Le patrimoine au service de la communication

Les Pôles de compétitivité sont les derniers-nés des dispositifs mis en place en France par les autorités publiques pour faciliter la recherche et l’innovation. Cette naissance ne s’est pas réalisée sans antécédent puisqu’on retrouve dès les années 1970 des organisations visant à promouvoir l’innovation par le biais de regroupent d’entreprises tels que les technopôles, scientipôles et plus tardivement les pôles d’excellence ou de compétences. Les Pôles de compétitivité sont définis par le rapport de Christian Blanc (2004, p.29) comme « la synergie d’un pôle d’excellence et d’un tissu d’industries, se caractérisant par la dynamique d’une agglomération entière qui met à contribution tout un tissu qui suit et soutient l’industrie innovante ». Cependant dans ce document fondateur autant que dans sa conception du dispositif, le parlementaire missionné n’a pas pris en considération la difficulté organisationnelle et communicationnelle engendrée par la multiplicité et l’hétérogénéité des acteurs de l’organisation.

Il faut également retenir de cette définition la prépondérance de la dimension territoriale qui est le constituant majeur de l’innovation, créant ainsi des connaissances culturellement marquées dans un contexte mondialisé. Il s’inscrit alors en réaction du processus complexe (politique, économique, culturel) désigné sous le vocable globalisation, qui se caractérise selon Bernard Lamizet (2004, p.7), « par une reconfiguration des médiations de l’identité, de l’appartenance et de la sociabilité ». Il semble alors difficile de vouloir dès lors des échanges technologiques et économiques mondiaux mais également de continuer à penser les rapports sociaux, la communication et l’information toujours de la même manière. La globalisation oblige à repenser ces éléments et les moyens de les mettre en place. Pour s’en convaincre, il suffit de citer, à nouveau Bernard Lamizet (ibid.) qui opère un rapprochement entre la mondialisation, ayant débuté dès la Renaissance avec un rétrécissement du monde (amélioration des transports, des communications, des échanges économiques…) et la globalisation.

COMPARATIF TERRAINS: AUTRES SITES (ANALYSE SEMIOLOGIQUE RAPPORT TERRITOIRE) 

Nous avons développé une étude comparative sur les 10 Pôles à vocation mondiale, en reprenant la problématique de notre recherche à savoir la façon dont les ils intègrent la dimension territoriale à leur communication. Pour commencer nous répondrons à cette question fondamentale : pourquoi nous être limités aux Pôles à vocation mondiale et ne pas avoir pris les 53 Pôles nationaux restants ou encore les 8 Pôles mondiaux ? Nous pensons que la volonté internationale présente à la naissance même de ces Pôles leur confère une dimension différente des Pôles nationaux. Ce potentiel mondial, par définition inexprimé à la différence d’un Pôle mondial, les place dans une perspective particulière, à tel point que les penseurs des Pôles de compétitivité ont eux-mêmes créé trois catégories différentes.

Afin de distinguer ces trois catégories, le Conseil économique et social lui-même estime que les pôles à vocation mondiale constituent des « pôles mondiaux en devenir » et les pôles nationaux « davantage des clusters dont l’objectif premier est un développement territorial et un ancrage sur le tissu économique local ». La catégorie des pôles mondiaux semble donc la plus éloignée des objectifs premiers de la politique des pôles de compétitivité (Conseil économique et social, « Les pôles de compétitivité… », ibid., p. I-15).

Au-delà de cette classification formelle, plusieurs interlocuteurs du groupe de travail, au premier rang desquels M. Luc Rousseau, directeur général de la compétitivité de l’industrie et des services (DGCIS), ont souligné qu’au terme de la première phase des pôles de compétitivité, trois groupes distincts de pôles de compétitivité émergeaient :

– une quinzaine de pôles (en l’occurrence les pôles mondiaux et à vocation mondiale) sont significatifs et peuvent avoir une forte visibilité internationale ;
– une cinquantaine de pôles sont d’intérêt national ;
– une dizaine pourrait relever d’une catégorie régionale.

Ils semblent bien que le changement de catégorie entraine vraie différence de philosophie du projet de Pôles. Ceux-ci une fois atteints la taille critique, énoncée comme mondiale et offrant une plus grande visibilité, n’ont pas les mêmes objectifs opérationnels et stratégiques de taille plus restreinte. De même, le fait que leur caractère mondial soit potentiel induit une volonté, une envie, car le terme de vocation comme nous le verrons par la suite n’est pas passif mais introduit une dimension dynamique, un objectif sur lequel se construit tout un parcours.

DU POLE DE COMPETITIVITE AU SYSTEME DE PRODUCTION IDENTIFIE : DE L’ORGANISATION AU TERRITOIRE

La première étape de cette partie est de donner la définition juste, selon nous, de ce qu’est une organisation avant de définir l’organisation Pôle de compétitivité. Pour ce faire nous emprunterons à divers auteurs leur propre définition afin de parvenir à l’élaboration de la notre. En effet, les domaines d’études qui se sont intéressés aux organisations sont multiples, situation qui entraine des visions différentes et complémentaires.

Le premier domaine d’études, dont nous allons utiliser les recherches sur la notion d’organisation, est la micro-économie avec cette définition, très large tirée de chez Thierry Granger (1997, p.152) : « Qu’est ce qu’une organisation ? Une organisation comporte, d’une part, des relations entre des individus explicitement décrites dans des contrats et des règlements, et, d’autre part, des relations implicites, fixées par les coutumes et les conventions. » .

La sociologie a également mis en avant cette double caractéristique de l’organisation, celle-ci est un regroupement d’individus formalisé autour d’un objectif commun mais également un tissu de relations interpersonnelles qui cimentent ou fissurent cette adhésion. Plus que l’organisation sociologique, la communication s’est également attelée à décrire, définir des dispositifs, que ceux-ci soient pédagogiques, techniques ou sémiologiques. Cette approche dépasse, ou du moins s’appuie sur la sociologie organisationnelle, pour justement regarder encore plus finement les nœuds communicationnels au cœur du dispositif organisationnel. Le principe est alors de centrer le regard sur un dispositif de taille relativement restreint ou alors de regarder un seul aspect d’un dispositif trop important pour être analysé avec précision dans sa globalité: « Par ailleurs, chacun de ces dispositifs, outre ses caractéristiques primordiales qui semblent relever de l’espace et de l’instrumentalité, peut recevoir d’autres spécifications additionnelles selon toutes sortes de dimension relative, entre autres choses, aux fonctions qu’il assure. Par exemple, un dispositif pédagogique peut être caractérisé non seulement sur le plan de l’efficacité mais aussi sur celui de l’équilibre affectif des participants, etc. Les nœuds d’un réseau, dit Langacker, partagent une base de connaissances mais chacun d’eux structure cette base de sa manière propre, rendant saillants certains aspects qui le concernent plus que d’autres » (Meunier, 1999, p.84).

Plus qu’un dispositif communicationnel nous pensons donc étudier un dispositif sous un angle communicationnel, car comme le dit Jean-Pierre Meunier (ibid., p.85), les techniques de communication peuvent certes former un dispositif de communication mais seulement si on considère celui-ci comme l’assemblage des deux termes sans implication de l’un sur l’autre. Pour que cet assemblage puisse être considéré comme un dispositif à part entière, il est nécessaire que « la source et la destination des messages (pour parler comme Shannon et Weaver) » lui soient intégrés. Nous pensons au vu de l’étude du Pôle de compétitivité que nous sommes bien dans cette situation et qu’il s’agit donc de réaliser une étude d’un dispositif techno-sémiotique dans sa capacité communicationnelle. L’exemple de l’étude du dispositif tel que nous la pensons se rapproche de la vision de Baudry (caractérisé chez Meunier, ibid.) : «[Celle-ci] se singularisait par l’accent tout particulier mis sur la technique, plus précisément sur le rapport entre la technique et le type spécifique de l’illusion entretenu par le cinéma. L’auteur décrivait le dispositif cinématographique- comprenant appareil de projection, salle obscure, immobilité du spectateur, images douées du mouvement- comme une sorte de machine à régresser reconduisant le sujet-spectateur vers un « narcissisme relatif et plus encore vers une forme de relation à la réalité, qu’on pourrait définir comme enveloppante, dans laquelle les limites du corps propre et de l’extérieur ne seraient pas clairement précisées ».

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Table des matières

SOMMAIRE
Introduction
Approche communicationnelle de l’organisation
Méthodologie et Approche qualitative du terrain
Comparatif Terrains: autres sites (analyse sémiologique rapport territoire)
Annonce du plan
Du Pôle de compétitivité au système de production identifié : de l’organisation au territoire
I-Le Pôle Mer PACA : Quel dispositifpour quel projet ?
1- Des partenaires tous différents?
2- Créer le réseau
Pôle Mer PACA : quelle équipe autour de quel objectif ?
Fédérer : un projet ou des projets ?
Théorie des stakeholders : caractérisation et mise en perspective
Communiquer son projet et son organisation
3- Comparatif Terrains : autres Pôles de compétitivité (analyse sémiologique en rapport au territoire)
Les Cas étudiés
L’analyse textuelle
II- Les exemples français et internationaux ?
1- Petit listing non-exhaustif de systèmes de production territorialisés et exemples
intéressants en France
Cholet : la chaussure a fait un grand pas
Institut Électrique de Grenoble : le savoir-faire français concentré
pays : la forme française ?
Réseau CREATI : la grande entreprise comprend l’intérêt des PME
technopoles : la volonté politique locale au service du développement local
vallée de l’Arve : une région reconnue internationalement grâce au « décolletage »
2- Les variations internationales
Catalogne et le sentiment d’appartenance
Districts industriels européens
Italie du centre et les districts industriels
Japon et les « Jibat Sangyo »
Québec
Silicon Valley
Vallée de l’Ave (Portugal)
Conclusion sur les exemples internationaux et français
3- La base théorique de ces exemples : le cluster
4- Le Pôle mer paca : quel territoire d’implantation ?
Conclusion premiere partie
Territoire et identité : Quelle utilisation, pour quelle raison et avec quels moyens ?
I- Le Territoire et la culture : une valeur ajoutée
1- Fédérer autour d’une identité et une culture communes
2- Culture, identité, histoire et patrimoine
II- L’outil pour mettre en avant cette valeur ajoutée : la marque
1- Vers un temps plus large
2- Plus de temps pour un espace plus large
3- L’outil parfait ce nouvel espace/temps : la « marque » Pôle Mer PACA
Conclusion de partie
Conclusion générale
Bibliographie

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