Soutenance mémoire
Actuellement, la production locale de savon à Madagascar n’arrive pas à satisfaire le besoin de la population. Nous sommes encore dans l’obligation d’importer soit ses composantes soit le savon lui-même. Toutefois, notre pays est à vocation agricole, l’espace à cultiver reste sous exploité, il en est de même des ressources humaines. En particulier, le jatropha curcas, omniprésent dans toute l’île, représente une des espèces médicinales, protectrices de l’environnement et cosmétiques (détergents). Les plantes sont alors devenues bien plus que de simples végétaux, elles sont actuellement de véritables sources de molécules à intérêt technologique et de revenus. D’ailleurs, cette espèce ne fournit non seulement de l’huile pour la fabrication de bio diesel mais nous pouvons aussi la transformer pour la fabrication de savon.
LE JATROPHA CURCAS
Historique
Jatropha CURCAS appartient à la famille des plantes euphorbiacées. Il provient de l’Amérique du Sud. Son fossile a été découvert à Belen (Peru) il y a 70 millions d’années. Il a été par la suite transporté par les commerçants portugais et arabes vers d’autres continents en tant que plantes médicinales. Le botaniste Carl Von Linne (Référence mondial en tant que fondateur de la botanique) lui a donné le nom de Jatropha du grec « Jatros » signifiant Docteur et « Trophe » signifiant nutrition. En Inde, Le Jatropha Curcas a été découvert dans des conditions sémisauvages, utilisées généralement comme haie vive pour protéger les cultures contre le bétail d’élevage, qui ne mangent pas ce genre de plantes.
Caractéristiques botaniques
Le Jatropha est un arbuste de la famille des euphorbiacées. Il atteint une hauteur de 3 à 4 mètres avec un pétrole long, les feuilles présentent 3 à 5 lobes et les egnes atteignent 10 cm à 15 cm à la fin des branches. La capsule de fruit est de 2,5 cm à 4 cm de diamètre. Il peut pousser partout même dans les sols salin, acide, sablonneux, gravillonneuse… Il a une préférence pour le sol alcalin.
Caractéristiques écologiques
Comme il peut pousser dans des zones arides, il contribue à l’amélioration de la pluviométrie de celles-ci. Il résiste à la sécheresse et ne demande qu’un minimum de 600 mm de pluviométrie annuelle. Mises à part ces caractéristiques édaphiques, le Jatropha contribue étonnement à l’amélioration du microfacine pour la fertilité du sol : ses feuilles tombent en saison sèche ou hivernale autour de ses racines. En symbiose avec des champignons qui s’y trouvent (my corhiza), il remédie la déficience en phosphate du sol. Les feuilles tombantes forment un humus végétal favorable à l’activité des vers de la terre. A cause de sa capacité de rétention du sol, le Jatropha, qui résiste à la sécheresse, convient à des sols érodés voire désertiques. Dans certaine région de l’Afrique de l’ouest, comme le Mali, le désert de Sahara, la plantation de Jatropha s’avère être une solution de récupération du sol. Ceci a donné une formation d’humus et ne nécessite aucunement l’achat de fertilisants coûteux. Cette technique a été étendu ultérieurement dans le Sahel. Le Jatropha permet alors la création rapide d’espace vert et d’une éco réhabilitation rapide. Dans cette optique, l’Inde prévoit quelques 125 millions d’hectares de sols à régénérer par la plantation de Jatropha.
Jatropha, plantes médicinales
Le Jatropha présente les caractéristiques médicinales suivantes :
• Purgatives et laxatives
• L’alcaloïde « jatrophine » a des caractéristiques cancéreuses.
• Une application externe est envisageable pour des maladies dermatologiques et le rhumatisme, la sciatique, la paralysie.
• En Java, il est appliqué en tant que stimulateur de croissance des cheveux.
• Des vertus dentaires lui sont aussi attribuées : dents blanches et protection des gencives. Comme le Jatropha présente des produits toxiques, l’extraction de ces produits à des consommations humaines demande des technologies perfectionnées. Il est déconseillé pour l’alimentation humaine ou de bétail malgré la présence notable des protéines.
Jatropha pour l’agriculture
Mise à part la création d’humus cités dans les chapitres précédentes, le tourteau de Jatropha est riche en Azote, Phosphore, Potassium et peut être utilisé comme fertilisant, par exemple dans la culture de palmier à huile. Il joue d’autre part un rôle de phytoprocutive contre certaines pestes végétales et pathogènes.Il sert de fumigène pour les punaises, et à endormir les poissons (expérience en Philippines).
Jatropha en tant que matière industrielle
Le Jatropha produit une huile à haute valeur de saponification. Dans certains pays, cette huile est utilisée dans la fabrication de savon et dans l’industrie cosmétique comme en Chine. Des briques ardentes, ainsi que des bougies, et la préparation de laines ont été d’autres applications de cette huile. Les tourteaux sont utilisés comme matières premières dans la confection de certaines plantes et fibres synthétiques. Le tronc du Jatropha curcas donne une teinte bleu foncée utilisée dans la coloration textile du coton. C’est ainsi que la CMDTC (Compagnie Malienne du Développement Textile) l’a adopté comme colorant, mais aussi pour améliorer le rendement de ses champs de coton, tout en les protégeant du bétail.
Méthode de culture
La plantation directe
Labourer le sol une ou deux fois selon sa nature, les graines sont plantées directement dans le sol une à une. Les graines saines germent au bout de 4 semaines. Les graines malades seront remplacées.
La transplantation
Le terrain est préparé en plate bande de 30x30x30 cm, elle est remplie d’engrais organiques à raison de 400 g par plate bande. Séparer des gaines de polypropylène où les graines sont enfouies à 6 cm de profondeur. La gaine est remplie de fertilisant organique à proportion 7 :10 :5 à 100 g par polypropylène plus de 400 g de sol. Les plantes seront arrosées régulièrement. La germination se fait au bout de 4 semaines. Les graines malades seront remplacées.
L’inter-cultivation
Le terrain sera libre de toute mauvaise herbe tout le temps. Une culture mixte de 3 à 4 semaines n’est pas à exclure, tout en laissant la lumière du soleil aux autres cultures. Par exemple, en Egypte et en Afrique Saharienne, le Jatropha est planté en inter culture avec la canne à sucre, le palmier à huile, le cocotier, les arbres fruitiers, les légumes, les piments, les tomates.
Autres utilisations de jatropha curcas sur le plan économique
Plantation de Jatropha, outil de développement socio-économique La plantation de Jatropha permet de récupérer les terres non cultivables, ainsi l’Inde projette de cultiver quelques 175 millions d’hectares, le Sahel projette de régénérer une région désertique.
Il est source d’emploi en milieu rural. Dans le cas d’Hubei en Tanzanie, l’énergie a permis d’améliorer les infrastructures publiques telles les hôpitaux, les écoles, etc.…
– substitution de bougie
– plante mellifère pour l’apiculture
– tuteur de vanille
– lutte contre l’érosion des sols
– clôture des champs (haie vive)
Jatropha pour la fabrication de savon et de shampooing
Parallèlement à cet intérêt énergétique, l’huile de Jatropha offre la possibilité de confectionner du savon et des savonnettes, du combustible pour la cuisson et le chauffage…. Les caractéristiques des graines de jatropha se divisent en 2 parties:
– Amande: 63,5%
– Coques: 36,5%
Teneur en huile : graine arrivée à maturité
– Amande + coque: supérieur à 40%
– Amande seule : 68%
L’huile contenue dans la graine est de 35 à 40 %. Elle contient 21 % d’huile et 79% d’insaturé en acide gras. Valeur du Jatropha CURCAS (huile)
– valeur acide : 38,20
– Saponification : 199,0
– Iodine : 101,7
– Viscosité 3 (Acide gras) : 40,4
– Constituants en acides gras:
• Acide oléique : 39,48%
• Acide linoléique : 39,41%
• Acide palmitique : 14,56%
• Acide stéarique : 5,94%
• Insaponifiable: 2% .
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LE JATROPHA CURCAS
I.1. Historique : [16], [17]
I.2. Caractéristiques botaniques : [16], [17]
I.3. Caractéristiques écologiques : [16], [17]
I.4. Jatropha, plantes médicinales : [2], [8], [w4], [w13]
I.5. Jatropha pour l’agriculture : [2], [8], [w4], [w13]
I.6. Jatropha en tant que matière industrielle : [w4]
I.7. Méthode de culture : [8], [12], [w4], [w16]
I.7.1. La plantation directe
I.7.2. La transplantation
I.7.3. L’inter-cultivation
I.8. Jatropha, substitut du diesel : [1], [2], [12], [w14], [w16], [w22]
I.9. Autres utilisations de jatropha curcas sur le plan économique : [8], [11], [12],
[w14], [w16]
I.10. Jatropha pour la fabrication de savon et de shampooing: [8], [11], [w4], [w6],
[w13], [w15], [w16]
I.11. Les recherches en cours sur le jatropha en tant que combustible et engrais : [12]
CHAPITRE II : Le savon
II.1. Définition et propriété du savon : [6], [9], [13], [w21]
II.1.1. L’hydrolyse du savon
II.1.2. Action détergente : [13], [15], [w21]
II.1.3. Les substances à activités inter faciales
II.1.4. Les propriétés des solutions du savon : [5], [w3], [w17], [w18]
II.2. Les matières premières pour la fabrication de savon : [5], [w3], [w5], [w17], [w18], [w21]
II.2.1. Les corps gras
II.2.1.2. Propriétés physiques
II.2.1.3. Propriétés chimiques
lI.2.2. Les alcalis
II.2.2.1. La soude caustique : NaOH
II.2.3. Les autres matières premières
II.3. Les procédés de fabrications du savon
II.3.1. Savon de ménage
II.3.2. Savon de toilette
II.4. Appareillages pour la fabrication du savon
CHAPITRE I : « LA PLANTATION ET L’ENTRETIEN EFFECTUES JUSQU’A PRESENT »
IV. La pépinière
V. La plantation
VI. L’entretien
CHAPITRE II : « ESSAIS EXPERIMENTAUX DE PRODUCTION DE SAVON AU NIVEAU LABORATOIRE »
I. Extraction de l’huile par les graines
I.1. Les matériels
I.2. Mode opératoire
I.3. Rendement en huile
I.4. Prétraitement du corps gras
II.1. Les matériels et les matières premières
II.2. Les essais des différents procédés
II.2.1. Procédé avec la soude caustique
II.2.2. Procédé avec la potasse caustique
II.3. Tests des produits
Conclusion
CHAPITRE I : CULTURE
I.1. Lieu de plantation
I.2. Climatologie
I.3. Méthode de culture adoptée
I.4. Définition de surfaces cultivées
I.5. Simulation de production
II.1. La presse Bielenberg
II.2. La presse industrielle
II.3. La presse locale
Conclusion
CHAPITRE III : VALORISATION D’HUILE EN TANT QUE SAVON
CHAPITRE IV : Etude économique DE LA FABRICATION DE savon
IV.1. Etude des rentabilités pour la fabrication de savon
IV.2. Valeur actuelle nette (VAN)
CHAPITRE V : ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
V.1. Analyse de l’état initial et de son environnement
V.1.1. Cadre géographique et économique
V.1.2. Caractéristiques physiques du site et des environs
V.1.4. Hydrogéologie et hydrologie
V.1.5. Milieu humain
V.2. ANALYSE DES EFFETS DU PROJET
V.2.1. Schéma général de l’exploitation
V.2.2. Impact sur le milieu humain
V.3. LES RAISONS DU CHOIX DU PROJET
V.3.1. Choix du site
V.4. MESURE DE REDUCTION DES NUISANCES
V.4.1. Règles de sécurité à respecter lors la production artisanale du savon de ménage :
MESURES DE PROTECTION
V.4.2. PRECAUTION pour l’utilisation DE LA SOUDE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
