Le programme de formation destiné aux femmes

Le programme de formation destiné aux femmes

Problématique

Le contexte de la recherche

La participation des femmes à la gouvernance est actuellement un des enjeux prioritaires pour de nombreux gouvernements et organisations internationales (Hafner Burton et Pollack, 2002}. Malgré l’attention portée par les différents acteurs et les avancées notoires des femmes au cours des dernières années, les inégalités entre les hommes et les femmes persistent, empêchant, par le fait même, les femmes d’occuper pleinement leur rôle de citoyenne.On peut identifier quatre types d’arguments en lien avec la nécessité d’augmenter la présence des femmes aux postes de décision : il y a celui qui s’appuie sur le modèle d’émulation qu’offre une femme «politique» réussie (ou ayant obtenue un poste de décision}; celui qui parle des principes de justice et d’équité entre les sexes; celui qui identifie la prise en compte des intérêts particuliers des femmes qui seraient autrement négligés; et celui qui fait référence à une démocratie revitalisée qui rapprochera les principes de participation et représentation (Lewis, 2007}.La plupart des auteurs et des organisations internationales s’entendent pour dire que la participation des femmes à la prise de décision publique permet de réduire la pauvreté, de favoriser la transparence et de rendre les bureaucraties plus représentatives (Banque mondiale, 2001; Ashworth, 1996; Nations unies, 1995}. La participation des femmes à la vie politique et administrative devrait permettre, entre-autre, de favoriser l’émergence d’un débat sociétal sur des thèmes spécifiques comme l’éducation, l’égalité en emploi, la nutrition, etc. (PNUD, 2000). En ayant un rôle plus actif dans la prise de décision, les femmes pourraient donc augmenter l’attention portée par les dirigeants à l’égard de problématiques rarement prioritaires et ainsi favoriser la mise en place de mesures dans le but de contrer ces problèmes souvent négligés dans l’agenda politique.
Au Rwanda, à la fin de la guerre civile, le Gouvernement de transition avait complètement exclu les femmes du processus de paix (Rioux et Gagné, 2005). Toutefois, avec le temps, l’autorité étatique s’est aperçue que la prise en compte des femmes dans le contexte de la gouvernance est essentielle pour réussir à mettre en place un vrai processus de décentralisation et à établir une paix durable dans le pays (République du Rwanda, 2004). Le Gouvernement du Rwanda s’est donc activement engagé à faciliter l’intégration des femmes aux mécanismes de prise de décision. Pour ce faire, le Gouvernement à mis en place trois mécanismes chargés d’assurer la pleine participation des femmes : une Constitution très sensible à la notion du genre, un système de quotas fixant à 30% la présence des femmes aux postes de décisions ainsi que la création du Ministère du genre et de la promotion de la famille.
Le fait d’inclure les femmes dans la gouvernance facilite la reconstruction du pays, la réconciliation nationale ainsi que la cohésion sociale. On peut donc considérer l’engagement des femmes comme une force motrice importante au Rwanda, d’autant plus qu’à la fin du génocide, elles représentaient 70% de la population du pays (Rioux et Gagné, 2005). La participation des femmes a la politique à des effets bénéfiques. Cela facilite la prise en considération des problèmes touchants spécifiquement les femmes dans le débat politique ainsi que dans l’élaboration des lois (Fox, Richard et Schuman, 1999; PNUD, 2000).
Par contre, lorsque l’on compare la volonté gouvernementale à la réalité des femmes rwandaises, on constate un important fossé. Les statistiques de 1999 au sujet de la participation des femmes à la gouvernance au Rwanda, montrent que seulement 15% d’entre elles occupent un poste au sein de la fonction publique bien qu’elles représentent plus de la moitié de la population du pays (ÉNAP, 2004). Une autre étude sur l’implication des femmes dans la prise de décision, démontrait clairement que la femme rwandaise se retrouvait dans une situation où son statut était caractérisé par des inégalités fondées sur la notion de genre essentiellement attribuable au système
patriarcal en place (ÉNAP, 2004). Par conséquent, le partage du pouvoir entre les hommes et les femmes est pratiquement inexistant dans les affaires publiques, car les femmes se retrouvent majoritairement dans des postes non stratégiques (RIAM, 2005).
«Ce partage inégal du pouvoir conduit à un partage inégal des ressources, ce qui a comme conséquence, notamment, qu’un nombre disproportionné de femmes vivent dans la pauvreté» (ÉNAP, 2007). Au Rwanda, comme partout dans le monde, la féminisation de la pauvreté demeure problématique. Les chiffres démontrent que les ménages dirigés par les femmes (environ 32% de tous les ménages) sont plus pauvres que ceux dirigés par les hommes (Ministère du Genre et de la Promotion de la Famille, 2004). «Pour les Nations Unies {1995L par exemple, il existe des liens étroits entre le processus de réduction de la pauvreté et l’inégalité entre les sexes. La prise en compte des intérêts des femmes au sein des institutions devient ainsi nécessaire pour réduire la pauvreté et instaurer une bonne gouvernance (ÉNAP, 2007).»
L’étude de 1999 a permis de constater que les candidatures féminines pour des postes de responsabilités étaient peu nombreuses. Les principales causes expliquant ce phénomène sont: le faible niveau d’instruction, la faiblesse de l’expérience professionnelle ainsi que le manque de solidarité féminine (ÉNAP, 2004). Aujourd’hui en 2008, les femmes rwandaises représentent environ 56% des membres du parlement soit le pourcentage le plus élevé du monde (Secrétariat exécutif permanent de suivis de Beijing, 2008). Toutefois, c’est seulement au niveau du parlement que les femmes arrivent à la parité avec les hommes puisqu’aux autres instances de prises de décision,elles sont généralement sous le quota de représentation féminine de 30% fixé par le Gouvernement (République du Rwanda, 2003). Par exemple, au niveau local, les femmes constituent seulement 7% des maires de districts (Secrétariat exécutif permanent de suivis de Beijing, 2008). On peut donc constater que des améliorations tangibles ont été notées, par contre, les femmes restent toujours sous-représentées dans les échelons exécutif et judiciaire. Cependant, il faut garder à l’esprit que la présence des femmes en administration publique ne peut pas seulement être analysée en fonction d’un nombre jugé suffisant mais bien par une occupation effective et dynamique aux postes de décision ainsi que par l’influence réelle exercée par ces dernières sur la société (Ashwoth, 1996). Conformément à la volonté du Gouvernement d’intégrer les femmes dans les instances de décision et de la situation ayant actuellement cours, il apparaît primordial de renforcer leurs compétences par le biais
de la formation.

Cadre conceptuel

Nature du devis de recherche

Le présent devis de recherche se base sur la perspective individuelle, c’est-à-dire qu’il considère que ce sont les caractéristiques personnelles, par exemple le manque d’habileté professionnelle comme étant une des causes à l’origine des problèmes d’avancement des femmes en emploi (Desrosiers et Lépine, 2001). Dans le contexte où les femmes rwandaises sont sous-représentées dans les postes de décision au sein de l’administration publique et à certains postes électifs, l’utilisation de cette perspective de recherche est intéressante car l’objectif du programme de coopération entre I’ÉNAP et le RIAM est le renforcement des compétences et non pas la modification des structures en place. Toutefois, l’approche structurelle est également prise en compte, car elle considère que ce sont les caractéristiques organisationnelles qui sont à l’origine des obstacles empêchant les femmes d’accéder à des postes de décisions au sein des institutions (Ferguson, 1984; Desrosiers et Lépine, 1991; Laufer, 2004). Cette optique de recherche a particulièrement été utile dans le cadre de la mission sur Les mécanismes institutionnels, structurels et décisionnels pour l’égalité entre les hommes et les femmes au sein de l’Administration publique rwandaise, qui cherchait, entre-autre, à dresser un bilan de la situation sur les mécanismes institutionnels, structurels et décisionnels visant l’égalité entre les hommes et les femmes au Rwanda. Grâce à ces deux approches, il a été possible de couvrir autant l’analyse des problèmes de nature légale (structurelle) qu’individuelle et ainsi obtenir une vision multidimensionnelle du sujet.

 Définition des concepts abordés

Dans le but de favoriser la compréhension dudit travail, il est indispensable de bien comprendre la signification des différents concepts utilisés. La présente étude est en grande partie influencée par l’approche genre et développement. Cette démarche cherche à mettre l’accent sur les forces (sociales, économiques, institutionnelles,culturelles, politiques, etc.) qui influencent la manière dont les hommes et les femmes ont accès aux diverses ressources, aux bénéficies qui découlent de leur utilisation ainsi qu’à leur contrôle. On cherche ainsi à réduire les inégalités de genre en se concentrantsur les rôles entre les hommes et les femmes telles que crées par la société (INSTRAW,2004).Par le genre, on «renvoie à l’éventail des rôles et rapports déterminés par la société, aux traits de personnalité, aux attitudes, aux comportements, aux valeurs, à l’influence et au pouvoir relatifs que la société attribue aux hommes et aux femmes en fonction de leurs différences» (INSTRAW, 2004). Voilà donc ce qui différencie le genre du sexe, à savoir que le genre s’intériorise grâce au processus d’apprentissage et de socialisation en vigueur dans une société contrairement au sexe qui est biologique. Il est donc possible de chercher à influencer et à transformer les relations de genre.L’égalité de genre part du concept que tous les hommes et les femmes sont égaux de naissance et sont donc en droit d’utiliser et de renforcer leurs capacités selon leur bon vouloir et ce, sans contrainte imposée par les attentes faces aux rôles sexués. Selon ce principe, les besoins et les désirs des deux sexes doivent être pris en considération et soutenus par le gouvernement sans distinction (OIT, 2002). En complémentarité avec l’égalité, l’équité quant à elle vise à ce que les mesures prises par le gouvernement ne soient pas discriminatoires. Il est donc sous-entendu que toute la population bénéficie des mêmes droits, devoirs et services. Dans cette recherche, on invoque le principe d’équité pour justifier l’accès des femmes aux ressources, aux possibilités et aux mécanismes de contrôle de l’administration publique. On fera référence aux mesures prises dans le but de compenser les inégalités sociales et historiques dans le but de favoriser l’égalité des chances (UNESCO, 2003).

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Table des matières

Introduction
1. Description du mandat
1.1 But de l’intervention
1.2 Mandat confié par le RIAM à la stagiaire:
2 Présentation de l’organisation et du mandat de formation
2.1 L’Institut rwandais d’administration et de management
2.2 Le partenariat entre I’Énap et le RIAM
2.3 Le programme de formation destiné aux femmes
3 Problématique et cadre conceptuel
3.1 Problématique
3.1.1 Le contexte de la recherche
3.2 Cadre conceptuel
3.2.1 Nature du devis de recherche
3.2.2 Définition des concepts abordés
3.3 Pertinence de la recherche
4 Cadre méthodologique
4.1 But, questions et objectifs spécifiques de recherche
4.2 Stratégie de vérification
4.2.1 Type de structure de preuve
4.2.2 Le terrain et la période
4.2.3 Population, échantillon et méthode d’échantillonnage
4.2.4 Méthode de collecte de données et instrument de collecte
4.2.5 Méthodes d’analyse de données
4.2.6 La méthode de compiiation des résuitats suites aux entrevues
4.3 Les forces et les limites de la recherche
5 Les résultats
5.1. Niveau :d’appréciation
5.2 Niveau :d’influence
5.3 Niveau : d’utilité
5.4 Pistes de réflexion critique et indication sur les suites à donner  Conclusion
Bibliographie
Annexe .

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