ex-Directeur de la Commission Ecotourisme de l’UICN qui a défini, pour la première fois en 1993, la notion d’écotourisme : « L’écotourisme est un tourisme écologique dont l’objectif principal est de protéger la nature, ou d’approcher des espèces particulières (faune ou flore). L’activité doit comporter une part d’éducation et d’interprétation, et aider à faire prendre conscience de la nécessité de préserver le capital naturel et le capital culturel ». L’environnement qui nous entoure doit être respecté. De même, si nous sommes dans ou à proximité d’une AP, il faut respecter les consignes et suivre uniquement les sentiers préétablis : ne jamais utiliser de feu et éviter de renverser des liquides inflammables ou produits toxiques. Il est également interdit de donner des aliments aux animaux, sans oublier que la collecte de spécimen est interdite. En outre, la propreté des lieux doit être préservée (TIES, 2015). L’ONG qui gérait et détenait la responsabilité des Parcs Nationaux et des Réserves de Madagascar a avancé une définition : « L’écotourisme est un voyage dans le but de découvrir, apprécier et respecter les attraits des sites naturels, tout en favorisant leur conservation et l’épanouissement des communautés humaines » (ANGAP, 2003). Il est censé générer des bénéfices financiers directs pour la conservation et des emplois aux populations locales afin de renforcer leur autonomie (TIES, 2015). Une autre définition de l’écotourisme : « L’écotourisme est une forme de voyage responsable, dans les espaces naturels, qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations » (Tardif, 2003). L’adjectif « responsable » évoque un certain nombre de règlements à respecter. Le code mondial d’éthique du tourisme a été adopté par l’Assemblée générale de l’OMT et approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies dans une résolution spéciale. Ce code est un texte composé de 10 articles, dont le but est de préserver les ressources dont dépend le tourisme et d’assurer la répartition équitable de ses avantages économiques. La TIES est la référence en matière d’écotourisme. C’est la première organisation à s’être engagée à promouvoir les principes de l’écotourisme et les pratiques responsables dans le secteur du tourisme. Les membres reconnaissent que « l’écotourisme est un voyage responsable, vers des zones naturelles, qui conserve l’environnement et soutient le bienêtre de la population locale ». Ainsi, l’écotourisme est un voyage responsable dans des aires naturelles pour comprendre la culture et l’histoire du milieu, avec le souci de ne pas perturber l’équilibre de l’écosystème tout en produisant des occasions financières qui rendent la conservation des ressources naturelles profitables aux populations locales (ANGAP, 2003). Une autre définition proposée par TES en 2002 est aussi intéressante : « L’écotourisme est un voyage dans les régions naturelles avec des objectifs multiples, une compréhension accrue de l’histoire naturelle et culturelle de l’environnement en ayant soin de ne pas altérer ce dernier, tout en apportant des avantages économiques visant à rendre la conservation des ressources naturelles profitable aux populations locales ». Il est ainsi recommandé de respecter les mœurs, coutumes et les religions des régions ou zones visitées. Les monuments et sites archéologiques doivent rester intacts. Il est interdit de souiller les marécages, les rivières et sources d’eau ou d’y verser des produits toxiques. Il faut également éviter les tapages nocturnes dans les villages ou les AP et respecter les codes de la route (TIES, 2015). « Ecotourism is responsible travel to natural areas that conserves the environment, sustains the well-being of the local people, and involves interpretation and education” (ibid). L’impact sur l’environnement et la population locale est à minimiser. Il faut donc mettre en place des infrastructures de tourisme ayant un impact minimal sur l’environnement. Il faut également construire une conscience respectueuse de l’environnement et de la culture. Le projet doit apporter une expérience positive aux visiteurs ainsi qu’aux autochtones selon toujours la TIES en 2015. Ramangason, Directeur Général de Madagascar National Parks explique l’écotourisme de la manière suivante : « L’écotourisme, c’est un type de tourisme qui respecte trois pieds : l’écologie, l’économie et le social. L’écologie doit être respectée. Vous entrez, vous visitez, mais vous ne dégradez pas. Si vous dégradez, vous changerez le milieu, et c’est gênant pour les plantes et les animaux, donc respectez-les. On le fait en aménageant, on vous met sur les rails, vous n’en sortez pas. Quand vous parcourez un sentier, vous ne criez pas, vous ne tirez pas, vous ne chassez pas. Quant au social, il faut que la population disposant d’une aire protégée en soit bénéficiaire. La première chose à faire c’est l’adhésion. Cela est difficile parce que parfois, la population n’adhère pas immédiatement, étant donné que les notions de valeur sont différentes. La biodiversité n’est pas perçue de la même façon en Occident ou dans mon village, par exemple. Un animal peut être un animal ici, mais de l’autre côté c’est un luxe, une espèce endémique. Nous pouvons donc parler de conflits de valeurs. Il faut donc travailler avec la population locale pour que les valeurs économiques qui sortent leur soient bénéfiques également. L’économie doit être équitable. Il doit y avoir un partage des gains. Si ce n’est pas fait, les trois pieds de l’écotourisme ne sont pas respectés. Ainsi, vous aurez un problème » (Ramangason, 2016). Les touristes doivent donc être sensibilisés à travers différentes expériences aux conditions politiques, sociales et environnementales des pays visités. Enfin, il faut reconnaître les droits et les croyances des populations indigènes et travailler en partenariat avec ces communautés (TIES, 2015).

Les impacts socioculturels de l’écotourisme

    Actuellement, l’écotourisme connaît un essor remarquable. Beaucoup d’écotouristes, provenant de milieux urbains et suburbains, ont besoin de « retrouver le contact de la nature ». Ils sont également lassés du train-train quotidien. Il y a aussi le désir de connaître différentes cultures, de profiter de la nature tant qu’il en est encore temps (Whelan, 1991). Toutefois, le PNUD a souligné que la confrontation de personnes de mondes différents aux pouvoirs d’achats inégaux présente des effets négatifs. Les échanges « basés sur l’argent » peuvent conduire au développement de la mendicité et de la prostitution. Dans ce cas, l’écotourisme, et même le tourisme en général, devient un facteur d’acculturation (PNUD, 2002). D’autant plus que les écotouristes sont des gens qui disposent de suffisamment de moyens financiers et de loisirs. Ils sont originaires d’Europe, d’Amérique du Nord et du Japon mais rarement des pays en développement. Selon les voyagistes, la plupart des écotouristes sont aisés. Ils ont un revenu familial assez élevé (Whelan, 1991). Enfin, les problèmes de la participation locale font leur apparition. Il faut éviter d’exclure les populations locales que ce soit dans l’élaboration ou la mise en œuvre du plan. De plus, quand on entreprend un projet d’écotourisme, on dépossède les gens de leurs terres. Ce qui provoque un ressentiment envers les « riches touristes ». Il ne faut pas oublier que la surexploitation des ressources naturelles permet aux populations de gagner leur vie. Alors que l’installation d’un site touristique leur enlèvera ces moyens de subsistance, souvent sans aucun produit de remplacement valable. Pourtant, les pays en développement sont caractérisés par une forte natalité. (Pour Madagascar, ce taux tournait autour de 32 pour 1000 en 2017 selon l’INSTAT). Ce qui implique un nombre croissant de bouches à nourrir. Ainsi le mode de développement par l’écotourisme n’est positif qu’à court terme si on n’utilise pas les méthodes qu’il faut (Whelan, 1991). Par exemple, l’aménagement des superbes parcs du Costa Rica a été planifié au niveau national. On n’a pas pris en considération les populations locales, ce qu’elles allaient devenir. D’ailleurs, les Costaricains désormais dépossédés de leurs terres ainsi que de leur moyen de survie, n’ont d’autres choix que les défrichements sauvages, les forages miniers à la recherche d’or, et une multitude d’autres dépréciations à l’intérieur des parcs pour subvenir à leurs besoins et gagner leur vie. De même, le projet Tigre en Inde a échoué faute de soutien local. Effectivement, la sensibilisation de la population locale a été négligée. Pour clore cette partie, le tableau ci-après résume les avantages et les coûts de l’écotourisme en prenant en considération toutes les dimensions concernées.

CONCLUSION

     Le tourisme peut jouer un grand rôle dans le processus de développement économique d’un pays. Il favorise la création d’emplois, l’entrée de devises, les externalités émises sur les autres secteurs de l’économie comme le transport, l’agriculture et l’élevage. Dans ce contexte, l’écotourisme qui cherche à concilier conservation de l’environnement et développement communautaire, suscite l’intérêt de chacun. Toutefois, le secteur nécessite une collaboration avec la population locale ainsi qu’une assistance financière et technique. Pour Madagascar, qui est reconnu comme étant un pays possédant une des plus riches biodiversités du monde, l’écotourisme présente de nombreuses opportunités. Le pays souffre cependant d’une capacité d’accueil insuffisante, d’un manque d’éducation de la population locale et de la promotion des destinations écotouristiques. D’autant plus qu’une bonne partie de ses patrimoines est exposée à de graves dangers comme les feux de brousse et la déforestation massive. La résolution de ces problèmes ne se fera pas toute seule. Il faut mobiliser tous les acteurs concernés dans l’élaboration et la mise en place du projet d’écotourisme et appliquer les méthodes adéquates à la situation et au système présent (Whelan, 1991). Le tourisme a également pu établir la reconstruction sociale dans de nombreux pays (Urry, 1990). Il se présente donc comme une arme idéale pour préserver l’environnement et un levier de développement économique et social. Madagascar dispose d’un grand atout en termes d’attraction touristique mais on n’y reflète toujours pas une voie de développement. La population vit encore dans une extrême pauvreté. L’écotourisme peut être un vecteur de développement. Il constitue une piste pour réduire la pauvreté, seulement il faut agir de manière intelligente et responsable tout appliquant des méthodes efficientes.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Concept général de l’écotourisme et théories académiques
Chapitre 1 : Définitions et concepts de l’écotourisme
Tourisme et écotourisme
L’écotourisme
Chapitre 2 : Controverses théoriques sur l’écotourisme
Les impacts économiques et environnementaux de l’écotourisme
Les impacts socioculturels de l’écotourisme
Partie II : L’écotourisme comme outil de développement- cas de Madagascar
Chapitre 3 : Contexte et évolution de l’écotourisme malgache
Contexte macroéconomique malgache et place du tourisme dans l’économie
Evolution de l’écotourisme à Madagascar
Chapitre 4 : Discussion sur les potentialités écotouristiques de Madagascar
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ADRESSES INTERNET

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