L’ECONOMIE HALIEUTIQUE FACE A LA VIE DES PECHEURS

Les marées

   Faute de marégraphes enregistreurs, nous allons nous contenter seulement de nos humbles observations et des réponses reçues auprès des pêcheurs pour essayer d’expliquer les flots et les jusants de la mer . La marée est définie comme étant un mouvement périodique des eaux de la mer qui s’élèvent et s’abaissent chaque jour à des intervalles réguliers. Ce mouvement est dû à l’attraction qu’exercent sur les masses fluides du globe terrestre les masses de la lune et du soleil. Sur les côtes, on observe pendant une journée, deux phases de flot et deux de jusant. On a donc une marée semi diurne qui, d’une façon générale, se résume ainsi : une marée basse dans la matinée qui va devenir haute après quelques heures pour se répéter dans l’après-midi. Signalons que malgré cette répétitivité, les intervalles de temps séparant les flots des jusants sont variables mais d’une façon cyclique au cours d’un mois lunaire ; et, c’est delà où découle la notion de fréquence qui est d’une semaine. Rappelons qu’au cours de l’année, contrairement à la lune, le soleil n’a pas la même position face à la terre. Il est au zénith respectivement le mois de juin et de décembre dans l’hémisphère nord et sud. Pour ce qui est de l’équateur, il y passe deux fois : mars et septembre. Ce mouvement apparent du soleil face à la terre influe sur plusieurs faits parmi lesquelles les variations saisonnières, la longueur des jours et des nuits ainsi que les phénomènes maritimes à l’exemple des marées. Bien que la lune soit plus petite que le soleil, c’est elle qui a beaucoup d’influence sur les eaux marines grâce à sa proximité de la terre par rapport au soleil qui est plus éloigné , mais surtout à cause de sa position géostationnaire (position orbitale par rapport à la terre). « Quant aux inégalités des grandes marées successives et des mortes eaux successives elles s’expliquent en partie par les variations dans la distance des astres au cours de leurs variations », d’où la notion de marnage qui se visualise, par l’existence d’un estran, une zone favorable à la pêche à pieds. Il faut aussi savoir qu’au niveau des marées, on a deux régimes localement nommés
– « tehàky »(syzygie), période pendant laquelle l’eau abonde et se retire aussi loin possible. Ceci se voit pendant les deux premières semaines du mois lunaire ;
– « lemy rano »(quadrature) qui se produit à partir de la deuxième moitié de mois où l’eau en se retirant ne laisse pas entièrement la zone intertidale et au moment des flots, elle n’arrive pas jusqu’à son niveau maximal.

Le courant marin

   Un courant est un mouvement d’un fluide ayant une direction déterminée. Dans cette perspective, les déplacements des eaux marines, voyant leurs aspects continus et répétitifs au sein d’une direction peuvent y être classées. En ce sens, voyons ce qui se passe dans le canal de Mozambique où notre zone d’étude fait partie de ses côtes. Dans l’Océan indien, plus précisément au sud de l’équateur se trouve un courant marin chaud qui se dirige vers le Sud. Au cours de son trajet, « au niveau de Vatomandry, ce courant se scinde en deux » lorsqu’il heurte Madagascar. Il est vrai que lors de cette fission, ces deux parties deviennent centrifuges. Celle qui longe l’île vers le Sud, vu qu’elle se rapproche du pôle sud, voit sa température diminuer d’un mètre à l’autre du trajet. A l’extrémité de la côte orientale de l’île, le courant contourne cette dernière pour se joindre aux eaux chaudes du Canal de Mozambique. Cette association des eaux chaudes et froides engendre des dépressions atmosphériques qui sont en quelque sorte le moteur des brises marines que nous avons sus-étudiées. De plus, le refroidissement de l’air qui en découle est propice aux précipitations occultes qui atténuent en partie l’aridité des régions bordières.

Les caractéristiques de la pluie

   Comme nous l’avons déjà dit mais d’une autre manière, il ne peut pas y avoir pluie sans plusieurs mécanismes parmi lesquels une ascendance et les nuages qui feront l’objet de cette sous partie. Le mot ascendance est le nom dérivé de l’adjectif ascendant qui traduit une remontée. Du point de vue météorologique, cela est un moteur de la pluie ; car c’est à partir de cette remontée que d’autres phénomènes vont se succéder jusqu’à la fin du processus ; c’est-à-dire la formation des gouttes de pluie Il y a quatre types d’ascendance, qui sont les suivants :
– l’ascendance orographique ; on la nomme ainsi car elle est provoquée par le relief. Notons que ce type est presque inexistant dans le sud-ouest du fait que les reliefs qui s’y trouvent sont parallèles à la direction du vent dominant de la région (le Tsiokantimo) ;
– l’ascendance cyclonique : on parle de cyclone si on est dans une zone de basse pression où l’air monte obligatoirement d’une façon systématique, d’où la notion d’ascendance avec possibilité de pluie ;
– l’ascendance frontale : en météorologie, on parle de front lorsqu’on a une surface de discontinuité séparant deux masses d’air de pression et de température différentes. Du moment où ces deux masses d’air se heurtent, l’air froid qui est plus lourd reste en surface tandis que l’air sec, plus léger monte en altitude. La rencontre que nous venons de parler, constituant un front provoque une ascendance, d’où cette qualification (nomination).
-enfin, on a l’ascendance dynamique qui découle de la diminution de la vitesse du vent. En effet, dans une zone quelconque, quand la vitesse du vent est décélérée, il y a forcement ascendance de l’air, contrairement à la période où celle-ci s’accélère où le mouvement de l’air est superficiel. Rappelons que lorsque l’air est ascendant, il voit sa température décroître de 0,6° tous les 100m jusqu’à la température de la condensation, point auquel l’air se transforme en vapeur d’eau, d’où la notion de nuage. L’étude de la nébulosité reste aussi un fait essentiel qui mérite donc d’être faite dans cette sous partie. Le nuage est un amas de gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace en suspension dans l’atmosphère, maintenus par le mouvement vertical de l’air. Sa formation est due à l’évapotranspiration qui s’opère à partir de la surface du sol et des océans, ce qui fait augmenter la teneur en vapeur d’eau de l’air. Cette évapotranspiration est suivie d’une condensation de la vapeur d’eau présente dans l’air. Celle-ci résulte d’un refroidissement de l’atmosphère au contact d’une surface froide ou par ascendance. Il existe plusieurs types de nuages :
– les nuages à grand développement vertical, tels que les cumulus ou les cumulonimbus qui traduisent une forte ascendance de l’air et qui sont ainsi porteurs de pluies violentes ;
– ceux à développement horizontal s’étalant en nappes à différentes altitudes : cirrus et cirro-stratus à l’étage supérieur, altostratus à l’étage moyen et stratus à l’étage inférieur ;
– enfin, les nuages à développement mixte se déploient à la fois horizontalement et verticalement comme le nimbo-stratus par exemple qui est générateur de pluies durables.

La pirogue et la ligne

   Pour aller à la pêche, il faut avoir quelques éléments nécessaires qu’on va se servir pour la capture des espèces marines. Parmi tant d’autres, on a :
*la pirogue qui est une embarcation faite d’un tronc d’arbre creusé que le pêcheur se sert pour rester flotté à la surface de la mer. Dans l’ensemble, les pêcheurs de notre zone d’étude se procure d’une pirogue à balancier qui fait appel à certaines espèces forestières pour sa fabrication. La coque est faite à partir du « Farafatra » (Givotia madagascariensis). Lorsque les mangroves n’étaient pas dégradées, le « fobo » 19(Carapa obovata) était aussi utilisé pour la coque de la pirogue. Pour ce qui est du balancier, on utilise le « romby » (Commifora mahafaliensis) mais aussi des mangroves àl’exemple du « Songery » (Sonneracia alba) et du « fobo ». Les traverses et les bancs sont faits en « vaovy » (Tetrapterocarpon geayi). Actuellement où la forêt xérophile est dégradée au détriment de la fabrication du charbon du bois, on utilise surtout le «Afihafy » (Avicenia officinialis) comme pièces supplémentaires. Le platbord de la pirogue est tapissé du « Sono » (Didiera madagascariensis). Le manque de ce dernier laisse utiliser le Afihafy

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE MILIEU NATUREL ET LES HOMMES
CHAPITRE I LA GENERALITE SUR L’ASPECT PHYSIQUE DE LA ZONE
I.1 LOCALISATION ET SUPERFICIE COMMUNALES
I. 2.LA MORPHOLOGIE DU LITTORAL ET LES ZONES DE NIDATION
I.2.1. Les côtes et les plages
I.2.2. Les récifs et les mangroves
I.3. L’ETUDE DU CLIMAT
I.3.1. La température
I-3-2- Les masses d’air (Tsiokantimo et Brises)
I-3-3-Les aspects de la mer
I-3-3-1-Les marées
I-3-3-2-Le courant marin
I-4- La pluviométrie
I-4-1 Les caractéristiques de la pluie
I-4-2- La pluie proprement dite
CHAPITRE II : L’OCCUPATION SPATIALE
II.1.L’ HISTORIQUE DE LA POPULATION
II.1.1 Les autochtones
II.1.2 Les migrants
II.1.2. Les causes d’implantation
II.2 L’.approche démographique de la population
II.2.1. Division par tranche d’âge et par fonction
II.2.2. L’étude des niveaux de vie de la population pêcheuse
II.2.2.1. Les riches
II.2.2.2. Les moyens
II.2.2.3 Les pauvres
DEUXIEME PARTIE : l’AVENIR ET LE DEVENIR DE LA PÊCHE TRADITIONNELLE 
CHAPITRE III : LA PECHE TRADITIONNELLE
III.1 Les outils de la pêche traditionnelle
III.1.1 La pirogue et la ligne
III.1.2 Le filet et la flèche
III.1.3 Le matériel de propulsion
III.1.4 L’accès aux infrastructures
III.2 Les types de pêche
III.2.1. La pêche en basse mer (Pêche à pied)
III.2.2. La pêche en haute mer
III.3. LES PRODUITS DE LA PÊCHE
III.3.1. Les poissons et les crevettes
III.3.2. Les mollusques et les crabes
III.3.3. Les crevettes et les algues
III.3.4 Les coraux
III.4 L’écoulement des produits
III.4.1 Les vendeurs
III.4.1.1 Les femmes des pêcheurs
III.4.1.2 Les détaillants
III.4.2 Les points de vente
III.4.2.1 La vente sur les plages et aux marchés communaux
III.4.2.2 Les marchés de Tuléar
III.4.2.3 Les poissonneries
III.5. L’ECONOMIE HALIEUTIQUE FACE A LA VIE DES PECHEURS
III.5.1. Les habitudes alimentaires
III.5.2. La pêche et la santé
III.5.3.Le cadre vestimentaire
CHAPITRE IV :LES DIFFICULTES DE LA PECHE TRADITIONNELLE
IV.1 LES PROBLEMES D’ORDRE NATUREL
IV.1.1 Les « variations climatiques »
IV.1.2 La perturbation atmosphérique
IV.1.3 Les effets du courant marin dans le canal de Mozambique
IV.2 LES PROBLEMES ANTHROPIQUES
IV.2.1 La dégradation des écosystèmes marins et pélagiques
IV.2.2 L’exploitation des mangroves
IV.3 L’INDUSTRIALISATION DE LA PECHE A MADAGASCAR
IV.3.1 La surexploitation de la mer
IV.3.2 Les malentendus entre pêcheurs
IV.4 LES NOUVELLES LOIS GOUVERNEMENTALES
IV.4.1 Le recensement des pêcheurs
IV.4.2 L’installation des aires protégées
IV- 5 LA REGULARISATION DE LA PECHE
IV-5- 1 La campagne de pêche
IV.5.2 La pêche face aux médias
TROISIEME PARTIE :CONSEQUENCES ET PERSPECTIVES DE LA PÊCHE TRADITIONNELLE
CHAPITRE V : ATOUTS ET INCONVENIENTS DU MODE D’EXPLOITATION
V.1 LES AVANTAGES DE LA PECHE TRADITIONNELLE
V.1.1 La pêche, une activité nourricière
V.1.2 Les travaux annexes de la pêche
V.2 L’APPORT ECONOMIQUE DE LA PECHE
V.2.1 Le devenir du pêcheur
V.2.2 La part de la pêche dans l’entretien communal
V.2.3 La contribution de la pêche dans l’économie nationale
V.3 LES DANGERS DE LA SUREXPLOITATION MARINE
V.3.1 L’épuisement des ressources halieutiques
V.3.2 Le risque de disparition de certaines espèces endémiques
V.4 L’APPAUVRISSEMENT DE LA POPULATION
V.4.1 La disparition des travaux annexe de la pêche
V.4.2 L’augmentation du taux de chômage
CHAPITRE VI : ANALYSES ET PERSPECTIVES
VI.1 LE BILAN GENERAL DE L’ETUDE
VI.2 LA RECHERCHE DES FACTEURS LIMITANTS DE LA FILIERE
VI.3 L’ANALYSE DES DONNEES
VI.4.1 La sensibilisation des pêcheurs
VI.4.2 La préservation de l’environnement
VI.4. 2. 1 L’entretien des écosystèmes marins
VI- 4-2-2 L’élaboration d’une loi bipartite
V.4.3 L’introduction des pirogues industrielles
VI.5 LA DIVERSIFICATION DES SECTEURS D’EMPLOI.
CONCLUSION

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