Le Virus Respiratoire Syncytial, un pneumovirus

Le Virus Respiratoire Syncytial, un pneumovirus

Signes cliniques

La durée d’incubation de la maladie induite par le VRSB est de 2 à 8 jours. Le plus souvent, l’infection est subclinique. Des études ont effectivement montré que cela concernait 21 à 47 % des infections naturelles (Baker, 1985). Sinon, l’infection se traduit par :un syndrome fébrile : hyperthermie élevée, baisse modérée de l’état général, anorexie, les symptômes généraux sont souvent de courte durée, c’est-à-dire de 1 à 3 jours, et visibles dès le début de l’infection, mais peuvent s’aggraver en forte dépression et coma.

des symptômes respiratoires : du jetage nasal muqueux à mucopurulent et de la toux qui peuvent persister jusqu’à 10 à 20 jours dans la moitié des cas ; une polypnée, un renforcement des bruits à l’auscultation (expiration très audible, sifflements, crépitements) et une dyspnée abdominale, avec un emphysème sous-cutané pour les cas les plus atteints, qui dure 6 à 10 jours. L’évolution de la maladie est généralement bénigne d’allure grippale avec une atteinte du tractus respiratoire proximal, entraînant une rhinotrachéite.

L’évolution peut aussi s’aggraver de manière brutale lors d’une atteinte du tractus respiratoire distal. La maladie évolue donc vers une broncho-pneumonie avec emphysème aggravée d’une obstruction bronchique. Parfois, la bronchiolite est si grave qu’elle est qualifiée de « syndrome de détresse respiratoire aiguë ». L’animal garde alors la tête basse, l’encolure tendue et la bouche ouverte avec plainte expiratoire. Il ne peut plus ni bouger ni s’alimenter et fait d’énormes efforts pour respirer (Horzinek, 1990). Une évolution biphasique a été décrite sur le terrain mais celle-ci n’a jamais été retrouvée lors d’infections expérimentales (Belknap, 1993).

Les animaux toussent et présentent du jetage nasal et oculaire, associés à une hyperthermie, pendant deux à trois jours ; ils retournent à un état normal, puis une seconde phase apparaît avec de l’emphysème pulmonaire, une respiration superficielle et abdominale, une normothermie et de la toux (Thiry, 2000). Les symptômes observés lors d’une infection naturelle par le VRSB sont difficilement reproductibles par des inoculations expérimentales et apparaissent en général avec une intensité nettement plus faible (Bryson, et al., 1983; Castelman, 1985a; Otto, 1996).

Aspect lésionnel

sur le plan macroscopique : les lésions caractéristiques lors de mortalité spontanée due au VRSB sont qualifiées de pneumonie broncho-interstitielle aiguë. Lors d’infections expérimentales, il y a peu de changements macroscopiques durant les 5 premiers jours post-inoculation, ils s’effectuent majoritairement entre J5 et J8 (Bryson, 1978b; Castelman, 1985b; Mohanty, 1975). Une densification pulmonaire modérée atteint les lobes pulmonaires cranioventraux qui sont alors de couleur brique à lie de vin avec un aspect luisant à la coupe et un mucopus qui s’écoule des bronches. Le septum inter lobulaire apparaît souvent épais en raison de l’oedème prononcé présent dans les poumons. Les lobes pulmonaires caudodorsaux sont le plus souvent normaux, mais peuvent aussi paraître distendus à cause de l’oedème et d’un emphysème alvéolaire, interstitiel et sous pleural (Larsen, 2000).

La muqueuse nasale, la trachée et les bronches sont très hyperhémiées surtout lors des premières phases de la maladie. Les noeuds lymphatiques trachéobronchiques et médiastinaux sont fortement hypertrophiés (Bryson, 1983). Dans d’autres cas, un emphysème médiastinal très marqué apparaît et cet emphysème peut même s’étendre aux tissus sous-cutanés de l’épaule et de l’encolure (Horzinek, 1990).

sur le plan microscopique : les zones cranioventrales sont atteintes de bronchite et de bronchiolite avec hyperplasie épithéliale et présence de neutrophiles, de macrophages et de cellules épithéliales dans la lumière bronchique (Castelman, et al., 1985a). Un grand nombre de cellules syncytiales dans les muqueuses nasale et trachéale ainsi que dans les épithéliums alvéolaire et bronchiolaire représente la lésion caractéristique présente chez tous les animaux infectés naturellement par le VRSB (Kimman, et al., 1989a; Collins, 1988a; Thomas, 1981).

La dégénérescence, la nécrose et l’hyperplasie de l’épithélium alvéolaire et du tissu lymphoïde sont très courantes. La paroi muqueuse des bronchioles est souvent infiltrée par des lymphocytes et des cellules plasmatiques. Au niveau de la paroi alvéolocapillaire, la lumière est soulignée par des membranes hyalines éosinophiliques et des infiltrations cellulaires inter alvéolaires. Des syncytia contenant des inclusions éosinophiliques peuvent être présents dans les alvéoles, principalement chez les veaux (Horzinek, 1990). Bronchiolite, syncytia et antigènes viraux sont apparemment absents des zones caudodorsales, les lésions qui y sont présentes sont plutôt alvéolaires et emphysémateuses. L’emphysème pulmonaire n’est pas une lésion pathognomonique de l’infection par le VRSB, c’est juste une manifestation fréquente (Thiry, 2000).

Cibles cellulaires

L’étude de la pathogénie du VRSB a été réalisée par l’observation des infections naturelles mais a surtout été complétée par l’analyse des inoculations expérimentales qui ont permis d’expliquer les mécanismes. La contamination de l’animal s’effectue par les voies nasales supérieures en conditions naturelles. Lors d’infections expérimentales, le virus est isolé des sécrétions nasales, plus précisément dans les cellules épithéliales du nasopharynx, du 1er jour post-inoculation jusque 10 jours après, et entre 3 et 10 jours pour les muqueuses trachéale et bronchique (Castelman, et al., 1985b; Elazhary, et al., 1980). La protéine F est à l’origine de la fusion de cellules infectées et non infectées, conséquence de la formation de syncytia, permettant ainsi la propagation du virus sans passage par le milieu extracellulaire.

Ce mode de contamination permet au virus d’échapper à la réaction immunitaire humorale de l’hôte. La dissémination du virus des cavités nasales vers les poumons se réalise par l’aspiration des mucosités et des sécrétions contenant des particules virales infectieuses ou par l’épithélium respiratoire (Collins, et al., 1996). Le VRS semble se limiter strictement au système respiratoire dans lequel différentes populations de cellules peuvent être colonisées. L’épithélium de tout le tractus respiratoire, à savoir nasal, trachéal et bronchique reste la cible principale du VRSB avec les pneumocytes alvéolaires I et II. Les macrophages alvéolaires sont aussi infectés (Bryson, et al., 1983; Castelman, et al., 1985a). mais le taux de réplication virale dans ces cellules est limité. L’infection des macrophages induit cependant la libération des leucotriènes, des prostaglandines, de l’histamine, des protéines éosinophiliques cationiques. Les propriétés des macrophages comme la phagocytose ou la bactéricidie sont altérées (Valarcher, 1999a).

En plus de la réaction inflammatoire, les macrophages infectés inhiberaient la transformation lymphoblastique et produiraient des facteurs chimiotactiques pour les neutrophiles, d’où l’affluence de ces cellules dans la lumière broncho-alvéolaire et la neutrophilie observée (Adair, et al., 1992; Taylor, et al., 1987). Pour l’infection des autres cellules du tractus respiratoire, peu de travaux ont été effectués. D’autre part, l’infection par le VRSB semble survenir même en présence d’anticorps circulants (Kimman, et al., 1987).

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Table des matières

TABLE DES MATIERES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I- L’infection par le VRSB
I-1. Epidémiologie
I-1-1. Espèces sensibles
I-1-2. Transmission du virus
I-1-3. Saisonnalité, persistance virale
I-1-4. Facteurs favorisants
I-2. Symptômes, lésions
I-2-1. Signes cliniques
I-2-2. Aspect lésionnel
I-3. Pathogénie
I-3-1. Cibles cellulaires
I-3-2. Mécanismes pathogéniques
I-4. Conséquences diagnostiques
I-4-1. Animal vivant
¤ Sérologie : recherche indirecte
¤ Virologie : recherche directe
I-4-2. Animal mortI-5. La vaccination
II- Le Virus Respiratoire Syncytial, un pneumovirus
II-1. Taxinomie
II-2. Propriétés physico-chimiques
II-3. Structure
II-4. Génome
II-5. Protéines virales
II-5-1. Les protéines non structurales : NS1 et NS2
II-5-2. Les protéines de nucléocapside
¤ la nucléoprotéine N
¤ la phosphoprotéine P
¤ la polymérase L
II-5-3. Les protéines de matrice
II-5-4. Les protéines d’enveloppe
¤ la protéine de fusion F
¤ la glycoprotéine G
¤ la protéine SH (pour Small Hydrophobic)
II-6. Cycle de réplication
II-7. Immunologie
II-7-1. Structures immunogènes
II-7-2. Réponse immunitaire humorale
II-7-3. Immunité à médiation cellulaire
III- Variabilité du VRSB et notion de quasi-espèces
III-1. Etude de la variabilité du VRSB
III-1-1. Utilisation d’anticorps monoclonaux
III-1-2. Analyse du génome viral
III-1-3. Conséquences
III-2. Mécanismes moléculaires de la variabilité génétique des virus à ARN
III-2-1. Variabilité par recombinaisons
III-2-2. Variabilité par réassortiments
III-2-3. Variabilité par mutations
III-3. Le concept de quasi-espèces
III-3-1. Naissance du concept de quasiespèces
III-3-2. Evolution du concept
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
I- Matériels et méthodes
I-1. Cultures cellulaires
¤ Passage des cellules sur cultures cellulaires
I-2. Souches virales
I-2-1. Isolement de la souche virale W2
I-2-2. Titrage viral
I-2-3. Clonage biologique
I-3. Technique d’immunocytochimie
I-4. Expérimentation animale
I-5. RT- PCR
I-5-1. Phase de reverse transcription
I-5-2. Phase d’amplification
I-5-3. Migration sur gel
I-6. Clonage moléculaire
I-7. Extraction ADN plasmidique
I-8. Séquençage
II- Résultats
II-1. Stratégie
II-2. Résultats du clonage moléculaire
II-3. Résultats du séquençage
II-3-1. Les séquences consensus
II-3-2. Les séquences des clones moléculaires
¤ Les differentes mutations relevées
¤ Localisation préférentielle de ces mutations sur le gène G
¤ Fréquences de mutations
IV- Discussion
ANNEXES
REFERENCES

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