Le rôle de l’école dans la reproduction des inégalités sociales

Le rôle de l’école dans la reproduction des inégalités sociales

Selon Bourdieu et Passeron (1970), l’école reproduit non seulement les inégalités sociales mais elle les justifie également par des propos méritocratiques qui mettent en avant le principe du « pouvoir au méritant », c’est-à-dire que si l’élève travaille bien, il va réussir, tandis que s’il ne s’investit pas assez, il va échouer. Nous revenons avec ce constat à la notion d’inégalité des chances dans les différents accès aux filières de formation et à l’obtention de certification avancée par Felouzis (2014). Les élèves ne sont pas tous égaux, ils reçoivent un héritage différent. Bourdieu et Passeron (1970) nous présente le fait que l’origine sociale a une grande influence dans la réussite scolaire. Les élèves qui sont issus des classes sociales considérées comme inférieures sont les perdants du système. L’avantage culturel ou le capital culturel des classes les plus favorisées, c’est-à-dire leur savoir et objet culturel comme par exemple, leur compétence de compréhension et d’appréciation des oeuvres littéraires, favorisent l’accès à la culture de par leur proximité à celle de l’école.

Que ce soit du point de vue de la culture scolaire ou de la culture des classes favorisées, ils apprécient les mêmes oeuvres littéraires et plus ou moins les mêmes ressources culturelles. Au contraire, les classes sociales les plus défavorisées ne reçoivent pas les compétences culturelles qui sont mises en avant par l’école. Il y a une plus grande distance qui se crée entre les deux cultures. Donc, les élèves n’ont pas les mêmes ressources à disposition pour comprendre la culture de l’école. Les élèves des familles populaires doivent fournir un effort dans le but de réduire la distance entre leur culture propre et la culture scolaire qui sont plus ou moins éloignées l’une de l’autre. Bourdieu et Passeron (1970) ajoutent un élément supplémentaire par rapport à Felouzis (2014) que nous avons cité précédemment. Le capital culturel comprend les éléments culturels auxquels nous nous intéressons dans ce travail (classe sociale, origine ethnique, statut socio-économique, etc.). C’est-à-dire que ce sont les différents facteurs culturels que chaque individu possède qui vont dicter son capital culturel qui va influencer son parcours scolaire et sa future position sociale.

Auto-élimination Un autre processus qui influence le parcours scolaire des élèves en fonction de leur origine sociale est celui de l’auto-élimination. Ce phénomène touche surtout les familles des classes populaires du fait qu’elles anticipent que leurs chances de réussites scolaires sont inférieures à celles des classes privilégiées et du fait que leur habitus de classe tend à ce qu’elles agissent ainsi. Selon Bourdieu et Passeron (1970), les inégalités qui résultent de ces différentes classes et de leurs réussites scolaires 8 sont en fait principalement dues à ce phénomène d’auto-élimination. (Bourdieu & Passeron, 1970 ; Jourdain & Naulin, 2011)

La théorie de Boudon Boudon (1979) amène une théorie différente de celle de Bourdieu et Passeron (1970) qui est tout aussi intéressante dans la problématique des inégalités sociales dans le domaine scolaire. Elle concerne surtout la thématique de l’orientation scolaire car elle met en avant le fait que les élèves et leurs familles prennent en compte dans leur choix de parcours scolaire les coûts que peuvent engendrer leurs études en lien avec les capacités et compétences qu’ils possèdent. Puis, ils effectuent une sélection en fonction de leurs ressources économiques. Nous savons que les études de longue durée coûtent plus cher que des études sur un plus court terme. En dernier lieu, le sujet analyse les avantages qu’il peut retirer de la formation en question pour voir si elle est profitable au niveau financier et social. De ce fait, Boudon affirme qu’un élève choisit son parcours scolaire suivant les différentes ressources dont il dispose au niveau économique, social et scolaire. Il faut bien prendre en compte que Boudon ne suit pas la théorie de Bourdieu et Passeron (1970) qui consiste au fait que l’école reproduit les inégalités sociales déjà présentes au début du parcours scolaire de chaque enfant. Cependant, il est intéressant de relever l’importance des différents facteurs influençant l’orientation scolaire qui mettent en avant les inégalités sociales.

Illusion d’une égalité des chances

Comme nous l’avons vu précédemment, Bourdieu et Passeron (1970) ou encore Felouzis (2014) affirment que l’école reproduit les inégalités sociales. Cet élément n’est plus à prouver dans le domaine de la recherche scientifique. (Hofstetter &Steiner, 2016). Cependant, l’école prône sous le discours méritocratique qu’il y a une égalité des chances pour tous les élèves au niveau de la réussite scolaire. Il est vrai que l’école met tous les élèves sur le même pied d’égalité, mais le problème est que tous les enfants ne sont pas égaux de par leurs capitaux. Elle ne fait que renforcer cette différence créée par les classes sociales. Les divergences amenées par le statut social des parents de l’enfant constituent les mêmes que celles qui existent au niveau scolaire donc le classement social se transforme en un classement scolaire. (Bourdieu & Passeron, 1970 ; Jourdain & Naulin, 2011)

L’idéologie du don, c’est-à-dire que l’élève possède naturellement de bonnes capacités scolaires permet également de justifier ces inégalités scolaires. L’école remarque bien les différences entre les élèves et ces prédispositions naturelles que certains mettent en valeur dans leur parcours scolaire. En les voyant sous la forme de don envers les apprentissages, cela permet de les justifier. En lien avec un discours méritocratique, l’école assure une égalité des chances illusoire qui ferme les yeux sur les vraies raisons de ces inégalités scolaires résultant des inégalités sociales. L’enfant arrive à l’école avec une position sociale qu’il n’a pas choisie (non-légitime). L’école lui donne également un statut scolaire qui est mérité selon les titres scolaires qu’il a obtenu de par le travail qu’il aurait effectué, lui-même influencé par le statut social de ses parents. Tout ceci semble justifié et découle des efforts personnels fournis par l’élève en omettant le fait qu’il est pris dès le début de sa scolarité dans un processus d’évaluation qui est influencé par son origine sociale. (Bourdieu & Passeron, 1970 ; Jourdain & Naulin, 2011)

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Table des matières

Remerciements
Résumé
Introduction
Les inégalités sociales
Définition
Les inégalités présentes dans le milieu scolaire
La reproduction des inégalités sociales par l’école
Les différents capitaux à l’oeuvre dans l’échelle sociale
L’habitus
Le rôle de l’école dans la reproduction des inégalités sociales
Auto-élimination
La théorie de Boudon
Illusion d’une égalité des chances
L’influence des représentations des enseignants
Jugement des enseignants
Les informations qui influencent le jugement
La stigmatisation dans le milieu scolaire
Le stigmate social
Les formes de stigmatisation dans le milieu scolaire
Stigmatisation de forme tribale
Stigmatisation sur les performances scolaire
Stigmatisation sur le comportement
Les inégalités sociales en Suisse
L’enquête PISA 2012
Résultats de l’enquête PISA 2012 en Suisse
Sexe, origine et langue
Statut économique, social et culturel
Les résultats de l’enquête PISA (2012) dans le canton de Fribourg
L’origine des élèves
La langue
Le statut socio-économique
Recherche sur le terrain
Méthodologie
Echantillonnage
Déroulement de la recherche
Problématique de recherche
Hypothèse de recherche
Entretien informatif avec un responsable d’établissement (RE)
Apport de l’entretien informatif
Entretien avec des enseignants fribourgeois
Codage des données
Critique des résultats
Discussion des résultats
Pratiques officielles
Description
Références littéraires et pratiques adoptées dans le canton de Fribourg
Interprétation et analyse
Pratiques non officielles : échanges d’informations entre enseignants
Description
Références littéraires et pratiques adoptées dans le canton de Fribourg
Interprétation et analyse
Fréquence des types d’informations transmis
Description
Références littéraires et pratiques adoptées dans le canton de Fribourg
Interprétation et analyse
Besoins des enseignants
Description
Références littéraires et pratiques adoptées dans le canton de Fribourg
Interprétation et analyse
Jugements de valeur/ Informations transmises
Description
Références littéraires et pratiques adoptées dans le canton de Fribourg
Interprétation et analyse
Signification pratique des résultats
Conclusion
Déclaration sur l’honneur
Bibliographie
Annexes

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