Le niveau d’études des enfants diabétiques

Le niveau d’études des enfants diabétiques

Intérêt de l’éducation thérapeutique

Le Maroc, comme plusieurs pays en voie de développement, et vu les changements dans les modes de vie et comportements de la population, fait face au double fardeau de la morbidité dû aux maladies infectieuses qui persistent et maladies chroniques non transmissibles qui émergent. En effet, l’étude réalisée sur la charge de morbidité globale au Maroc montre que le groupe II de la classification internationale des maladies (CIM 10) constitué par les maladies non transmissibles représente 56% des AVCI (Années de vie perdues corrigées par le facteur incapacité), contre 33 % du groupe I constitué par les maladies infectieuses, maternelles et périnatales. Ce qui met le Maroc face au double fardeau de la morbidité. [3]

Et si dans les maladies aigues l’éducation thérapeutique ne trouve pas sa vraie place puisque le patient et le soignant envisagent une guérison dans un temps déterminé, dans le cas des maladies chronique, par ex le diabète, le patient doit renoncer à la guérison et vivre avec sa maladie. cela nécessite de la part du patient un ensemble d’aménagements qui vont de la connaissance de la maladie et de son traitement à des compétences d’auto-observation, d’autosurveillance et d’auto-adaptation du traitement en fonction des circonstances mêmes de sa vie, pour mieux contrôler sa maladie et éviter les complications ou les retarder. Si l’information du malade a toujours existé, ce n’est pas le cas pour l’éducation du patient. En effet, d’après A. DECCACHE [4], elle apparaît avec la prise en charge du diabète et de la tuberculose. Les traitements à domicile ou ambulatoires de ces maladies représentent le début d’une véritable forme d’éducation du patient, puisque les soignants ont instruit les patients au suivi de leur traitement. Il s’agit d’une transmission d’instructions, autrement dit, d’un enseignement simple qui a été, par la suite, complété par d’actions d’apprentissage et d’accompagnement psychosocial.

Nous rappelons aussi que parmi les maladies infectieuses chroniques, la tuberculose pose un vrai problème dans notre pays dont L’éducation thérapeutique est d’une importance capitale, car son principal objectif est d’aider le tuberculeux à comprendre sa maladie et à participer à part entière au traitement afin de réduire le nombre de perdus de vue, d’abandons, d’échecs et de rechutes thérapeutiques. [5] Selon l’OMS, l’éducation thérapeutique du patient à pour finalité de : « (…) permettre aux patients d’acquérir et de conserver les capacités et compétences qui aident à vivre de manière optimale leur vie avec leur maladie. Il s’agit, par conséquent, d’un processus permanent, intégré dans les soins, et centré sur le patient. L’éducation implique des activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage de l’autogestion et de soutien psychologique concernant la maladie, le traitement prescrit, les soins, le cadre hospitalier et de soins, les informations organisationnelles, et les comportements de santé et de maladie.

Elle vise à aider les patients et leurs familles à comprendre la maladie et le traitement, coopérer avec les soignants, vivre plus sainement et maintenir ou améliorer leur qualité de vie ». [6] L’éducation thérapeutique de l’enfant atteint de maladie chronique, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est formellement reconnue en 2002 dans un rapport de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES). Cette éducation est définie à partir de l’éducation thérapeutique du patient adulte formalisée par l’OMS quatre ans plutôt : « L’éducation thérapeutique vise à aider l’enfant et ses parents à acquérir et maintenir des compétences permettant une gestion optimale de la vie de l’enfant avec la maladie. Elle nécessite la mise en place, par le(s) professionnel(s) de santé, d’un processus par étapes, intégré dans la démarche des soins, à l’attention de l’enfant, de ses parents et de son entourage (enseignants, etc.). L’éducation thérapeutique est un processus personnalisé, constructif et continu. Elle est adaptée à l’enfant et à ses parents. Elle dépend de la qualité de la relation entre les soignants, l’enfant et les parents. L’éducation peut faire appel à des séances tant individuelles que collectives » [7].

Dans notre étude, nous avons opté pour éduquer directement les enfants diabétiques sans intermédiaire (les parents), on essaye donc de responsabiliser l’enfant pour installer, le plus tôt possible chez lui, des comportements responsables dans sa future prise en charge de la maladie. Aussi, que c’est une éducation collective qui se fait par petit groupe de quatre à six enfants selon leur disponibilité. Les enfants de notre échantillon sont âgés de 8 à 18 ans. Selon Piaget [8,9], les enfants d’âge entre 7 et 12 ans ont atteint le stade des opérations concrètes, ce qui signifie qu’ils commencent à développer une pensée logique. À cet âge, les enfants peuvent être enseignées sur la physiopathologie de la maladie, alors qu’avant 7ans, l’accent est mis sur ce qu’ils vivent, plutôt que sur les aspects cognitifs. Ils apprennent aussi à faire leurs injections par eux-mêmes.

En plus les patients de plus de 12 ans, selon Piaget, ont atteint la phase opérationnelle formelle qui signifie qu’ils commencent à penser de façon abstraite et peut anticiper et reproduire une situation. En plus, la période de transition de l’enfance à l’adolescence est marquée par une détérioration du contrôle glycémique et par une diminution de l’observance thérapeutique. Ces 2 facteurs interagissent pour aboutir en fin de puberté aux taux les plus élevés d’HbA1c, et chez les jeunes adultes à un taux notable de complications. [10] L’impact positif d’une éducation thérapeutique permet d’améliorer, à la fois, le contrôle métabolique et la qualité de vie. En effet, plusieurs études avaient confirmé cette amélioration, autant sur le plan physique que psychosocial [11-13]. Et si les études démontrant l’efficacité de l’éducation thérapeutique du patient sont à ce jour encore peu nombreuses (la littérature disponible étant limitée), l’intérêt de l’éducation thérapeutique du patient intégrée à une stratégie thérapeutique, a été toutefois établie notamment dans :

Historique Aux USA le départ est donné par Leo Krall qui se fait l’interprète auprès du Congrès Américain de l’utilité de l’éducation. Il publie en 1976 les résultats chiffrés d’un programme d’éducation des professionnels et des malades. Il y montre que cette méthode diminue de 30% le nombre des amputations, des hospitalisations et du coût du diabète [19]. Selon F. TOTI et al. [20], le diabétologue L. Miller et le psychiatre M. Balint ont contribué à la mise en place des bases scientifiques de ce qu’est aujourd’hui l’éducation thérapeutique des patients. L. Miller notamment, intègre la pédagogie au domaine de la thérapeutique. Elle met en oeuvre une formation auprès de patients diabétiques appartenant à une population défavorisée et parvient à réduire le nombre de journées d’hospitalisation de ces personnes de 5,4 à 1,7 jours par an et par patient [21].

La bonne parole se répand en Europe grâce à J. Ph. Assal qui fonde son Unité d’Education des Diabétiques à Genève. Sa compétence en fait un centre européen de référence. Jean Canivet se joint à lui et tous deux créent au sein de l’EASD un groupe d’étude : le DESG. Pédagogues et pédagogies prennent place dans la panoplie thérapeutique entre 1975 et 1985. La théorie du deuil est élaborée, les pédagogies de groupe, les séminaires d’éducation sont mises au point. Ils sont encore aujourd’hui dans de nombreux centres européens à la base de l’éducation des diabétiques [22]. Le 30 avril 1980, une recommandation du Comité des Ministres réuni au conseil de l’Europe propose de mettre en place des programmes visant à encourager les malades à participer de façon active aux traitements.

A partir de 1985, les médecins prennent conscience de l’obligation multidisciplinaire dans l’éducation. Après les progrès technologiques, après l’irruption de l’éducation instrument thérapeutique, vient l’implication des paramédicaux. Les infirmières étaient les premières à prendre cette responsabilité [23,24]. Après l’émergence de la culture nutritionnelle, les diététiciennes se sont intégrées à cette éducation [25,26]. La comparaison de l’efficacité de l’éducation offerte par ces différents acteurs donne des résultats contradictoires. Il s’avère que l’éducation offerte par les équipes multidisciplinaires donne les meilleurs résultats [27,28]. Une équipe pluridisciplinaire: pédiatre, infirmière, éducateur, diététicienne, psychologue, assistante sociale… doit donc s’organiser et partager les responsabilités en fonction des compétences de chacun. Cela passe par une formation initiale et continue des membres de l’équipe soignante [29]. Les soignants non médecins voient leurs fonctions et leurs rôles élargis par des missions pédagogiques nouvelles. C’est une véritable révolution en médecine.

Cette révolution est silencieuse mais profonde. Les paramédicaux dans le monde se regroupent en Associations professionnelles et scientifiques (1986 ALFEDIAM des paramédicaux) se dotent de moyens pédagogiques et deviennent en cinq ans des collaborateurs obligatoires. La prochaine étape de cette marche à l’éducation devra toucher les institutions. La Déclaration de Saint Vincent en est le cheval de Troie. Ce mouvement unitaire rassemblant, dans le même but, I’ amélioration des conditions de vie des diabétiques, les médecins, les paramédicaux et les patients débouchera à terme sur une réorganisation de l’accès aux soins, sur une remise en question des concepts et des pratiques. Les preuves ont été données de l’efficacité de l’éducation. La conviction est acquise en milieu professionnel de sa nécessité. Son organisation est en marche. L’innovation méthodologique et pragmatique en est la marque. Le succès ne viendra pas d’emblée et sans effort [19]. En 1998, l’OMS rédige un manuel Education Thérapeutique du Patient qui propose des recommandations sur des programmes de formation continue pour professionnels de soins dans le domaine de la prévention des maladies chroniques. En février 1999, le manuel de l’accréditation des établissements de santé prévoit dans le cadre de l’organisation de la prise en charge du patient, que le patient bénéficie des actions d’éducation concernant sa maladie et son traitement et des actions d’éducation pour la santé adaptées à ses besoins. En mars 2000, la conférence nationale de santé (proposition n° 8) souhaite voir se renforcer l’éducation thérapeutique du patient et la diffusion des pratiques professionnelles éducatives à l’ensemble des futurs intervenants du domaine de la santé. Elle souhaite que soient expérimentés, puis généralisés des modes d’allocations de ressources spécifiques en ville et à l’hôpital [22].

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
I. Population cible
II. Méthodes utilisées
1. La pièce théâtrale (annexe 1)
2. Les objectifs de la pièce
III. Evaluation des connaissances
IV. Comparaison des résultats
RESULTATS
I. Description de la population
1. Caractéristiques sociodémographiques
1.1. L’âge et sexe des enfants
1.2. Le niveau d’études des enfants diabétiques
1.3. Le niveau d’instruction des parents
1.4. Le revenu mensuel et la couverture sociale
1.5. La procuration de l’insuline et des bandelettes
2. Caractéristiques médicales
2.1. L’ancienneté du diabète et le nombre d’hospitalisation
2.2. La présence d’antécédent de diabète dans la famille
II. Evaluation des connaissances
1. Connaissances sur la maladie
1.1. Les symptômes de l’hyperglycémie
1.2. Les types du diabète
1.3. La cause du diabète type 1
1.4. L’organe qui secrète l’insuline
2. Connaissances sur les bases du traitement
2.1. Le traitement du diabète type 1
2.2. La durée du traitement
2.3. Les modalités du traitement
3. Connaissances sur les complications
3.1. Les signes d’hypoglycémie
3.2. Conduite à tenir devant des signes d’hypoglycémie
3.3. Les causes de l’hypoglycémie
3.4. Conduite avant de pratiquer une activité physique
4. Croyances en matière de diabète
4.1. La contagiosité
4.2. Le régime alimentaire
4.3. Le sport
4.4. La cause du diabète
5. Analyse statistique
DISCUSSION
I. Education thérapeutique du jeune diabétique
1. Intérêt de l’éducation thérapeutique
2. Historique
3. Intérêt du jeu dans l’éducation thérapeutique de l’enfant atteint de maladie chronique
4. Ressources éducatives
II. Place du théâtre dans l’éducation thérapeutique
1. Impact sur le niveau des connaissances
2. Impact sur les croyances
3. Impact psychologique
4. Limites du théâtre dans notre expérience
CONCLUSION
RÉSUMÉS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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