L’économie politique des langues

L‟économie politique des langues

Les explications externes et générales (non propres à la situation chinoise)

Effectivement, dans la sphère des discours produits sur les langues étrangères et le développement de leur enseignement, ceux concernant la langue française sont particulièrement nombreux. Ces discours sont issus d‟organismes internationaux comme l‟Organisation internationale de la francophonie (ci-après OIF) ou l‟Agence universitaire de la francophonie (ci-après AUF), et les experts qu‟ils emploient, des responsables du français dans les différents postes diplomatiques de la France dans le monde, enfin de chercheurs spécialisés dans la langue française et sa diffusion. Lorsqu‟ils sont mis en regard avec la situation chinoise, il semble qu‟une partie de leur validité soit pourtant discutable. Effectivement, l‟enseignement du français, au pire en déclin, au mieux stagnant ailleurs dans le monde, connaît une croissance exponentielle là où on ne s‟y attendait pas et contre « toute logique », ou, du moins, toute logique habituellement avancée : le cas chinois, au regard du développement qu‟y connaît l‟enseignement du français, semble déjouer tous les pronostics. De plus, l‟ironie veut que cet enseignement connaisse un déclin important dans le Vietnam voisin, pourtant ancienne colonie française, membre de l‟OIF, et censé être aussi bien francophone (même partiellement) que francophile. Par ailleurs, le schéma explicatif qu‟on entend souvent – « le déclin du français (ou d‟autres langues), c‟est à cause de l‟anglais » – ne fonctionne pas non plus puisque l‟anglais garde sa place largement dominante en Chine. Enfin, le français « résiste » en Chine, sans pour autant entrer dans les canons explicatifs habituels (discours de l‟OIF et des ambassades de France) selon lesquels le français ne peut résister que si deux langues étrangères sont obligatoires dans un système éducatif ; tout pays passant à une seule langue étrangère obligatoire ferait reculer l‟enseignement du français (autrement dit une « lutte » se mènerait au niveau des deuxièmes langues étrangères). La validité de ces explications n‟est certes pas remise en cause, cependant, le fait que ces modes explicatifs ne soient pas opérationnels dans un pays aussi grand que la Chine interroge. Ainsi, tout un type de discours sur le développement de l‟enseignement d‟une langue étrangère se trouve contesté dans le cas présent : les discours sur une langue et le développement de son enseignement semblent battus en brèche par une réalité qui paraît bien plus complexe ; à moins que ce ne soit les portes d‟entrée habituellement privilégiées qui ne soient pas pertinentes.

Présentation de la situation : existence de limites

Une première limite

la non-prise en compte de la multiplication des acteurs, de leur rôle ainsi que des enjeux dans lesquels ils sont impliqués.Cette brève revue de la littérature présentant le développement de l‟enseignement du français en Chine au niveau universitaire laisse un goût d‟inachevé. On remarque tout d‟abord que l‟entrée par le discours officiel est souvent privilégiée, le gouvernement y apparaissant comme principal producteur de discours sur les langues (et sur leur enseignement) et comme principal décideur-acteur. Si une telle perspective n‟était pas dénuée de sens à l‟époque où l‟essentiel des décisions étaient prises d‟en haut (1949-1976), elle ne semble plus aussi pertinente de nos jours, plus de trente ans après la mise en place de la politique de Réformes et d‟Ouverture. Les acteurs ayant un pouvoir de décision se sont en effet multipliés et le gouvernement central n‟est plus le seul producteur de discours et d‟actions concernant les langues étrangères : nous sommes passés d‟une période où les décisions étaient essentiellement prises par le gouvernement central à une période où des acteurs aussi divers que des universités, des étudiants, des familles, des provinces et des municipalités autonomes, des intervenants privés, voire des organismes étrangers jouent un rôle de plus en plus important. Ainsi, ces auteurs ont en commun de proposer une vision relativement réductrice de la situation ; ils peinent à penser la diversité, donnant l‟impression que les acteurs impliqués agissent à l‟unisson, comme le souligne cet extrait : « De nombreux jeunes Chinois manifestent un grand intérêt et un grand enthousiasme pour l‟apprentissage du français et pour une meilleure connaissance de la France. La plupart d‟entre eux veulent un jour aller en France, afin d‟y poursuivre leurs études » (Wang, 2005, p. 10). Ils ont, de plus, tendance à embrasser le point de vue d‟un nombre limité d‟acteurs (essentiellement les étudiants et le gouvernement), ces derniers étant bien souvent figés, aussi bien dans leurs motivations et / ou leurs stratégies que dans leurs représentations, par exemple, des langues étrangères.

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Table des matières

Résumé
Abstract
Table des matière
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des sigles et des abréviations
Remerciements
INTRODUCTION GÉNÉRALE – Premiers positionnements
1. Un didacticien en économie politique des langues
2. Constructivisme et réflexivité : d‟où je parle et ce que ça m‟apporte
3. Plan de la thèse
CHAPITRE I – Contexte et problématique
Introduction – Un phénomène étonnant : le fort développement de l‟enseignement du français en Chine au niveau universitaire depuis 2000
1. Des changements qui interrogent
1.1 Les explications internes
1.2 Les explications externes et générales (non propres à la situation chinoise)
2. Présentation de la situation : existence de limites
2.1 Une première limite : la non-prise en compte de la multiplication des acteurs, de leur rôle ainsi que des enjeux dans lesquels ils sont impliqués
2.2 Une deuxième limite : comment se définissent les termes du débat dans la situation analysée ?
2.3 Une troisième limite : les discours spécialistes portant sur le développement de l‟enseignement des langues étrangères
3. Problématique de la thèse
4. Précisions terminologiques préalables
4.1 Comment nommer et définir ces programmes de français ?
4.2 Le niveau des universités
CHAPITRE II – Positionnements épistémologiques et cadre théorique
Introduction
1. L‟économie politique : une introduction
1.1 La théorie néo-classique en économie et sa critique
1.2 Qu‟est-ce que l‟économie politique ?
2. L‟économie politique des langues
2.1 Critique bourdieusienne d‟une certaine linguistique
2.2 L‟économie politique des langues
2.3 Les recherches en économie politique des langues
3. L‟économie politique pour mieux comprendre le développement de l‟enseignement universitaire du français en Chine
3.1 Économie politique et courant critique
3.2 Pourquoi parler d‟histoire ?
3.3 Une analyse située d‟une réalité construite par les acteurs sociaux
Conclusion et questions spécifiques
Questions spécifiques
CHAPITRE III – Méthodologie de la recherche
Introduction
1. Genèse et mise en place d‟une recherche
1.1 Une construction de la recherche en plusieurs temps
1.2 La « construction » des données
2. Une enquête sociohistorique pour une meilleure compréhension du terrain et du phénomène étudiés
2.1 Deux projets contributeurs
2.2 Enquête de terrain, croisement des sources et recherche documentaire fouillée
3. Des entrevues avec des acteurs de terrain pour une co-construction de sens
3.1 Un échantillonnage de type intentionnel
3.2 Entrevues : modalités, thèmes
4. Analyse – interprétation des données et production d‟un récit « d‟explication compréhensive »
4.1 Préambule
4.2 Analyse et interprétation du premier ensemble de données
4.3 Analyse et interprétation du deuxième ensemble de données
4.4 Établir des liens
5. La construction d‟un récit, la production d‟un savoir
5.1 Le récit produit
5.2 Quel statut pour les connaissances produites ?
5.3 Considérations éthiques
Conclusion : des garde-fous plutôt que des critères de scientificité
CHAPITRE IV – L‟enseignement universitaire de français en Chine nouvelle depuis 1949 : quelle histoire ?
Introduction
1 Première vague : de 1950 à 1957
1.1 Aperçu général
1.2 Éléments contextuels
1.3 Retour sur l‟offre universitaire de français
Conclusion pour la première vague
2. Deuxième vague : de 1960 à 1965
2.1 Aperçu général
2.2 Éléments contextuels (1957-1965)
2.3 Retour sur l‟offre universitaire de français
Conclusion pour la deuxième vague
3. Troisième vague : de 1970 à 1974
3.1 Aperçu général
3.2 Éléments contextuels (1965-1974)
3.3 Retour sur l‟offre universitaire de français
Conclusion pour la troisième vague
4. Quatrième vague : de 1978 à 1980
4.1 Aperçu général
4.2 Éléments contextuels (1974-1980)
4.3 Retour sur l‟offre universitaire de français
Conclusion pour la quatrième vague
5. Aucune ouverture de 1980 à 1990
5.1 Aperçu général
5.2 Éléments contextuels (1980-1990)
5.3 Retour sur l‟offre universitaire de français
6. Cinquième vague : de 1990 à 1998
6.1 Aperçu général
6.2 Éléments contextuels (1990-1998)
6.3 Retour sur l‟offre universitaire de français
Conclusion pour la cinquième vague
Conclusion du chapitre IV
CHAPITRE V – L‟enseignement universitaire de français en Chine depuis 2000 : quelle histoire!
Introduction
1. L‟offre universitaire de français depuis 2000 : un « tsunami », vraiment ?
1.1 Une croissance à décrire
1.2 Les raisons d‟une croissance à relativiser
1.3. Les fragilités d‟une croissance : des contrastes saisissants qui interrogent
Bilan et retour sur analyse
2. Côté demande : le français, un capital ?
2.1 L‟image positive du français : « une langue romantique et un pays magnifique »
2.2 Le choix du français passé à la loupe
2.3 École, stratification et mobilités sociales : et le français dans tout ça ?
Conclusion du chapitre
CHAPITRE VI – L‟enseignement universitaire de français en Chine de nos jours : quelles histoires ? Les implications didactiques
Introduction
Préambule : plusieurs générations d‟étudiants de français
1. Quelles représentations pour le français ?
1.1 Le français et les autres langues : quelques questions pour y voir plus clair
1.2 Les représentations sur le français : des stéréotypes partagés, mais discutés
1.3 Le français : des représentations en évolution
2. Quels enjeux pour les étudiants, les enseignants et les départements / sections de français ?
2.1 Contrariétés étudiantes
2.2 Les enseignants et les départements / sections de français face à la question de la norme de référence
3. Perspectives et recommandation didactiques
3.1 Quelle prise en compte de quelle diversité ?
3.2 L‟emprise du discours officiel, un obstacle ?
Conclusion du chapitre VI
CONCLUSION GÉNÉRALE
1. Retour sur les questions de recherche
2. Comment parler du développement de l‟enseignement d‟une langue étrangère ?
3. Regrets, limites et perspectives
3.1 Regrets, limites
3.2 Perspectives
BIBLIOGRAPHIE

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