CARACTERISTIQUES DE L’ECONOMIE DU DEPARTEMENT DU CHER

Jadis, l’agriculture avait comme principal objectif de produire des denrées alimentaires pour satisfaire les besoins nutritionnels des agriculteurs ainsi que de la population locale. Le nombre de personnes constituant la classe des agriculteurs était bien supérieur aux autres classes de la population. La plupart de la consommation de ces denrées se faisait sur les lieux de production. Le cycle économique de ce type de production était fermé. A cette période, les paysans vendaient très peu et ne prêtaient aucune réflexion aux problèmes économiques d’actualité.

C’est au XXème siècle, alors que la révolution industrielle est en marche, que ce système économique va muter et complètement disparaître. Alors que les campagnes sont progressivement désertées à cause l’exode rural, les villes se remplissent de nouveaux consommateurs ne pouvant satisfaire de façon autonome leurs besoins journaliers en nourriture. Conjointement, les techniques d’amélioration agricole sont devenues de plus en plus efficaces. Les rendements ont augmenté, les paysans ont développé la vente de leurs productions, afin de pouvoir acheter et investir dans des outils agricoles plus performants. Le commerce prend donc une place prépondérante dans la vie de tous les jours chez les agriculteurs. C’est à cette période que de nombreux sites et lieux d’échanges commerciaux sont apparus. La rencontre entre acheteur et vendeur s’organisait de façon plus fréquente. Les marchés sont nés.

Le marché se définit donc comme le rassemblement de l’offre et de la demande où la libre concurrence fait partie intégrante de ce système. Le marché de bétail vif est un moyen de commercialisation moderne et bien adapté aux exigences des acteurs de la filière. Cette structure permet de réhabiliter les vieilles pratiques commerciales qui étaient rapides et simples. Localisé en plein centre de la France, dans une zone où l’élevage allaitant tient une grande part économique, le marché de Châteaumeillant attire la plupart des productions bovines et ovines du département du Cher et des départements limitrophes. Ouvert en 1999, sa particularité se situe dans le fait qu’il s’agit d’un marché aux enchères (ou « au Cadran ») d’animaux vivants.

Géographie et population 

Le Cher se situe au sein de la région Centre, en plein cœur de la France. L’activité économique de ce département est particulièrement marquée par son histoire, sa population et sa situation géographique.

Caractéristiques du département du Cher 

Localisation

Le Cher est l’un des six départements qui composent la région Centre (figure 1). Cette région comprend également l’Indre, l’Indre et Loire, le Loir et Cher, l’Eure et Loire, ainsi que le Loiret. Le Cher situé au sud-ouest de la région s’étend sur une superficie de 7235 km2 , soit 18,48% de la superficie totale de la région Centre (la superficie totale étant de 39 150,9 km2 ).

Le Cher se délimite en plusieurs régions naturelles que sont  :
– la Sologne qui est la région forestière naturelle du département ;
– le Pays Fort et le Sancerrois ou la polyculture est pratiquée ;
– le Val de Loire ;
– la Champagne Berrichonne située dans l’ouest et le sud-ouest du département caractérisé par une culture intensive céréalière et oléagineuse ainsi que la production de vin de Quincy ;
– la vallée de Germigny, l’élevage et les polycultures sont prédominants ;
– le Boischaut Nord avec ses grandes étendues de polyculture et le Boischaut Sud plus axé sur l’élevage ;
– La Marche où se côtoient polyculture et élevage (Chauveau, 2006).

Le terroir 

Le département du Cher se situe à une altitude moyenne de 200 m ; elle va croissante de façon importante lorsque l’on se dirige vers le sud du département. On y trouve des paysages très plats dans le nord, où l’altitude ne dépasse pas les 95 m, puis le relief devient plus accidenté dans le sud du département, avec l’apparition de collines, où le Magnoux, culmine à 504 m d’altitude dans la commune de Saint-Priest La Marche. La composition des sols du Cher peut se diviser en trois plateaux. Le premier, proche du Massif Central, se compose de terrains très riches en grès. Le deuxième plateau, au centre du Cher, est constitué essentiellement de calcaire. Le troisième et dernier plateau localisé dans le nord du département, est très riche en silex. Au nord de ce dernier gradin, le sol devient particulièrement sablonneux avec de la présence d’argile, qui caractérise parfaitement la région naturelle de Sologne. Cette structure des sols explique la disparité dans les productions au sein du département. Celui-ci séparé en deux, avec le nord du département, peu accidenté, caractérise une production céréalière intensive, alors que le sud lui, est tourné essentiellement vers la vigne et l’élevage (Provost, 1992).

Le climat

Le département du Cher possède un climat océanique dégradé, marqué par un hiver doux et humide avec des intempéries épisodiques. L’été est sec et frais. Le climat est sous l’impact du climat continental venant de l’est de l’Europe avec des périodes en hiver très froides et des augmentations de température importantes en été. Dans l’extrême sud du département, de par la présence de collines, le climat change et correspond à un climat semi-continental, avec des hivers difficiles et des étés avec des températures élevées. De plus la pluviométrie est plus importante en été qu’en hiver.

Le relevé des différentes données climatologiques au sein du département, par la station météorologique de Bourges, donne les résultats suivants :
– la pluviométrie moyenne entre 1961 et 1990 correspond à 722,6 mm d’eau par an ;
– la température moyenne entre 1961 et 1990 était de 11°C, avec un minimum moyen de 6,5°C et un maximum moyen de 15,5°C.

La structure géographique du département, la composition des sols et le climat octroient au département un rôle important dans l’agriculture céréalière et une prédisposition à l’élevage (Infoclimat, 1990).

La Population du Cher

La Région Centre fait partie des régions les plus peuplées de France, avec un nombre de 2 556 835 habitants et une moyenne de 65,3 habitants/km2 en 2011. En outre, cette population n’est pas répartie de façon équitable au sein de la région. Le Cher est le département le moins peuplé avec 311 614 habitants pour cette même année, ce qui correspond à une densité moyenne de population de 43,1 habitants/km2 . L’ensemble des habitants du département est réparti sur les 290 communes regroupées en trois grands arrondissements, que sont Bourges, Saint Amand-Montrond et Vierzon. La population se concentre autour de l’arrondissement de Bourges qui regroupe 40% de la population totale du département, car c’est à ce niveau que se situe l’emploi et la richesse produite au sein du département à hauteur de 50% de la valeur totale pour chacun des deux paramètres (Chauveau, 2006).

La population rurale représente donc une faible part des habitants du Cher soit 1,6%
des plus de 15 ans. Depuis la seconde guerre mondiale, le taux d’accroissement de la population entre 1946 et 2007 est de 10% dans le département du Cher, alors que le taux à l’échelle nationale atteint une valeur de 57%. Ces chiffres s’expliquent de plusieurs façons. Tout d’abord la population au sein du Cher est vieillissante. Les retraités représentent 33,1% de la population et les jeunes partent dans le but de poursuivre leurs études ou de trouver un travail dans les grandes agglomérations françaises (Insee, 2011).

Au sein de la population agricole on observe une diminution significative du nombre de personnes de moins de quarante ans, qui est passée de 25% en 2000 à 17% en 2010. Au cours de la même période la classe d’âge des cinquante à soixante ans est passée de 26% à 33%. Ce qui laisse présager une importante quantité de départ dans les années à venir (Chambre d’agriculture du Cher, 2013). Malgré le contexte économique instable, avec une tendance marquée pour la disparition des exploitations, 41% des exploitants agricoles âgés de plus de 50 ans connaissent leurs successeurs. Ce pourcentage est bien supérieur à celui de la région centre (37%) et également supérieur à la moyenne nationale (34%) (Direction départementale du territoire, 2014). Ces chiffres laissent penser que l’agriculture va avoir un rôle important dans l’économie du département avec un nombre d’exploitations qui sera réduit mais avec une surface d’exploitation plus importante.

Caractéristiques de l’économie du département du Cher 

Le département du Cher est très peu attractif pour les entreprises. Il reste un département rural, ou l’agriculture occupe une place importante dans l’économie du département.

Généralités

En 2005, le PIB du Cher s’évaluait autour de 7 milliards d’euros. L’agriculture dégageait une valeur ajoutée brute de 325 millions d’euros. La valeur ajoutée brute par Unité de Travail Annuel (UTA) s’évaluait à 45 000 euros, et était de 30% supérieure à la moyenne nationale (Chambre d’agriculture du Cher, 2012).

Le tourisme représente une place importante dans l’activité économique du département, et se concentre essentiellement autour du pays de Bourges.

La composante économique du Cher arrive à supporter la crise par la variété d’entreprises présentes dans le département. Lorsqu’un secteur est en déclin, il est compensé par des domaines, qui eux, sont en plein essor. Par exemple le BTP vit des moments compliqués au sein du département. Ces pertes sont compensées par la montée en puissance de l’industrie. De plus, il existe une réelle volonté de certaines entreprises à vouloir investir dans le département. Par exemple, il y a la création d’un pôle d’innovation en agroalimentaire (Isaac-Newton) dans la ville d’Henrichemont. L’usine Sirops Monin, implantée dans la ville de Bourges, va doubler sa production au cours de l’année 2015. L’ouverture du centre commercial Avaricum, en plein centre ville de Bourges, espère créer un certain dynamisme pour toutes les enseignes marchandes présentes dans le cœur historique de la ville ainsi que toutes les enseignes nationales implantées dans le dit-centre. Enfin, l’hypothétique projet de création de la Ligne Grande Vitesse Paris-Lyon, permettrait une réelle envolée économique au sein du département du Cher (Gonzalez, 2015).

La richesse du département en forêts fait que la filière bois se porte bien. En 2005, la récolte départementale atteignait un volume de 278 m3 . Pour l’année 2012, le rendement obtenu était de 399 m3 . Ce volume classe le département à la troisième place régionale. Malgré ces constations, la filière reste fragile. Cette fragilité est causée par la diminution de la production de bois issus de forêts gérées de façon écoresponsable : -121 milliers de m3 de rond entre 2011 et 2012, alors que depuis 2005, l’augmentation était constante (Leprovost, 2014).

L’Agriculture

Quatre-vingt neuf virgule cinq pour cent (89,5%) de la surface du Cher sont consacrés aux surfaces agricoles et boisées, ce qui fait de ce secteur un département rural par excellence. L’exploitation agricole va se définir comme une structure économique satisfaisant les trois postulats suivants :

– il faut produire des denrées agricoles ;
– être autonome dans sa gestion courante ;
– posséder une certaine superficie (la surface agricole doit être supérieure ou égale à 1 hectare), ou un niveau de production suffisant (une surface en cultures spécialisées doit être supérieure ou égale à 20 ares), ou encore un certain nombre de têtes de bétail (la taille du troupeau ou le volume de production doit être suffisant) (Insee, s. d.).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PARTICULARITÉS DU DÉPARTEMENT DU CHER ET DESCRIPTION DU MARCHÉ AU CADRAN EN FRANCE
CHAPITRE 1 : GEOGRAPHIE ET POPULATION
1- Caractéristiques du département du Cher
2- La Population du Cher
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES DE L’ECONOMIE DU DEPARTEMENT DU CHER
1- Généralités
2- L’Agriculture
CHAPITRE 3 : L’ELEVAGE ALLAITANT DANS LE CHER
1- Particularité et mutation du cheptel bovin dans le Cher
2- Particularité et mutation du troupeau ovin dans le Cher
3- Vente des animaux
CHAPITRE 4 : LE MARCHE AU CADRAN EN FRANCE
1- Le marché dans sa globalité
2- Caractérisation du marché au cadran
3- Présentation et Caractéristique
4- Histoire des marchés au cadran
5- Contexte actuel des marchés au cadran en France
DEUXIEME PARTIE : CREATION, ORGANISATION ET ASPECTS ECONOMIQUES DU MARCHE AU CADRAN DE CHATEAUMEILLANT
CHAPITRE 1 : GENESE ET LANCEMENT DU PROJET
1- Historique des foires de la ville de Châteaumeillant
2- Etude de marché et enquêtes publiques
3- Intérêt du Marché au Cadran de Châteaumeillant
4- Lancement du projet
CHAPITRE 2 : ORGANISATION GENERALE DU MARCHE AU CADRAN
1- Particularités techniques et spécificités du personnel
2- Organisation de la structure
3- Gestion
CHAPITRE 3 : FONCTIONNEMENT ECONOMIQUE DU MARCHE AU CADRAN
1- L’offre
2- La demande
3- Les transactions
4- Les prix
TROISIEME PARTIE : ENGAGEMENTS SANITAIRES ET PERSPECTIVES
CHAPITRE 1 : ETAT SANITAIRE DU CHEPTEL EN FRANCE
1- Spécification du Statut Sanitaire
2- IBR : Situation épidémiologique du cheptel français entre 2006 et 2010
3- Etude épidémiologique de la FCO
CHAPITRE 2 : CONTROLE SANITAIRE SUR LE MARCHE AU CADRAN DE CHATEAUMEILLANT
1- Marché à carte verte obligatoire
2- Autres exigences sanitaires
CHAPITRE 3 : PERSPECTIVES ET ORIENTATIONS DU MARCHE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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