le tragique entre sensation d’enfermement et sentiment de révolte

Le tragique : Perception et vision du monde

Dans la première partie dans de notre travail, nous allons voire le tragique comme une conception et perception du monde. Dans les études faites auparavant sur le tragique, nous distinguons deux axes fondamentaux ; le premier se focalise sur la nature du tragique qui est propre à la tragédie. Le second, le tragique comme une vision du monde. « Le sentiment tragique met en jeu une vision d’ensemble de l’existence humaine, de Hegel (Esthétique, 1832) à Nietzsche (La Naissance de la tragédie, 1871), et de Schopenhauer (le Monde comme volonté et comme représentation, 1819) à Unamuno (le Sentiment tragique de la vie » 1 Dans Le Vieux de la Montagne de Habib Tengour, nous remarquons qu’il existe un sentiment douloureux, une sensation de désaccord entre ce monde et la conscience humaine, mise à l’écriture dans l’univers romanesque tengourien qui elle aussi vise à apparaitre cette divergence : « La distance critique constamment maintenue, jusqu’au paradoxe. Ce n’est point de la moquerie d’artiste ou déformation professionnelle de sociologie.

Il s’agit bien plutôt d’une posture existentielle, d’une sorte d’ironie métisse qui participe probablement d’une vision quelque désespérée de l’humaine condition ».2 Cependant, les philosophes et les intellectuels tels que Nietzche, Hegel, Lukács et Camus considèrent le tragique comme un problème fondamental dans l’existence humaine et que ne cesse de combattre et cherche à tout prix un moyen pour le résoudre. Mais l’homme se retrouve toujours en conflit contre cette sensation pénible, atroce qui le range de l’intérieur. Il mène une guerre qui est perdue d’avance car il lutte contre des faits et problèmes qui le dépassent c’est-à-dire métaphysiques. Ces liens complexes sont parfois contradictoires, entre le bien et le mal, l’amour et la fatalité, la liberté et l’engagement. C’est aussi à travers ce combat perpétuel que consolident ses connaissances les plus profondes de sa condition humaine sur le plan sociale ou culturel. Il subit une sorte d’éducation sentimentale qui le suit jusqu’à la fin de ses jour. Habib Tengour dans son oeuvre développe une vision tragique de l’existence humaine.

En effet, à travers cette perception tragique vise à introduire un sentiment douloureux de l’être humain. Il présente par le biais de ses personnages légendaires tirés de l’hagiographie arabe musulmane, de la perse médiévale précisément de l’époque de la décadence Abbassides qui présuppose avec l’Algérie contemporaine : « Il réunit, en effet, la figure du poète (intellectuel), Omar Khayyâm, celle du mystique, l’imam ismaïlien, Hassan as-Sabbah et celle du pouvoir séculier, le vizir des sultans turcs Saljûqides, Nizam al-Mulk : « trio » exemplaire pour une réflexion sur les rapports du pouvoir sous ses différents formes. » 3 Donc, il existe une relation commune dans la situation représentée dans Le Vieux de la Montagne, entre l’Histoire des Abbassides et ce trio légendaire et l’Algérie actuelle et son auteur. Enfin, pour nous le plus important est de savoir comment à travers des donnés autobiographiques ou thématiques comme l’amour, les conditions sociales et culturelles (enferment, censure et engagement), ainsi que le mythe motivent l’émergence d’une vision tragique de l’existence humaine.

Le tragique comme un concept 

La réflexion sur le tragique renvoie même à la genèse de l’humanité. L’homme dans la plupart de ses écrits depuis l’antiquité tente de percer le mystère sans même lui donner une définition propre. Il est souvent lié au genre théâtral, la tragédie. Le tragique a été un critère primordial à travers lequel l’homme exprime son malaise et sa frustration envers le monde et les situations terribles qu’il vivait et au même temps une énigme qu’il faut déchiffrer. L’homme de l’Antiquité manifestait son mécontentement par le moyen du théâtre. Le tragique a fait allégeance à un genre divin et millénaire. Selon Nietzsche dans la Naissance de la tragédie, elle est issue d’un art divin qui est la musique ; « Cette tradition nous apprend (…) que la tragédie est issue du choeur tragique et était à son origine choeur, rien que choeur”4 D’après lui c’est le fruit d’une ancienne querelle entre deux dieux grecs (Apollon et Dionysos), ce qui confirme dans l’Origine de la tragédie : « Ces deux instincts impulsifs s’en vont côte à côte, en guerre (…), ils engendrent alors à la fois l’oeuvre dionysienne et apollinienne de la tragédie attique »

Cependant, le tragique avec sa valeur de l’adjectif qui appartient à la tragédie grec6, se modifie au fur et à mesure à travers les époques et à la portée d’autre genre littéraire et il semble qu’il a trouvé sans meilleur soutient le roman, ce qui assoie Malraux : « Le roman moderne est le moyen privilégié du tragique de l’homme »7 En effet, dans la littérature « Le roman se taille la part du lion »8, il a brisé et remet en cause tous les autres genres ; «Le roman n’a plus de cadre, il a envahi et dépossédé tous les autres genres. Comme la science, il est maitre du monde »9 Le tragique trouve un refuge très accueillent et particulier en ce genre qui est le roman, ce fusionnement va permettre à des écrivains d’écrire l’Histoire de la littérature et aussi à des chefs-d’oeuvre d’apparaitre à l’instar de La princesse des Clèves de Madame de Lafayette.

Ainsi, cette relation va aboutir à inaugurer une nouvelle forme romanesque, que nous appelons aujourd’hui le tragique romanesque. Le tragique devient le noyau de la critique littéraire, et le fondement de plusieurs oeuvres dans la littérature occidentale, mais aussi un sujet d’actualité chez les écrivains de la littérature maghrébine. Ces derniers exploitent l’histoire funèbre que la coute méditerranéenne a vécu et les vagues de colonisations et d’acculturation menées sur ces pays du grand Maghreb. Ainsi que, les pouvoirs totalitaires qui véhiculent ces nations, après l’indépendance. À noter aussi, l’intégrisme et le terrorisme des années quatre- vingt dix. Tout cela, sans autant le confirmé. Enfin, dans ce premier chapitre, nous analyserons le tragique en tant que concept. Nous proposerons quelques définitions qui avanceront avec notre problématique. Puis, nous allons voire ce sentiment et son évolution dans ce qui s’appelle le tragique romanesque. Enfin, nous porterons l’accent sur le tragique dans la littérature maghrébine.

Qu’est-ce que le tragique ?

Le tragique est une manière de penser qui alimente les esprits pendant la nuit des temps et il a embrassé plusieurs domaine de savoir, la philosophie, le théâtre, l’anthropologie…etc. Il est une source inépuisable d’où l’homme tire des réponses et assoie ces connaissances dans divers aspects. Le tragique est comme les critiques l’ont mentionné auparavant est issu de la tragédie. Afin de bien cerner ce concept, nous optons pour les deux définitions les plus récentes de ces deux notions. Dans le dictionnaire du Hachette : « 1/ Le tragique est relative à la tragédie. Une voix aux accents tragiques. 2/ Funeste, terrible, effroyable, conséquences tragiques. La tragédie comme genre dramatique. 3/ Caractère de ce qui est tragique. Le tragique de situation. » 10 Le même dictionnaire définit la tragédie comme : « Littérature, oeuvre littéraire dramatique en vers qui représentent des personnages héroïques dans des situations conflictuelles et passionnelles propres à exécuter la terreur et la pitié ; genre dramatique que constituent ces pièces. 2/ Fig. événement funeste, terrible. La tragédie de la guerre. »

Donc, en réalité, il existe un lien de complémentarité entre la tragédie et le tragique. C’est le tragique qui donne à la tragédie son essence et même sa raison d’être. Il appui la tragédie et ce n’est pas le contraire, ce genre millénaire existe par le biais tragique. Elle est juste un moyen, tout comme la poésie pour indiquer ce sentiment : « L’essence du tragique ne se découvre que par le tranchement d’une représentation ; les dramaturges grecs et classiques permettent de cerner le concept même d’action tragique : le débat tragique n’est qu’un combat singulier dans lequel la parole remplace l’épée et son incarnation parfaite dans la forme de stichomythie (dialogue où les protagonistes repend vers pour vers) »12 À ce titre, si nous prenons en considération la définition du dictionnaire littéraire (Hachette), la terreur et la pitié sont deux critères propres à l’homme et aussi deux piliers sur lesquels se fonde le tragique..

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Table des matières

Introduction générale
Partie 1 : le tragique: perception et vision du monde
Chapitre 1 : le tragique comme concept : cadre définitoire
1/ Définition du tragique
2/ le tragique dans la littérature maghrébine.
3/ le tragique romanesque.
Chapitre 2 : le tragique : Entre sensation d’enfermement et sentiment de révolte
1/condition sociale et misère culturelle
2/ La censure et l’étouffement de l’intellectuel
3/ Le poète Omar Khayyâm ; engagement
Chapitre 3 : l’amour tragique : vers une quête de l’absolu
1/L’amour comme un coup de foudre
2/L’amour comme distance, solitude
3/L’amour comme un rêve
Chapitre 4 : le tragique comme vision du monde : Dramatisation de l’écriture
1/ L’écriture poétique et le tragique
2/ La mythologie et la polyphonie culturelle
3/ Ecriture de l’oralité et onomastique arabe et musulmane
Partie 2 : le triangle tragique ; modélisation et enjeux
Chapitre 1 : L’homme ; personnages ou héros tragiques
1/ Le poète Omar Khayyâm héros négatif et personnage tragique
2/ Le vieux de la montagne, Hassan as-Sabbah
3/ Les amis ennemis : Le vieux de la montagne et Nizam el Mulk
Chapitre 2 : La cité : le lieu tragique
1/Alamout une banlieue maghrébine
2/ Nishapoor comme figure de Constantine
3/ Baghdad et l’Algérie comme cadre du roman
Chapitre 3 : Dieu et le destin
1/ L’homme et le destin
2/ La religion et la soumission
3/ La matrice de la vie et la mort
Conclusion générale
Bibliographie.

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