Soutenance mémoire
LE TRAVAIL INTELLECTUEL ET L’ÉQUILIBRE ÉNERGÉTIQUE
Les motivations contextuelles liées à l’alimentation
Bien que relativement nouvelle, l’étude des motivations offre une avenue fort prometteuse à l’égard des recherches dans le domaine des comportements alimentaires. Ce chapitre expose les fondements théoriques de la motivation ainsi que le rôle qu’elle joue à l’égard de la régulation de la prise alimentaire.
Fondements théoriques
Définition de la motivation:
La motivation est définie par l’ensemble des motifs et des envies qui orientent une façon d’être ou d’agir (R. F. Baumeister & Vohs, 2007).
La théorie de l’autodétermination:
Selon la théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 2000), les comportements humains sont motivés par trois besoins fondamentaux, soit l’autonomie, la compétence et l’appartenance sociale. La régulation des comportements s’opère ainsi à partir de différentes formes de motivations (c.-à-d. intrinsèque, extrinsèque et amotivation) permettant de satisfaire aux besoins fondamentaux à des degrés différents. Les motivations intrinsèques sont celles qui offrent le plus haut niveau de satisfaction, suivi des motivions extrinsèques et, finalement, de l’amotivation. De celles-ci découlent trois profils motivationnels, soit le profil autodéterminé (c.-à-d. agir par plaisir ou en accord avec ses propres valeurs), le profil contrôlé (c.-à-d. agir en réponse à des facteurs externes ou pour éviter un sentiment désagréable) et le profil amotivé (c.-à-d. l’absence de motivation) (Deci & Ryan, 2002). Le continuum de l’autodétermination illustre ces concepts (figure 5).
Le modèle des paliers de la motivation
D’après le modèle de Vallerand, la motivation est hiérarchisée selon trois paliers (Vallerand, 1997). Le premier niveau correspond à la motivation globale, soit celle qui sous-tend les activités de la vie quotidienne, aussi perçue comme une caractéristique de l’individu ou un trait de personnalité. Le second niveau réfère à la motivation contextuelle, c’est-à-dire celle qui est associée à une sphère spécifique de la vie (ex. le sport, l’alimentation, le travail ou les relations interpersonnelles). Le dernier niveau illustre la motivation situationnelle, soit celle qui est adjointe à une situation précise dans le temps. Ce modèle stipule aussi qu’un palier de motivation est fortement relié au palier subséquent (Vallerand, 1997). Les travaux de recherche de Pelletier et de ses collaborateurs (2004) ont permis de développer un instrument de mesure permettant d’évaluer les motivations contextuelles liées au domaine alimentaire, et ainsi, de mieux définir les caractéristiques propres à chacun des profils de régulation. Dans le contexte de cette revue littéraire, l’accent est mis sur la motivation contextuelle liée à l’alimentation.
Autorégulation et motivation
Motivations contextuelles et régulation alimentaire
Deux motifs principaux se distinguent, soit la santé, qui s’illustre parmi les motivations intrinsèques appartenant au profil autodéterminé, et l’apparence corporelle, qui s’inscrit parmi les motivations extrinsèques se rapportant au profil de régulation contrôlé (Verstuyf, Patrick, Vansteenkiste, & Teixeira, 2012). Selon une revue de la littérature, les profils de régulation alimentaire autodéterminé et contrôlé montrent des patrons bien distincts : le profil autodéterminé est associé positivement à de saines habitudes alimentaires (c.-à-d. mesure basée sur le guide alimentaire canadien) et négativement aux comportements alimentaires désordonnés (c.-à-d. symptomatologie boulimique) alors que le profil contrôlé montre les associations inverses (Verstuyf, Patrick, et al., 2012). À ce sujet, Stice suggère que la norme sociale prônant l’idéal de la minceur chez la femme est largement responsable de l’insatisfaction corporelle vécue par celles-ci (Stice, 1994). Plus particulièrement, il propose que l’insatisfaction corporelle mène à la fois à l’adoption de comportements de diète (c.-à-d. restriction alimentaire) et à un état émotionnel négatif (c.- à-d. mauvaise estime de soi, symptômes de dépression), et que la combinaison de ces deux facteurs conduit à la suralimentation (L. G. Pelletier, Dion, & Lévesque, 2004; Stice et al., 1997; Stice, Nemeroff, & Shaw, 1996; Stice & Shaw, 2002). Les études de Pelletier appuient ce modèle (Pelletier, Dion, & Lévesque, 2004) et indiquent que le profil de motivation globale influence la disposition des femmes à développer un complexe vis-à-vis de leur apparence corporelle (L. G. Pelletier & Dion, 2007). Plus précisément, cette étude illustre que les femmes dotées d’un profil de motivation globale contrôlée sont plus susceptible d’intégrer la norme sociale de minceur et, par le fait même, d’être insatisfaites par leur apparence corporelle. En contrepartie, celles ayant un profil de motivation globale autodéterminé montrent une meilleure estime de soi et une satisfaction corporelle plus élevée, ce qui laisse supposer qu’elles sont moins influencée par les standards de beautés (L. G. Pelletier & Dion, 2007). Ces hypothèses ne sont toutefois pas validées auprès de la population masculine, bien qu’une norme sociale valorisant un modèle corporel unique, soit une silhouette musclée, existe également (Baghurst, Hollander, Nardella, & Haff, 2006). Ainsi, le profil de régulation contrôlé, motivé par l’insatisfaction corporelle, semble prédisposer à la suralimentation chez les femmes.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1. LE TRAVAIL INTELLECTUEL
1.1 ÉVOLUTION ET IMPORTANCE DU TRAVAIL DANS NOTRE SOCIÉTÉ
1.2 FONDEMENTS THÉORIQUES
1.2.1 Définition du travail intellectuel
1.2.2 Le modèle de la mémoire de travail
1.2.3 Les mesures du travail intellectuel
1.3 LE TRAVAIL INTELLECTUEL ET L’ÉQUILIBRE ÉNERGÉTIQUE
1.3.1 Le travail intellectuel et la dépense énergétique
1.3.2 Le travail intellectuel et la prise alimentaire
1.4 LE TRAVAIL INTELLECTUEL ET LE POIDS
1.5 CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 2. LE CADRE THÉORIQUE DE L’AUTORÉGULATION
2.1 FONDEMENTS THEORIQUES
2.1.1 Définition du cadre théorique de l’autorégulation
2.1.2 Le modèle des ressources limitées
2.1.3 Le système à double voie
2.1.4 La mesure de la capacité d’autorégulation
2.2 L’AUTORÉGULATION ET LE TRAVAIL INTELLECTUEL
2.3 L’AUTORÉGULATION ET L’EXERCICE PHYSIQUE
2.4 CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 3. LA RESTRICTION COGNITIVE
3.1 FONDEMENTS THÉORIQUES
3.1.1 Définition de la restriction alimentaire
3.1.2 La théorie de la restriction
3.2 AUTORÉGULATION ET RESTRICTION ALIMENTAIRE
3.2.1 Influence de la restriction alimentaire sur l’autorégulation
3.2.3 Influence de la capacité d’autorégulation sur la régulation alimentaire
3.3 LA CONTROVERSE ENCOURANT LA RESTRICTION ET LA SURALIMENTATION
3.3.1 La controverse encourant la restriction alimentaire
3.3.2 L’origine de la controverse
3.3.3 Les éléments de la restriction alimentaire associés à la suralimentation
3.4 DIFFÉRENCES ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES À L’ÉGARD DE LA RESTRICTION ALIMENTAIRE
3.4.1 Prévalence de la restriction alimentaire
3.4.2 Restriction alimentaire et suralimentation chez les femmes
3.5 CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 4. LES MOTIVATIONS CONTEXTUELLES LIÉES À L’ALIMENTATION
4.1 FONDEMENTS THÉORIQUES
4.1.1 Définition de la motivation
4.1.2 La théorie de l’autodétermination
4.1.3 Le modèle des paliers de la motivation
4.2 AUTORÉGULATION ET MOTIVATION
4.2.1 Motivations contextuelles et régulation alimentaire
4.3 LES DIFFÉRENCES ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES À L’ÉGARD DES MOTIVATIONS CONTEXTUELLES:
4.4 CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 5. MODÈLE INTÉGRATEUR
CHAPITRE 6. OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES
6.1 OBJECTIF GENERAL ET HYPOTHESE
6.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES ET HYPOTHESES
CHAPITRE 7. ÉTUDE DES COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES CONSÉCUTIFS À UN TRAVAIL INTELLECTUEL EXIGEANT SELON UNE PERSPECTIVE D’AUTORÉGULATION DU COMPORTEMENT HUMAIN
RÉSUMÉ
ABSTRACT
INTRODUCTION
CADRE THÉORIQUE DE L’AUTORÉGULATION
MOTIVATIONS CONTEXTUELLES LIEES A L’ALIMENTATION
OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES
MÉTHODOLOGIE
RÉSULTATS
DISCUSSION
RÉFÉRENCES
CHAPITRE 8. DISCUSSION ET CONCLUSION
RÉFÉRENCES
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