Le lien entre le divorce et le développement des enfants

La séparation conjugale acceptée comme solution

La séparation elle-même est devenue une conséquence de plus en plus acceptée à un mariage insatisfaisant . Sur les 2 203 630 familles recensées au Québec en 2011 , 57,8 % incluent au moins un enfant, 71 ,2 % de ces familles étaient biparentales alors que 28,7 % étaient monoparentales. Les femmes dirigeaient les familles monoparentales dans une proportion de 76 %. Dix ans après la séparation familiale initiale, 63 % des enfants avaient vu leur mère s’ établir avec un nouveau partenaire et 67 % des pères avaient fait de même (Statistique Canada, 2008). En 2010, au Canada, il y avait un peu plus d’un demi-million de familles recomposées et parmi celles-ci, 46 % étaient considérées complexes (dont au moins un enfant est issu d’une issu précédente). Les enfants doivent ainsi s’adapter à plus d’une situation familiale.

Les hypothèses explicatives du lien entre le divorce et le développement des enfants

La perspective développementale. Certains auteurs ont soulevé l’importance de considérer le niveau de développement des enfants pour mieux saisir leur réaction à la séparation parentale (Kalter & Rembar, 1981 ; Wallerstein & Kelly, 1980). La perspective développementale a donc été utilisée pour tenter de mieux comprendre l’ adaptation de ces enfants. De nombreux chercheurs soutiennent que les enfants de parents séparés, d’ âge préscolaire sont plus à risque de développer des problèmes de comportement, des problèmes affectifs ou même des retards de développement que ceux de familles intactes (Leon, 2003 ; Wallerstein & Lewis, 2004). L’enquête menée par Allison et Furstenberg en 1989 soutenait cette position et rapportait que les enfants de moins de six ans avaient plus de difficultés d’ajustement que ceux âgés de plus de six ans au moment de la séparation. Ces enfants présenteraient davantage de troubles. d’internalisation et d’externalisation suite à la séparation que les enfants des autres groupes d’âge .Les chercheurs ont utilisé les théories d’attachement et du développement cognitif pour tenter d’expliquer cette vulnérabilité importante chez les jeunes enfants. Les théoriciens de l’attachement (Ainsworth, 1979; Ainsworth & Bowlby, 1991 ; Bowlby, 1970) ont souligné l’importance d’établir des liens d’attachement sécurisants dès les premières années de vie. L’ établissement d’un lien sécurisant avec une figure parentale qui n’a pas la garde est plus difficile (Rogers, 2004). Cette théorie prédit que le divorce sera associé à des niveaux d’anxiété plus élevés pour les bébés et les enfants d’âge préscolaire vu la perturbation du processus d’ attachement et favoriserait plutôt la création de liens d’ attachement non sécurisants (Leon, 2003).

L’évaluation de la situation familiale

Afin d’intervenir auprès d’une famille, il faut d’abord bien saisir sa situation globale. Il faut d’abord considérer les environnements dans lesquels ces familles évoluent. La notion de « trajectoire familiale» implique une grande diversité de contextes de vie après la séparation des parents. Les changements vécus (ville, travail, quartier, école et amis) constituent autant d’éléments qui requièrent une partie des ressources personnelles des membres de la famille pour s’y adapter. Chaque individu a des ressources internes qui varient et un nombre trop important de changements pourrait exiger plus de ressources que chacun peut assumer et ainsi nuire à son adaptation à sa nouvelle situation familiale.
Cyr et Carobène ont formulé un modèle qui intègre des facteurs impliqués dans la séparation familiale pour comprendre les mécanismes en cause dans cette transition familiale et pour mieux déterminer l’ensemble des facteurs responsables de l’adaptation des enfants au divorce (Cyr & Carobene, 2004). Ce modèle tient compte de trois éléments importants : les caractéristiques personnelles (parents et enfants), les caractéristiques relationnelles (relation parent-enfant et relation entre les parents) et les variables environnementales (revenu, stress, soutien social).

Informer les enfants de la situation

En plus de la réduction des conflits entre les parents, les études indiquent qu’il faut favoriser la saine communication entre les parents, mais aussi entre les parents et leurs enfants. Ces derniers, considérablement touchés par le divorce, se sentent fréquemment exclus du processus. Tel que déjà soulevé par Thornton (1985), les nouvelles situations familiales qui terminent en divorce ne sont plus aussi conflictuelles qu’elles pouvaient l’être auparavant. Un divorce peut survenir par manque d’amour ou parce que des choix de vie divergent. Ainsi, les enfants peuvent apprendre subitement le divorce de leurs parents, sans avoir perçu que la situation familiale était fragile. Ils ne peuvent donc pas comprendre ce qui se passe ni se préparer à la séparation parentale. Schlesinger (1982) indique qu’à peine 45 % des enfants affirment avoir été informés de la séparation à l’avance et Mitchell a constaté qu’un tiers des enfants n’avaient pas su la raison pour laquelle leurs parents se séparaient (Mitchell, 1987). Il est essentiel que les parents limitent l’exposition de la fragilité familiale, tout autant qu’ils expliquent à leurs enfants les raisons de la séparation.

Offrir du soutien à la famille

Une fois le divorce survenu, la famille peut avoir besoin d’ aide pour atténuer les effets négatifs ressentis. Cette aide peut venir d’un soutien informel de la famille ou de l’ entourage. Les amis qui ont vécu la même expérience peuvent jouer un important rôle de soutien, de même que les réseaux intrafamiliaux et extrafamiliaux. L’existence de ces réseaux de soutien favoriserait la résilience des membres de ces familles. Certains chercheurs avancent même qu’une intervention visant le soutien des parents afin de les soutenir dans cette transition pourrait suffire à améliorer l’adaptation des enfants.
Le système scolaire peut aussi contribuer de diverses façons, principalement en dépistant les enfants qui peuvent nécessiter une intervention particulière. Le système scolaire peut offrir de l’aide directe avec des services professionnels ou indirecte en sensibilisant son personnel à la réalité de la séparation parentale sur les enfants et en lui expliquant comment aider ces enfants durant cette transition. Hutchison et Spangler-Hirsch (1989) suggèrent que cette intervention devrait inclure une adaptation du programme d’ étude et une offre de moyens additionnels pour favoriser l’ adaptation de l’ enfant.

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Table des matières

Introduction
Contexte théorique
Les valeurs familiales ont changé
La séparation conjugale acceptée comme solution
Le lien entre le divorce et le développement des enfants
Les hypothèses explicatives du lien entre le divorce et le développement des enfants
La perspective développementale
La perspective de la composition parentale
La perspective économique
La perspective du conflit parental
L’effet des changements dans les pratiques parentales
Contexte de la méta-analyse initiale d’Amato
La méthode
Les résultats
La poursuite du processus entamé en 1991
Justification de cette méta-analyse
Méthode 
Sources de données et recension
Recension des articles
Extraction des données
Analyses des variables modératrices
Résultats 
Analyses statistiques
Procédure méta-analytique
Biais de publication, données extrêmes et hétérogénéité
Effets principaux
Analyses des variables modératrices
Discussion 
Synthèse des résultats
Discussion concernant les principaux résultats
Discussion concernant les résultats secondaires
L’hétérogénéité de l’échantillon
Les différences entre les garçons et les filles
Les différences entre les âges
Considérations théoriques qui peuvent contribuer aux résultats
D’un examen de structure à un examen de processus
L’ association est plus forte dans les études les plus récentes
Implications cliniques
L’évaluation de la situation familiale
L’intervention auprès des familles
Favoriser la communication
Informer les enfants de la situation
Harmoniser les pratiques parentales
Limiter les changements dans l’environnement
Offrir du soutien à la famille
L’intervention individuelle et de groupe
Limites méthodologiques
Forces de la méta analyse
Limites de la méta analyse
Conclusion 

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