LE RANDO PARC DE CRANS-MONTANA

LE RANDO PARC DE CRANS-MONTANA

Le marché des sports Outdoor

L’étude annuelle du marché de l’Outdoor State of Trade conduite par l’European Outdoor Group (2018) démontre que le marché européen des ventes d’articles de sport de nature a progressé de 7,2% en valeur et de 6,7% en volume en 2017. Cette étude du segment Outdoor est menée chaque année depuis 2013, elle est conduite dans toute l’Europe. Elle est basée sur les données de 115 marques d’articles de sport. Il y a cinq ans, le chiffre d’affaire au détail des ventes du marché de l’Outdoor était estimé à 10 milliards d’Euros (Harker, 2014) alors que l’année dernière, il était estimé à 12,3 milliards d’Euros (European Outdoor Group, 2018). Au niveau des ventes, le marché des articles de sport Outdoor a ainsi enregistré une croissance de 23% en cinq ans. En France, les sports et loisirs récréatifs en nature sont massivement pratiqués. Les disciplines qui arrivent en tête sont la randonnée, le cyclisme, l’équitation, les activités de montagne et d’eau vive ou encore le vol libre (Hautbois, Langenbach & Mao, 2009, p.302).

Une enquête menée en 2010 sur les pratiques physiques et sportives en France démontre qu’il y a près de 25 millions de personnes qui ont déclaré une activité physique en lien avec les sports de nature (Thiéry, 2013). La dernière étude Sport Suisse menée par l’Observatoire du Sport et de l’activité physique en Suisse démontre que la population suisse est très sportive. Seule 26% de la population suisse (personnes âgées de 15 à 74 ans) se déclare non-sportive (Fischer, Lamprecht et Stemm, 2014, p. 7). Les sports extérieurs tels que la randonnée pédestre, le cyclisme, le ski alpin et la course à pied figurent aux cinq premières places du classement des sports les plus pratiqués en Suisse (Fischer et al., 2014, p. 19). Dans une étude sur l’évolution des dynamiques sportives de nature en France publiée par Suchet et Tuppen (2014, p.8), l’an 2000 marque le passage à un changement radical de la pratique des sports Outdoor. S’ils étaient, dans le courant des années 1990, encore considérés comme des sports d’aventure valorisant « la prise de risque, l’héroïsme, l’éclate ou encore la découverte » (Mathieu & Monlong, 2011, p.19), le début des années 2000 signe la fin de leurs années les plus folles. L’aventure laissa sa place au sport de nature « où les manuels techniques et les topoguides prônent la discrétion, le respect des propriétés privées et des règles de sécurités » (Mathieu & Monlong, 2011, p.19). La raison est simple, ces sports ont connu un tel engouement qu’ils sont passés au statut de sport de masse avec une normalisation de l’activité sportive en nature (Mathieu & Monlong, 2011, p.19).

Diversification touristique dans les stations de ski

L’ouverture des stations à de nouvelles activités est un signe qu’elles envoient à leur clientèle. Elles leur montrent qu’elles s’adaptent aux nouveaux comportements et cela leur permet de rester compétitives face aux autres stations et aux nouvelles activités (Racine, 2016). Les stations sont donc contraintes de suivre les tendances sollicitées par leurs clients, au risque de les perdre. « Le client est devenu zappeur. S’il ne trouve pas ce qu’il souhaite, la prochaine fois il ira ailleurs » (Pour La Montagne, 2013, p.9). Dans certaines stations de ski, où le modèle du ski alpin a très fortement structuré l’organisation, le ski de randonnée est perçu comme une nouvelle activité qui vient concurrencer le modèle tout entier de la station. Si le développement des stations s’est réalisé autour de cette seule et unique activité, il n’est pas exclu que d’autres sports puissent s’y développer et ainsi composer l’offre d’une station de ski (Briot, Mounet & Rech, 2009, p.160). Cependant, l’arrivée de nouvelles pratiques peut être mal perçue par les acteurs en place dans la station. Perrin-Malterre (2015, p.12) donne l’exemple de la difficile et longue acceptation du ski de randonnée dans la station française de St-Pierre-de-Chartreuse. Sa mise en place au sein de la station a soulevé une certaine controverse. Ce qui a révélé des conflits d’intérêts au dans la commune, entre les partisans de la diversification touristique et les acteurs souhaitant privilégier uniquement l’activité du ski alpin.

Tendance et enjeux actuels du ski de randonnée

Le ski de randonnée a la cote depuis un certain nombre d’années déjà. Les ventes de matériel dans des magasins spécialisés connaissent une hausse significative depuis une dizaine d’année (D. Van Welde, gérant du magasin Là-Haut Sports de Montagne, communication personnelle, 28 mars 2018). Auparavant, ce sport de montagne était réservé aux véritables montagnards, mais il s’est démocratisé ces dernières années. Le ski de randonnée est devenu accessible au grand public en raison de ses dimensions écologiques et économiques. Il a le grand avantage d’être un sport qui, une fois le randonneur équipé, est peu coûteux. De plus, il procure un grand sentiment de liberté car il se pratique en tout temps et en tout lieu (France Montagne, 2012). Le ski de randonnée attire une clientèle nouvelle en quête de nature et d’efforts (Chapuis & Serraz, 2016). Selon Yann Delevaux, directeur général de la Compagnie des Guides de Chamonix, le ski de rando profite des dimensions du bien-être et de l’entretien du corps (Desmurs, 2017).

Aujourd’hui, les gens préfèrent faire une heure de randonnée à ski plutôt que 25 descentes sur un domaine skiable. Le matériel actuel joue également un rôle dans l’augmentation du nombre de randonneurs. Il est léger, facile à skier et se décline en plusieurs modèles destinés à des pratiques spécifiques (Christinaz, 2017). Il ne faut pas non plus oublier la dimension conviviale du ski de randonnée ; ses adeptes souhaitent passer un bon moment entre amis et se faire plaisir (France Montagnes, 2012). Pour les fabricants de matériel, le ski de randonnée représente un marché important. Il n’est cependant pas comparable avec celui du ski alpin mais il permet de redynamiser le marché (Chapuis & Serraz, 2016). D’après Jacques Le Masson, directeur de la R&D chez Rossignol, « le ski de randonnée est pratiqué par des sportifs qui pratiquent le reste de l’année la randonnée, le trail ou la course à pied. Ce sont des sportifs qui ont envie de mixer leur expérience outdoor avec la découverte d’endroits reculés. » La randonnée à ski suit ainsi la tendance actuelle du développement important que connait le Trail Running (Chapuis & Serraz, 2016).

Dans l’article « Ski en peau de phoque : le b.a.-ba de la rando », paru dans Le Temps (Christinaz, 2017), il est indiqué que le ski de randonnée est un sport qui nécessite des bonnes connaissances pour sortir des zones sécurisées. Il est en effet primordial que le randonneur à ski ait un certain bagage technique ainsi que des connaissances dans l’appréciation du terrain lorsqu’il souhaite réaliser une sortie en hors-piste. La pratique du ski de randonnée en montagne nécessite une bonne condition physique, une technique et du matériel adaptés, une bonne connaissance de la montagne, de la neige, de la météorologie et de l’orientation ainsi que de l’entrainement à la manipulation des Détecteurs de Victimes d’Avalanches (DVA), pelle et sonde pour pouvoir porter secours ou être secouru (Le Pemp, 2016).

Sécurité / accidents de montagne

Le risque d’avalanche est le danger le plus important qui menace les randonneurs à ski. D’après Kurt Winkler, prévisionniste d’avalanches à l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF), « le risque de périr dans l’année lors d’une avalanche est quasiment aussi élevé que celui de mourir au cours d’une même période sur la route » (Hegli, 2016). Cependant, le danger d’avalanche n’est pas le seul qui menace les randonneurs à ski : les chutes et dévissages sont également des risques auxquels ils sont exposés (Boutroy et al, 2014, p.33). Chaque hiver, des randonneurs à ski et des skieurs hors-piste décèdent dans des avalanches en Suisse. Le SLF (2018) a enregistré 27 victimes d’avalanches en Suisse au courant de l’hiver 2017-2018. Sur les 27 décès enregistrés, 19 étaient des randonneurs à ski et sept des skieurs hors-piste. Le magazine du Club Alpin, Les Alpes, a publié les résultats d’une étude menée par le SLF dans son édition de janvier 2017.

Les auteurs indiquent que si ces accidents tragiques sont très souvent repris dans les gros titres de la presse, le nombre de victimes d’avalanches doit être divisé par le nombre total de journées de randonnées entreprises par année. Entre 2005 et 2015, une personne par année est décédée dans une avalanche sur 23’000 randonneurs actifs et on dénombrait moins de cinq victimes d’avalanche par million de journées de ski de randonnée (Fischer, Techel & Winkler, 2017, pp.28-32). Le danger d’avalanche varie en fonction des conditions. Il est particulièrement difficile à évaluer lorsque la structure du manteau neigeux est fragile et requiert de l’expérience de la part des randonneurs à ski (Brehm, Haltmeier & Winkler, 2015, p.109). Le nivologue Werner Munter (2006) a développé une méthode de réduction des risques d’avalanche plus connue sous le nom de méthode 3×3. C’est un outil concret d’aide à la décision pour les personnes qui s’aventurent en dehors des pistes. Un des critères de base de sa méthode est la prise en compte du « Facteur Humain » qui vise à répondre aux questions suivantes : Qui participe à la course ? Quelles sont leurs conditions physique et psychique ? Quels sont leurs niveaux de compétence, d’expérience et de formation ? L’expérience est donc un des éléments déterminant dans l’appréciation des risques et est requise pour tous les randonneurs qui souhaitent pratiquer en dehors des pistes.

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Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 – REVUE DE LA LITTÉRATURE
1.1. LE MARCHE DES SPORTS OUTDOOR
1.2. DIVERSIFICATION TOURISTIQUE DANS LES STATIONS DE SKI
1.3. TENDANCE ET ENJEUX ACTUELS DU SKI DE RANDONNEE
1.3.1. Evolution de la pratique
1.3.2. Les différentes pratiques de la randonnée à ski
1.4. LE PROFIL DES PRATIQUANTS DANS LE MASSIF DES BAUGES (FRANCE)
1.5. SECURITE / ACCIDENTS DE MONTAGNE
1.6. LA SECURITE DES DOMAINES SKIABLES ATTIRE LES NOUVEAUX RANDONNEURS
1.7. PROBLEMES LIES A LA PRATIQUE DE LA RANDONNEE DANS LES STATIONS DE SKI
1.7.1. Mauvaise réputation des randonneurs à ski
1.7.2. Règlement pour les randonneurs qui empruntent des pistes de ski
1.7.3. Des interdictions en France et en Italie
1.8. CONSIDERATIONS JURIDIQUES SKUS
1.9. OUVERTURE DES STATIONS AUX RANDONNEURS
1.9.1. Les pionniers de St-Pierre-de-Chartreuse
1.9.2. Développement de la randonnée dans les stations de Suisse Romande
1.9.3. Ouverture du Rando Parc de Crans-Montana 14
CHAPITRE 2 – QUESTION DE RECHERCHE / HYPOTHÈSES
2.1. QUESTION DE RECHERCHE
2.2. HYPOTHESES
CHAPITRE 3 – MÉTHODOLOGIE
CHAPITRE 4 – TRENDS DANS LE SKI DE RANDONNÉE
4.1. PROVENANCE DES RANDONNEURS A SKI SONDES
4.2. FREQUENCE DE LA PRATIQUE
4.3. MOTIVATIONS A PRATIQUER LA RANDONNEE A SKI
4.4. LIEUX DE PRATIQUE
4.5. SECURITE
4.6. BUDGET
4.7. PARTICIPATION A DES COMPETITIONS DE SKI-ALPINISME
4.8. APPRECIATION DU SKI DE RANDONNEE EN STATION
4.8.1. Avis positifs 23
4.8.2. Avis négatifs 23
CHAPITRE 5 – CRANS-MONTANA ET SON OFFRE SPORTIVE
5.1. PRESENTATION DE LA DESTINATION
5.2. LA MARQUE CRANS-MONTANA ABSOLUTELY
5.3. UNE STRATEGIE DE POSITIONNEMENT CLAIRE
5.4. LES OFFRES DE SPORT OUTDOOR DE LA STATION
5.5. UN CALENDRIER RICHE EN EVENEMENTS SPORTIFS
5.6. UNE SAISON DE SKI-ALPINISME RICHE
5.7. AMINONA ESPACE GRANDEUR NATURE
5.8. SEVERINE PONT-COMBE : AMBASSADRICE SKI-ALPINISME DE LA STATION
CHAPITRE 6 – LE RANDO PARC DE CRANS-MONTANA
6.1. NAISSANCE DU RANDO PARC
6.2. LES ACTEURS DU RANDO PARC
6.2.1. Crans-Montana Tourisme & Congrès
6.2.2. Crans-Montana Exploitation
6.2.3. Crans-Montana Aminona SA
6.2.4. Séverine Pont-Combe et Nicolas Combe
6.3. LES SPONSORS DU RANDO PARC
6.3.1. Movement Skis
6.3.2. Rando Shop
6.4. PRESENTATION DU RANDO PARC
CHAPITRE 7 – BENCHMARK DES STATIONS DE RANDO EN FRANCE
7.1. ARECHES-BEAUFORT
7.2. LA PLAGNE
7.3. “ESPACE SKI DE RANDO”
7.4. BIG UP & DOWN
CHAPITRE 8 – BILAN DU RANDO PARC
8.1. FRAIS DE CREATION DU RANDO PARC
8.2. FREQUENTATION ET REVENUS DES RANDOPASS
8.3. LES RETOMBEES MEDIATIQUES
8.3.1. Presse spécialisée
8.3.2. Presse écrite
8.3.3. Télévision
CHAPITRE 9 – RÉSULTATS DU SONDAGE MENÉ AUPRÈS DES UTILISATEURS DU RANDO PARC DE CRANS-MONTANA
9.1. LES UTILISATEURS DU RANDO PARC
9.2. CONSOMMATION DES RANDONNEURS
9.3. SECURITE
9.4. BALISAGE
9.5. ACCESSIBILITE
9.6. LES PRIX D’ACCES
9.7. SATISFACTION DES UTILISATEURS DU RANDO PARC
9.8. COMMUNICATION
9.8.1. Découverte du Rando Parc par ses utilisateurs
9.8.2. Visibilité des sponsors
9.9. LA RANDONNEE NOCTURNE A CRANS-MONTANA
9.10. CRITERES DE REUSSITE POUR EXPERIENCE SKI DE RANDONNEE
9.11. REMARQUES DES UTILISATEURS
CHAPITRE 10 – SATISFACTION DES SPONSORS ET DU PARTENAIRE SKI RENTAL
10.1. LES SPONSORS
10.1.1. Movement Skis
10.1.2. Rando Shop
10.2. SKI RENTAL
CHAPITRE 11 – PROPOSITIONS D’AMÉLIORATION DU RANDO PARC
11.1. AJUSTEMENTS SUR LES ITINERAIRES
11.2. COMMUNICATION
11.2.1. Au sujet du rando parc dans la station
11.2.2. Description détaillée des itinéraires
11.2.3. Illustrations des itinéraires
11.2.4. Topoguide
11.3. STRUCTURATION DE L’OFFRE
11.3.1. Sessions “Rando Découverte”
11.3.2. “Rando-fitness”
11.3.3. Skieurs-alpinistes
11.4. COMMUNAUTE DES RANDONNEURS DE CRANS-MONTANA
11.5. SOIREES NOCTURNES
11.5.1. Mercredi soir : RDV du ski de randonnée nocturne de la station
11.5.2. Jeudi soir à l’Aminona
11.5.3. Samedi soir à Crans
11.6. CREATION D’UN EVENEMENT ENTIEREMENT DEDIE A LA RANDONNEE A SKI
CHAPITRE 12 – LA SITUATION DU SKI DE RANDONNÉE DANS LES STATIONS DE SUISSE ROMANDE
12.1. LES STATIONS DE SKI ROMANDES ET LE SKI DE RANDONNEE
12.2. LES “STATIONS DE RANDO” EN SUISSE ROMANDE
12.2.1. “Rando nocturne”
12.2.2. Les Movement Touring Tracks
12.2.3. Vitaski dans le canton de Fribourg
12.3. EXEMPLE D’ANCIENNES STATIONS DE SKI ACCUEILLANT AUJOURD’HUI UNIQUEMENT DES RANDONNEURS A SKI
12.4. DEVELOPPEMENT FUTUR DE LA RANDONNEE EN STATION
CONCLUSION
RESUME / RESULTATS / RECOMMANDATIONS
LIMITES DU TRAVAIL
PERSPECTIVES DE RECHERCHE FUTURES
LISTE DES RÉFÉRENCES
DÉCLARATION DE L’AUTEUR

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