L’ECHOENDOSCOPIE EN GASTRO-ENTEROLOGIE DES CARNIVORES DOMESTIQUES

L’endoscope

       L’endoscope est un appareil composé d’un tube métallique contenant 2 types de fibres optiques. Le premier type de fibres sert à l’éclairage qui permet de visualiser l’intérieur de conduits ou de cavités inaccessibles à l’œil. Le deuxième groupe de fibres sert à la vision à proprement parler. Il est formé à l’une de ses extrémités, d’un objectif, et à l’autre extrémité d’un oculaire. L’optique est connectée à un générateur de lumière par un câble spécifique. La lumière émise est dite « froide » car la chaleur générée par le générateur n’est pas transmise par le câble. Cet appareil fonctionne avec un système d’imagerie vidéoscopique : l’image peut alors être retransmise sur un écran. Le matériel utilisé en gastro-entérologie des carnivores domestiques est le même que celui employé chez l’Homme, en adaptant la taille du matériel à celle du patient (Viguier, 2006).

Le matériel ancillaire

      Il s’agit des accessoires spécifiques de l’échoendoscopie interventionnelle, permettant l’accès aux structures péri-digestives à traiter ; ce matériel est représenté par différents types d’aiguilles. Tous les échoendoscopes électroniques à sondes linéaires actuels permettent de suivre la progression d’une aiguille jusqu’à la lésion avec une précision de l’ordre du millimètre. Pour cela, la taille du canal opérateur de l’échoendoscope doit être au minimum de 2.8 cm pour permettre une sortie d’aiguille (figure 8) (Prat, 2009). Plusieurs types d’aiguilles à usage unique, de longueur et de calibre différents, sont aujourd’hui disponibles (22 et 25 gauge). Le choix du calibre et de la longueur dépend de l’indication. Une aiguille de 22 gauge sera le plus souvent utilisée, en raison du très bon compromis entre sa facilité d’emploi et la qualité du recueil cytologique. L’utilisation d’aiguilles plus grosses, destinées au prélèvement biopsique est possible, avec l’avantage théorique d’obtenir une plus grande quantité de matériel biologique et donc des informations plus précises sur la nature et l’architecture de la lésion. Les principales limites de ces aiguilles sont la taille plus large (19 G), et leur rigidité qui ne permet pas de pénétrer les lésions à consistance dure. Toutes ces aiguilles possèdent un stylet amovible et sont munies d’un réglage de longueur de gaine pour s’adapter très précisément à la longueur de l’échoendoscope. Ces aiguilles sont appelée des aiguilles fines à cytoponction échoendoscopiquement-guidées (AFCEG ou EUS-FNA pour « Endoscopic ultrasound-guided fine-needle aspiration ») permettant de réaliser une cytoponction et aiguilles fines à biopsie échoendoscopiquement-guidées (AFBEG ou EUS-FNB pour « EUS-guided fine-needle biopsy ») permettant de réaliser une ponction-biopsie (figure 8). Il existe aussi des aiguilles spécifiques avec des micro-orifices latéraux, mais sans orifice distal qui sont utilisées pour l’alcoolisation cœliaque. D’autres outils tel que le « kystostome » servent pour le drainage des pseudokystes pancréatiques (Tharian et al., 2012 ; Boustière et al., 2010 ; Nguyen-Tang et al., 2009).

L’échoendoscopie basse

        La technique est la même que pour une coloscopie standard. Le patient (tant l’animal que l’Homme) est placé en décubitus latéral gauche, et la sonde introduite jusqu’à la valvule iléo caecale. A ce niveau, il est possible de visualiser les reins, une partie du foie et du pancréas, les nœuds lymphatiques et les vaisseaux proches du côlon. Ces structures ne sont pas toujours visualisables par voie basse. La sonde est ensuite progressivement retirée pour étudier l’ensemble du côlon et du rectum. Depuis le rectum, il est possible de visualiser la vessie, la prostate, l’utérus et le vagin (Palazzo, 2012 ; Dancygier et al. 1999).

En gastro-entérologie des carnivores domestiques

      Les indications de l’échoendoscopie, en médecine vétérinaire, sont encore peu documentées. Cependant, certains auteurs estiment que la plupart des indications humaines de l’échoendoscopie peuvent être appliquées aux animaux avec une qualité de résultat similaire (Capitani et al., 2014). Tout d’abord, en médecine vétérinaire, il faut noter que plusieurs études ont été publiées afin de décrire l’intérêt de l’échoendoscopie dans l’exploration des organes abdominaux, soit dans l’étude du parenchyme et de la paroi d’un organe, soit dans l’étude des vaisseaux et nœuds lymphatiques associés (Gashen et al., 2007 ; Morita et al., 1998). En anatomie pathologique, l’échoendoscopie est indiquée pour l’examen du médiastin, des nœuds lymphatiques bronchiques, des lésions pulmonaires avec notamment la cytoponction échoendoscopiquement-guidée des masses pulmonaires. Cette technique a été décrite comme la plus sensible dans le diagnostic des adénopathies médiastinales et plus généralement intra-thoraciques chez le chien (Gashen et al., 2007 ; Gashen et al., 2003b ; Morita et al., 1998). Les indications, en gastro-entérologie vétérinaire, sont similaires à celles décrites en médecine humaine, et concernent l’examen du pancréas et des voies biliopancréatiques, du foie, des shunts porto-systémiques, des adénopathies, ainsi que l’examen de l’œsophage, de l’estomac et des intestins (Morita et al., 1998 ; Pennink et al., 1998 ; Penninck et al., 1997). La dernière indication relatée, en Europe, est l’utilisation de l’échoendoscopie dans l’établissement du bilan d’extension des tumeurs notamment gastriques et colorectales (Gashen et al., 2003a ; Gashen et al., 2003b ; Morita et al., 1998).

Les complications relatives à l’utilisation des aiguilles fines

     A notre connaissance, aucune information n’est disponible concernant les complications liées à l’utilisation de l’aiguille fine échoendoscopiquement-guidée en pathologie des carnivores domestiques. Kook et al. (2012) ont montré l’innocuité de la technique, à l’aide d’une aiguille 19 G, chez le chien, sans relater de complications éventuelles.

Les tumeurs mésenchymateuses

         Elles proviennent des différentes cellules mésenchymateuses de l’estomac, du côlon et du rectum : les cellules musculaires lisses, les adipocytes, les fibroblastes du chorion, et les cellules endothéliales des vaisseaux. Elles sont représentées par les léiomyomes et léiomyosarcomes, par les lipomes et liposarcomes, par les fibromes et fibrosarcomes et par les hémangiomes et hémangiosarcomes. En gastro-entérologie des carnivores domestiques, les léiomyomes et les léiomyosarcomes sont les tumeurs majoritairement décrites au niveau de l’estomac et du gros intestin (Allen, 2008). Toutefois, Queroy et al., (2007) et Avci et al. (2012) ont décrit 3 cas avérés de fibrosarcomes intestinaux chez des chiens. Les tumeurs des fibres musculaires lisses présentent un aspect macroscopique presque similaire sous leur forme bénigne ou maligne. Elles apparaissent sous forme de masses fermes, blanches et lobulées, parfois ulcérées. Les léiomyomes et léiomyosarcome gastriques apparaissent comme des masses rondes, lisses sous la muqueuse, le plus souvent localisées le long de la petite courbure, près du cardia. Dans la région colorectale, ils se présentent sous forme de nodules bien délimités, rosés et compacts (Allen, 2008 ; Bruecker et Withrow, 1988). A l’histologie, les léiomyomes se caractérisent par une prolifération de cellules musculaires lisses qui conservent leurs caractéristiques cytologiques. Par contre, les léiomyosarcomes sont localement infiltrants, et leur caractère malin est déterminé par le nombre de cellules en mitose, par le degré de pléomorphisme cellulaire et par la présence d’emboles vasculaires et /ou lymphatiques. Cependant, ces tumeurs sont lentes à acquérir un potentiel métastatique (Allen, 2008).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ECHOENDOSCOPIE ET SON UTILISATION EN GASTRO-ENTEROLOGIE
1.1. Historique
1.2. Le matériel
1.2.1. L’échoendoscope
1.2.2. L’endoscope
1.2.3. Les sondes
1.2.4. Le matériel ancillaire
1.3. Les méthodes
1.3.1. L’échoendoscopie
1.3.2. L’endoscopie
1.3.3. L’échographie
1.3.4. La ponction en échoendoscopie
1.4. Les principales indications
1.4.1. En gastro-entérologie humaine
1.4.2. En gastro-entérologie des carnivores domestiques
1.5. Les contre-indications et les complications
1.5.1. En gastro-entérologie humaine
1.5.2. En gastro-entérologie des carnivores domestiques
1.6. Les avantages et les inconvénients de la méthode échoendoscopique
1.6.1. Les avantages
1.6.2. Les inconvénients
CHAPITRE II : DIAGNOSTIC ET LE BILAN D’EXTENSION DES TUMEURS GASTRIQUES ET COLORECTALES CHEZ LE CHIEN
2.1 Rappels morpho-physiologiques sur l’estomac, le côlon et le rectum des carnivores domestiques
2.1.1 L’estomac
2.1.2. Le côlon et le rectum
2.2. Les tumeurs gastriques et colorectales
2.2.1. Les tumeurs épithéliales
2.2.2. Les tumeurs carcinoïdes
2.2.3. Les tumeurs mésenchymateuses
2.2.4. Les tumeurs des cellules du système hématopoïétique
2.2.5. Les tumeurs inclassables
2.2.6. Les tumeurs secondaires (les métastases)
2.3. Épidémiologie
2.3.1. Les tumeurs digestives primitives
2.3.2. Les tumeurs gastriques et colorectales
2.4. Signes cliniques
2.5. Diagnostic
2.5.1. Examen clinique
2.5.2. Examens complémentaires
2.6. Diagnostic différentiel
2.7. Bilan d’extension et pronostic
2.7.1. Principe du bilan d’extension
2.7.2. Réalisation du bilan d’extension
2.7.3. Pronostic
CHAPITRE III: APPORT DE L’IMAGERIE DANS L’INVESTIGATION DES TUMEURS GASTRIQUES ET COLORECTALES
3.1. L’échographie
3.1.1. Les images échographiques normales
3.1.2. Aspects échographiques des tumeurs gastriques et colorectales
3.1.3. Apports de l’échographie au diagnostic et au bilan d’extension
3.2. L’endoscopie
3.2.1. Images endoscopiques normales
3.2.2. Aspect endoscopique des tumeurs gastriques et colorectales
3.2.3. Apport de l’endoscopie dans le diagnostic et le bilan d’extension
3.3. L’échoendoscopie
3.3.1. Images échoendoscopiques normales
3.3.2. Aspects échoendoscopiques des tumeurs gastriques et colorectales
3.3.3. Apport de l’échoendoscopie au diagnostic et bilan d’extension
PARTIE 2 : ETUDE CLINIQUE RETROSPECTIVE
CHAPITRE I : CADRE DE L’ETUDE
1.1. Organisation de la clinique
1.2. L’équipe professionnelle de la clinique
1.3. L’équipement d’imagerie
1.4. Les animaux malades
CHAPITRE II : METHODES
2.1. Conduite des examens d’imagerie et critères retenus
2.1.1. Conduite de l’examen
2.1.2. Critères retenus
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Résultats
3.1.1. Les aspects épidémiologiques
3.1.2. Les signes cliniques
3.1.3. Les examens de laboratoire
3.1.4. Les examens d’imagerie
3.1.5. Bilan d’extension
3.1.6. Examen histologique
3.1.7. Suivi et évolution
3.2. Discussion
3.2.1. Les aspects épidémiologiques
3.2.2. Les signes cliniques
3.2.3. Examens d’imagerie
3.2.4. Bilan d’extension
3.2.5. Examen histologique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *