Le tabagisme en milieu scolaire

Considéré d’une part comme la pire des choses par ses détracteurs et d’autre part glorifié par ses adeptes, le tabac suscite à la fois de nombreuses polémiques et de nombreuses convoitises. Si à une certaine époque et dans certaines sociétés, le tabac était loué pour ses vertus curatives, médicinales, aujourd’hui la perception du tabagisme n’est plus la même, celui-ci ayant perdu ses lettres de noblesse. La vision du tabagisme a changé au cours des siècles. Les modes de consommation de tabac aussi ont changé au fil des années. La prise et la chique, alors répandues jusqu’à une certaine période, semblent maintenant révolues, supplantées par la fume, mode de consommation le plus usuel actuellement, avec la présentation du tabac sous sa forme industrielle, la cigarette. La perception du tabagisme dans la société a également évolué au fil des années. Jusqu’à une certaine période, le tabagisme était associé aux générations d’âge mûr et principalement aux hommes. De nos jours, il est devenu de plus en plus tentaculaire, s’élargissant jusqu’à atteindre les populations juvéniles et féminines. En effet, le tabac s’est imposé comme un nouveau standard chez les jeunes, dont le tabagisme s’étend à toutes les sphères de la société notamment en milieu scolaire, d’où l’intérêt de notre étude pour savoir les mécanismes qui les régissent. Symbole de convivialité, le tabac semble maintenant faire partie intégrante des habitudes des fumeurs à tel point que Didier Nourrisson l’identifie à un trait culturel que l’on prend ordinairement comme produit de plaisir pour satisfaire les besoins élémentaires tels que le manger ou le boire. Ce produit, ne se limitant pas à ses consommateurs, est parfois imposé à l’environnement du fumeur par le biais du tabagisme passif. Ce phénomène, ajouté aux désagréments notés dans le domaine de la santé, fait que le tabagisme est aujourd’hui plus que jamais stigmatisé et placé au banc des accusés par les mouvements antitabac, d’où les campagnes de prévention pour prévenir un futur peu radieux.

CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

CADRE THEORIQUE 

REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

Il serait prétentieux de vouloir faire une étude quelconque sans pour autant faire recours à la documentation préexistante. Si des travaux empiriques ont été déjà réalisés sur le tabagisme en général, ceux portant plus spécifiquement sur le tabagisme en milieu scolaire sont rares ou spécifiques à leur cadre d’étude. De même, il faut noter que la plupart des ouvrages, articles ou coupures de presse que nous avons consultés, traitent majoritairement de la prévention, du sevrage tabagique, de la lutte antitabac, des conséquences découlant de la consommation de tabac et aussi des effets liés à l’exposition à la fumée secondaire, etc. Tout de même, nous avons consulté quelques documents que nous nous proposons de présenter.

• Historique du tabac
La perception du tabac n’a pas toujours été la même d’une époque à une autre. Il fut des siècles où le tabac avait connu des lettres de noblesse. L’ouvrage de Didier Nourrisson retrace l’histoire de celui-ci, de sa découverte par Christophe Colomb, il y a maintenant à peu près quatre siècles à nos jours. Alors très populaire chez les Incas et les Aztèques pour communiquer avec les esprits, atteindre une sorte d’ivresse, apaiser les douleurs et la fatigue, le pétun comme ils le nommaient, est fort salubre pour distiller et consumer les humeurs superflues du cerveau. Le tabac était aussi pour eux un moyen de faire passer la faim et la soif pour quelques temps. Ses consommateurs louaient également ses vertus curatives. Mais à cette époque, la thérapeutique se différenciait peu du sacré, parce que la médecine relevant de la magie. Le tabac était avant tout une plante soignante qui se voulait être parmi les premières plantes médicinales. Il était souvent utilisé pour calmer les souffrances des êtres humains plus précisément les migraines. A titre d’exemple, il évoque le cas de la reine Catherine de Médicis qui s’est vue guérie de ses migraines par l’usage de la prise sur la recommandation d’un certain Jean Nicot, qui introduisit le tabac en France. C’est un ouvrage très intéressant qui relate la perception de ce produit, de ses débuts à nos jours. Son mode de consommation va évoluer au cours des siècles. De la prise (aspiration du tabac par le nez) et de la chique (mâcher du tabac), le tabac sera fumé. Mais l’évolution de la pensée du tabac a aussi beaucoup changé et de manière radicale. Ses vertus thérapeutiques furent mises en cause. En effet, après avoir glorifié les mérites de ce produit, la société actuelle le stigmatise. Cependant, signalons que même s’il est aujourd’hui considéré comme la pire des choses par certains, le tabac garde toujours des adeptes, ne seraient ce que ses consommateurs ou encore ses fabricants.

• De la consommation de tabac
Comme nous venons de le voir, le mode de consommation du tabac a évolué dans le temps. Avec l’industrialisation et la création de la cigarette vers 1843, le tabac est maintenant plus fumé que prisé ou mâché. De plus la consommation de cigarettes prend le pas sur les autres formes de tabagisme telles que la pipe, le cigare ou le tabac roulé. Selon Robert Molimard, il existe un vrai rapport social que le fumeur entretient avec son produit. “Besoin, désir, envie et parfois raison sont les moteurs de nos actes”. Mais audelà de cet aspect, l’auteur pense qu’il est primordial de chercher à faire intervenir la place de notre psychologie, tout en y impliquant la composition des cigarettes, le rôle du tabac dans les échanges, la communication, la construction de la personnalité ou pour reprendre ses mots « le dialogue entre l’être humain et son filtre, si puissant qu’est cette plante ». Offrir ou recevoir du tabac est un geste social qui introduit le dialogue.

Ne voulant pas se limiter aux conclusions fatalistes, faisant de la nicotine la pierre angulaire de ce rapport addictif de l’homme au tabac, Robert Molimard pense que, porter son regard dans un cadre plus global, serait le meilleur moyen d’élaborer des stratégies pour cesser de fumer et prévenir la dépendance au tabac. Pour lui, la nicotine n’est pas au centre de la dépendance. Elle a des effets qui peuvent être appréciés par le fumeur. « Elle a des effets énormes, dont certains sont favorables. Elle stimule l’éveil, d’ailleurs si les gens qui sont de garde de nuit fument beaucoup, c’est beaucoup pour se tenir éveillés » . Robert Molimard pense que l’oxyde de carbone contenu dans la cigarette est effroyablement plus toxique que les autres substances qui la composent. Pour lui, si on l’éliminait des cigarettes, on diminuerait de 90 à 95% les risques attribués au tabagisme. A cet effet, il pense que chiquer du tabac serait beaucoup moins nocif qu’en fumer.

Son œuvre est très originale et laisse peu de place à la critique parce qu’elle nous oriente vers de nouvelles pistes tout en rompant avec la plupart des idées reçues, le tout dans un style assez inédit. L’auteur développe ses idées avec des mots nouveaux tels que tabacologie, la fume, etc. Mais nous lui reprocherons tout de même, à l’image des vives critiques dont il a fait preuve, de privilégier une forme de tabagisme au détriment d’une autre. D’autant plus que, le mode de consommation de tabac semble plus de nos jours, relever d’un aspect culturel, c’est-à-dire qu’il serait difficile aujourd’hui voire même impossible, de faire chiquer du tabac aux jeunes par exemple sous prétexte que c’est moins nocif, parce qu’ils ne se retrouveraient pas dans leurs habitudes. Dans la relation des jeunes au tabac, Monique Osman, biologiste et tabacologue, insiste sur le rapport des jeunes avec leur entourage immédiat pour tirer une conclusion sur leur conduite. Cet ouvrage traite de la problématique du tabagisme chez les enfants et les adolescents, des facteurs inhérents à leur entourage, favorisant le déploiement de ce phénomène. En effet, pour elle, “des parents fumeurs à la bande de copains, tout ce beau petit monde incite les jeunes à allumer leur première clope”. A force de côtoyer des parents, de fréquenter des amis fumeurs ou évoluant dans un environnement propice au déploiement du tabagisme, ces derniers finiront par croire que ces stéréotypes sont vrais et voudront un jour faire comme eux.

A cet âge, entre l’enfance et l’adolescence, la tentation est des plus grande et par ailleurs, c’est l’âge où les jeunes éprouvent la nécessité de s’affirmer, de prouver leur existence à la face du monde, des jeunes qui à cet âge concentrent sur eux toute l’attention du monde extérieur. Ainsi, ils tentent de donner un côté positif à quelque chose de négatif. Dans leur usage récréatif du tabac, ces jeunes fumeurs pensant être libre dans le rapport à la consommation, finiront par être aliéné par la logique même de la consommation, parce qu’il est difficile de s’arrêter de fumer. C’est pourquoi dit-elle, que c’est bien de ne pas commencer à fumer, ni même de continuer d’ailleurs. C’est dans cette optique qu’elle développe des stratégies pour aider les jeunes fumeurs et non fumeurs, à faire une prise de conscience par rapport au tabac et ses conséquences, à s’interroger sur leurs actes, leur motivation mais surtout sur la nécessité d’arrêter de fumer ou de ne pas commencer.

C’est un livre assez intéressant car l’auteur se met à la place des jeunes et permet, à partir d’illustrations réalistes, de répondre à des questions pertinentes telles que pourquoi on essai ? pourquoi on continue ? comment s’arrêter ? ou encore pourquoi on ne doit pas commencer ? Cependant, nous lui reprocheront tout de même de faire l’éloge du tabac dans un ouvrage destiné aux jeunes. En effet dans la partie I “Pourquoi on essai ?”, elle donne les bonnes raisons de fumer des jeunes (pour ressembler aux plus grands, pour être plus séduisant, se faire des amis plus facilement, entrer dans un groupe, etc. ). De bonnes raisons qui peuvent bel et bien tenter ses jeunes lecteurs de sorte qu’ils trouvent leur compte dans le tabagisme.

• Comportement face au tabac
La question du tabagisme intéresse à plus d’un titre les pneumologues Yves Martinet et Abraham Bohadana, qui dans leur ouvrage, ont analysé plusieurs aspects de ce phénomène. Ils s’intéressent globalement à la fabrication et la composition des cigarettes, à la composition de la fumée, aux modes de consommation du tabac autre que la cigarette, aux conséquences du tabagisme sur la santé.

Cette “drogue redoutable” est un “piège pour l’adolescent” car le tabagisme chez les jeunes commence d’abord par une initiation, ensuite un maintien du tabagisme et puis est accentué par la dépendance. Ces jeunes sont la victime des industriels de tabac qui élaborent des stratégies – publicité, promotion, parrainage – pour séduire leurs victimes. D’autant plus que le tabagisme est devenu une conquête féminine et qu’ « au fil des générations, l’image de la femme qui fume a suivi l’évolution du statut des femmes dans la société et répond donc à des motivations sociales différentes selon les époques. Signe de distinction sociale, d’émancipation ou d’affirmation de soi, la cigarette a tendance à devenir aujourd’hui un signe de dépendance, d’esclavage, il s’agit alors plus d’une véritable aliénation que d’un symbole de liberté». Pour y remédier de manière durable, la mise au point de politiques antitabac efficaces est plus que jamais indispensable, parce que le coup humain et social est lourd, le sevrage du tabac difficile et pourtant bénéfique pour la santé du fumeur et de son entourage. A ce jour, le tabagisme est devenu un enjeu social et la lutte pour freiner son expansion une priorité mondiale et un objectif pour les personnels de santé. Mais aussi, le tabac constitue un enjeu économique non négligeable qui est à l’origine de son explosion dans presque toutes les parties du monde.

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Table des matières

Introduction
Première partie : Cadres théorique et méthodologique
Deuxième partie : Vue d’ensemble du tabagisme
Troisième partie : Exploitations des données issues du terrain
Conclusion
Bibliographie
Annexe

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