Le syndrome d’Asperger

Le syndrome d’Asperger

Problématique

Après avoir exploré plus spécifiquement chacun des sous-thèmes que relie mon sujet, j’ai pu faire plusieurs constats. En effet, en effectuant mes recherches théoriques, différentes questions ont émergé quant à l’insertion professionnelle des personnes Asperger. Nous avons d’un côté des éléments théoriques bien explicites qui nous font dire qu’une personne Asperger est totalement apte à travailler, dans certaines conditions. De l’autre, nous avons des statistiques et des constats qui nous montre que pourtant, cette insertion professionnelle ne concerne qu’une partie de ces personnes.
En réalisant mon cadre conceptuel et en parcourant des livres ou d’autre sources, j’ai constaté certaines choses qui me questionnaient. Premièrement, en étudiant le contenu et l’historique du DSM, j’ai constaté que le passage du DSM 4 au 5 avait engendré des changements. En effet, comme mentionné dans les chapitres précédents, j’ai pu remarquer que dans le nouveau manuel, les différences que l’on retrouvait encore dans l’ancien entre ces pathologies, avaient été supprimées. De ce fait, les troubles du spectre autistique regroupent désormais le trouble autistique (autisme), le syndrome d’Asperger, le trouble désintégratif de l’enfance et le trouble envahissant du développement non spécifié, en donnant comme argument que « ces quatre troubles sont en fait une seule et même condition avec différents niveaux de sévérité de deux catégories de symptômes » (PSYCHOMEDIA, 2015). Cependant, nous avons pu constater dans la théorie que le Syndrome d’Asperger se distingue des troubles autistiques par des problèmes de communication et d’interactions sociales, principalement. Nous constatons donc que cela ne colle pas totalement aux symptôme que l’on retrouve chez une personne atteinte de trouble autistique, comme par exemple, une absence totale de langage chez la plupart de ces personnes. En somme, la différenciation qui pouvait être faite auparavant entre le trouble autistique et le syndrome d’Asperger, se fait de moins en moins suite à ce rassemblement, ce qui peut engendrer des classifications hâtives de personnes ne connaissant pas bien le sujet.
Ceci étant, ce constat n’a pas été le plus perturbateur à mes yeux, mais plutôt une simple hypothèse que je collerai à la question de la non-connaissance de la pathologie, et ainsi aux préjugés que pourraient avoir certaines personnes. En réalité, ce qui m’a mis en tension en rédigeant mon cadre théorique, mais surtout en le relisant, a été de constater cet écart entre les capacités personnelles et professionnelles d’une personne Asperger, et leur activité dans le marché du travail.
En effet, la théorie que j’ai pu développer ci-dessus nous a permis de découvrir tant les points forts que les points faibles d’une personne Asperger. Effectivement, nous avons vu que ces personnes sont plus susceptibles d’être naïves, d’avoir une faible estime d’eux-mêmes, d’être réticent aux changements ou encore auraient de la peine à travailler en groupe, dû à leur difficultés de communication et d’interaction sociale. Cette préférence pour les travaux intellectuels et individuel est due au fait que les personnes Asperger ont énormément de peine à être empathique et à se mettre à la place de quelqu’un d’autre. Cela peut souvent donner l’impression qu’ils sont des personnes égocentrées, et donc bien souvent les mettre à l’écart pour mauvais jugement.
À l’inverse, nous avons également et surtout constaté que ces personnes sont dotées de compétences très propre à leur pathologie. Par exemple, ces personnes sont très soucieuses en ce qui concerne les délais et la ponctualité. Ils travaillent avec beaucoup d’ardeur et ont un grand souci de la perfection. De plus, le fait qu’il n’aient pas la capacité de s’imaginer ce que ressent l’autre les rend très authentiques et droits. Nous avons également pu voir que les personnes Asperger sont généralement attirées par un sujet bien précis, et ont des intérêts bien spécifiques. De ce fait, si leur passion est reliée à leur travail, ils seront d’autant plus investis et appliqués.
Toutefois, à la suite de cette théorie, il a été fort de constater que ces points faible et ces qualités tous autant qu’ils soient, pouvaient être bénéfiques pour une institution.
Dans la théorie, nous avons également découvert la posture du travailleur social face à cette insertion professionnelle, ainsi que les deux principales méthodes qu’il a à disposition. Mais est-ce vraiment ce qui aide les professionnels à mettre ces personnes en situation de handicap sur le marché du travail ?
Toutes ces interrogations m’on amenées à me demander pourquoi certaines personnes Asperger n’arrivent pas à s’insérer professionnellement, alors que nous avons pu le voir, elles seraient totalement aptes à le faire. En d’autres termes, qu’est-ce qui fait que certaines personnes y arrivent, et d’autre non, notant que cette pathologie le leur permet ?
Comme constaté ci-dessus, les personnes Asperger ont des personnalités propres à elles, avec des compétences spécifiques à cette pathologie. De ce fait, est-ce justement et uniquement ces compétences qui faciliteraient leur entrée dans le monde du travail, ou il y a-t-il d’autre éléments facilitateur à cela ?
Ce travail nous démontre bien à quel point cette différence peut être minime. J’ai très souvent entendu des gens dire que s’ils ont les capacités, ils n’ont qu’à le faire. Que s’ils peuvent travailler, qu’ils le fassent. Et bien ce que j’aimerais pointer ici, c’est justement ceci. S’ils le peuvent, qu’est-ce qui les en empêchent, mais surtout, qu’est-ce qui les aideraient à le faire ?
Tous ces constats, ces oppositions ou encore ces interrogations m’ont mené à me poser une question qui guidera mes recherches empirique par la suite.

La question de recherche finale

En constatant que l’insertion professionnelle n’est pas accessible à toutes les personnes Asperger, quels seraient, de ce fait, les facteurs facilitateurs à celle-ci ?

Hypothèses

Bien évidemment, le fait de me poser ces questions m’a naturellement donné envie d’essayer d’y répondre. En lisant ma question de recherche plusieurs fois, j’ai donc tenté de trouver des réponses par moi-même, sachant pertinemment que ces dernières n’étaient encore que des hypothèses. Cependant, j’ai choisi de me focaliser sur trois points qui semblaient être forts lors de la relecture de ma théorie.
En effet, comme mentionné dans le chapitre précédents, chaque personne Asperger est différente, mais toutes se ressemblent sur des points majeurs. C’est sur cette ressemblance que j’ai choisi d’orienter mes recherches. Dans un premier temps, je tenais à vérifier quelle méthode d’accompagnement semblait être la plus justifiée et la mieux adapté à une personne Asperger, en connaissance de leurs caractéristiques. Les deux autres hypothèses se sont basées quant à elles sur des traits de personnalités spécifiques à ces personnes, soit, les intérêts restreints ainsi que le travail individuel ou en groupe.
Voici les 3 hypothèses retenues :
➢ Le modèle d’intervention centré sur la personne est plus adapté pour une personne Asperger que celui centré sur l’emploi ? Comme nous avons pu le voir ci-dessus, il existe des méthodes prédéfinies sur lesquels les travailleurs sociaux peuvent s’appuyer. Ce que je me demande ici, c’est si ces méthodes sont réellement utilisées à bon escient, et selon les besoin des usagers. Ont-ils réellement connaissance de l’existence de ces méthodes, ou procèdent-il selon leurs propres envies.
➢ Avoir connaissance des intérêts spécifiques de la personne permet de mieux définir le secteur d’emploi dans lequel elle peut exercer Comme nous l’avons constaté dans le cadre théorique, les personnes Asperger ont généralement des intérêts très restreints, dans lesquels ils excellent. Je souhaite démontrer à travers mes entretiens, si prendre en compte ces intérêts pour placer ces personnes dans des milieux professionnels peut permettre une meilleure insertion des personne Asperger, du fait qu’il se sentent plus à l’aise et compris.
➢ Favoriser un emploi individuel plutôt qu’un travail d’équipe pour une personne Asperger semble plus adapté à ses caractéristiques .La théorie à démontrer que ces personnes n’étaient pas particulièrement à l’aise dans le contact et le lien sociale. De ce fait, je voudrais vérifier mon hypothèses que privilégier un travail individuel serait plus adapté à une personne Asperger, au niveau qualité et durée.

Démarche méthodologique

Ce quatrième chapitre développe l’outil que j’ai utilisé pour la récolte des données et explique le déroulement de ces entretiens individuels avec les différents professionnels rencontrés. Les notions telles que l’éthique, les limites de l’outil d’entretien, le descriptif du terrain et de l’échantillon serontelles aussi explicitées ci-dessous.

Outil de recueil de données et déroulement des entretiens

Pour réaliser mon travail de Bachelor, j’ai décidé de m’orienter vers des entretiens individuels avec une population concernée, afin de pouvoir recueillir un maximum d’informations pouvant ou non confirmer mes hypothèses. J’ai souhaité me baser plutôt sur des méthodes qualitatives plutôt que quantitative, afin de pouvoir gagner en profondeur dans l’analyse de mon étude. Comme le dit Creswell « un travail de type qualitatif émerge lorsqu’un besoin d’explorer et de décrire un phénomène est présent, ou encore lorsqu’il faut développer de la théorie sur un sujet » (Bucher, 2013).
Le travail en amont consiste à créer une grille d’entretien, dans laquelle j’ai pu noter toutes les questions, ouvertes et fermées, que je voulais poser lors de l’entretien. Cela m’a permis de garder un fil rouge lors de la rencontre avec le professionnel, mais également d’avoir une discussion ciblée et organisée. Tous les entretiens ont duré entre 45 et 90 minutes et ont été retranscrit sur un document informatique afin d’en garder une preuve.
J’ai choisi de procéder par des entretiens car cela m’a permis de rencontrer directement la personne tout en favorisant un échange direct et sincère. Cette méthode m’a ouvert des discussions enrichissantes, et a su aboutir à une récolte d’informations pertinente. Bien que le nombre d’entretiens effectués ne soit pas abondant, cela m’a permis de me concentrer sur les résultats et ainsi de les approfondir. Comme mentionné ci-dessus, j’ai expressément privilégié la qualité à la quantité, ce qui est pour ce travail, à mes yeux, et en prenant compte des facteurs comme le temps à disposition, la solution la plus complète.

Lieu et personnes interviewées

Le choix des personnes que je voulais interroger n’a pas été ciblé à l’avance. J’ai dans un premier temps fait des recherches afin de savoir quelles institutions pourraient être susceptibles de toucher à mon thème. Après mon premier entretien, la professionnelle que j’ai rencontrée m’a très vite forcée de constater qu’en Valais, il n’en existait pas plus d’une. C’est pourquoi il m’a fallu explorer différents cantons, ce qui m’a permis d’avoir une vue plus globale sur ma thématique, et ainsi des réponses plus diversifiées. J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont eux-mêmes dirigés vers d’autres personnes travaillant ou ayant travaillé dans le domaine de l’insertion professionnelle des personnes Asperger. Je tiens également à préciser que j’ai eu l’opportunité d’interviewer des personnes de différentes professions, ce qui a également diversifié et ouvert mon champs d’analyse.
J’ai laissé libre à la personne de choisir le lieu de l’entretien, en lui proposant évidemment de me déplacer pour faciliter son organisation. Cependant, tous les lieux de rendez-vous étaient des espaces clos, ou nous pouvions avoir une discussion sans être dérangés.

Ethique

La grille d’analyse a été construite de manière bienveillante, afin que toutes les personnes y étant confrontés se sentent à l’aise. Avant chaque entretien, j’ai également pris soin de préciser le fait qu’il était en droit de ne pas répondre à une question, s’il ne la jugeait pas adaptée ou pertinente. À ce stade du travail, il me semble important de poser un cadre éthique afin que chaque personne se sente respectée dans son intégrité. Pour se faire, je tiens à considérer les différents points ci-dessous :

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Table des matières
Résumé 
Mots clés
1. Introduction 
1.1 Motivations professionnelles
1.2 Motivations personnelles
1.3 Lien avec le travail social
1.4 Pertinence du thème
1.5 Question de départ
1.6 Objectifs
2. Cadre conceptuel
2.1 Le syndrome d’Asperger
2.1.1 Ses mécanismes de bases
a. La théorie de l’Esprit
b. Intérêt spécifique
2.1.2 Diagnostic
2.1.3 Prévalence et statistiques
2.2 La question de l’intégration d’une personne Asperger dans le monde du travail
2.2.1 Des performances qui leur sont propres
a. Délais respectés et ponctualité
b. Raisonnement logique et mode de pensée créatif
c. Ardeur et souci de perfection
d. Authentique et droit
2.2.2 Des points faibles à prendre en compte
a. Les travaux de groupe
b. Faible estime d’eux-mêmes
c. Naïveté sociale
d. Difficulté à s’imposer et à être en compétition
e. Réticences aux changements imprévus
2.3 De l’exclusion à l’inclusion
2.3.1 L’exclusion
2.3.2 Les sphères d’exclusion
2.4 Intégration
2.5 L’inclusion
2.6 Le travail comme moyen d’intégration
2.7 Le rôle du travailleur social dans la réinsertion professionnelle
2.7.1 L’accompagnement définition
2.7.2 Les deux modèles d’intervention
a. Modèle centré sur la personne
b. Modèle centré sur l’emploi
2.7.3 Tableau de comparaison des deux modèles
3. Problématique
3.1 La question de recherche finale
3.2 Hypothèses
4. Démarche méthodologique 
4.1 Outil de recueil de données et déroulement des entretiens
4.2 Lieu et personnes interviewées
4.3 Ethique
4.4 Limites liées à l’outil pour la récolte des données
4.5 Descriptif du terrain d’enquête
4.6 Les échantillons de recherche
5. Analyse
5.1 Première hypothèse
5.1.1 Les professionnels connaissent ces deux modèles et les utilisent
5.1.2 Lequel de ces deux modèle vous semble le plus adapté à une personne Asperger ?
5.1.3 Synthèse de l’hypothèse N°1
5.2 Deuxième hypothèse
5.2.1 Synthèse de l’hypothèse 2
5.3 Troisième hypothèse
5.3.1 Synthèse de l’hypothèse 3
5.4 Réponse à la question de recherche
6. Partie conclusive
6.1 Bilan de la méthodologie
6.2 Les pistes d’actions
6.2.1 La sensibilisation
a. Prévention primaire : affiche préventives
b. Prévention secondaire : faire passer l’information
c. Prévention tertiaire : intervention précoce
6.2.2 Les actions concrètes
a. Création d’un Label
b. « Ferme » formatrice
c. Entreprises test
d. Ouvrir des postes adaptés
6.2.3 Le soutien et le suivi
a. Groupes de paroles
b. Ouverture de postes de professionnels pour un « suivi » durable
7. Conclusion
8. Bibliographie
8.1 Ouvrages
8.2 Cyberographie
9. Annexes
9.2 Formulaire de consentement
9.3 Grille d’entretien
9.4 Tableau des fonctions des intérêts spécifiques.

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