Soutenance mémoire
Le suivi sanitaire des élevages
La leptospirose porcine
La leptospirose est une maladie bactérienne largement répandue dans le monde. Néanmoins, selon les pays, différents sérovars circulent sur différentes espèces animales (Martineau, 1997). En Métropole, il semble que les sérogroupes les plus représentés en élevages porcins soient Icterohemorragiae, Autumnalis et Australis. Les principaux problèmes de reproduction observés seraient liés au sérovar Pomona (Martineau, 1997). Le Centre National de Référence des Leptospires rapporte pour 2004 une incidence annuelle de la leptospirose humaine de 0,38 cas pour 100 000 habitants. Nous verrons que l’incidence de la leptospirose humaine en Martinique est beaucoup plus élevée. Concernant la leptospirose humaine dans les îles des Caraïbes, il s’agit d’une maladie largement répandue évoluant de façon endémique. A la Barbade, l’incidence annuelle a été estimée à environ 13 cas pour 100 000 habitants avec une prédominance du sérogroupe Autumnalis (Everard et coll., 1995). La prévalence serait légèrement plus élevée à Trinidad et principalement due au sérogroupe Bataviae (Everard et coll., 1990). La maladie a également été signalée à Saint Vincent, à la Grenade, ou encore à la Jamaïque (52 % de réponses séropositives (intervalle de confiance à 95 %: [50 %-54 %]) lors d’une enquête portant sur 2089 sérums, Grant et coll., 1988). En Guadeloupe, la situation est similaire à celle observée en Martinique. Plus de la moitié des patients hospitalisés pour leptospirose au CHU de Pointe à Pitre auraient été en contact avec des animaux (bovins mais surtout porcins). Concernant la leptospirose animale, elle a aussi été largement étudiée dans les Caraïbes. Les séroprévalences obtenues à Grenade et à Trinidad et Tobago étaient respectivement de 35 % et 53 % chez les porcins lors d’une étude conduite par Everard et coll., 1995. Une enquête menée en 1999 en Guadeloupe (Scoizec, 2002) a révélé 43 % de sérums analysés issus d’élevages organisés avec un titre en anticorps supérieur à 100 pour au moins un sérovar (intervalle de confiance à 95 %: [36 %-50 %]). Les principaux sérogroupes identifiés étaient Icterohemorragiae et Australis avec une circulation non négligeable du sérogroupe Pomona. Une autre étude conduite en Guadeloupe d’avril à septembre 2002 (Brioudes, 2002) a permis de tester 420 sérums issus d’élevages traditionnels. Les analyses ont révélées que 34 % des sérums analysés présentaient un titre en anticorps supérieur à 100 pour au moins un sérovar (intervalle de confiance à 95 %: [29 %-39 %]). Les principaux sérogroupes identifiés étaient Copenhagi, Australis, Cynopteri et Grippotyphosa. Il a également été montré que les mangoustes (Herpestes auropunctatus), largement présentes dans les Caraïbes, pouvaient être porteuses et excrétrices de leptospires (Everard et coll., 1983). Concernant les données rapportées à l’O.I.E, la maladie est décrite dans de très nombreuses îles sur différentes espèces animales. Elle est entre autre signalée à Cuba, en République Dominicaine, en Guadeloupe, à la Barbade, à Saint Kitts et Nevis ou encore à Saint Vincent et aux Grenadines (Handistatus II).
La nécessité de la mise en place d’un bilan sanitaire des filières d’élevages en Martinique -Contexte épidémiologique historique des maladies présentées, situation en Métropole et dans les Caraïbes-
Les rhinites atrophiques
Les rhinites atrophiques sont des maladies dues principalement à deux bactéries (Pasteurella multocida et Bordetella bronchiseptica) évoluant dans la plus grande majorité des effectifs porcins (Martineau, 1997). Elles ont été signalées sur presque tous les continents du globe: Europe, Amériques ou encore Asie. Elles sévissent également en Métropole où les protocoles de surveillance d’abattoir comprennent le suivi de cette pathologie (section et inspection des groins). Concernant les Caraïbes, des cas ont notamment été signalés à Cuba, en République Dominicaine, à Porto Rico et aux Grenadines (Handistatus II).
La cysticercose
La cysticercose porcine est une maladie parasitaire due à Cysticercus cellulosae (stade intermédiaire de l’état larvaire du Taenia solium, parasite de l’intestin grêle chez l’Homme) présente dans de nombreux pays du monde. Toutefois, son importance varie selon les régions. En effet, la maladie se retrouve principalement sur des Suidés sauvages et est rarement retrouvée chez les porcs d’élevages organisés dans les pays dits « développés ». A l’inverse, la maladie est très présente dans les zones rurales où les conditions d’hygiène sont médiocres et où les porcs divaguent (Toma et coll., 2004). La cysticercose porcine pose d’importants problèmes sur le continent africain mais également en Amérique du Sud et en Asie. La maladie est également considérée comme en émergence dans certains pays développés tels que les Etats-Unis, conséquence du développement du tourisme et des migrations des populations (Toma et coll., 2004 ; Martineau, 1997). En Afrique, différentes études ont contribué à montrer qu’il s’agit d’un important problème de santé publique (Assana et coll., 2001 ; Chambers, 1987). En Métropole, des cas de cysticercose porcine sont exceptionnellement observés à l’abattoir. Ils concernent principalement des sangliers. Concernant le secteur des Caraïbes, des cas de cysticercose porcine ont été rapportés dans certaines îles de la région (Handistatus II). A Cuba, un cas sur un suidé a été rapporté en 1998. Néanmoins, aucun cas humain n’y a été rapporté jusqu’à l’heure actuelle. En République Dominicaine, la maladie semble sévir de façon plus importante et est surtout rapportée dans les zones frontalières rurales avec Haïti. De 1999 à 2002, 90 cas de cysticercose porcine ont été rapportés. Par ailleurs, des cas humains de la maladie sont également signalés: une quarantaine de 1996 à 2003. A Haïti, trois cas ont été rapportés sur des Suidés en 2004. Enfin, en Guadeloupe, un cas de cysticercose porcine chez l’Homme a été rapporté en 1999.
La Gastro-Entérite Transmissible (G.E.T.)
La G.E.T. a été mise en évidence pour la première fois aux Etats-Unis en 1946 (Thiry, 2004). Par le passé, cette maladie représentait en Europe une cause majeure de diarrhée du porcelet. Cependant, l’émergence du coronavirus respiratoire porcin dans les années 1980 à partir de celui de la G.E.T. a largement modifié l’aspect épidémiologique de cette maladie. En effet, le coronavirus respiratoire a diffusé très rapidement dans la population porcine immunisant du même coup les effectifs contre celui de la G.E.T. La maladie est donc actuellement beaucoup plus rarement diagnostiquée en Europe (Chae et coll., 2000 ; Thiry, 2004). La G.E.T reste néanmoins encore rapportée dans de nombreux pays, y compris en Métropole (Handistatus II). Concernant le secteur des Caraïbes, la maladie n’a été rapportée qu’à Cuba où elle a fait une apparition récente. En 2003 et 2004, 67 foyers ont été mis en évidence et ont entraîné la mort de près de 25000 porcins (Handistatus II).
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Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Principales maladies pouvant affecter les oiseaux |
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Table des matières
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION
I. LA NECESSITE DE LA MISE EN PLACE D’UN BILAN SANITAIRE DES FILIERES D’ELEVAGE EN MARTINIQUE
A. La Martinique en quelques mots
a) La situation géographique
b) Le climat
c) Le relief
d) La végétation
e) Les ressources et l’économie
B. Les filières d’élevage en Martinique: aspects techniques et sanitaires
a) Les cheptels et les différents modes d’élevage
b) Les principaux acteurs des filières structurées
c) La description des élevages
d) Le suivi sanitaire des élevages
e) Les introductions en Martinique
C. Le contexte épidémiologique historique des maladies présentées et leur situation en Métropole et dans les Caraïbes
a) Principales maladies pouvant affecter les Suidés
b) Principales maladies pouvant affecter les oiseaux
c) Principales maladies pouvant affecter les chevaux
d) Principales maladies pouvant affecter les poissons et les crustacés
Etat sanitaire des filières d’élevage en Martinique: bilan et perspectives
II. LA SITUATION SANITAIRE EN MARTINIQUE: DETERMINATION DU STATUT EPIDEMIOLOGIQUE DES MALADIES PRESENTEES
A. Les objectifs de l’étude
B. La méthode utilisée
C. Les résultats obtenus
a) Principales maladies pouvant affecter les Suidés
b) Principales maladies pouvant affecter les oiseaux
c) Principales maladies pouvant affecter les chevaux
d. Principales maladies pouvant affecter les poissons et les crustacés
III. BILAN SANITAIRE DES FILIERES D’ELEVAGES: CONSEQUENCES ET PERSPECTIVES
A. Rappel des objectifs définis par nos partenaires
B. Les différentes perspectives à envisager par filière
a) Filière porcine
b) Filière avicole
c) Filière équine
d) Filière aquacole
e) Mesures générales communes à toutes les filières de production
C. Synthèses des perspectives à envisager
D. Chiffrage des dépenses correspondantes
a) Mesures à caractère transitoire
b) Mesures à caractère durable
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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