LE TOURISME SEXUEL IMPLIQUANT LES ENFANTS A NOSY-BE

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Généralités du TSIE dans le monde et à Madagascar

Selon l’UNICEF, près de 3 millions d’enfants seraient chaque année victimes d’exploitation sexuelle dans un cadre commercial. Selon l’Organisation Internationale du Travail, 1 800 000 enfants seraient victimes de prostitution ou participeraient à des activités pédopornographiques. En outre, toujours selon l’OIT, 1 200 000 enfants feraient l’objet de trafics, dont une partie à des fins d’exploitation sexuelle. En réalité, il est très difficile d’établir des chiffres fiables du fait qu’aucune méthodologie générale n’a été élaborée pour déterminer le nombre d’enfants abusés, que les pratiques constituant l’exploitation sont généralement illégales et donc cachées ou encore qu’il existe dans de nombreux pays un tabou autour de l’exploitation sexuelle d’enfants.
 Dans le monde :
L’exploitation sexuelle des enfants ne se cantonne pas à quelques destinations exotiques mais sévit partout à travers le monde.
Il est difficile d’estimer le nombre d’enfants dans le monde qui sont victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales, et encore plus difficile d’en tirer le nombre touché par le tourisme sexuel. Cependant, il est possible de citer certains chiffres sur les enfants victimes et les enfants à risques dans plusieurs destinations touristiques.
 Amériques :
Les pays de l’Amérique du Nord, centrale et du Sud ont tous été affectés par le TSIE, bien que de façon et à des degrés différents. Dans cette région, le schéma destination des pays industrialisés vers les pays en voie de développement a souvent prévalu : des ressortissants canadiens et américains voyageant dans des pays de l’Amérique centrale et du Sud pour profiter de leur pouvoir d’achat et exploiter des enfants.
Certains pays connaissent ce problème depuis plus de 20 ans alors que d’autres, tels que la Colombie, n’en souffrent que depuis peu. (Mexique : 20 000 mineurs victimes de prostitution notamment dans les villes touristiques ; Colombie : le nombre d’enfants victimes d’ESEC est estimé entre 20 000 et 35 000. A Carthagène, ville touristique, on estime que 1500 enfants seraient victimes de prostitution avec des touristes étrangers).
 Afrique :
Beaucoup de pays africains ont favorisé le tourisme pour attirer des investissements étrangers et financer le développement d’infrastructures. Si cela a pu susciter un accroissement du tourisme sur le continent africain, cette croissance s’est accompagnée, d’une manière prévisible, d’une hausse du TSIE.
D’ailleurs, si ce problème a souvent été associé aux pays de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, tels que le Maroc ou le Sénégal. Il semblerait que d’autres pays et régions du continent subissent maintenant l’arrivée de touristes à la recherche de relations sexuelles avec des enfants. Y compris des touristes africains, comme le montre l’exemple du Kenya. (Kenya : les villes côtières de Malindi, Mombasa et Kilifi sont estimées avoir entre 10 000 et 15 000 filles mineures victimes de touristes sexuels. Une autre évaluation affirme que 30 000 filles âgées de 12 à 14 ans sont victimes d’exploitation sexuelle dans des hôtels et villas privées).
 Asie :
L’Asie, en particulier l’Asie du Sud Est et certains pays de l’Asie du Sud, est depuis longtemps la cible de touristes sexuels. La Thaïlande et les Philippines sont souvent associées au TSIE, en partie dû à un commerce du sexe déjà développé.
Cependant, d’autres pays ont émergé comme des destinations majeures : en conséquence des mesures prises pour combattre ce fléau en Thaïlande, le Vietnam et le Cambodge ont vu leur nombre de touristes sexuels augmenter. (Philippines : les estimations du nombre d’enfants victimes d’ESEC ou de TSIE varie entre 20 000 enfants dans tout le pays et 10 000 dans la seule zone métropolitaine de Manille).
 L’Europe de l’Est :
Des pays comme la Russie, la République Tchèque et l’Ukraine étaient parmi les premiers pays à faire face à la traite des enfants, à la pédopornographie et aux autres formes d’ESE.
Mais, ils ont été rapidement suivis par d’autres pays de la région qui, avec la montée du tourisme, ont connu une augmentation du TSIE. Le TSIE est un problème régional ; les touristes originaires d’Europe de l’Ouest se déplacent dans les pays de l’Est pour avoir des relations sexuelles avec des mineurs. (Russie : A Moscou, le nombre d’enfants victimes de la prostitution se situe entre 20 000 et 30 000 et il y a eu plusieurs cas de touristes sexuels venu de l’Ouest pour exploiter des enfants).
Les destinations du tourisme sexuel évoluent rapidement et fréquemment, en fonction notamment des efforts de prévention et de protection développés par les pays. Au-delà de l’Asie, de nombreux pays en Amérique Centrale et du Sud, en Afrique ou en Europe orientale sont victimes de ce fléau. Il est constaté que le développement du tourisme dans un pays pauvre entraînait quasi inéluctablement une augmentation de la prostitution enfantine.
 A Madagascar :
A Madagascar, « le phénomène de l’exploitation sexuelle des enfants n’a jamais atteint un niveau si critique dans le pays », expliquent l’ECPAT et le GD.
Certes, tous les pays pauvres développant le tourisme sont touchés par ce fléau, qui concerne dans une moindre mesure les pays riches. Mais à Madagascar, « depuis la crise politique de 2009, suivie de la crise économique mondiale, le phénomène de la prostitution enfantine a pris une ampleur grandissante » note l’ECPAT. Selon l’association, « la plupart des enfants en situation de prostitution interrogés ont débuté leur activité entre 13 et 17ans ».
La prostitution des enfants et leur exploitation sexuelle dans le tourisme sont en pleine croissance. La Grande Ile est victime du tourisme sexuel impliquant des enfants (TSIE), comme tous les autres pays à l’étranger « , a précisé Onésime Rapanoel, directeur national de l’ECPAT France à Madagascar.
 Nosy-Be :
25,6% de la population totale de l’étude, âgée de10-24ans sont victimes d’une exploitation sexuelle à des fins commerciales (ce qui représente 69 enfants et jeunes). La prostitution est la forme d’ESEC la plus rencontrée (73,9%), suivi du TSIE (56,5% dont 84,6% avec des étrangers). 43,8% des Enfants Victimes d’Exploitation Sexuelle(EVES) sont victimes de Tourisme Sexuel avec des étrangers, 34,8% ont été exploités pour la première fois avant 15ans.
 Fort Dauphin :
23% de la population totale de l’étude âgée de 10-24ans sont victimes d’ESEC (ce qui représente 62 enfants et jeunes). 14,5% des EVES sont des garçons. La prostitution est la forme d’ESEC la plus rencontrée (82,3%) suivi du TSIE (56,5% dont 57,1% avec des nationaux). 11,3% des EVES ont été exploités avant l’âge de 15ans).
 Diégo :
600 enfants (13à17 ans) environ sont victimes d’ESEC. Les clients:70% malgaches et 24% étrangers.
 Tuléar :
2286 enfants sont victimes d’ESEC. Les clients:50% de malgaches et 28% d’étrangers.
 Tamatave :
En 2001, on estime entre 1000 à 2000 le nombre d’enfants livrés à la prostitution. L’exploitation sexuelle des enfants à Madagascar.
Bien que Madagascar ait ratifié la Convention relative aux droits des enfants (1990) et engagé des mesures de réformes juridiques en faveur de la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, des faits anecdotiques ont révélé un niveau significatif de prostitution infantile, de Tourisme Sexuel à l’encontre des enfants, d’utilisation des enfants dans la pornographie dans les villes touristiques et les villages côtiers. Par ailleurs, il semble que des enfants des régions rurales sont victimes de traite a visée d’exploitation sexuelle vers les régions côtières de l’île.

La loi du 2007-038 du 14 Janvier 2008

La loi a été écrite dans un contexte de protection des mineurs face à l’ESEC, le TSIE et aux abus sexuels mais aussi de prévention et de répression de la traite des personnes (y compris des enfants).
Dans la mesure où c’est une prostituée reconnue qui a des relations sexuelles avec un touriste, il n’y a pas de problème. Le problème est, lorsqu’un touriste oblige une personne à avoir des relations sexuelles avec lui ou s’il fait preuve de violence, ou d’ « actes contre nature ».Surtout si la personne impliquée est un enfant mineur.
La loi mérite d’être éclaircie. Cela sera fait dans le décret d’application qui suivra.
– Un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans.
– Le tourisme sexuel désigne le fait pour un national ou un étranger de voyager, pour quelques motifs que ce soit et, d’avoir des relations sexuelles contre rémunérations financières ou autres avantages avec des enfants ou des prostitués, cherchant eux-mêmes des relations sexuelles pour obtenir un avantage quelconque.
PEINE :
1) Le Tourisme Sexuel est puni de la peine de cinq(5) à dix(10) ans d’emprisonnement et d’une amende de 4 000000 Ar à 20 000000 AR, puni des travaux forcés s’il a été commis sur la personne d’un enfant, de l’un ou de l’autre sexe, au-dessous de l’âge de quinze ans accomplis.
2) L’enfant victime des infractions relatives au tourisme Sexuel peut à tout moment, signaler ou saisir le Ministère Public ou toute autre autorité compétente des faits commis à son encontre pour réparation du préjudice subi.
3) Les nationaux et les personnes ayant leur résidence habituelle à Madagascar qui se livrent au Tourisme Sexuel dans d’autres pays sont pour suivis et sanctionnés conformément aux dispositions du Code pénal.
En effet, l’exploitation sexuelle des enfants est particulièrement exposé à la pratique répandue et persistante de la prostitution enfantine et du tourisme sexuel, d’où la nécessité de punir ceux qui exploitent sexuellement les enfants qui y sont alors comme des objets sexuels et commerciaux.

PRESENTATION DU TERRAIN D’ETUDE

La structure géographique, historique, économique, la monographie du terrain d’étude présente sans conteste des influences sur le comportement et la psychologie des locaux. Aussi, ce chapitre a sa raison d’être pour expliquer certains aspects de la vie que la simple comparaison ne peut parfois déceler. Chaque région, chaque peuple ayant sa spécificité, forgée par des déterminismes socioéconomiques qui leur sont propres.

Description et localisation de Nosy-Be

Nossi-Bé, officiellement Nosy-Be en Malgache est une île côtière de Madagascar situé dan le canal de Mozambique, près des côtes Nord-Ouest de Madagascar. Le nom de l‘île apparait souvent écrit sous la graphie francisée de Nossi-Bé et est parfois nommé Ambariobe par les habitants de la région.

HISTOIRE

Peuplée par les sakalava du Boina au cours des années 1830, l’île de Nosy-Be devient un endroit important à Madagascar à partir de la fin des années 1830. Le capitaine d’infanterie de Marina Pierre Passot est chargé par le Gouverneur de Bourbon et Amiral de Hell de chercher un port militaire à Madagascar pour remplacer Port-Louis (ile Maurice), annexé par la Grande-Bretagne. L’expédition arrive à Nosy-Be en 1839, à bord de la prévoyante. PASSOT, assisté par des marins et un missionnaire (l’abbé Dalmon) choisissent la rade la plus sûre de Nosy-Be, dans laquelle est fondé un poste militaire, baptisé Hell-Ville en l’honneur du gouverneur de Bourbon. PASSOT revient à bord du Colibri en 1841 et prend officiellement possession de Nosy-Be et des îles adjacentes. L’île de Nosy-Be est donc colonisée 55 ans avant le reste de Madagascar.
Nosy-Be devient alors au milieu du XIXe siècle, un comptoir commercial important de la côte Ouest de Madagascar.
A partir des années 1850, les cultures, les plantations de rentes s’y développent essentiellement entreprises par des colons réunionnais, mauriciens et français. L’île fait partie avec l‘île Sainte-Marie, de Mayotte du gouvernement de Madagascar et compte environ 15000 habitants vers 1865. Elle est rattachée à Madagascar après la conquête de Madagascar par la France en 1897.
Ainsi, la petite île devient une colonie agricole, recouverte de champs de cannes, de café, mais aussi de sésame, de riz, de maïs, de patates douces et de manioc. Elle récolte les fleurs d’ylang-ylang à partir des années 1910. C’est de cette activité que lui vient le surnom d’île aux parfums.

Monographie

 Avant 1840 :
Nosy-Be ou la Grande Ile portait d’abord le nom de Sada ensuite,Variobe. Ce nom a été taboué à la suite de la mort d’une Reine qui portait de son vivant le nom d’Ambary. C’est alors qu’on lui attribuait le nom de Nosy-Be. Aujourd’hui on l’appelle souvent l’île aux Parfums, tandis que durant le période coloniale, on lui a attribué souvent la dénomination de la Perle de l’Océan Indien. Les îliens, en grande majorité Sakalava Bemihisatra, qui l’habitent, appellent Madagascar Antanibe ou la Grande Terre.
 De 1840 à 1896 :
La reine TSIOMEKO a été souveraine de Nosy- Be de 1836 à 1843. Elle était la fille d’une reine nommée OANTITSY, soeur du prince ANDRIANTSOLY (1832-1836), celui qui a été chassé d’abord par l’armée de RADAMA 1er (1810-1828) à Zanzibar et puis chassé par l’armée de RANAVALONA 1ère (1828-1861).
TSIOMEKO et ses chefs de clans signaient ainsi un acte de cession au roi des français, Louis Philippe 1er, des îles de Nosy-Be et Nosy-Komba, et « abandonnaient à la France tous les droits de souveraineté sur la côte occidentale de Madagascar depuis la baie de Passandava (Ampasimdava) jusqu’au cap Saint Vincent ». Sa capitale a d’abord porté le nom d’Andoany, (lit, douane) ou ville royale. Elle a été baptisée ensuite Ampasimbazaha avant de porter définitivement le nom de Hell-Ville.
La reine SAFY MOZONGO (1869-1879), mère du futur prince AMADA, fille d’ANDRIANTSOLY, cousine de TSIOMEKO, dirige tant bien que mal le royaume et réside à Kisomamy. Morte en 1880, elle fut inhumée à Nosy-Komba au Mahabo (village-tombeaux-royaux) de Mitsinjoarivo.
 De 1960 à nos jours :
Immédiatement après la proclamation de l‘indépendance le 26 Juin 1960, le Gouvernement Malgache a pris l’initiative de construire un hôtel quatre étoiles Palm Beach, à Ambondrona, à Nosy-Be, pour accueillir les touristes internationaux. Ce faisant, le Président TSIRANANA Philibert a grandement favorisé Nosy-Be et l‘a aidée à déployer, depuis lors, sa vocation touristique.
Le slogan « développement rapide et durable de Madagascar », réveille beaucoup d’espoirs et réveille l’ambition nossibéenne de naguère. Les différentes restaurations et les multiples extensions lancées semblent aujourd’hui annoncer un avenir meilleur.
 Situation géographique et délimitation administrative :
La Commune urbaine de Nosy-Be englobe un archipel d’îlots éparpillés : Nosy-Komba, Nosy-Sakatia, NosyTanyKely, Nosy Tanga, Nosy Vorona située dans le Canal de Mozambique, au Nord-Ouest de Madagascar, entre 13°11’ et 13°30 de latitude sud et entre 48°8 et 48°22’ de longitude est.
L’île de Nosy-Be, la plus grande, mesure 30km du Nord au Sud et 19km d’Est en Ouest, couvre 325 km² et se trouve à 15km de la grande terre.
La Commune Urbaine de Nosy-Be se trouve dans la région de DIANA de la province autonome d’Antsiranana.

La situation du tourisme sexuel à Nosy-Be

Nosy-Be est malheureusement connue comme une destination du tourisme sexuel. Personne ne peut nier que cela existe, mais venir à Nosy-Be ne veut pas dire subir et voir des jeunes femmes à tous les coins de rues. Environ un étranger sur cinq qui visite Madagascar séjourne à Nosy-Be, un des principaux sites touristiques de l’île.
Le tourisme contribue de fait, de façon très nette et visible, à l’exploitation sexuelle des enfants même si l’étude réalisé pour Groupe Développement12 rappelle que les clients sont « pour la plupart des nationaux ».
Des études menées sur l’exploitation sexuelle des enfants avec l’appui de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) bouleversent les idées reçues. On peut compter 12 Fokontany, les enfants se trouvant dans la prostitution dont 119 filles mineures, 7 garçons hétérosexuels mineures. Parmi les filles, 22 sont encore des élèves.
On attribue en effet la délinquance, la prostitution de mineures et autres pratiques scabreuses à la monoparentalité due à l’abandon ou au décès. Or, l’étude a montré qu’à Nosy-Be, 78% des enfants livrés à la prostitution ont encore leurs deux parents.
12Groupe Développement Madagascar – ONG luttant contre l’Exploitation Sexuelle des Enfants. Membre du réseau Acting For Life intervient sur Madagascar depuis 2004 contre toutes formes d’exploitation sexuelle des enfants.
D’un point de vue juridique et sociologique et les faits le démontrent, il existe à Madagascar des parents exploitants, c’est-à-dire des parents qui offrent leur enfant pour des relations sexuelles et en sont rémunérés.
Du point de vue des parents, la fille ou le garçon sort tout simplement avec quelqu’un qui a « les moyens » et qui aide les parents par affection, et l’on ne considère pas le fait que le fils ou la fille soit mineur. Les parents ne perçoivent donc pas cet échange comme un acte de prostitution là où il est seulement question « d’amour » à leurs yeux.
Une mère de famille raconte qu’elle est fâchée contre sa nièce parce que celle-ci retient son homme à l’hôtel, s’amuse et dépense seule l’argent. « Que d’ingratitude ! » s’exclame-t-elle.
C’est donc pour cela qu’il est difficile, non seulement dans le nord, mais presque dans toute l’île de lutter contre ce fléau et d’apprécier la dimension de l’exploitation sexuelle. De plus, il existe des cas où des parents vivant en milieu rural envoient leurs enfants travaillé en ville comme employées de maison ou pour réaliser d’autres tâches. Pourtant, l’étude des pires formes de travail des enfants effectuée par le Bureau International du Travail et l’IPE/UNICEF a montré que sur 2 640 enfants travailleurs, près de 23% sont victimes d’exploitation sexuelle.

LE TOURISME SEXUEL IMPLIQUANT LES ENFANTS A NOSY-BE

A Madagascar le phénomène du Tourisme Sexuel Impliquant les Enfants s’accentue, les enfants se font séduire même à 13 ans ou au plus tard à 15 ans.
Depuis toujours, les bars et les boîtes de nuit ont toujours été considérés comme les lieux qui favorisent la prostitution et l’exploitation sexuelle.
L’arrivée des touristes à Nosy-Be grossit le nombre des Malgaches et des Indo-pakistanais, amateurs de l’exploitation sexuelle des mineures. Ils sont riches, et ils peuvent donner plus de cadeaux en nature ou en espèce aux prostituées
Même si 76 % des cas ne vivent plus pas avec leurs deux parents sans pour autant être des orphelins, 21 % vivent avec leurs deux parents, 22 % des travailleurs des sexes reçoivent leurs clients dans leur propre domicile. La preuve que, des parents exploitants, c’est-à-dire des parents qui offrent leurs enfants pour des relations sexuelles et en sont rémunérés existent à Madagascar. Pour les parents, leur enfant sort tout simplement avec quelqu’un qui a « les moyens » et qui les aide. Voyant l’argent que rapportent leurs filles, certains parents poussent leurs enfants à se prostituer. De plus, certaines ont la chance de se marier avec des Européens et par conséquent de pouvoir améliorer la condition de vie de toute la famille. L’implication des parents complique la lutte contre le tourisme sexuel impliquant les enfants ou le TSIE.
Force est de constater qu’il est difficile de lutter contre ce fléau dans la mesure où les toutes les dimensions de l’exploitation sexuelle ne sont pas clairement perceptibles.

Les causes de la prostitution infantile à Nosy-Be

La pauvreté est la cause principale. Les parents se sentent souvent obligées de vendre leurs enfants à des souteneurs car leur maigre salaire ne leur permet pas de subvenir aux besoins de toute la famille. La prostitution est une activité très lucrative par rapport aux salaires locaux.

Les formes de TSIE et les autres formes d’ESEC

Le TSIE est lié à plusieurs catégories d’ESEC telles que la traite des enfants à des fins sexuelles, la pédopornographie et dans certains cas, le mariage précoce.

Le TSIE et la traite des enfants à des fins sexuelles:

Les enfants exploités dans des destinations touristiques sont souvent des enfants locaux. Mais il arrive que des enfants soient victimes de traite à l’intérieur du pays pour être exploités par des touristes. Les enfants victimes de traite sont particulièrement vulnérables étant donné qu’ils sont séparés de leur communauté d’origine. Ils sont dépendants de ceux qui profitent de leur exploitation.
Un touriste peut profiter de son séjour pour payer les services d’une personne prostituée mineure. Certaines personnes se déplacent à l’étranger pour adopter des enfants vulnérables de pays défavorisés, afin de les abuser sexuellement ou de les utiliser à des fins de prostitution.

Le TSIE et la pédopornographie:

Un aspect frappant des touristes sexuels, surtout les touristes sexuels préférentiels et les pédophiles, est la fréquence avec laquelle ils produisent, collectionnent et échangent des images d’abus sexuels sur les enfants. Dans de nombreux cas de TSIE, l’agresseur sexuel filme ou enregistre les sévices sur l’enfant dans la destination touristique, liant ainsi le TSIE à la production de pornographie mettant en scène des enfants. L’agresseur gardera peut-être ces images pour son propre plaisir ou les partager avec d’autres individus (avec ou non un gain financier). La pédopornographie peut ainsi conduire à attirer d’autres touristes sexuels vers une destination touristique.
Il arrive que lors de leur déplacement, certains touristes s’adonnent à la réalisation de photographies ou de films pornographiques amateurs impliquant des enfants recrutés sur place;

Le TSIE et le mariage précoce:

Le mariage d’enfants ou mariage précoce peut être considéré comme une forme d’exploitation sexuelle d’enfants à des fins commerciales quand l’enfant victime est utilisé à des fins de satisfaction sexuelle en échange d’argent ou autre type de paiement. Donc, le mariage peut aussi être un moyen à peine voilé de pratiquer un tourisme sexuel avec les enfants. En effet, il y a des exemples de ressortissants d’un pays qui se déplacent dans un autre pour épouser une mineure en échange d’argent ou autre type de compensation, passent une semaine avec la jeune fille, pour ensuite l’abandonner et retourner dans son propre pays sans jamais revoir la jeune fille ni sa famille. Un touriste peut abuser de la confiance d’une famille qu’il aurait rencontrée localement pour avoir des relations sexuelles avec un de leurs enfants mineurs.
Certains étrangers épousent des jeunes filles afin de pouvoir les abuser durant leur séjour et les abandonnent ensuite à leur départ, parfois enceintes ou avec des enfants.

Les abuseurs et acteurs du TSIE

Les abuseurs

Les abus peuvent être perpétrés également dans le cadre de voyages organisés. En effet, des voyages peuvent être organisés précisément dans le but d’exploiter des enfants mais cela est relativement inhabituel. Les touristes sexuels voyagent rarement avec un groupe, accompagnés de guides, ou en utilisant des services touristiques de la même manière que les autres groupes de voyageurs. Toutefois, le tourisme sexuel peut se dérouler avec une certaine forme d’organisation, surtout quand il s’agit de touristes sexuels préférentiels qui communiquent entre eux.
Par exemple, certains prépareront sur internet un voyage vers une destination précise, ou établiront ou utiliseront un hôtel dans une destination fréquentée pour recevoir des touristes qui cherchent à abuser des enfants.
Les touristes sexuels à la recherche d’enfants peuvent être mariés ou célibataires, hommes ou femmes (mais la plupart sont des hommes), étrangers ou ressortissants du pays, riches ou touristes à petit budget, de milieu social aisé ou défavorisé.

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Table des matières

CHAPITRE I : CADRE JURIDIQUE
Section 1 : Concept et définition
Section2 : Généralités du TSIE dans le monde et à Madagascar
Section 3 : La loi du 2007-038 du 14 Janvier 2008
CHAPITRE II : PRESENTATION DU TERRAIN D’ETUDE
Section 1 : Description et localisation de Nosy-Be
Section 2 : HISTOIRE
Section 3: Monographie
Chapitre III : Approches méthodologiques
Section 1 : L’approche holiste
Section 2 : La psychologie sociale
CHAPITRE IV : LE TOURISME A NOSY-BE
Section 1 : Atouts touristiques de Nosy-Be
Section 2 : Evolution du Tourisme à Nosy-Be
Section 3 : La situation du tourisme sexuel à Nosy-Be
CHAPITRE V : LE TOURISME SEXUEL IMPLIQUANT LES ENFANTS A NOSY-BE
Section 1 : Les causes de la prostitution infantile à Nosy-Be
Section 2 : Les formes de TSIE et les autres formes d’ESEC
Section 3 : Les abuseurs et acteurs du TSIE
CHAPITRE VI : LE PROFIL DES JEUNES VICTIMES DU TSIE DE NOSY-BE
Section 1 : La situation matrimoniale des enfants victimes
Section 2 Composition familiale des jeunes prostituées
Section 3 : L’âge d’entrée des jeunes filles dans la prostitution
COMMENTAIRES ET PROSPECTIVES
CHAPITRE VII : Vérification des hypothèses
Section 1 : campagnes de sensibilisation
Section 2 : code de conduite
Section 3 : partenariat public/privé
CHAPITRE VIII : Dimensions psycho-sociales de la prostitution infantile
Section 1 : Les conséquences physiques
Section2 : Les conséquences psychologiques
Section 3 : Les conséquences sociales
CHAPITRE IX- Vision prospective : appui fourni aux prostituées mineures
Section 1 : Les acquis professionnels et recommandations
Section 2 : Redynamisation des Plans d’action du Comité National
Section 3 : Solutions et recommandations proposées
Section 4 : Suggestions pour une meilleure efficacité de la lutte contre le TSIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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