Le système cardio-vasculaire

La maladie veineuse chronique, considérée comme la maladie vasculaire la plus fréquente, englobe un large spectre de présentations cliniques. Parmi celles-ci, nous allons nous pencher sur les affections veineuses chroniques du membre inférieur et plus précisément l’insuffisance veineuse. C’est un trouble de la circulation veineuse touchant les membres inférieurs. Cette maladie touche plus de 20 millions de français et ce nombre ne fait qu’augmenter chaque annee. Elle constitue un véritable problème de sante publique car, bien que les premiers symptômes soient mineurs, l’insuffisance veineuse est une maladie évolutive dont les complications peuvent altérer fortement la qualité de vie des patients. Le pharmacien d’officine est aujourd’hui un des principaux acteurs de sante. De par sa proximité avec le patient, le pharmacien d’officine se retrouve au contact de ceux-ci et joue un rôle clé dans notre système de santé. Ses missions ont été redéfinies par la loi HPST (Hôpital Patient Santé Territoire) du 21 juillet 2009. Cette loi a instauré de profondes modifications du métier de pharmacien d’officine en lui attribuant de nouvelles missions de service public dont la prévention, le dépistage, le conseil personnalise, la mission de correspondant d’équipe de soins etc… Concernant l’insuffisance veineuse, le pharmacien a une importance majeure dans sa prise en charge. Les activités du pharmacien d’officine sont diverses et variees : en effet, il peut délivrer les traitements (médicaments ou contention) prescrits par le médecin, expliquer aux patients les différentes mesures hygiéno-diététiques, dispenser des traitements comme par exemple avec la phytothérapie ou encore l’homeopathie ou encore dépister et/ou orienter vers une consultation médicale.

Le système cardio-vasculaire

Le sang circule à l’intérieur d’un réseau constitué de 100 000 kilomètres de vaisseaux sanguins. Le système cardio-vasculaire est constitue du cœur et des vaisseaux et a pour fonction de distribuer l’oxygene et les nutriments indispensables au bon fonctionnement des organes, tout en éliminant leurs déchets.

La circulation systémique (ou grande circulation)

Le sang est amene du cœur vers les organes par la circulation arterielle. En effet, celui-ci chargé en oxygène, est propulsé dans l’aorte (l’artere principale de notre organisme). Il emprunte alors les nombreuses artères secondaires qui mènent aux différentes parties du corps. Le sang est finalement amene aux differents organes par le biais d’arteres plus etroites appelees les artérioles. Dans chaque organe, le sang circule par le biais des capillaires, et distribue aux cellules leur ration d’oxygène et de nutriments. Le sang, chargé de gaz carbonique et des déchets, est ramené des organes vers le cœur par le circuit veineux, empruntant les veinules, puis les veines dont la taille est de plus en plus importante jusqu’aux veines caves et pour terminer leur circuit dans le cœur.

La circulation pulmonaire (ou petite circulation)

Le sang veineux (ou sang bleu) est ejecte du cœur vers les poumons par l’artere pulmonaire. Il rejoint les alvéoles pulmonaires, sortes de petits “sacs” situés sur les bronches, où aboutit l’air inspiré. Le sang bleu, appauvri en oxygène, se régénère alors en puisant l’oxygène (pris en charge par les globules rouges) à travers la membrane perméable des alvéoles, tout en évacuant le gaz carbonique. Les veines pulmonaires se chargent de ramener au cœur gauche le sang regenere – riche en oxygène et pauvre en gaz carbonique – prêt pour un nouveau voyage dans le réseau artériel.

Distinction entre les veines et les artères

Le système veineux contient environ 75 % du volume sanguin. Outre la différence de fonction entre les artères et les veines, (les premières amènent le sang du cœur vers les organes alors que les deuxiemes ramènent le sang des organes vers le cœur), nous remarquons plusieurs distinctions significatives :
o Nous notons en général deux veines par artère, sauf au niveau des gros troncs artériels.
o Les parois des veines sont plus minces que celles des artères. Elles sont toutes deux formées de trois couches (adventice, media, intima), mais la couche musculaire des veines est beaucoup plus mince.
o Le système veineux fonctionne à plus basse pression que le système artériel, et son flux dépend beaucoup moins de l’action de pompage du cœur.
o Les veines sont en temps normal partiellement remplies de sang. Leurs diamètres sont trois fois environ supérieurs à celles des artères correspondantes.
o Les veines des extrémités sont munies de valves. Une valve est un système de clapet endothélial obstruant périodiquement la lumière des veines. Elles sont composées généralement de 2 valvules avec chacune :
• Un bord adhérent à la paroi veineuse et un bord libre
• Une face parietale concave en direction du cœur et une face axiale, convexe.
A cet endroit, la veine est dilatee, ce qui cree un espace sinusien autour de la valvule pour en faciliter l’ouverture et la fermeture. La fonction des valvules est de fractionner le flux sanguin dans la veine et d’assurer une circulation à sens unique.

Le système veineux 

Historique autour du système veineux
Depuis longtemps dejà, la circulation veineuse retient l’attention des physiologistes et des anatomistes. En 1628, c’est William Harvey, un médecin anglais, qui a réalisé pour la première fois une représentation entière de la circulation sanguine générale, dans son ouvrage « de Motu Cordis ». Il a réussi à expliquer que les veines étaient destinées à ramener le sang au cœur. Mais il faudra attendre le XIXème siècle pour obtenir une connaissance plus approfondie des veines : c’est Marx qui, en 1819, analyse meticuleusement la structure de la paroi veineuse. Une cinquantaine d’annees plus tard, en 1867, Le Dentu amorce les premières études sur les veines communicantes. C’est à partir de l’ensemble de ces documents anciens que les anatomistes ont pu donner une description précise de la morphologie des veines, et plus particulièrement de celles des membres inférieurs. Nous pouvons citer les travaux recents de Van Limborg qui a repris la dissection de l’ensemble du système veineux des membres inférieurs après injection préalable de substance plastique par voie intraveineuse. À partir de ces dissections, cet auteur a pu concevoir un modèle anatomique où apparait l’ensemble du reseau veineux des membres inferieurs.

Le membre inférieur
Les veines des membres inférieurs se répartissent en trois systèmes superposés : profond, superficiel et des perforantes .

Réseau veineux profond (RVP)
C’est le reseau qui a un rôle majeur dans le retour veineux puisqu’il draine environ 90% du sang vers le cœur. En effet, les valvules unidirectionnelles (replis membraneux jouant le rôle de soupape) des veines profondes empêchent le reflux du sang, tandis que les muscles comme par exemple celui du mollet, situes autour d’elles les compriment, aidant le sang à remonter vers le cœur grâce au phenomene de compression. Il est responsable, dans la majorité des cas, des différentes affections veineuses. (6) Ce réseau est sous-aponevrotrique ; il se situe en dessous de l’aponevrose, qui est une membrane fibreuse entourant un muscle. Les veines profondes, largement anastomosées entre elles, sont des satellites des artères ; c’est-à-dire qu’elles cheminent dans la même gaine et sont au nombre de deux par artère au niveau de la jambe et du pied et d’une seule veine pour le tronc tibio-péronier, l’artère poplitée et l’artère fémorale.

Les veines profondes du pied s’organisent en deux réseaux :
– le réseau plantaire : il existe 2 veines plantaires latérales et 2 veines plantaires médiales qui vont se jeter dans les 2 veines profondes tibiales postérieures
– le réseau dorsal qui se situe sur le dos du pied où les 2 veines superposees à l’artere dorsale du pied vont se jeter dans 2 veines profondes tibiales antérieures.

Au niveau de la jambe, ce système veineux se distribue en trois axes : les veines tibiales antérieures, les veines tibiales posterieures et les veines péronières. Ces elements s’organisent autour du trepied arteriel jambier. En remontant, les veines tibiales posterieures et les veines peronieres s’unissent pour former le tronc tibioperonier. Au niveau du creux poplite, la veine poplitee debute par l’union du tronc veineux tibioperonier et des veines tibiales anterieures. Dans cette veine, affluent les veines du genou, la petite veine saphene (veine du réseau superficiel) et certains rameaux musculaires. La veine poplitee se poursuit par la veine femorale superficielle. Ensuite, à la jonction sapheno-femorale, la veine femorale superficielle donne, en s’abouchant avec la veine femorale profonde et la grande veine saphene (veine du réseau superficiel), la veine femorale commune. Au niveau de l’arcade crurale, elle devient la veine iliaque externe puis, par sa jonction avec la veine iliaque interne, qui draine le sang du bassin, se transforme en veine iliaque commune avant de se jeter dans la veine cave inferieure.

Réseau veineux superficiel (RVS)

Les veines superficielles cheminent entre le derme et l’aponévrose ; on parle de réseau susaponevrotique ou extra aponévrotique. Ce réseau est indépendant des artères. Le RVS ne joue qu’un rôle mineur dans le retour veineux puisqu’il ne draine que 10% du sang veineux. Le RVS des membres inférieurs est essentiellement compose par les veines du réseau saphène.

Il y a deux veines principales, qui prennent leur origine au niveau du pied :
– la veine grande saphene (anciennement appelée saphene interne), est située à la face interne de la jambe (Figure 4). Elle part des veines dorsales du pied, passe par la malléole interne, remonte le long du tibia et de la cuisse interne jusqu’au pli de l’aine ou elle rejoint le reseau profond au niveau de la veine femorale commune par l’intermediaire d’une crosse appelée jonction sapheno-femorale. Cette veine draine une partie du sang de la peau et du tissu sous-cutané de la jambe et de la cuisse vers la veine fémorale commune qu’elle rejoint au niveau de l’aine. (1)(2)(8)
– la veine petite saphene (anciennement appelée veine saphene externe), est situee à la face posterieure du mollet (Figure 4). Elle draine les veines sous cutanées des faces postérieures et antéro-latérales de la jambe. Elle part de la veine marginale laterale qui draine l’arcade veineuse dorsale. La veine malléolaire va passer en arrière de la malléole latérale pour devenir la veine petite saphène qui remonte jusqu’à la partie inferieure de la fosse poplitee ou elle se jette dans la veine poplitée en décrivant une crosse.

Il existe deux branches anastomotiques permettant de relier ces deux veines : une située au niveau de la jambe et l’autre située au niveau de la cuisse. Ce sont les veines de Giacomini. Ces deux veines reçoivent tout le long de leur trajet des branches perforantes collatérales, se situant à hauteurs variables et permettant de les drainer. Les veines superficielles possèdent le même type de valvules que les veines profondes, mais ne sont pas entourees par du muscle. Par consequent, le sang qui s’ecoule dans les veines superficielles n’est pas pousse vers le cœur par l’action de compression des muscles et il coule donc plus lentement que celui des veines profondes. Une grande partie du sang qui s’ecoule dans les veines superficielles est détourné vers les veines profondes à travers les nombreuses veines perforantes. D’un point de vue physiopathologique, c’est ce reseau qui sera le siege des varicosités et des varices.

Système des perforantes

Les veines du système dit des perforantes ont pour rôle de faire communiquer les deux réseaux entre eux. Cette communication est rendue possible par la particularité physiologique de ces veines qui est de traverser l’aponevrose. Les valvules presentes dans ce reseau sont aussi unidirectionnelles et par conséquence, le flux sanguin ne peut être transporté que dans un sens, des veines superficielles vers les veines profondes. Il existe une exception au niveau du pied, où à l’inverse, le sang est drainé de la profondeur vers la superficie. Dans ce troisième réseau, on distingue deux types de veines : les veines perforantes directes qui relient directement les veines profondes aux veines superficielles et les perforantes indirectes qui connectent ces deux reseaux en passant par l’intermediaire d’une veine intramusculaire.

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Table des matières

Introduction
CHAPITRE 1 : LE SYSTÈME VEINEUX DES MEMBRES INFÉRIEURS
Partie 1 : Anatomie
I. Le système cardio-vasculaire
A. La circulation systémique (ou grande circulation)
B. La circulation pulmonaire (ou petite circulation)
C. Distinction entre les veines et les artères
II. Le système veineux
A. Historique autour du système veineux
B. Le membre inférieur
a. Réseau veineux profond (RVP)
b. Réseau veineux superficiel (RVS)
c. Système des perforantes
III. La veine
A. Structure de la paroi veineuse
B. Structure valvulaire
Partie 2 : Physiologie
I. Fonctions du réseau veineux
A. Réservoir sanguin et régulation de la volémie
B. Thermorégulation
C. Retour veineux et drainage tissulaire
II. Hémodynamique veineuse
A. Theorie sur l’hemodynamique veineuse
B. Mécanique de la veine
C. Influence de la position du corps sur les différents types de pressions
D. Le flux sanguin
E. Propriétés rhéologiques du sang
III. Le retour veineux
A. Les acteurs du retour veineux
a. Semelle plantaire de Lejars
b. La pompe musculaire du mollet et jeu valvulaire
c. Pompe abdomino-diaphragmatique (respiration)
d. Le jeu articulaire
e. L’aponevrose jambiere
f. Autres acteurs
B. Les facteurs de modulation du retour veineux
a. La pesanteur et la posture
b. Le facteur hormonal
c. Mode de vie
d. Surpoids et obésité
e. Température
f. Tabac et autres drogues
g. Alimentation et constipation
h. Hérédité
i. Vieillissement
j. Activité physique
CHAPITRE 2 : INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE, DE LA PATHOLOGIE A LA PRISE EN CHARGE
Partie 1 : Insuffisance veineuse chronique
I. Définitions
II. Épidémiologie
III. Physiopathologie
A. Le reflux
B. L’obstruction
C. Déficience de la pompe musculaire
D. Altération de la fonction veineuse
IV. Diagnostic
A. Consultation clinique et classification
a. Interrogatoire
b. Examen physique
c. Classification CEAP
B. Exploration phlébographique fonctionnelle
a. Ultrasonographie
b. Autres explorations
V. Étiologies
A. Insuffisance veineuse primitive
a. Varices essentielles
b. Insuffisance valvulaire profonde primitive
B. Insuffisance veineuse secondaire
a. La maladie post-thrombotique
b. Les dysplasies veineuses
c. Les syndromes compressifs
VI. Expression clinique
A. Symptomatologie
a. Sensation de gonflement
b. Lourdeur de jambes
c. Prurit
d. Douleur
e. Crampes nocturnes
f. Jambes sans repos (« restless legs » ou « impatiences »)
B. Signes physiques
a. Télangiectasies
b. Veines et varices réticulaires
c. Varices (ou veines variqueuses)
d. Œdeme
e. Troubles trophiques
f. Ulcères : cicatrisé et ouvert
g. Autres signes veineux
VII. Complications
A. Complications chroniques
B. Complications aigües
a. Complications hémorragiques
b. Complications thrombotiques
Partie 2 : Strategie de prise en charge à l’officine et conseils generaux
I. Strategie de prise en charge de l’IVC
II. Les règles hygiéno-diététiques
A. Limiter l’exposition a la chaleur
B. Éviter certaines postures et attitudes néfastes
C. Porter des vêtements larges et des chaussures adaptées
D. Les massages
E. Conseils nutritionnels et alimentation
F. Autres conseils
III. Contention et/ou compression
A. Historique
B. Définitions compression/contention
a. Compression
b. Contention
c. Compression ou contention ?
C. Composition d’un bas medical de compression
a. Étapes de fabrication
b. Structure des bas médicaux de compression
D. Aspect réglementaire
a. Conformité des critères de qualités
b. Conformité des critères efficacité
E. Mecanismes d’action therapeutiques et consequences
a. Mecanismes d’action
b. Conséquences veineuses
F. Les différentes orthèses de contention/compression
a. Classification
b. Les différentes orthèses
G. Les applications médicales
a. Diagnostic médical et remboursement
b. Indications
c. Contre-indications
H. Les conseils du pharmacien d’officine
a. Prise de mesure
b. Enfilage
c. Entretien
IV. Veinotoniques et autres traitements
A. Les veinotoniques
a. Voie orale
b. Voie locale
B. Médecine douce
a. Aromathérapie
b. Homéopathie
C. Traitement invasif
a. La sclérothérapie
b. Techniques chirurgicales
CHAPITRE 3 : L’ACTIVITE PHYSIQUE, IMPACTS ET CONSEQUENCES CHEZ LE PATIENT ATTEINT D’IVC
Partie 1 : Généralités
I. Définitions
II. Epidémiologie
III. Histoire du sport et des pratiques sportives
IV. Relation activité physique- santé et limites
A. L’activite physique, facteur majeur pour une bonne sante
B. Limites des effets benefiques de l’activite sportive
V. Adaptation des organes liée à l’activite physique
Partie 2 : Le sport, facteur benefique ou aggravant de l’IVC ?
I. Le sport, facteur bénéfique
A. La marche et la course
B. Le cyclisme
C. La natation et les sports nautiques
D. La gymnastique
E. Autres
II. Le sport, facteur aggravant
A. Sports collectifs (basketball, handball, football, volleyball, rugby)
B. Sports de balle
C. Sports de piétinement et statiques
D. Autres
Partie 3 : Conseils lies à l’activite physique chez un patient atteint d’IVC
I. Choisir un sport adapté
II. L’activite physique quotidiennement
III. La gymnastique médicale
IV. La compression et le sport
Conclusion

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