Le maraîchage périurbain

Définition d’un légume

   Un légume est la partie comestible d’une plante potagère. La production des légumes frais destinés à la commercialisation est le fait du maraîchage, qui est une branche de l’agriculture. Un légume est le produit consommé d’une culture maraîchère connue ainsi par les habitudes alimentaires d’un pays donné. La liste des légumes peut différer entre pays selon les habitudes alimentaires. Un légume connu dans un pays donné peut être une mauvaise herbe ou une culture fourragère dans un autre pays ; C’est le cas des carottes fourragères par exemple destinées à l’alimentation du bétail. Seule l’habitude alimentaire est à l’origine de la différence entre un légume et un produit arboricole. Dans certains cas, la distinction entre fruit et légume devient délicate, certains fruits pouvant être consommés comme légumes, par exemple dans le cas du melon, fruit couramment consommé en entrée, ou de certains fruits cuisinés en accompagnement de plats de viande. La question de savoir si la tomate était un fruit ou un légume a été portée en 1893 devant la Cour Suprême des États-Unis. Cette dernière décida à l’unanimité dans l’affaire Nix/Hedden  que, dans le cadre de la loi de 1883 sur les droits de douane applicables aux produits importés, la tomate devait être assimilée à un légume et taxée comme tel. La Cour reconnut toutefois le caractère de fruit botanique de la tomate.

Les nouveaux acteurs issus de la multifonctionnalité du maraîchage

   Le maraîchage dans la petite niaye de Dakar a changé de visage. Autrefois considéré pour sa seule fonction nourricière, il est aujourd’hui multifonctionnel. Cette nouvelle donne fait intervenir de nouveaux acteurs selon les différentes étapes à savoir : la production, la commercialisation, l’amélioration de la qualité du produit et la prise en charge pour mettre les maraîchers dans les meilleures conditions d’exploitation. Dans la production nous avons l’exploitant (producteur) comme acteur principal
1. Le producteur : Le producteur est celui qui à partir d’une combinaison de facteurs de production (terre, capital, travail) arrive à mettre sur le marché un produit agricole. Dans la petite Niaye de Dakar à cause de la dimension (très petite) des parcelles, certains producteurs ne cultivent des légumes que pour des raisons sociales. En effet, il arrive que le choix des spéculations à cultiver ne soit pas rationnel. On rencontre différentes ethnies au niveau des producteurs : sérères, wolof, peulhs de Le maraîchage périurbain à Dakar : Exemple de la petite Niaye de Dakar Guinée… Ils sont dans de rares cas propriétaires terriens. Ils font recours au métayage ou à la location. Il existe rappelons-le un fait notoire au niveau des producteurs; c’est qu’ils prennent toujours comme prioritaire les activités de production au détriment de la commercialisation. Ils doivent être conscients que la réussite de leurs activités dépend autant des opérations de production que des actions menées pour la valorisation et la commercialisation d’une récolte. Le producteur doit d’abord étudier le marché et évaluer ses possibilités de vente avant de se lancer dans une spéculation donnée. Sur le plan de la commercialisation trois acteurs entrent en jeu dans la petite Niaye de Dakar (zone de Soprim-Patte d’oies et Patte d’oie Builders). Il s’agit des « bana-bana », les détaillants et dans de rares cas des grossistes qui traitent directement avec le producteur.
2. Le « bana-bana » : Mot vernaculaire qui signifie collecteur. C’est un secteur largement dominé par les femmes. Elles sillonnent les exploitations maraîchères pour acheter à crédit (en saison sèche) ou comptant (en saison des pluies) des récoltes entières. Notre enquête a révélé qu’elles achètent une planche de laitue à 2000 f CFA en saison sèche (à crédit).La paie est réglée après la vente et dans beaucoup de cas le règlement global n’est pas effectué. En saison des pluies du fait de la rareté des légumes, les prix sont élevés, la planche de laitue revient au bana-bana à 10.000 f CFA. La paie se fait au comptant. Pour les légumes comme le Jaxatu, la vente se fait à la pesée : 500f /kg en hivernage et 150 f / kg en saison sèche.
3. Le détaillant : Il est approvisionné directement par le « bana-bana » et dans de rares cas par des grossistes (cas d’une grande exploitation pour des légumes comme l’oignon destinés à la mise en sacs). Le détaillant revend directement aux consommateurs. Il dispose d’un étal à l’air libre au niveau des marchés et ne se limite pas aux seuls produits maraîchers. Dans plusieurs cas c’est le « banabana » lui-même qui se substitue au détaillant par le porte à porte à la criée.
4. Le grossiste : Il n’intervient que dans les exploitations très organisées, d’assez grandes surperficies avec de hauts rendements (quantité et qualité), localisées dans la petite Niaye de Dakar. Le produit acheté est réservé à une clientèle assez spécifique, d’un revenu monétaire assez élevé. Le grossiste s’intéresse particulièrement à la tomate industrielle, au haricot vert et au poivron. Ces spéculations font très souvent l’objet d’exportation vers des pays européens.
Étant donné le manque de moyens et d’organisation mais aussi la relative faiblesse de la production, le circuit traditionnel de commercialisation est resté dominant. Dans la petite Niaye de Dakar (Soprim, Patte d’oies et Patte d’oies Builders) on peut identifier deux types de circuits traditionnels :
 Circuit Producteurs – Grossistes. –Consommateurs (dans les moyennes exploitations).
 Circuit Producteurs – Bana-bana –Consommateurs (dans les petites exploitations).
Le deuxième circuit est de loin le plus fréquent dans le système de commercialisation dans la petite Niaye de Dakar.

Importance du maraîchage

   Dans un cadre général le maraîchage, ou horticulture6 maraîchère, est la culture des légumes et de certains fruits, de certaines fines herbes et fleurs à usage alimentaire, de manière intensive et professionnelle. Pendant que la culture de plantes alimentaires en potager concerne plutôt l’autoconsommation, le maraîchage quant à lui concerne la culture pour la vente à la consommation. Les récoltes des producteurs maraîchers sont vendues à de grandes chaînes de distribution alimentaires: (grossistes en alimentation, usines de transformation légumière ou même directement aux consommateurs par le biais des « bana-bana »). Le maraîchage est un type d’agriculture intensive, qui vise à maximiser l’utilisation du sol et à produire dans des cycles de temps très courts. En contrepartie, il nécessite des moyens parfois importants compte tenu de la grandeur de la surface de l’exploitation : (réseau d’irrigation…) et une main d’œuvre abondante. La mécanisation dans la petite niaye de Dakar (zone Soprim, Patte d’oies et Patte d’oies Builders) est plutôt impossible à mettre en œuvre avec une surface des exploitations atteignant à peine 1 ha. Ici le maraîchage s’est développé dans les périphéries des quartiers qui portent le même nom et s’étend jusqu’ à la Patte d’Oie pour approvisionner les marchés en légumes frais. L’irrigation et la fertilisation jouent également un rôle très important dans le maraîchage. Il apparaît comme la principale activité de l’agriculture urbaine à Dakar.

Les modes d’accès à la terre dans la petite niaye de Dakar

   Ils comprennent des modes « traditionnels » mais aussi les modes typiques d’un régime foncier, fondé sur les principes de la propriété privée.
a.) L’héritage : Le statut du patrimoine hérité peut être ramené au droit résultant du défrichage par des ancêtres (droit de hache). L’héritage est légal tant que les héritiers peuvent garantir une mise en valeur pendant une période indéterminée.
b.) Les prêts de la terre : Connu sous le vocable « abal » selon le terme vernaculaire, le prêt peut durer une saison ou une succession de saisons ne dépassant généralement pas 5 ans, du fait des nombreux litiges fonciers qui surviennent très souvent. C’est un prêt renouvelable avant chaque saison.
c.) La location : En parlant de location on touche du doigt un point sensible à cause « certainement » du « caractère illégal » de ce type de contrat. La location n’est pratiquée que dans les moyennes exploitations. Elle varie entre 25000f CFA et 30000 f CFA. Mais le fait de devoir payer avant de cultiver, constitue un facteur bloquant pour les paysans pauvres.

Les Producteurs temporaires

  Ils sont des chômeurs (personnes sans emploi fixe) ou des travailleurs d’autres secteurs économiques. On compte aussi parmi eux certains agriculteurs qui font le maraîchage comme culture de contre-saison. En général, ceux-là s’engagent d’abord comme ouvriers agricoles chez des producteurs établis. Formés rapidement, ils s’établissent par la suite à leur propre compte. Au démarrage, ils empruntent les outils nécessaires (houes, arrosoirs, binettes, etc.) aux jardiniers voisins, qui exigent parfois le partage des fruits. Presque tous ces producteurs achètent la totalité de leurs intrants à crédit. Ces conditions ainsi que le manque de clients permanents et l’absence de fonds de roulement ne leur permettent pas de continuer l’exploitation de leurs jardins. C’est pourquoi ils les abandonnent dès qu’ils trouvent une possibilité de travail ou alors ils s’engagent de nouveau comme ouvriers agricoles auprès d’un autre maraîcher. La grande diversité des systèmes de culture que l’on trouve dans les périmètres maraîchers de la petite niaye de Dakar, si petits soient-ils, cache en réalité une stratégie visant à saisir toutes les occasions de vendre et à réduire les risques liés à une ou deux cultures. Sur une même planche (10 m2), des associations de chou et oignon, de laitue et oignon, de tomate et laitue, etc., sont rencontrées. La vente de « nâna ordinaire » et le « nâna menthe » à caractère plus pérenne, alimente en permanence le fonds de roulement. Les pépinières se succèdent à un rythme effréné. Ces petites parcelles ravitaillent le marché à des prix lucratifs, sans passer par des intermédiaires « coxeurs ». On peut conclure que, dans ces petites exploitations, ce n’est pas l’aspect technique qui est primordial, mais plutôt le bénéfice social à tirer du lopin de terre. Il n’est pas rare de rencontrer certains corps de métiers (mécaniciens, électriciens, etc.) opter pour le maraîchage comme activité secondaire à cause de sa rentabilité, même dans les conditions d’absence totale de mécanisation.

La pression parasitaire

   Les bas-fonds de Soprim du fait de l’humidité semi permanente qui y règne surtout en saison de pluies, sont des lieux privilégiés pour la prolifération de parasites nuisibles aux cultures. Les maladies que l’on rencontre dans les cultures sont dues en général à des facteurs externes à la plante. C’est-à-dire les facteurs du milieu dans lequel elle se développe. Ce sont soit des facteurs physiques ou chimiques ; soit des particules ou organismes vivants qui se multiplient et se nourrissent au détriment de la plante ; les uns et les autres entraînent des pertes de rendement ou une diminution de la qualité de la récolte. Le premier groupe de facteurs provoque les maladies dites physiologiques. Elles peuvent être dues à des facteurs climatiques (pluie, vent, excès ou insuffisance de température ou de lumière) ou édaphiques (structure du sol, salinité, teneur en eau, déficience ou excès en éléments nutritifs…). On peut aussi soulever les blessures dues à la taille, les brûlures provoquées par de mauvaises applications d’engrais chimiques ou de produits phytosanitaires. Le second groupe de facteurs provoque les affections parasitaires.

Variétés recommandées et étalement de la production

   La variété Hope produit des fruits gros, fermes et ronds en saison sèche. Le semis se fait entre septembre et avril, la récolte dans ce cas est effectuée entre novembre et juin. Un rendement de 25 à 40 t/ha est prévisible. Le Small Fry produit durant toute l’année. En général elle est utilisée en saison des pluies car il est l’une des rares variétés de tomate qui prospère en hivernage. On l’appelle Tomate cerise. Il est semé de septembre à avril pour espérer un rendement de 30 à 40 t/ha alors que le semis de mai à août est un peu plus faible 15 à 30 t/ha. Enfin la variété Rossol présente un fruit allongé. On l’appelle souvent tomate industrielle. Le semis se fait souvent entre septembre et avril et la récolte entre novembre et juin. Le rendement est estimé entre 30 et 50 t/ha. Le fruit est gros, charnu, sans collet vert et apte à la transformation (concentré de tomate).

La Planche

   La Largeur est d’environ 1m, avec un passage de 0,50m. La longueur est variable (5m). Il faut prévoir au moins 2arrosoirs pour 1m² (20 litres pour 1m²) et 10 arrosoirs pour une planche de 5m² (sable fin : dunaire). Bien remuer avec un râteau pour bien mélanger les parties sèches et humides :
Apporter au sol la fumure organique (compost bien décomposé). Pour certains on utilise la
poudre d’arachide à raison de 2 kg pour 1 m².
Pour une planche de 5m² il faut 10kg :
La fumure organique est repartie régulièrement sur toute la surface de la planche. La fumure est enfouie, incorporée au sol, par un bêchage. La terre est labourée régulièrement à petites mottes. Le labour terminé le maraicher apporte la fumure minérale du 10-10-20. Pour 1m² il utilise le contenu de 2 boites d’allumettes. L’engrais est mélangé à la terre par un ratissage et favorise en même temps le 1er travail de nivellement de la planche.
Remarque : Pour le semis, une couche de paille est posée sur la planche. Cette protection empêche le desséchement trop rapide de la surface du sol par le soleil et le vent. Une humidité constante de la terre de surface est garantie par une germination rapide et régulière du semis. Des que l’on constate la levée, la paille doit être aussitôt retirée pour éviter que les plants ne filent et ne s’étiolent.

Produits phytosanitaires et problème d’équilibre biologique

   L’intrusion des engrais « chimiques » à forte dose à un effet perturbateur plus ou moins accentué selon l’état du sol, le climat, le mode d’administration, etc. A la fertilisation aux engrais solubles ou liquides répond bientôt l’inhibition partielle ou totale de la vie microbienne souterraine. L’agriculteur ne tire pratiquement plus parti des éléments organiques de son sol, enclenche un cycle fatidique où l’abondance de la récolte dépend exclusivement de la quantité d’ions assimilables fournis par l’engrais (A. Gros, 1979). La terre est aussi sous conditionnement chimique absolu, son avenir dépend étroitement de celui des fabriques d’engrais mais faudra-il bien rappeler que la pollution est un mal universel. Les eaux d’infiltration véhiculent dans la nappe une partie des pesticides et herbicides répandus dans le sol. Les oiseaux et mammifères peuvent en absorber avec les cadavres d’insectes et les végétaux souillés. L’homme enfin, peut en hériter en consommant les fruits et légumes. L’agriculture moderne ne progresse qu’en portant atteinte à la vie du sol, des plantes, des animaux et de l’homme. Il faut donc songer à éviter la destruction des équilibres naturels partout où ils existent encore, y penser chaque fois que l’on s’attaque aux structures foncières. La gestion des terres cultivées avec des méthodes antiérosives ou aménagées avec des ouvrages de protection contre l’érosion demande certainement des soins, de la volonté de la part des maraîchers. L’intérêt général rejoint les intérêts particuliers pour maintenir, sauver le patrimoine commun des hommes : le sol, sans lequel il n y a plus d’agriculture possible ( Groupe SO2, 1978).

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Table des matières

Introduction Générale et Problématique
Chap I./ Présentation Générale de la zone d’étude
A. Situation géographique de Soprim
B. Historique
C. Etapes de la recherche
D. Choix de la zone d’étude
E. Définition d’un légume
F. Les nouveaux acteurs issus de la multifonctionnalité du maraichage
G. Importance du maraîchage
H. Organisation du travail dans les exploitations
I. Les différents types d’exploitations à Soprim
Chap II./ Les résultats de la phase de terrain
A. Exploitation du Questionnaire
B. L’Irrigation
C. Récolte et stockage
D. Techniques Culturales
E. La pépinière
F. La planche
G. Horaire de travail dans les exploitations
H. La commercialisation
I. Les activités secondaires des maraichers
Chap III./ Contraintes majeures au maraîchage à Soprim
A. L’impact du paludisme dans la zone de Soprim
B. L’insalubrité dans les Niayes de Soprim
C. Produits phytosanitaires et problème d’équilibre biologique
D. Problèmes liés à la pollution de la nappe phréatique
E. Les facteurs limitant la production
Conclusion
Bibliographie

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