Le traumatisme psychologique

Le traumatisme psychologique

Le traumatisme psychologique

Un événement est considéré «traumatique» lorsqu’il implique une menace de mort ou une menace grave à l ‘intégrité physique et qu’il a entraîné une peur intense, de 1’ impuissance ou de 1 ‘horreur chez la victime (DSM-V-TR, 20 13 ). Le traumatisme psychologique provoque chez l’individu des réactions multiples. Pour la majorité des victimes, les conséquences sont passagères et se dissipent au fil du temps, sans laisser de séquelles. Pour d’autres victimes, 1 ‘événement traumatisant a pour effet de bousculer le cours de leur vie de façon radicale. Dans ce cas, les séquelles sont souvent nombreuses et portent atteinte à toutes les sphères de vie de l’individu (Brillon, 2007; Maltais et al., 2010; Roques, 2004; Shapiro, 2007). Pour mieux comprendre les manifestations des séquelles du TSPT, voici une brève description de chacune d’elles.

Selon Brillon (2007), 1′ évitement conduit la victime à faire de grands efforts pour éviter les pensées, les sensations ou les conversations associées au traumatisme. La victime tend également à éviter les activités, les endroits et les personnes qui éveillent des souvenirs liés à 1 ‘ événement traumatique. L’émoussement, lui, se rapporte à un manque d’intérêt généralisé, à un sentiment de détachement d’autrui, d’isolement et d’envahissement. La reviviscence quant à elle se manifeste par des souvenirs répétitifs et incisifs de 1 ‘événement, provoquant un sentiment de détresse (Brillon, 2007). La victime revit la situation en boucle, fait des cauchemars et a des impressions soudaines que l’événement va se reproduire. Toujours selon la même auteure, 1′ hyperactivité neurovégétative provoque des difficultés d’endormissement, un sommeil interrompu, des symptômes d’ irritabilité ou des excès de colère, de 1 ‘hypervigilance et des réactions de sursauts exagérés.

Les causes des traumatismes existants sont classifiées en trois catégories : 1) les actes de violence interpersonnels, c’est-à-dire effectués entre deux personnes : les agressions physiques, les agressions sexuelles, les vols à main armée, la guerre, les camps de concentration, la torture, les séquestrations, etc.; 2) les accidents causés par la main de l’homme ou l’erreur technique : les accidents de voiture, de train ou d’avion, les naufrages de bateaux, les désastres écologiques ou nucléaires, les explosions, les incendies, les déversements de produits toxiques, les accidents de travail, etc. (Norris, 1993; Kessler et al., 1995); 3) les catastrophes naturelles : les ouragans, les feux de forêt, les tremblements de terre, les tempêtes, les inondations, les tornades, etc. (Breslau et al., 1998; Brillon et al., 1996; Maltais et al., 20 10). L

a présente recherche est axée sur la deuxième catégorie de traumatismes, les accidents causés par la main de l’homme ou l’erreur technique, plus spécifiquement les traumatismes psychologiques vécus suite à un accident de travail. La littérature met en relief le fait que les réactions post-traumatiques découlent d’une conjugaison de trois types de facteurs : les facteurs prétraumatiques, les facteurs déclencheurs et les facteurs de maintien (Kilpatrick et al., 1989; Pitman, Altman et Macklin, 1989; Ruch, Chandler et Harter, 1980). Cette conjugaison influence le nombre, la sévérité et la durée des symptômes post-traumatiques. L’élément le plus déterminant réside dans l’événement traumatique lui-même, identifié sous l’appellation «facteurs déclencheurs ». Dans cette catégorie, on retrouve les caractéristiques spécifiques de l’événement, par exemple la violence de l’événement, la perception de menace à la vie, les aspects interpersonnel, intrusif, déshumanisant, imprévisible et incontrôlable de l’événement, l’implication d’enfants et les réactions de la victime lors de cet événement (Hanson, 1990; Kilpatrick et al., 1989; Pitman,

Altman et Macklin, 1989; Weaver et Clum, 1995). Des éléments existant avant 1′ événement traumatique contribuent à amplifier 1 ‘effet des facteurs déclencheurs, il s’agit des« facteurs prétraumatiques ». Les facteurs prétraumatiques ne peuvent à eux seuls provoquer un TSPT, mais ils en augmentent les risques. Un événement traumatique n ‘ arrive pas sur un terrain vierge : la victime perçoit 1′ événement et y réagit en fonction de ses caractéristiques personnelles, de son vécu antérieur (Green, 1994; Perloff, 1983), de ses traits de personnalité et de ses capacités d’adaptation (Garbarino, 1993; Krause et al., 2001; Labra, 2013; Roth et Newman, 1992). Finalement, les «facteurs de maintien» sont constitués d’éléments présents après le traumatisme pouvant avoir pour effet d’aggraver ou de maintenir les séquelles posttraumatiques. Cette catégorie de facteurs englobe l’absence de soutien reçu de 1′ entourage (Brewin, Andrews et Valentine, 2000), les conséquences de 1’ événement (perte d’emploi, poursuite criminelle, séquelles physiques, réactions de 1 ‘entourage), la reconnaissance du traumatisme (Flannery, 1990; Solomon, Mikulincer et Avitzur, 1988) et les gains secondaires (Brillon, 2007). Le gain secondaire le plus courant conduit la victime à se scléroser dans sa pathologie par crainte de perdre son indemnité.

une conceptualisation du soutien social

Cette recherche porte sur les facteurs de maintien, plus spécifiquement sur le rôle du soutien social lié aux réactions de l’entourage et du milieu de travail du travailleur face à 1 ‘accident. Malgré le fait que la communauté scientifique ne s’entend pas sur une définition commune du soutien social, tous conviennent qu’il s’agit d’un concept multidimensionnel se divisant en trois dimensions (V aux, 1988). La première dimension réfère au réseau de soutien, c’est-à-dire le réseau social vers qui la personne se tourne ou pourrait se tourner en cas de besoin. La seconde dimension fait état des comportements de soutien, il s’agit des actions concrètes posées auprès de la personne (écoute, accompagnement, soutien financier ou matériel, gestes d’affection, etc.). Finalement, l’appréciation subjective de soutien se compose, quant à elle, de la perception et de 1’ appréciation du soutien social que la personne aidée se fait du soutien qu’elle reçoit. Cette appréciation regroupe plusieurs dimensions telles que le sentiment d’avoir suffisamment de soutien, la satisfaction de ce soutien, la disponibilité, 1 ‘adéquation du soutien et la confiance que le soutien sera disponible en cas de besoin (Barrera, 1986; Streeter et Franklin, 1992; Vaux, 1992). Cette dernière dimension met en relief l ‘ importance de la réciprocité dans le soutien social (Lakey, Mc Cabe, Fisicaro et Drew, 1996).

En fait, ces études démontrent que le soutien social joue un rôle déterminant dans la réhabilitation de la personne soutenue : «Le soutien social contribue à augmenter les stratégies d’adaptation, l ‘estime de soi, le sentiment d’ appartenance et la compétence, à travers l’échange effectif ou prévisible de ressources pratiques ou psychosociales » (Gottlieb et al., 1994 : 123). En contrepartie, les effets peuvent s ‘avérer nocifs pour la santé mentale d’une personne, particulièrement chez les hommes en difficulté, car le soutien social peut, pour certains, s’apparenter à un sentiment de faiblesse, à une atteinte à leur compétence et à leur indépendance, entrainant une baisse d’estime de soi, un sentiment de honte pouvant provoquer une propension à l’isolement (Devault et al., 1992; Dulac, 2001; Flaherty et Richman, 1989). Quoi qu’il en soit, l’impact du soutien social sur la santé mentale serait davantage bénéfique en période de stress et il aurait un effet préventif sur les troubles psychologiques, particulièrement dans ces moments-là (Gottlieb et Selby, 1989). House (1981) élabore la première typologie du soutien social au travail et la définit comme suit : une transaction interpersonnelle impliquant une ou plusieurs des dimensions suivantes: 1) de l’intérêt émotionnel (amour, amitié, empathie); 2) une aide instrumentale ou matérielle (biens ou services); 3) une information (concernant l’environnement); ou 4) de l’estime (information concernant l’estime de soi).

Les hommes et le soutien social

La perte d’un emploi ou d’un statut social peut représenter pour l’individu la rupture de son équilibre personnel, la perte de ses repères et de son identité et par conséquent le faire basculer dans un état dépressif (Cochran et Rabinowiz, 1996; Doka et Martin, 1998). Les hommes sont davantage exposés à ce type de conséquences, car les stéréotypes masculins, malgré une certaine évolution, sont encore présents dans notre société. Toutefois, ils touchent surtout les hommes de 40 ans et plus (Charbonneau et Houle, 1999; Dulac, 2001; O’Neil et al., 1995; Pieck, 1981, 1995; Tremblay et al., 2004, 2005). Selon Gilmore (1990), la nature du rôle masculin aurait une fonction culturellement adaptative puisqu’il a pour objectif de former des individus capables de protéger la communauté et de se sacrifier pour le bien de tous. Ce rôle masculin correspond au modèle attendu dans plusieurs sociétés y compris la nôtre. En occident, le rôle masculin traditionnel serait défini, selon Jansz (2000, p. 168), par quatre attributs qui s’apparentent aux catégorisations proposées par d’autres auteurs (Brannon, 1976; Harris, 1995; Pieck, 1981): 1) stoïcisme : un homme ne partage pas sa souffrance, ne pleure pas publiquement et évite les émotions vives, particulièrement celles reflétant de la dépendance ou de la chaleur; 2) autonomie : un homme est indépendant à tout point de vue, il fait face aux difficultés de la vie en restant impassible et n ‘admet pas ses dépendances aux autres; 3) réussite: un homme réussit au niveau professionnel s’il démontre la capacité de subvenir aux besoins de sa famille; 4) agressivité : un homme est fort et robuste, il agit agressivement si les circonstances 1 ‘exigent.

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Table des matières

TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
CHAPITRE I PROBLÉMATIQUE
1.1 Le traumatisme psychologique
1.2 V ers une conceptualisation du soutien social
1.3 Les hommes et le travail
1.4 Les hommes et le sout ien social
1.5 Les accidents de travail
1.6 La repr ésentation de la maladie et de la douleur persistante chez les travailleurs
1.7 Les travailleurs en Abitibi-Témiscamingue
CHAPITRE II CADRE CONCEPTUEL
CHAPITRE III MÉTHODOLOGIE
3.1 Question de recherche
3.2 But de la recherche
3.3 Objectifs poursuivis
3.4 Devis de recherche
3.5 Population à 1′ étude et échantillonnage
3.6 Nature de l’échantillonnage
3.7 Critères d’inclusion des participants
3.8 Recrutement des participant
3.9 Instruments de collecte des données .
3.10 Traitementetanalysedesdonnées
3.11 Procédure d’ analyse
3.12 Limites de la recherche et biais
3.1 3 Considérations éthiques
3.14 Mérites de la recherche
CHAPTIRE IV RÉSULTATS
4.1 Caractéristiques sociodémographiques des participants
4.2 L’ origine des blessures
4.2.1 Description de 1′ accident
4.3 Sécurité au travail.
4.4 Conséquences de 1 ‘ accident
4.4.1 Conséquences sur la santé physique
4.4.2 Conséquences sur la santé psychologique
4.4.3 Conséquences sur la dimension sociale.
4.5 Climat de travail avant 1 ‘ accident
4.6 Attitude de l’entourage suite à l ‘accident
4.6.1 La famille
4.6.2 Les amis.
4.6.3 Le milieu de travail
4.7 Attitude du travailleur suite à 1’ accident
4.7.1 Le travailleur face à la famille et aux amis
4.7.2 Le travailleur face au milieu de travail.
4.8 Soutien.
4.8.1 Famille/amis
4.8.2 Professionnel
4.8.3 Milieu de travail.
4.9 État de santé psychologique des répondants et soutien social reçu.
CHAPITRE V ANALYSE ET DISCUSSION DES RÉSULTATS
5.1 L’origine des blessures
5.2 Sécurité au travail
5.3 Conséquences de l’accident
5.3.1 Conséquences sur la santé physique
5.3.2 Conséquences sur la santé psychologique
5.3.3 Conséquences sur la dimension sociale.
5.4 Climat de travail avant l’accident
5.5 Attitude de 1′ entourage suite à 1 ‘accident
5.5.1 La famille
5.5.2 Les amis
5.5. 3 Le milieu de travail
5.6 Attitude du travailleur suite à l’accident.
5.6.1 Le travailleur face à la famille et aux amis.
5.6.2 Le travailleur face au milieu de travail.
5.7 Le soutien
5.7.1 Famille/amis
5.7.2 Professionnel
5.7.3 Milieu de travail
5.5.8 Liens entre le cadre théorique et les résultats de la recherche.
5.8.1 Liens entre le soutien social reçu et perçu par les travailleurs et leur adaptation
5.9 Retombées de la recherche
CONCLUSION.
ANNEXE 1 – Formulaire de consentement
ANNEXE 2 – Grille d ‘entrevue auprès des travailleurs accidentés .
ANNEXE 3 – Lettre sollicitant l’appui de l ‘ ATTAAT
ANNEXE 4 – Lettre d’invitation aux travailleurs accidentés
BIBLIOGRAPHIE

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