Le souvenir napoléonien en Bretagne

La chouannerie et le clergé

Né en 1771 à Kerléano, près de Vannes, Georges Cadoudal a été l’un des acteurs bretons majeurs du Premier Empire, dans le camp de l’opposition. Éduqué chez les jésuites, ce fils de paysans aisés approuve les premières idées de la Révolution, mais est traumatisé par la mort du roi.
En 1793 il refuse la conscription, et lance un appel à la « Croisade » : avec 300 volontaires il marche sur Auray, mais est contraint de battre en retraite devant les républicains. Il rejoint alors la guerre de Vendée, et se met aux ordres du général de Beauchamp. En décembre la défaite des armées vendéennes à Savenay provoque sa fuite. Dénoncé par un voisin en 1794, lui et toute sa famille sont emprisonnés à Brest. Déterminé, Cadoudal s’évade à l’annonce de la mort de Robespierre et reprend la lutte en créant la division d’Auray, avec laquelle il mène une guerre d’embuscades dans la campagne morbihannaise. C’est la Deuxième Chouannerie, qui s’étend de 1795 à 1796. Fin juin 1795, des émigrés nobles débarquent à Quiberon avec des armes fournies par l’Angleterre. Les troupes du général Hoche les piègent à l’extrémité de la presque-île, et 700 personnes sont massacrées. Cadoudal y échappe avec ses hommes, et en juin 1796 il est contraint de signer un acte de soumission à la République.
En 1799, à l’avènement du Consulat, Bonaparte entame une politique de pacification de l’Ouest, zone qui retient toute son attention. Les exigences du Premier consul sont les suivantes : une promesse de fidélité à la Constitution par les prêtres, et la suppression de la fête commémorative de la mort du roi le 21 janvier. En contrepartie, le gouvernement prendra des mesures d’amnistie en faveur des émigrés et abolira la loi des otages. Ce changement de régime qui ne ressemble pas aux autres inquiète les chefs chouans et vendéens, qui craignent de perdre leur audience. Bonaparte leur offre cependant le pardon s’ils déposent les armes15. Il nomme le général Hédouville à la tête des armées républicaines de l’Ouest, et le charge de négocier avec les chefs royalistes. Les chouans, fortement épaulés par les Anglais, représentent alors un danger pour la République. Hédouville s’adresse d’abord aux généraux de l’Anjou, du Maine et du Poitou, qui sont plus favorables à une reddition négociée. Le 28 novembre ils déposent les armes, et sont rejoints le 1er décembre par les divisions d’Ille-et-Vilaine. Cadoudal interprète cet accord comme une trahison.
Il participe à la conférence de Pouancé, et accepte les conditions de Bonaparte afin de gagner du temps en attendant les nouvelles instructions de Louis XVIII et des Anglais. Le 8 janvier, une proclamation de Bonaparte incriminant uniquement les chefs chouans comme responsables, et excusant les paysans qui les ont suivis, déploie 50 000 hommes dans l’Ouest. Le général Brune remplace Hédouville, et mène alors une politique plus brutale de traque des chouans.
Dans le Morbihan, Cadoudal et son bras droit Guillemot entraînent avec eux des bandes des Côtes du Nord et du Finistère oriental. C’est le mouvement appelé la Troisième Chouannerie, celle qui a lieu de 1799 à 1800. Le 22 janvier 1800, alors que le général républicain Harty sort de Vannes avec 250 000 hommes pour se procurer le grain qui lui manque à Grand-Champ, Cadoudal décide de porter un coup fatal aux bleus avant l’arrivée de Brune. Il concentre 10 000 hommes autour de Grand-Champ, et charge Guillemot de surprendre les bleus en se rabattant sur le pont du Loc’h par le Nord, avec les légions d’Auray et de Vannes, tandis que lui-même les attaquerait par l’Ouest et le Sud, et que Sol de Grisolles les bloquerait sur le flanc Est. Mais les ordres ne furent pas exécutés à la lettre, le brouillard s’en mêla et finalement les bleus ne furent pas écrasés comme prévu. Les deux camps s’attribuent la victoire de Pont du Loc’h, mais les bleus auraient perdu si les blancs avaient été au complet.
Plus tard, un rapport de police du 4 février 1800 indique qu’à Paris « La défaite des Chouans est l’objet de tous les entretiens. ». C’est en effet dans l’Ouest que se joue pour le Consulat le premier acte de la conquête de l’opinion. Par sa pacification, Bonaparte entend aussi montrer à l’Europe qu’il est capable d’achever la Révolution et qu’il a rétabli l’ordre en France. Il veut aussi une plus grande liberté d’action, comme il l’écrit à Brune : « une victoire me laissera maître d’exécuter ce que je voudrai ». Cadoudal signe finalement sa reddition le 14 février 1800.
Il est assigné à résidence, tout comme les autres chefs chouans, et la présence militaire est maintenue en Bretagne. Le 25 février Bonaparte demande à voir le personnage : Cadoudal arrive à Paris le 4 mars, et tous deux ont avant la fin du mois deux entrevues dont nous reparlerons. Bonaparte tente d’acheter Cadoudal avec un poste de général dans l’armée française, mais le chouan refuse catégoriquement, et part ensuite en Angleterre. Nommé général en chef des troupes royalistes en Bretagne par le comte d’Artois, il rencontre le premier ministre britannique Pitt, qui est prêt à débarquer 30 000 hommes à l’embouchure de la Vilaine. Bonaparte étant parti pour l’Italie, l’occasion est idéale. Un débarquement d’armes et de munitions a lieu sur les côtes du Morbihan, mais la victoire de Bonaparte à Marengo le 14 juin ruine les espoirs des chouans.
Cadoudal ne s’avoue pas vaincu et en novembre, il revient en France pour préparer un attentat, et envisage d’attaquer le Premier consul lors de ses promenades autour de la Malmaison.C’est alors qu’a lieu le 24 décembre l’attentat de la rue Saint-Nicaise, où une voiture piégée manque de peu Bonaparte et sa famille. Le coup est attribué officiellement aux jacobins, mais Fouché est persuadé que c’est l’oeuvre de Cadoudal. Les coupables sont en effet des complices à lui, mais qui ont agi sans son accord. Bernadotte traque alors tous les officiers chouans : Cadoudal doit fuir à Jersey, mais en 1802 l’Angleterre signe la paix d’Amiens avec la France. Bonaparte exige alors qu’elle lui remette les chefs chouans réfugiés chez elle, mais Londres refuse. La reprise de la guerre en 1803 fournit à Cadoudal une nouvelle occasion d’attaquer Bonaparte dans ses sorties hors de Paris. Pitt lui offre de financer le projet auquel sont associés les généraux Pichegru et Moreau (encore lui), qui doivent renverser le premier Consul. Le 21 août 1803, Cadoudal débarque près de Dieppe et arrive à Paris le 1er septembre. L’arrestation d’un de ses proches en janvier 1804 révèle sa présence à Paris, alors que les généraux ne sont toujours pas d’accord sur la suite politique de leur attentat. En février, Moreau et Pichegru sont tous les deux arrêtés.
Cadoudal lui-même finit par être appréhendé le 9 mars dans la rue. Interrogé à la prison du Temple, il révèle que les comploteurs attendaient, avant de passer à l’acte, l’arrivée d’un prince de la famille royale. Bonaparte soupçonne immédiatement le duc d’Enghien, l’héritier de la famille Condé, installé en Allemagne. Sur les conseils de Talleyrand il le fait enlever en pleine nuit, et, arrivé à Vincennes vers 5 h du matin, le fait comparaître devant une commission militaire pour avoir comploté avec l’Angleterre contre le Premier consul, et fusiller directement dans les fossés de Vincennes. Le 18 mai 1804, Napoléon est proclamé empereur des Français, nomination hâtée par le besoin de sécuriser son pouvoir suite aux attentats manqués. Le 12 juin, en apprenant la proclamation de l’Empire en prison, Cadoudal se serait exclamé : « Nous avons fait plus que nous ne voulions ; nous voulions faire un roi, nous faisons un Empereur ! ». Condamné à mort avec douze autres complices, le chef chouan est finalement guillotiné le 25 juin, et meurt aux mots de « Vive le roi ! ». Moreau fut pour sa part acquitté, et Pichegru retrouvé pendu dans sa cellule. La mort de Cadoudal ne provoqua aucune manifestation spectaculaire en Bretagne. Seul Guillemot voulut tenter une diversion pour le faire évader mais personne ne bougea. Le milieu royaliste n’en fut pas effrayé, et continua de se réunir après cela. La chouannerie était cependant loin d’être éteinte.
Outre le retour du roi, les Bretons réclamèrent également celui de la religion. Elle est en effet au coeur des motifs de la chouannerie, qui vise à rétablir sur le trône de France une famille de monarques de droit divin, et à maintenir le culte catholique que la Révolution voulait abolir. Le 16 juillet 1801, Bonaparte signe le Concordat avec le pape, en espérant, entre autres, obtenir ainsi la pacification de l’Ouest. Le premier Consul nomme les nouveaux évêques qui doivent concilier les deux clergés, en rétablissant les chefs-lieux de cantons qui appartiennent respectivement aux uns et aux autres. Une petite minorité de leurs paroissiens repoussa les évêques concordataires, et resta fidèle aux anciens, alimentant ainsi le courant contestataire de la « petite Eglise », qui refusait toute compromission avec les changements depuis 1789. Elle fut particulièrement importante dans le Morbihan, où certains des prêtres réfractaires étaient d’anciens chouans, ainsi qu’à Rennes et à Fougères. Le clergé devint un rouage de l’État comme les autres, et Napoléon faisait surveiller de très près les évêques qui ne s’avisaient pas de diffuser la bonne parole du régime. Dans le Morbihan, les bulletins de la Grande Armée furent ainsi affichés partout et expliqués par des prêtres à l’église en breton. Certains évêques nommés personnellement par l’empereur furent d’ailleurs pour lui de vrais porte-paroles, comme Mgr Jean-Baptiste Caffarelli, issu d’une famille liée aux Bonaparte, qui fut nommé évêque de Saint-Brieuc et célébra la gloire militaire du régime et la Saint-Napoléon. De manière générale, les Bretons accueillirent avec joie le Concordat, la pratique religieuse leur étant chère, mais l’instauration de la Saint-Napoléon à la place de l’Ascension choqua cependant leurs croyances, très attachés au culte marial. A l’échelle nationale, les catholiques français approuvèrent en majorité le Concordat, qui les libérait de leur inquiétude vis-à-vis de la foi, et permettait aux acheteurs des biens du Clergé de n’être pas dépossédés de leurs propriétés.
Notons cependant la trace de résistances au Concordat en Bretagne, en Vendée, mais aussi en Charolais, en Gascogne et en Provence. Outre la Bretagne, la petite Église avait aussi des foyers dans les diocèses de Rouen, Poitiers et La Rochelle. Notons qu’en Corse, le 15 août connaît, lui,contrairement à la Bretagne, un grand succès à Ajaccio, et pour la même raison que les Bretons l’acceptent mal, à savoir l’attachement au culte marial qui s’associe au culte impérial et à la fierté locale de la ville natale de l’empereur. Dans les dernières années de l’Empire, le clergé profite cependant du mécontentement général pour critiquer le régime, et en mars 1812 un vicaire corse refuse notamment de dire la prière pour l’empereur lors de la neuvaine de Noël !
En tant que province plus récemment rattachée à la France que les autres, et très attachée au culte catholique, la Bretagne a donc bien été une terre d’opposition aux changements de la Révolution et à sa continuité sous Napoléon. La chouannerie n’a jamais cessé sous son règne, et le clergé ne s’est pas toujours soumis au Concordat. Cependant, la politique de pacification de l’Ouest a davantage porté ses fruits que les guerres de la Révolution et a permis à l’empereur d’y asseoir sa domination. Nous allons voir à présent quelles furent les conséquences de son règne dans la région.

La guerre de course et le personnage de Surcouf

La paix d’Amiens redonne à la France la possession de sa colonie de Saint-Pierre-et- Miquelon, qui avait été prise en 1793 par l’Angleterre. Les morutiers de Saint-Malo et Saint-Brieuc repartent alors en campagne, et certains se font corsaires pour pourchasser les navires anglais, suite à la ruine de la marine d’État. Au total, sous l’Empire, Lorient, Binic et Saint-Malo ont envoyé 115 navires pour la pêche à la morue et à la baleine, mais seuls 51 sont rentrés à Nantes, Bordeaux et La Rochelle avec leurs cales pleines. Brest devient un lieu de liquidation des prises corsaires de Saint- Malo, mais également de Dunkerque, Dieppe et des ports du golfe de Gascogne. La ville n’est cependant pas très aimée de Napoléon, qui reporte sur elle ses reproches contre l’incapacité des marins. Elle lui préfère d’ailleurs Moreau l’exilé, enfant de Morlaix.
Durant l’Empire, les levées les plus importantes dans la Marine se font dans le Finistère et le Morbihan. Mais les marins bretons s’opposent aux campagnes navales, et abandonnent les bâtiments pour retourner dans les terres. L’enrôlement se fait alors souvent de force, et concerne les indigents et les pêcheurs qui ignorent pourtant tout de l’art des manoeuvres. En 1807 sur la Sèvre nantaise, le commandant de la frégate Palasse enlève des matelots de caboteurs afin de combler les manques de son équipage4 ! A Brest, l’insubordination chronique des équipages et la présence des chouans dans les campagnes aux alentours font que l’empereur finit par délaisser la ville pour concentrer la construction navale sur les ports de Lorient et Rochefort. Nous verrons cependant que la ville a conservé des vestiges de son passé militaire de l’époque. Nantes souffrit particulièrement de la période, car elle avait connu son apogée sous Louis XVI avec la traite négrière et la pêche à la morue, mais l’abolition de l’esclavage, puis le blocus en 1806 remirent son développement économique en question. C’est finalement Saint-Malo qui fournit l’effort principal dans la guerre de course, avec le personnage légendaire de Surcouf.
Robert Surcouf naît le 12 septembre 1773 à Saint-Malo, dans une famille de l’élite de la ville. Ses parents le font embarquer comme mousse dès l’âge de 13 ans sur un bâtiment de commerce. Devenu lieutenant, il débarque en 1792 à Lorient, à 23 ans, pour revoir enfin sa famille, mais prête alors peu d’intérêt à la Révolution. Après un repos de six mois, il repart pour l’île de France (aujourd’hui l’île Maurice) et obtient son premier commandement à Port-Louis, sur un brick négrier, la Créole, que l’abolition de la traite met hors d’état de naviguer. La course est alors à nouveau encouragée contre l’Angleterre. Ayant récupéré un nouveau bateau rebaptisé Emilie, Surcouf en fait un corsaire, en se passant de la lettre de marque. Très vite, le jeune homme se taille une réputation, non seulement d’assaillant redoutable, mais également d’homme galant, qui épargne ses prisonniers. Il enchaîne les succès, et à chaque retour est acclamé par la population. A 37 ans, il revient à Saint-Malo très enrichi, et y épouse Marie-Catherine Blaize de Maisonneuve, avant de devenir armateur. Suite à la rupture de la paix d’Amiens, Bonaparte invite Surcouf à venir le voir à Saint-Cloud pour le féliciter6. Il lui propose le grade de capitaine de vaisseau et le commandement de deux frégates destinées aux mers des Indes, mais Surcouf entend rester corsaire et conserver son indépendance. Bonaparte s’en désole, mais aurait apparemment apprécié ses manières franches et rudes. Il lui aurait demandé son avis sur la guerre maritime, et Surcouf lui aurait conseillé d’appliquer les méthodes de la course développées par Vauban, à savoir lancer sur les Anglais des vaisseaux corsaires pour les harceler et ruiner leur commerce, conseil que le Premier consul n’appliquera pas, malheureusement pour son règne à venir. Surcouf est cependant le premier citoyen de Saint-Malo à recevoir la légion d’honneur, des mains de son créateur.
Ce n’est qu’en février 1809 qu’il se range définitivement dans l’armature. Napoléon le reçoit alors une seconde et dernière fois, là encore dans d’excellents termes. Le corsaire s’éteint le 8 juillet 1827, et est enterré au cimetière de Rocabey. Il est considéré comme le dernier corsaire breton, car si après la paix beaucoup d’aventuriers s’embarquèrent pour le Nouveau Monde, où les conflits continuaient, ils y étaient davantage pirates que corsaires. La suppression définitive de la course française survient en 1854, lors de la guerre de Crimée où l’Angleterre, alliée à la France, réussit à négocier sa fin. Le Premier Empire en fut la dernière apogée.

La dernière chouannerie et la chute de l’Empire

La première Restauration n’entraîne aucun incident particulier en Bretagne. Le peuple apprend par la presse l’abdication de Napoléon et le rappel de Louis XVIII par les Alliés le 14 avril 1814, et les préfets sont destitués et remplacés progressivement. Le 17 avril un Te Deum est célébré à la cathédrale de Saint-Brieuc en présence des autorités et de la garde nationale rebaptisée « garde urbaine », et des illuminations et des danses ont lieu le même soir . Le même scénario se répète ailleurs, et comme partout en France, les municipalités se soumettent au changement de régime et affichent leur soutien à la monarchie. Mais ce dernier n’est cependant pas unanime dans la région : en janvier 1815 a lieu à Rennes la réunion de la commission destinée à dresser l’état des secours à distribuer aux chouans blessés pour le roi. Les commissaires du roi, Grisolles et Joseph Cadoudal, frère cadet du fameux Georges, sont conspués au théâtre le soir de leur arrivée. Le lendemain, les chouans venus réclamer leurs aides sont malmenés par les étudiants en droit, les officiers en demisolde et les paysans des communes du Sud de Rennes qui avaient combattu les chouans.
Le 1er mars, Napoléon s’échappe de l’île d’Elbe où les Alliés l’avaient exilé, et débarque à Golfe-Juan, ouvrant la période dite des Cent Jours, au cours de laquelle il remonte notamment jusqu’à Paris avec une armée de fortune qui ne cesse de grossir. Il évite la Provence royaliste pour traverser les Alpes et le Dauphiné, plus accueillants. Le mouvement en sa faveur gagne la Bourgogne, le Nivernais et les cités républicaines de la côte atlantique. A Rennes, mais aussi à Nancy et à Saint-Etienne on entend les cris de « Vive le roi… de Rome et son papa ! ». La nouvelle du débarquement est également accueillie avec joie à Nantes et à Saint-Brieuc. Dès le 13 mars, Louis XVIII envoie le duc de Bourbon commander les divisions militaires de l’Ouest et rassembler les soutiens à la monarchie, en constituant notamment une armée vendéenne et bretonne. Le clergé breton, de son côté, refuse le nouveau serment d’allégeance à Napoléon, mais seule une minorité s’engage dans la résistance directe, comme l’évêque de Vannes, Mgr de Beausset, ou des proches de Cadoudal.

Bilan économique et social de l’Empire en Bretagne

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’établissement du Consulat a donné de l’espoir à certains Bretons, qui voyaient en Bonaparte « le Pacificateur de l’Ouest »20. Les combats révolutionnaires avaient en effet décimé un tiers de la population, et avec la suppression de la féodalité et de l’impôt royal et la libération de la terre en 1789, les petits paysans auraient dû pouvoir cultiver leurs propres exploitations. Mais les biens nationaux furent majoritairement accaparés par la bourgeoisie urbaine, les petits paysans ne pouvant suivre les ventes aux enchères.
Concernant les réquisitions matérielles dans la région, dans les Côtes-du-Nord et à Rennes les exigences furent lourdes pour la fourniture des chevaux. Il y eut également un alourdissement des impôts, alors que la province n’avait pas encore eu le temps de se remettre de dix années de guerre civile et de plus de vingt ans de guerre maritime contre l’Angleterre.
Concernant la politique maritime de Napoléon, en 1807 l’interdiction des Anglais aux navires neutres de commercer avec la France, en réaction au blocus, bloqua l’arrivée du coton des colonies chez les tisserands bretons. Les manufactures de Morlaix, Quintin, Loudéac et Uzel qui fournissaient la toile de lin, et Châteaugiron, Dinan, Locronan, Merdrignac, Vitré et Noyal-sur- Vilaine qui travaillaient le chanvre, se retrouvèrent au chômage. De plus, le chanvre étant utilisé pour fabriquer les cordages et les voiles, la stagnation de la construction navale ne permit pas à son industrie de prospérer. Jusqu’en 1810, la guerre de course a cependant donné d’excellents résultats, mais en 1812 le nombre de navires armés passe de 200 à 93, faute d’équipages, et de 1805 à 1814 4600 corsaires malouins sont faits prisonniers. Cette guerre de course contre les Anglais n’aura pas les résultats espérés par Napoléon, car la marine française perdra plus de 400 navires de course, et sur les 130 000 prisonniers français qui furent envoyés dans les pontons anglais de 1803 à 1814, 27 000 étaient des marins et des pêcheurs bretons.

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Table des matières

Remerciements
Introduction
Partie 1 : La Bretagne napoléonienne
Chapitre 1 : Les réalisations napoléoniennes en Bretagne
a) L’instauration du régime en Bretagne
b) Pontivy, le canal de Nantes à Brest et la visite impériale à Nantes
Chapitre 2 : Les résistances bretonnes
a) Les réactions des Bretons
b) La chouannerie et le clergé
Chapitre 3 : Les malheurs de la Bretagne ?
a) La guerre de course et le personnage de Surcouf
b) La dernière chouannerie et la chute de l’Empire
c) Bilan économique et social de l’Empire en Bretagne
Partie 2 : Le souvenir napoléonien en Bretagne
Chapitre 1 : Napoléon vu par les Bretons
a) Les témoignages des Bretons contemporains
b) La formation du mythe napoléonien en France et en Bretagne
Chapitre 2 : Ecrire l’Empire en Bretagne
a) L’oubli de la période dans les guides touristiques
b) La vision des historiens bretons
c) La théorie d’un Napoléon breton
Chapitre 3 : Les héros bretons de l’Empire
a) Surcouf, un héros national
b) Cadoudal ou la contre-mémoire
Partie 3 : Le Premier Empire en Bretagne : quelle patrimonialisation aujourd’hui ?
Chapitre 1 : Le cas de Pontivy
a) Historique de la ville
b) Le tourisme napoléonien
Chapitre 2 : La reconversion touristique du canal de Nantes à Brest
a) Historique du canal
b) Un outil touristique et un objet du patrimoine
Chapitre 3 : La tradition saint-cyrienne à Coëtquidan
a) Historique des traditions napoléoniennes
b) Le 2S
Chapitre 4 : La redécouverte du patrimoine militaire de Brest
a) Les éléments d’architecture du Premier Empire
b) Une patrimonialisation à ses débuts
Conclusion
Annexes
Annexe 1 : La participation de la Bretagne à la conscription
Annexe 2 : La part de déserteurs bretons
Annexe 3 : La reprise de la légende surcouffienne dans la fiction
Annexe 4 : La statue de Cadoudal à Kerdel
Annexe 5 : Le tourisme napoléonien à Pontivy
Annexe 6 : La tradition du 2S à Coëtquidan
Annexe 7 : Les vestiges napoléoniens dans la rade de Brest
Annexe 8 : Saint-Malo, cité corsaire
Annexe 9 : Les vestiges napoléoniens à Nantes
Sources 
Bibliographie 

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