Le séjour à l’étranger dans la formation de la personnalité

Le séjour à l’étranger dans la formation de la personnalité

Au-delà du défi universitaire et linguistique que propose Erasmus, c’est le développement du capital social des jeunes, leur autonomie et leur capacité à participer activement à la société qui sont visés par le programme.
Une fois l’idée de la mobilité étudiante mûrement réfléchie, il faut préparer son départ. Comment se préparer à une expérience telle qu’Erasmus ? Les jeunes sont-ils conscients de ce qui les attend ? Comment vivent-ils cette expérience singulière ?

Devenir adulte : aspects économiques et psychologiques du déplacement

Le premier élément sans doute à noter est le jeune âge du public qui s’intéresse au programme Erasmus +, puisque dans le cadre de notre étude nous ne traitons que de la dimension estudiantine du programme.
Lorsque les étudiants songent à partir en Erasmus, il s’agit bien souvent pour eux de leur première expérience loin du foyer familial, étant âgés en moyenne de 22 à 24 ans. Nous pouvons dire, par conséquent, qu’il s’agit d’un projet familial, mais aussi d’un programme onéreux, malgré les aides financières proposées. Les jeunes doivent apprendre, comme le souligne Pierre dans son témoignage, à gérer un budget, tâche qui jusqu’à leur départ incombait pour la plupart à leurs parents (pour les tâches quotidiennes et non simplement pour les loisirs) :
« J’étais déjà assez indépendant mais cette expérience m’a permis de vivre en autonomie presque totale de ma famille et de m’en sortir ! » (Pierre, catégorie 3, n°7) Comme cela a été le cas pour Pierre, la majorité des étudiants touchent des allocations pour financer leur mobilité d’études à l’étranger. Ces aides sont communément appelées « bourses Erasmus ». Près de 40% des étudiants français qui partent avec le programme sont boursiers.
Les étudiants de l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris 3) peuvent, s’ils remplissent les critères d’éligibilité, prétendre aux bourses suivantes.
La majorité de la population interrogée souligne le faible montant de ces aides.
Mais pour certains cela n’a pas été dissuasif. Les pays du sud de l’Europe comme l’Italie sont fortement impactés par la crise économique qui touche l’Europe ces dernières années : l’Eurobaromètre de l’automne 2017 mentionne que 78% des jeunes Italiens et 66% des jeunes Français se sentent marginalisés par la crise . Nous approfondirons cet aspect dans la partie suivante, en évoquant le phénomène dit de « la fuite des cerveaux » envisagé par certains comme solution potentielle au problème de la crise.
La Commission Européenne a établi trois groupes suivant le coût de la vie (haut, moyen, bas). Tant la France que l’Italie font partie de la première catégorie, le coût de la vie y étant élevé. Ainsi, pour l’année universitaire 2017- 2018 les bourses d’étude Erasmus + étaient de 285 euros mensuels, selon le document fourmi par la Direction des Affaires Internationales de Paris 3.
Comme nous l’avons vu, une mobilité Erasmus doit être préparée. Les aides fournies par la Commission Européenne ne sont pas versées chaque mois, ce que beaucoup d’étudiants regrettent, mais en deux fois (70% au début de la mobilité et le solde de 30 % lors du retour de l’étudiant). Parmi les étudiants italiens sédentaires (autrement dit ceux qui ne suivent pas le programme Erasmus +), 21% d’étudiants italiens justifient leur sédentarité par un manque de moyens financiers. « Il ne faut vraiment pas compter sur la bourse, elle n’arrive que fin octobre (il faut donc tenir deux mois sans) et elle n’est pas versée dans son intégralité. […] Il suffit de seulement quelques loyers pour l’épuiser, sans compter les billets d’avion que l’on prend à Noël, ça part donc assez vite ! » (Marine, catégorie 1, n°4)
Et il ne semble pas non plus falloir compter sur les aides proposées par les Caisses d’Allocations Familiales (CAF), comme le fait remarquer Caterina venue cette année de Bari pour effectuer sa sixième année de médecine : « Ho una borsa di studio (280 euro/mese) più lo stipendio dell’ospedale di 227 euro, e l’aiuto della Caf (180 euro, se arriva!). Ovviamente i miei mi aiutano (circa 500 euro/mese), perché la vita qui è comunque molto costosa. Non saprei fare un paragone però perché prima di partire in Erasmus vivevo con i miei e non mi occupavo per niente delle ‘cose da adulti’. » (Caterina, catégorie 2, n°1)
Certains parviennent, pour atténuer les coups financiers de leur échange, à obtenir une chambre en cité universitaire. Cela semble être plus répandu en France qu’en Italie : lors de ma mobilité, je m’étais renseignée et avais appris qu’une ville comme Florence, par exemple, ne proposait pas cette aide aux étudiants.
Les familles où l’un des deux parents au moins est cadre ou exerce une profession intellectuelle supérieure ont des enfants plus mobiles que les familles dans lesquelles l’un des parents au moins est ouvrier. Globalement, les étudiants Erasmus ont des origines sociales plus élevées que les étudiants « sédentaires », comme en témoigne ce graphique.
Ainsi, Magali Ballatore (docteur en sociologie des Universités de Provence et de Turin) indique que le programme Erasmus ne concerne qu’un faible pourcentage de la population étudiante : en moyenne 2% des inscrits à l’année. En 2007, seul un Italien sur 345 avait bénéficié du Programme contre un Français sur 250. Mais alors pourquoi parle-t-on aussi communément d’« Erasmus pour tous »? s’agit-il d’une réelle volonté de la Communauté Européenne ou plutôt d’un sl ogan trompeur ? Bien que le Programme Erasmus soit aujourd’hui de plus en plus accessible et que ses mérites ne soient plus à prouver, il n’en reste pas moins qu’Erasmus n’a jamais eu une réelle volonté de « massification ». Il s’agit, en effet, d’un dispositif qui ne touche ni la majorité de la population, ni la majorité des territoires.
On constate par exemple, que les étudiants Erasmus + français sont en réalité à 58 % des filles. Cela se confirme du côté italien, avec un taux de participation féminine à 59% contre 41% de garçons. Leurs profils de bonnes élèves s’observent, en Europe, dès leur plus jeune âge. En France, depuis les années 1970, contrairement à leurs homologues masculins, elles sont plus nombreuses à décrocher leur baccalauréat et se retrouvent en plus grand nombre sur les bans de l’université (dans les filières littéraires). Dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), en revanche, seules 30 % des élèves filles sont issues de filières scientifiques selon les données du Ministère de l’Education Nationale.
Toutefois, les étudiants italiens restent moins diplômés que leurs voisins européens ou diplômés plus tardivement avec la forte présence de ce qu’on appelle en Italie les étudiants « fuori corso » . Ainsi, afin de récompenser les deux mille étudiants ayant obtenu leur diplôme dans les temps, l’Université de Florence leur propose une rétribution de 300 euros.
Notons tout de même que le prolongement des études n’est pas réservé à l’Italie. En France aussi, on observe une grande précarité de l’emploi des jeunes, et par conséquent une plus longue dépendance des jeunes envers leurs parents. Nous verrons dans la partie suivante comment une mobilité étudiante peut influer sur le futur parcours professionnel des jeunes. Le phénomène de la « post-adolescence » ou de l’ « âge adulte émergent » prend de plus en plus d’ampleur, en France comme en Italie.

Le déplacement dans le rapport avec la famille

Une mobilité telle qu’Erasmus se prépare plusieurs mois à l’avance. Les étudiants tentent de réunir des conditions optimales pour la réussite de leur échange. Certains aspects sont concrets tels que le financement du projet. D’autres le sont un peu moins, comme l’appréhension de la distance.
Nous l’avons vu, pour beaucoup d’étudiants leur mobilité étudiante est motivée par la volonté de s’assumer. Cette émancipation n’est pas obligatoirement d’ordre financier, les bourses Erasmus étant versées tardivement : peu après le mois de novembre pour les étudiants partant au premier semestre et peu après le mois d’avril pour les étudiants partant au deuxième semestre. Les parents doivent très souvent avancer les frais. Les étudiants sont assurés d’avoir le soutien de leur famille, et cela les pousse à partir. « Bien évidemment mes parents m’ont aidé mais je ne voulais pas trop leur demander » (Sophie, catégorie 3, n°8)
Travailler pendant l’année scolaire précédant le départ est une solution intéressante aux yeux des étudiants interrogés. D’autres, ont eu recours à des travaux quelques heures par semaines pendant leur mobilité : « J’ai aussi trouvé plusieurs jobs différents. J’ai fait du baby-sitting tout le premier semestre et maintenant, je donne des cours de français à des lycéens italiens. » (Marine, catégorie 1, n°4)
Ainsi, l’étudiant assume ses choix, indépendamment de la cellule familiale. Dans le cadre d’une mobilité étudiante (contrairement à un voyage scolaire) l’étudiant est décideur, leader, et protagoniste de sa mobilité.
Ce besoin de commencer à s’assumer, seuls, sans recourir outre mesure à l’aide de leurs parents illustre une étape importante dans leur vie : le début de l’émancipation, de la liberté et l’entrée dans la vie adulte. Dans son témoignage, Benoit (catégorie 3, n°1) abordera l’aspect psychologique en constatant une plus grande maturité. L’acquisition de la maturité passe aussi par la distance avec la cellule familiale au sens large (famille et amis), en d’autres termes avec ce qui est familier. Mais tous retiennent quelque chose de positif de leur mobilité étudiante.
A la lecture de ce tableau, nous pouvons constater que les ressentis sont sensiblement identiques, quel que soit le pays d’origine des étudiants. Il s’agit pour eux d’une expérience positive, formatrice. Deux mots font toutefois figure d’originalité : « liberté » et « courage ».
Ce sont deux aspects que nous traiterons en détail. Tandis que le courage peut faire référence tant aux épreuves auxquelles les étudiants sont confrontés lors de leur séjour (face aux tâches administratives complexes, à la peur de la solitude ou à la difficulté à entrer en contact avec Autrui), la notion de liberté peut quant à elle se référer à une envie de voyage, et à l’absence de contraintes et au désir d’émancipation des jeunes.
La distance géographique est parfois mal vécue, surtout les premiers temps. C’est une « mise à l’épreuve » qui heureusement aujourd’hui est atténuée bien sûr par le téléphone, mais aussi par les réseaux sociaux . Ces derniers permettent en effet de réduire au maximum la tristesse et la distance dues à l’expatriation. Facebook, WhatsApp, permettent aux étudiants de rester en contact quotidien avec leur famille restée dans leur pays. Instagram est lui aussi apprécié car il permet de partager des photos souvenirs. Mais le mode de communication qui semble tirer son épingle du jeu reste le contact établi via Skype, qui associe le son et l’image.
Grâce à la technologie, les frontières géographiques disparaissent virtuellement pour quelques instants de partage avec les proches. De plus, c’est un moyen de garder en mémoire ou de figer dans le temps ce qu’on est en train de vivre. Les réseaux sociaux, gratuits pour la majorité d’entre eux, ont remplacé le traditionnel journal intime du voyageur. Ils permettent de confier à ses proches – et à un grand nombre de contacts – ses joies, ses peines, ses découvertes. Ainsi, l’étudiant exilé vit dans un nouveau présent sans abandonner le présent de son passé.
Nous avons vu dans la première partie l’aspect universitaire d’Erasmus +, mais ce programme est également propice aux rencontres et à diverses découvertes.
L’émancipation peut être motivée par un appel du grand large, un besoin de « respirer » dira Marine (catégorie 1, n°4). D’autres évoquent un fort désir de « dépaysement », un besoin de s’échapper quelque temps, comme ce fut le cas pour Pauline et Emilie.

Un séjour de loisirs

Pour certains, cette année à l’étranger est avant tout l’occasion de vivre différemment.
Selon une enquête menée par l’Institut italien INDIRE (Istituto Nazionale Documentazione Innovazione Ricerca Educativa) en ce début d’année 2018, pour 98% des étudiants italiens interrogés leur séjour d’étude à l’étranger aura été une expérience qui les aura fait grandir, tandis que 55% retiennent leurs progrès en langue. Noémie (catégorie 1, n°5), étudiante en école d’architecture, qui effectue actuellement son Erasmus à la Sapienza de Rome, dira :
« L’expérience Erasmus, par rapport à mes études, c’est surtout une pause. […] Et puis, qu’on se le dise, en Erasmus, on en profite beaucoup pour s’amuser, avant justement d’avoir à affronter nos responsabilités d’adultes, lorsqu’on va devoir rentrer, finir nos études et commencer un travail. »
L’idée de « rupture » est récurrente. Erasmus est à bien des égards une rupture avec ce qui est familier (les étudiants changent de pays, de langue, rencontrent de nouvelles personnes, voyagent) et prévisible. Pour certains rompre avec la routine a des conséquences souvent inattendues, comme ce fut le cas pour la jeune Noémie (catégorie 1, n°5) pour qui, réussir à faire partager son expérience à son petit-ami s’est avéré compliqué : « D’un point de vue sentimental, je suis arrivée en Erasmus en couple depuis quatre ans, mais ça n’a pas durer. L’expérience Erasmus est une vie un peu différente de celle qu’on vit habituellement dans nos années d’études classiques est c’est donc parfois difficile de la vivre pleinement à deux, il faut rester encore plus en contact à cause de la distance etc… Je ne sais pas s’il y a des statistiques sur les couples qui cassent avec Erasmus.

Avoir de nouvelles responsabilités

L’un des personnages centraux de la création du programme Erasmus est italien. Sofia Corradi fut pendant longtemps professeur de Science de l’Education à l’Université Roma Tre et elle est affectueusement appelée « mamma Erasmus » pour avoir été l’une des premières à s’être battue corps et âme pour la création d’un programme européen reconnaissant les études effectuées à l’étranger, après s’être elle-même vu refuser la validation de son année d’études à la Columbia University (New York). Elle a mené ce combat depuis le début des années soixante, mais ce n’est qu’en 1976 que des examens passés à l’étranger ont pu être validés pour la première fois. Puis elle a poursuivi sa lutte aux côtés de Jacques Delors (alors président de la Commission Européenne) et de bien d’autres car elle croyait déjà en la Génération Erasmus. La Génération Erasmus est celle qui s’apprête à devenir aujourd’hui classe dirigeante. Pour mener son combat, Sofia Corradi a pris appui sur le contexte social de son époque, et cela lui a été favorable, notamment le désormais célèbre « I have a dream », titre du discours prononcé par Martin Luther King en 1963.
Avec Erasmus, l’étudiant n’étudie plus en tant que simple citoyen français ou italien, mais en tant que citoyen français et européen, ou en tant que citoyen italien et européen. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Nous le verrons dans la partie suivante.
Avant cela, arrêtons-nous un instant pour voir, au-delà de la dimension universitaire (la confrontation avec une autre forme d’enseignement comme avec une autre langue) examinée dans la première partie, à quels autres aspects sont confrontés les étudiants pendant leur Erasmus.
L’une des premières tâches à laquelle doivent faire face les futurs étudiants Erasmus sont les tâches administratives pour concrétiser l’inscription dans l’université d’accueil. Aussi bien dans l’université d’origine que dans l’université d’accueil, l’étudiant est accompagné par le bureau des relations internationales et par un professeur qui endosse le rôle de « responsable Erasmus » dans l’optique d’accompagner l’étudiant dans cette tâche administrative initiale qui s’avère souvent anxiogène. Toutefois, malgré les difficultés affrontées, cela s’avère bénéfique pour les étudiants sur le long terme, puisqu’ils développent une adaptabilité émotionnelle certaine face aux situations anxiogènes et aux nombreux imprévus de l’Erasmus. Aucune difficulté n’est en réalité insurmontable, et ils prennent ainsi confiance en eux. Beaucoup relativisent face aux épreuves qui se présentent à eux. Mais certains, n’ayant pas cette capacité préfèrent abandonner en cours de route, en accord tant avec l’université d’origine qu’avec l’université d’accueil. Concernant les abandons, le bureau Erasmus de l’Université de Florence m’a indiqué que, pour l’année universitaire 2017-2018, leur département a accueilli vingt-cinq étudiants français mais a enregistré une forte augmentation des abandons de dernière minute de la part d’étudiants français. Ainsi sept étudiants français ont-ils abandonné leur projet de poursuivre leur année auprès de l’Université florentine.
Les jeunes peuvent également, le cas échéant, être accompagnés dans la recherche d’un logement (avant le départ ou une fois arrivé dans le pays d’accueil). La plupart du temps la recherche d’un logement incombe aux étudiants. Sur ce point, on constate qu’en Italie c’est la collocation qui est privilégiée, tandis qu’en France existent aussi des résidences universitaires. L’aspect du logement n’est pas anodin. En effet, c’est un lieu central de la vie. Pour Cédric Klapisch , dans son film L’Auberge Espagnole « cet appartement à un moment devient une métaphore de l’Europe » car chaque étudiant, chaque jeune y apporte une culture, une identité différente (la nourriture de leur pays, leur histoire…).

Un apprentissage sur soi-même et sur les autres

Même si cela est inconscient bien souvent, lors d’une mobilité comme Erasmus on grandit intellectuellement voire spirituellement au contact de l’autre. La rencontre avec ces « Autres », qui sont tous de nationalité différente, forme l’identité, car la différence est formatrice. Voilà l’une des grandes leçons morales du programme. Or, « être interculturel » revient à être capable de devenir comme « l’autre » pour pouvoir communiquer avec lui. Cet aspect de l’Erasmus montre bien que des différences existent entre les cultures, entre les jeunes, certes, mais elles ne sont pas fondamentales. Comment puis-je savoir quel degré de différence me sépare de ce qui me semble être « étranger », « différent », si je ne suis pas entré en contact avec ? Les étudiants Erasmus ressentent-ils un sentiment d’exclusion de la part des étudiants locaux ? Les étudiants parviennent-ils à nouer des liens d’amitié lors de mobilités étudiantes ? Et si oui, de quelle partie du monde proviennent ces étudiants et combien sont-ils ?
Dans la première partie de ce travail nous avons constaté les différences qui séparent la France de l’Italie sur le plan universitaire. Dans ce chapitre, nous nous attarderons sur les différences du point de vue humain. L’Auberge Espagnole est le film de toute une génération, comme chaque génération a eu des films reflétant son époque. Il a fait cinq millions d’entrées dans toute l’Europe lors de sa sortie en 2002. Celui-ci illustre une caractéristique majeure du XXIème siècle : le contexte cosmopolite européen. Les inscriptions pour participer au programme ont même doublé après la sortie du film.
Le séjour à l’étranger est motivé par une envie de comprendre comment l’autre voit le monde. C’est en se confrontant aux autres que l’on développe son cosmopolitisme, qu’on se sent européen. Chaque citoyen se distingue des autres par sa culture. Est-il possible, par conséquent, de parler d’une communication de culture à culture ? Plus qu’une envie, les mobilités étudiantes semblent être devenues aujourd’hui nécessaires au développement des jeunes et de leur cosmopolitisme. Mais qu’est-ce qu’être cosmopolite ? Les jeunes se sentent- ils cosmopolites ? Vit-on vraiment dans une Europe cosmopolite ou est-ce une image trompeuse ? En quoi Erasmus permet-il de développer son « inter-culturalité » ?

Les étudiants Erasmus : des citoyens du monde ?

Le goût du voyage et de l’aventure

La création du programme Erasmus en 1987 a changé la manière de voyager des jeunes. Un des objectifs du programme Erasmus, et des mobilités étudiantes d’une manière générale, est d’éveiller les jeunes au goût du voyage. Les étudiants concernés par les mobilités estudiantines sont principalement issus de milieux sociaux favorisés, nous l’avons vu. Au-delà du fort lien qui unit les étudiants Erasmus à leur famille (lien qui ressort notamment à travers le soutien moral et financier des parents), qu’est-ce qui les caractérise ? Probablement un goût prononcé pour les voyages.
C’est bien avant la création du programme Erasmus (1987) que les classes les plus aisées ont pu bénéficier de voyages de formation. Le premier grand voyage de formation européen est sans aucun doute « le Grand Tour ».
Tandis qu’il s’agissait alors pour les jeunes de leur premier séjour hors de leur pays d’origine, aujourd’hui les choses ont changé. On constate en effet que, les étudiants en mobilité ne sont pas des voyageurs novices. Seuls 21% des étudiants français n’ont jamais voyagé à l’étranger.
Les vols low cost, les séjours linguistiques permettent aux jeunes des deux pays étudiés, d’avoir un passé migratoire riche alors qu’ils n’ont en moyenne qu’une vingtaine d’années. Leur jeune âge explique que ce soit pour beaucoup leur première expérience seuls, loin de leur famille. Ainsi, pour Marine (catégorie 1, n°4) « pour une première expérience, c’était important pour [elle] que ce soit l’Europe. C’est peut-être un mauvais réflexe – reconnait-elle –, mais [elle avait] besoin de [se] sentir proche de « chez [elle].» Cette idée de ne pas partir trop loin du pays d’origine a un caractère rassurant : Federica (catégorie 2, n°4) a estimé cette décision plus « sage » pour un premier départ.

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Table des matières
INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE: Erasmus, un programme d’études ? 
1) Le séjour Erasmus + dans la formation intellectuelle des étudiants
2) Quelle place pour la pédagogie ?
3) La confrontation avec une autre langue
DEUXIEME PARTIE : Le séjour à l’étranger dans la formation de la personnalité
1) Devenir adulte : aspects économiques et psychologiques du déplacement
2) Le déplacement dans le rapport avec la famille
3) Un séjour de loisirs
4) Avoir de nouvelles responsabilités
5) Un apprentissage sur soi-même et sur les autres
TROISIEME PARTIE : Les étudiants Erasmus : des citoyens du monde ?
1) Le goût du voyage et de l’aventure
2) Le retour à la vie « d’avant »
3) L’impact d’Erasmus sur le marché du travail et la « fuite des cerveaux »
4) L’Européanisation : les jeunes concernés ?
CONCLUSION 
ANNEXES 
Interviews (réalisées en février 2018)
Bibliographie et sitographie 

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