Le stockage de la chaleur ou de la fraîcheur selon les besoins

L’habitat de la Casbah

L’architecture domestique de la Casbah est représentative d’un habitat humain traditionnel représentatif de la culture musulmane profondément méditerranéenne. La typologie est stable entre le palais et la demeure du modeste artisan. La maison de la casbah apparait groupée, mitoyenne, elle ne présente qu’une seule façade. On estime que ce mode de regroupement des habitations remonte à l’époque Ziride. La surface habitable est généralement comprise entre 30 m² et 60 m². Elle possède toujours une vue sur la mer grâce à sa terrasse, la lumière est généralement apportée par une fenêtre qui donne sur la rue ou par le patio. La porte d’entrée comporte toujours une grille pour permettre l’aération des étages inférieurs à partir de l’air frais des ruelles. La maison algéroise se veut tournée vers l’intérieur, plus précisément vers son patio (west dar) qui est le coeur de la vie et qui comporte un puits (bir). C’est un espace de convivialité pour les familles, qui sont jusqu’à 4 à occuper une maison, mais aussi l’espace traditionnel d’accueil des visiteurs. Les murs sont des ouvrages de maçonnerie, constitués par des briques de terre peu cuites et un mortier comprenant de la chaux et de la terre épaisse. Les planchers sont réalisés avec des rondins de bois selon une technique introduite par les Ottomans et les soubassements sont construits selon une technique de voute en berceau. La couverture est plate, faite avec une épaisseur de terre importante jusqu’à 70 cm en terrasse, et le revêtement se fait au mortier composé de terre et d’adjuvants naturels, le tout recouvert de chaux. Le système d’évacuation des eaux usées des maisons est un véritable réseau d’égouts construits à l’époque de la Régence d’Alger en brique sous la voirie suivant la pente du site. Les branchements se faisant avec des éléments de poterie qui s’emboîtent, depuis la colonisation le réseau a été modernisé. La maison de la Casbah se décompose en plusieurs sous ensembles, la maison Alaoui, la maison à Chebk, la maison à Portique et les palais :

• La maison Alaoui est la seule dont le patio ne donne pas d’air et de lumière à l’habitation. Construite sur une petite parcelle, le rez-de-chaussée comprend des commerces ou des locaux et les étages comprennent pour chacun une pièce de grande dimension. Pour gagner de l’espace ce type d’habitat a recourt à des encorbellements.

• La maison à Chebk, est souvent une dépendance (douera) d’une maison plus grande et elle répond à des contraintes d’espace minimal. Le patio très étroit se situe à l’étage et est pavé de marbre, alors que les pièces sont pavées de carreaux en terre cuite. Les murs sont recouverts de carreaux de céramique et de chaux.

• La maison à portique est la typologie par excellence de la maison à patio, tournée vers l’intérieur. Dans les étages elle peut céder de la surface aux maisons voisines et possède au deuxième étage une belle pièce avec un kbou (un encorbellement gagné sur la rue dans l’axe de la pièce). Le patio et les fenêtres sont aussi ornés de carreaux de céramiques de couleur aux motifs géométriques ou floraux.

L’époque coloniale

La colonisation a introduit dés la fin du 19ème siècle des modes de vie différents et des méthodes marqués par la révolution industrielle en Europe, c’est ainsi qu’il est fait état déjà d’une longue tradition urbaine marquée par un taux d’urbanisation de prés de 14% atteint déjà en 1886. Entre 1848 et 1928, 631 périmètres de colonisation ont été créés dont 475 villages édifiés pour abriter les nouveaux colons. Initialement semblables par leur mode de création ex-nihilo et leur plan en damier, ces villages se sont peu à peu différenciés ; ils ont été investis progressivement par les populations locales ; la plupart sont devenus des centres actifs au sein de leur espace. La distribution spatiale de ces établissements humains dessine un réseau dense essentiellement au niveau de la partie nord du pays: fortes densités dans la Mitidja, dans les plaines oranaises, dans la partie Nord des hautes plaines constantinoises. L’exode rural, phénomène à la base de la formation des villes, est assez récent; la conquête coloniale avait provoqué dans certaines cités anciennes, un exode urbain double (le départ de la campagne vers la ville et vers l’étranger). Les villes coloniales ne se sont algérianisées que progressivement ; ce n’est qu’en 1910 que la population algérienne des villes a dépassé celle des Européens.

A partir des années 1930, l’appauvrissement généralisé provoqué par la crise agricole et la montée démographique a amorcé un exode important vers les villes : à Alger et à Constantine, notamment, l’apparition des premiers bidonvilles remonte à cette date. Le contrôle de la population algérienne s’est traduit par la politique du ” cantonnement “, repris en grand, sous forme de villages de regroupement, durant la guerre de libération. Le paysage urbain s’est inscrit dans la même logique. Le pouvoir colonial s’est d’abord appuyé sur les villes existantes : la ville européenne prend possession de la médina, elle s’accole à elle, la ceinture, capte ses principales activités, pour finir par la phagocyter. Cet urbanisme ” européen “, de style militaire au départ, fait place ensuite à des préoccupations économiques et spéculatives. Il est fondé sur le principe d’accessibilité, sur le souci d’assurer une transparence à sa nouvelle puissance : larges avenues, vastes places, bâtiments monumentaux, constructions en front de mer. En ce qui concerne l’habitat, les Français logent dans la haute ville, dans la plupart des maisons qui se trouvent le long des remparts. On poursuit l’européanisation de la ville musulmane; aménager les constructions mauresques semble être le meilleur programme d’utilisation de la cité. Ainsi, dès 1839, la partie basse de la ville tend à disparaître, démolitions et expropriations contribuent à donner un aspect nouveau à ce quartier. L’immigration d’Européens est importante. Tous les nouveaux venus commencent d’abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Ces maisons transformées deviennent bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Lors de son voyage, Napoléon III fait une enquête personnelle qui a pour résultat d’arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville doit rester telle quelle. La démolition de la haute ville s’arrête. On commence à s’apercevoir qu’il est difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se charge alors de modifier l’aspect de la ville.

La dynamique urbaine post-indépendante

A l’indépendance, le départ massif des Européens a attiré vers les villes une très forte engendrant un accroissement remarquable du taux d’urbanisation; qui s’est élevé à prés de 32% en 1966, taux qui n’aurait dû être atteint qu’en 1986 selon la tendance antérieure. Cette situation a eu pour conséquences, surtout dans le cas des grands centres, des dégradations des habitations classiques. Le tableau et le graphique qui suivent illustrent, d’une part, l’évolution de la population urbaine entre 1966 et 1997, et d’autre part, l’évolution du taux d’urbanisation de 1886 à 1998. Les premières migrations ont abouti dans les centres anciens pour s’orienter ensuite vers les marges des villes formant des périphéries urbaines faites de bidonvilles, d’habitat autoconstruit et de cités de recasement. Ces périphéries sont elles-mêmes aujourd’hui dépassées par les implantations réalisées par les pouvoirs publics pour faire face aux besoins du développement : équipements de tous types (lycées, hôpitaux, zones d’activités et industrielles, grands ensembles…), nécessitant beaucoup d’espace et ne trouvant pas place dans les vieux centres. Ce processus d’urbanisation a pris de vitesse les aménagements internes : les voiries et réseaux divers à posteriori, les vieux centres étriqués ne suffisant plus aux besoins des agglomérations.

A cet égard, les programmes d’habitation sont en décalage par rapport au développement des secteurs secondaire et tertiaire; il en résulte un déficit grave du parc de logements, des taux énormes d’occupation par pièce, le maintien ou l’apparition de nouveaux bidonvilles. Le résultat a été que les agglomérations urbaines, de par leurs nombreux dysfonctionnements, offrent un cadre bâti dans un espace urbain en plein désordre que ni les instruments juridiques, réglementaires et techniques, ni les mesures d’aménagement n’ont pu contenir. Les réorganisations territoriales se sont succédé depuis l’indépendance avec à chaque fois la promotion de nouveaux chefs-lieux sans prise en compte de la diffusion réelle des activités urbaines productives. Dés les années 1970, la préoccupation de la réforme agraire engagée afin de maintenir le « fellah » dans son milieu rural. Un vaste programme d’habitat rural a été lancé à travers les villages socialistes, notamment la programmation de 1000 villages socialistes lancée dès 1973, ces villages répondait aux exigences de modernisation des structures de la vie communautaire en zones rurales. De nouveaux modes d’urbanisation caractérisent quasiment toutes les villes algériennes. Il s’agit des programmes planifiés des ZHUN (Zone d’Habitat Urbaine Nouvelle), adoptés pour trois principaux avantages : modernité, caractère socialiste (habitat collectif) et rapidité de mise en oeuvre, ils ont été jusqu’à présent la forme dominante de l’Etat en milieu urbain.

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Table des matières

1Introduction
2 Problématique
3 Méthodologie
Chapitre I L’habitat : Etat des lieux
1-1Définition
1-2Historique
1-3Quelques exemples à travers l’histoire
1-3-1Maison gauloise :
1-3-2Maison romaine :
2- Les différends types d’habitats en Europe
2-1 L’habitat urbain
2-2 Habitat individuel
2-2-1Type d’habitat individuel
2-3 L’habitat collectif
2-3-1Bloc d’immeubles
2-3-2 Immeubles barres
2-3-3Immeuble écran
2-3-4Grand immeuble composite
2-3-5 Tour
2-4 Habitat semi- collectif : Habitat intermédiaire
2-4-1Habitat intermédiaire
2-4-2Exemples d’habitat intermédiaire
2-5 L’habitat Social
2-5-1Habitation à bon marché (HBM)
2-5-2Habitation à loyer modéré (HLM)
2-5-3 L’habitat suburbain et périurbain
2-6 L’habitat rural
2-7 L’habitat précaire
3 L’habitat en Algérie
3-1 L’époque précoloniale
3-1-1 Les types d’habitat de l’époque précoloniale
3-1-2La maison traditionnelle algérienne
3-2 L’époque coloniale
Chapitre II Bioclimatique, Développement Durable et Eco quartier
1 Concepts lié à la bioclimatique : Le développement durable
1-2 La haute qualité environnementale
1-2-1 Haute qualité environnementale et bâtiment
1-2-2 La philosophie HQE adaptée à l’aménagement urbain
1.3 Notion d’énergies renouvelables
1.4 Sources d’énergies renouvelables
1.5 La démarche bioclimatique
2. Aperçu historique du bioclimatique
3. Définition du bioclimatique
3.1 Principes de base de l’architecture bioclimatique
3-1-1La captation et/ou la protection de la chaleur
3-1-2Minimiser les pertes énergétiques en se basant sur :
3-1-3La transformation et la diffusion de la chaleur
3-1-4Le stockage de la chaleur ou de la fraîcheur selon les besoins
3-1-5Privilégier les apports de lumière naturelle
4-L’habitat écologique
4-1 Les éco-quartiers
4-2 L’aspect social d’un éco-quartier
4-3 L’aspect économique d’un éco-quartier
4-4 L’aspect écologique
4-5 Limites des éco-quartiers
4-6 Historique des éco-quartiers
4-7 Evolution du concept
4-8 Les objectifs d’un éco-quartier
4-9 Les critères à prendre en considération dans l’élaboration d’un éco-quartier
4-9-1 Assurer la cohérence du projet
4-9-2 Penser l’intégration urbaine
4-9-3 Faire vivre la concertation
4-9-4Réduction des consommations énergétiques
4-9-5 Une meilleure gestion des déplacements
4-9-6Limitation de la production de déchets
4-9-7 Préserver l’eau
4-9-8Favoriser la biodiversité
4-9-9Le choix des matériaux de construction
4-9-10Education et sensibilisation
4-9-11Concrétiser la mixité sociale
4-9-12Organiser la mobilité
4-9-13Veiller à la mixité fonctionnelle
Chapitre III Exemples d’éco-quartiers
Introduction
1-Eco quartier de BedZED Sutton, banlieue londonienne
Figure n° 25 situation de l’ecoquartier BEDZED
1-2 BedZED, un quartier “patchwork”
1-2 Sutton une ville éco-citoyenne
Figure n°27 l’écoquartier BEDZED
1-3Naissance d’un “éco-village”
1-4Des choix architecturaux récompensés
1-5L’éco-conception en pratique
1-6-1Les objectifs sociaux
1-6-2Les objectifs énergétiques
1-6-3Les objectifs environnementaux
1-6-4 L’enjeu de la densité
1-6-5La maîtrise des coûts
1-6-7Des transports planifiés
1-6-8Réduction du besoin en déplacements
1-6-9Promouvoir les transports publics
1-6-10Offrir des solutions alternatives à l’utilisation du véhicule personnel
1-6-11Gérer rationnellement les parkings
1-7L’énergie maîtrisée
1-7-1Des techniques et systèmes innovants
1-7-2Le recours aux énergies renouvelables
1-7-3L’eau récupérée et traitée
1-8Des déchets mieux gérés
1-9Les matériaux locaux privilégiés
1-9-1Les matériaux naturels
1-9-2 Les matériaux récupérés
1-9-3Les matériaux recyclés utilisés
Bilan critique du projet de BedZED
2-1 Synthèse
2-1-2La mixité sociale, et un quartier ouvert à tous
2-1-3Offrir un cadre de vie de haute qualité
2-1-4Maitriser et réduire l’impact du quartier sur l’environnement
2-1-5Maitriser l’énergie
2-1-5Gérer les eaux
2-1-6Traiter les déchets
2-1-7Favoriser le déplacement doux
Chapitre IV Environnement physique
1. Situation de l’aire d’étude:
1.1. Situation de la ville d’Oran:
1.1.1Introduction
1.1.2Historique :
1.1.3Situation stratégique du groupement d’Oran:
1.1.4Présentation du groupement d’Oran :
2. Population et activités
3. Analyse du milieu physique
4. Topographie
4.1Climat
5-Evolution de la population du groupement
5.1Les potentialités d’Oran
5.2Les potentialités naturelles
5.3Les potentialités touristiques et culturelles
6. L’analyse urbaine du groupement d’Oran
6.1L’évolution urbaine d’Oran
6.1.1Développement de la ville
6.1.2L’extension vers l’est
6.1.3Arrondissements d’Oran et quartiers
7. Situation du quartier de Seddikia
7.1Présentation
7.2Périmètre d’étude
7.3Données de l’environnement naturel et construit
7.3.1l’habitat individuel (villa)
7.3.2l’habitat collectif
8. Structure viaire
9. Analyse climatique
10. Données de l’environnement socio-économiques et socio-culturel
Chapitre V Organisations fonctionnelles et spatiales
1. Organisation fonctionnelle
1.1 Vie de jour
1.1.1Accueil
1.1.2Préparation et prise des repas
1.1.3Hygiène
1.2 Vie de nuit
1.2.1 Sommeil
2. Organisation spatiale
2.1 Décomposition du schéma d’aménagement
2.1.1Partie 1 (habitat collectif)
2.1.2Partie 2 (habitat semi-colectif)
2.1.3Partie 3 : habitat individuel
2.1.4Partie 4 : espaces vert et aux aires de détente
2.2 Organigrammes spatiaux des typologies projetées
2.2.1L’habitat collectif
2.2.2 L’habitat semi-collectif
2.2.3 L’habitat individuel
CHAPITRE VI La Dimension Ecologique
1. Les objectifs de notre écoquartier
1.1 Objectifs, Activités et résultats attendus
1.1.1. Raisons du choix du projet
2. Projet : « Eco-quartier de la Cité « batimat talian »
2.1Présentation de la zone d’intervention
2.2Caractéristiques de la zone
3. Objectifs du projet
3.1Objectif global
3.2 Objectifs spécifiques
4. Résultats escomptés du projet
4.1 Les Impacts du Projet
4.1.1 Impacts à court terme
4.1.2 Impacts à moyen terme
5. Assurer la cohérence du projet
6. Penser a l’intégrité urbaine
6.1Veiller à la mixité fonctionnelle
6.2Concrétiser la mixité sociale
7. Préserver l’eau
La récupération des eaux pluviales
7.1.1Principe de fonctionnement
7.1.2Critères de choix
8. Planification de la gestion des déchets
8. Cultiver la bio diversité
9. Organiser la mobilité
CHAPITRE VII La dimension bioclimatique
1. Isolation des toits
1.1Principe des toitures végétales
1.1.1Critères de choix du système
2. Systèmes bioclimatique
2.1Ventilation, chauffage, climatisation
2.1.1Principe de fonctionnement du système
2.1.2Critères de choix
3. Utilisation des énergies renouvelables
Panneau photovoltaïques
3.1.1Qu’est ce qu’un système photovoltaïque
4. La protection des ouvertures Fenêtres
4.1.1Les composants du double vitrage
4.1.2Critères de choix du système
4.1.3 Avantages
4.2Brise soleil
4.2.1Horizontal
4.2.2Vertical
5. Les solutions passives
CONCLUSION

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