Le slow tourism à Lausanne et ses impacts environnementaux sur la destination

Le slow tourism à Lausanne et ses impacts environnementaux sur la destination

Synthèse et analyse de la première partie de l’enquête quantitative

Tout d’abord, le slow tourism est une forme de tourisme récente et complexe et cela se ressent dans les réponses. De fait, seule une faible majorité (53.7%) a répondu connaître le slow tourism. Sachant que ce concept est nouveau et qu’il peut être confondu avec d’autres formes de tourisme proches, cette majorité démontre malgré tout un intérêt pour le développement de ce tourisme. Cela dit, c’est principalement à l’école que ces personnes en ont entendu parler, ce qui limite le public cible auprès duquel ce thème est communiqué.
Certes les réseaux sociaux ainsi que les médias traditionnels ont contribué à l’expansion de ce thème mais de façon restreinte. Cela est peut-être dû au fait que chaque personne choisit ce qu’elle a envie de voir ou lire et donc ne s’arrête pas forcément sur ce thème. À l’école, au contraire, ce thème fait peut-être partie du programme et il est alors obligatoirement évoqué.
Ensuite, à travers les questions concernant la pratique du slow tourism, il est, une fois encore, mis en évidence que cette forme de tourisme n’est pas encore très développée.
Effectivement, seulement 16 personnes sur les 95 de Suisse romande interrogées ont déjà pratiqué ce tourisme. Ce qui ressort de façon positive en revanche est que 86 personnes seraient intéressées à le pratiquer pour la première fois ou à nouveau. De plus, il est également intéressant de mentionner qu’une des 16 personnes ayant décrit leur expérience,
pense avoir pratiqué du slow tourism sans vraiment le savoir. Cela indique que la façon dont il faut pratiquer cette forme de tourisme n’est pas forcément très éunivoque. Enfin, en ce qui concerne les différentes catégories pour la pratique d’un tourisme lent, le transport est celle qui ressort comme la moins attirante. Cela est peut-être dû au fait que pratiquer du slow tourism au niveau du transport, implique l’utilisation de la mobilité douce ou des transports
en commun et limite alors les destinations dans lesquelles ces personnes pourraient se rendre.
L’interprétation faite par les sondés du tourisme lent est assez correcte. En effet, ce tourisme est principalement vu comme étant respectueux, écologique et local, ce qui est également stipulé dans les définitions du slow tourism. Les notions de calme, de lenteur ainsi que de proximité ont, elles aussi, été choisies à maintes reprises et s’accordent pareillement avec la forme de tourisme étudiée.
Aussi, grâce aux 16 descriptions des expériences vécues par les sondés, il est possible de constater que chaque individu a une idée plus ou moins différente et juste de ce qu’est le slow tourism. D’abord, dans chaque expérience est mentionné au moins un élément qui correspond réellement au slow tourism (usage de la mobilité douce, partage avec le local, etc.). En outre, certaines des six dimensions de ce tourisme (temps, lenteur, échange, authenticité, durable, émotions) sont également abordées par les personnes interrogées. Cela dit, dans aucun des récits reçus, le slow tourism n’est évoqué dans son intégralité, stipulant toutes ses caractéristique et ses principes.
En conclusion, d’après les réponses obtenues à ce questionnaire, il est possible de dire que les sondés ont une vision plus ou moins correcte de cette forme de tourisme ainsi que de quelques-unes de ses caractéristiques. Néanmoins, personne n’a évoqué le slow tourism dans sa globalité, en faisant référence à tous ses fondements. Cela peut éventuellement s’expliquer par différentes raisons.
Tout d’abord, cette forme de tourisme étant très complexe, les individus peuvent avoir du mal à intégrer toutes les notions caractérisant le slow tourism ainsi que sa large définition.
Ensuite, d’autres concepts proches du tourisme lent existent et il est alors probable que les personnes confondent ces formes de tourisme entre elles. Il est plausible également que chaque personne se fasse sa propre interprétation de cette forme de tourisme et qu’alors, pour chacun, cette dernière se pratique d’une façon plus ou moins différente. Enfin, un manque d’information, dans tous les organes de communication, peut aussi être à l’origine de cette connaissance incomplète de la population pour cette forme de tourisme.

Analyse des entretiens qualitatifs semi-directifs

Cette analyse se base sur les entretiens semi-directifs menés afin de répondre au deuxième et au troisième objectifs de ce travail, comme déjà mentionné dans le chapitre 2. Sauf pour trois d’entre eux, ces entretiens ont été faits en face à face. Les trois exceptions ont été réalisées par téléphone, par écrit et par Skype.
Ces entretiens ont été réalisés auprès d’entreprises travaillant dans trois secteurs d’activités différents qui peuvent être représentés de la sorte :
• Entreprises proposant des services touristiques
• Offices du tourisme
• Départements et services de la ville de Lausanne
Les réponses obtenues lors des entretiens ont été très variées étant donné que pour chaque domaine d’activité, les questions étaient plus ou moins différentes. C’est pour cette raison que trois analyses distinctes ont alors été réalisées, chacune se référant à un des secteurs d’activités précités. En effet, cela permet de mieux pouvoir comparer les résultats.
De plus, avant chaque analyse, les thèmes qui vont être développés sont mis en évidence.

Analyse concernant les entreprises proposant des services touristiques

Les entreprises choisies pour réaliser ces entretiens, présents dans les annexes, sont des entreprises proposant des offres touristiques de slow tourism ou qui peuvent s’apparenter à cette forme de tourisme. Ces dernières sont :
• Suisse Mobile, le réseau de la mobilité douce touristique en Suisse, représentée par M. Stadtherr (Annexe II).
• Vaud Rando, l’association vaudoise de tourisme pédestre, représentée par M. Matthey-Doret (Annexe III).
• Le TOM Café, le café du musée olympique de Lausanne, représenté par M. Blanchard (Annexe IV).
• L’association Slow Food, représentée par M. Imhof (Annexe V).
• Le Guesthouse, ancien hôtel situé à Lausanne, représenté par Mme Elmiger (Annexe VI).
Les thèmes abordés lors de l’analyse sont :
• Les objectifs de la création de l’entreprise
• La présentation de l’offre et son lien avec le slow tourism
• La hausse de la fréquentation
• Les conséquences de l’offre au niveau environnemental

Les objectifs de la création de l’entreprise

M. Stardherr, membre de la direction de SuisseMobile, nous dit que l’objectif de cette entreprise était de « créer une offre de mobilité douce en Suisse » (Annexe II). La notion de la durabilité est mentionnée comme étant une conséquence et non un but de l’entreprise. En effet, en proposant de la mobilité douce, ce qui est du slow tourism selon M.Stadtherr, automatiquement les offres sont durables, mais cela n’était, au départ, pas forcément le but recherché. La mission de l’association Vaud Rando était de baliser les chemins pédestres du canton de Vaud, tel qu’évoqué par M. Matthey-Doret, président de la commission technique, lors de l’entretien. Le TOM Café a lui, dès le départ, porté une attention particulière aux notions du développement durable et au fil des années, a reçu des certifications dans ce domaine, ce qui confirme toujours actuellement son intérêt pour le sujet. L’association Slow Food, représentée par M. Imhof lors de l’entretien, président de l’association à Genève, a, dès sa création, eu l’objectif de « prôner une alimentation qui soit bonne, propre et juste » (Annexe V) et cela à travers différents moyens qui sont la préservation, l’enseignement et la création de réseaux.

 La présentation de l’offre et son lien avec le slow tourism

SuisseMobile, au-delà de proposer des itinéraires détaillés pour pratiquer de la mobilité douce en Suisse propose également des services (hébergements, offres, curiosités). Au niveau de l’hébergement, par exemple, il compte actuellement 1’500 partenaires et ces derniers doivent répondre à une liste de critères (certains obligatoires, certains facultatifs) établis par SuisseMobile afin de pouvoir devenir partenaires. Ces critères font par exemple référence aux installations disponibles dans les hébergements telles qu’avoir un local à vélo couvert et fermé. L’entreprise SuisseMobile a également créé les journées SlowUp qui sont des journées lors desquelles toute forme de mobilité motorisée est interdite, cela afin de mettre en avant la mobilité douce. Selon M. Stardherr, les offres de SuisseMobile s’inscrivent totalement dans du slow tourism car le tourisme en général inclut un déplacement et « si la mobilité est douce, tout, automatiquement, est slow » (Annexe II). L’offre de mobilité douce touristique est en effet une partie essentielle de l’offre slow selon ce dernier.
L’association Slow Food, en revanche, n’a pas d’offres concrètes à proposer à l’heure actuelle, cela dit, le projet Slow Food Travel, qui vise à créer des séjours touristiques autour du terroir, englobant différents acteurs touristiques (hôteliers, restaurateurs, producteurs), est en cours de création. Tout comme SuisseMobile, les prestataires touristiques voulant collaborer devront d’abord répondre à certains critères émis par l’association. Cette dernière, rien que par son nom, représente effectivement le mouvement slow. Elle souhaite étendre sa philosophie mais d’une façon pacifiste donc en inspirant, en incitant les gens à faire pareil et non en imposant.
Pour M. Matthey-Doret, proposer des packages à travers l’association Vaud Rando est impossible car les prix varient beaucoup trop. Au-delà du réseau pédestre offert aux randonneurs, des séjours organisés à l’étranger sont malgré tout proposés et sont destinés aux membres de l’association. Ces derniers se déroulent généralement sur quelques jours et la randonnée est à l’honneur lors de ces excursions (Vaud Rando, 2019). Le président de la commission technique reconnait cela dit que le slow tourism est une tendance rencontrant un certain succès et que l’association se considère comme étant très slow. De plus, parmi les cabanes qui sont installées le long des sentiers pédestres et qui proposent des repas ainsi que des nuitées, certaines, grâce à leurs pratiques, pourraient être qualifiées de prestataires touristiques du slow tourism, selon M. Matthey-Doret.
Le café du musée olympique propose des mets régionaux, s’engage pour une économie durable et prône l’anti-gaspillage en étant inscrit sur l’application Too Good To Go qui permet aux citoyens de récupérer les invendus des restaurants à petit prix (Too Good To Go, 2018).
Selon M. Blanchard, la localisation du Musée olympique et de son café se trouve dans un cadre qui donne envie de flâner et qui répond alors aux principes du slow tourism : Situé dans une région du terroir, au bord du lac, entouré de nature, permettant d’apprécier des paysages uniques.
Mme Elmiger, ancienne responsable du Lausanne Guesthouse considère qu’à travers son hôtel, elle proposait une offre de slow tourism qui respectait tant le pilier environnemental que social. Tout d’abord, l’hôtel était équipé de diverses infrastructures durables (panneaux solaires, réducteurs d’eau pour les douches ou encore détecteurs de mouvement pour limiter l’éclairage). Ensuite, les produits de nettoyage ou de douches étaient verts et proposés dans des emballages rechargeables par exemple. Enfin, au niveau social, les employés avaient de bonnes conditions de travail, du soutien et recevaient des salaires décents. De plus, les personnes engagées venaient de Lausanne ou environs, cela pour limiter les distances à parcourir. L’utilisation des transports publics était également conseillée aux clients.

La hausse de la fréquentation

Une montée en popularité de manière générale est remarquée par M. Stardherr de SuisseMobile. Afin de justifier sa réponse, il informe que par année, il y a environ une hausse de 20% à 25% de visites sur le site internet. Le nombre de visites sur le site est actuellement de 13 millions contre environ 1.5 million lors de son lancement. Au niveau de l’application mobile, cela se confirme également grâce au million de téléchargements déjà réalisés.
L’association Vaud Rando n’a pas de méthode afin de compter les randonneurs utilisant ces chemins pédestres, cela dit, à l’état des chemins de forêt, M. Matthey-Doret, constate, lui aussi, une augmentation de la fréquentation. Cela s’explique selon lui, par le fait que les gens font confiance aux indicateurs placés par les baliseurs et se sentent alors en sécurité pour les utiliser. L’association Slow Food confirme qu’il existe une tendance grandissante pour le slow tourism en général. D’après les sondages qu’elle a réalisé afin de connaître l’intérêt des personnes pour ses projets en cours, elle a remarqué une curiosité de la part d’éventuels futurs clients mais également de la part des prestataires et des destinations et cela de manière très forte. Le café du Musée olympique lui ne ressent aucun changement au niveau de la fréquentation depuis son ouverture.

Les conséquences de l’offre au niveau environnemental

Quatre personnes interrogées sur les cinq ont estimé que l’impact environnemental de leur offre touristique était plutôt bénéfique. Tout d’abord, M. Stardherr estime que, de façon très ponctuelle, il est possible que certains tronçons des chemins pédestres soient saturés (weekend en été par exemple) mais cela ne pose pas de problème environnemental. Au contraire, il estime que cela correspondrait plus à une sorte de SlowUp, ce qui est positif. Ensuite, M. Matthey-Doret, stipule que malgré l’augmentation de l’emploi des sentiers, il n’y a pas eu de déprédations environnementales. Selon lui, les randonneurs sont des personnes appréciant la nature et ils n’agiraient alors pas contre elle, au contraire, ils admirent ses paysages et la respectent. M. Blanchard considère que les impacts de leur activité sont également positifs.
En effet, les personnes se rendent au TOM Café en utilisant la mobilité douce et les normes qu’ils ont instaurées pour proposer des services respectent alors l’environnement. Enfin, M. Imhof confirme que grâce aux critères imposés par l’association pour toute collaboration, les principes du slow sont respectés et ne nuisent pas à l’environnement, au contraire, ils
contribuent même à davantage de respect vis-à-vis de ce dernier. Mme Elmiger a, pour sa part, remarqué que certains clients découvraient des aspects nouveaux du développement durable en se rendant dans son hôtel et que cela pouvait parfois avoir un impact négatif sur leurs réactions. En effet, dans cet hôtel, les draps n’étaient pas changés tous les jours par exemple et l’incitation au tri était faite, ce qui pouvait alors refroidir les clients. De plus, Mme Elmiger a remarqué que pour certains jeunes, la seule chose qui comptait c’était le prix et non le respect de l’environnement à travers les prestations proposées.

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Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
1. Question de recherche et objectifs de l’étude
2. Méthodologie
3. Revue de la littérature
3.1 Tourisme et tendances
3.2 La naissance du mouvement slow
3.3 Le slow food
3.4 Città slow
3.5 Le slow tourism
3.6 Le slow tourism dans le monde
3.7 Le slow tourism en Suisse
3.8 Comparaison avec d’autres formes de tourisme
3.9 Tourisme à Lausanne, en chiffres
3.10 Environnement à Lausanne
4. Présentation et analyse de l’enquête quantitative, partie 1
4.1 Méthodologie de l’enquête
4.2 Informations sociodémographiques
4.3 Connaissances, opinions et pratiques du slow tourism
4.4 Synthèse et analyse de la première partie de l’enquête quantitative
5. Analyse des entretiens qualitatifs semi-directifs
5.1 Analyse concernant les entreprises proposant des services touristiques
5.1.1 Les objectifs de la création de l’entreprise
5.1.2 La présentation de l’offre et son lien avec le slow tourism
5.1.3 La hausse de la fréquentation
5.1.4 Les conséquences de l’offre au niveau environnemental
5.2 Analyse concernant les offices de tourisme
5.2.1 Les prochaines tendances à attendre
5.2.2 L’engagement environnemental des offices de tourisme
5.2.3 L’augmentation du tourisme à Lausanne et les conséquences environnementales
5.2.4 Le positionnement et les stratégies des offices de tourisme
5.3 Analyse concernant les départements et services de la ville de Lausanne
5.3.1 Les objectifs du service et les actions menées pour y répondre
5.3.2 L’augmentation du tourisme dans la ville
5.3.3 Le slow tourism à Lausanne
5.4 Synthèse générale de l’analyse des entretiens qualitatifs semi-directifs
6. Présentation et analyse de l’enquête quantitative, partie 2
6.1 Besoins et attentes de la population francophone
6.2 Synthèse et analyse de la deuxième partie de l’enquête quantitative
7. Le slow tourism comme réponse aux besoins et attentes de la population
7.1 Besoin lié à l’environnement
7.2 Besoin lié au temps
7.3 Besoin lié au fait de se retrouver
7.4 Besoin lié à l’authenticité
7.5 Besoin lié au stress
7.6 Besoin lié au local
7.7 Besoin lié à la découverte
7.8 Besoin lié à la nature
8. Les besoins et attentes de la population en termes de tourisme
9. Les impacts du slow tourism sur l’environnement
9.1 Les émissions de gaz à effet de serre
9.1.1 Transports
9.1.2 Restauration
9.1.3 Hôtellerie
9.1.4 Achats de voyageurs
9.2 L’augmentation des déchets
9.3 La pollution
9.4 La consommation des ressources naturelles
9.5 Charge du tourisme sur place
10. Les limites de la pratique du slow tourism
11. Synthèse générale
Conclusion
Références
Déclaration de l’auteure .

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