Le handicap mental

Le handicap mental

Le handicap mental d’hier à aujourd’hui

Selon Dessibourg (2009), autrefois, la déficience intellectuelle était confondue avec la psychose infantile, la démence dont les mécanismes physiopathologiques sont à l’opposé de la déficience, d’autres maladies telles qu’une syphilis tertiaire, une sclérose en plaques ou une tumeur cérébrale, des expériences post traumatiques et également d’autres états psychiatriques, de l’épilepsie. Toutes ces « maladies » étaient mêlées et s’appliquaient à toutes sortes de personnes exclues de la société. La terminologie a sans cesse évolué. Elle est passée « d’idiots, crétins, débiles et arriérés » pour arriver aux notions de handicap, personnes handicapées, personne à déficience intellectuelle ou personne en situation de handicap. En 1980, les professionnels trouvaient le concept de double diagnostic chez les personnes déficientes. Ils prétendaient que cela rentrait dans les symptômes psychopathologiques classiques. Aujourd’hui, il existe pour les personnes en situation de handicap, une triple approche. Elle est constituée d’une approche somatique, psychiatrique et psychopédagogique. Elles se construisent et se nourrissent mutuellement. Cependant le diagnostic n’est pas qu’un fait cognitif, il doit être complété par une action thérapeutique. D’après Wahl (2002), depuis la Loi sur l’Orientation en 1975, la notion de handicap n’est plus perçue de la même manière. Aujourd’hui, les professionnels utilisent plus particulièrement le mot « déficience mentale » que handicap mental. L’enfant n’est donc plus considéré comme personne handicapée mais comme un jeune souffrant d’une déficience en l’acceptant comme différent.

Il existe de nombreuses définitions du mot handicap. J’ai retenu celles, qui pour moi, me paraissaient capitales. Le mot « handicap » vient du mot anglais « Hand in cap » qui veut dire la main dans le chapeau ou la casquette. Lebovici (2002) désigne le handicap comme « Le désavantage qu’entraîne une infirmité, qu’elle soit lésionnelle et définitive ou temporaire ». (Lebovici, 2002, p. 15) Il ajoute que ce handicap mental va également agir sur l’entourage de la personne touchée. Il précise que la notion de multi handicaps « concerne toutes les situations qui semblent s’écarter de la norme d’un handicap » et se réfère aux différentes combinaisons de handicaps, soit le polyhandicap, le pluri handicap et le sur handicap. Elle définit le pluri handicap comme associant « plusieurs déficiences motrices et/ou sensorielles n’incluant pas de déficit intellectuel » et propose l’exemple de la personne malvoyante. Le sur handicap quant à lui, se rapporte à la « forme de handicap que constitue le cumul de déficiences » (Lebovici, 2002, p. 16).

La définition du terme polyhandicap, plus fréquemment employé que les deux autres dénominations, varie d’une source à l’autre. Quant à Wahl (2002), elle se base sur les définitions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui explique la déficience ainsi que le handicap. La déficience est donc une anomalie qui amène à des incapacités, des difficultés à accomplir une action. Tandis que le handicap est une répercussion sociale sur la vie quotidienne normale. Pour elle, parler de déficience est ne pas prendre en compte les difficultés. Apprendre à remettre les choses à la bonne place pourrait éviter que ça se transforme en handicap pour la personne concernée. Dessibourg (2009) rejoint le postulat de l’auteur cité précédemment : « La déficience intellectuelle n’échappe pas à la règle ; les personnes touchées par le handicap ne sont pas seulement soma et psyché, elles sont potentialités, acquisitions de compétences via un projet pédagogique, un écosystème, une trajectoire de vie. » (Dessibourg, 2009, p. 200).

Selon l’Association Suisse de Parents d’Enfant en Situation de Handicap (INSIEME, s.d)1, le handicap n’est pas qu’une maladie, il est aussi un phénomène social. Il peut être génétique et/ou congénital. Des maladies du métabolisme, des complications lors de la naissance, un manque d’oxygène ou des accidents peuvent également être à l’origine d’un handicap mental. Le terme handicap s’accommode à des personnes ayant une déficience physique ou un trouble fonctionnel, qui ne leur permet pas d’utiliser leurs capacités intégralement dans les activités quotidiennes et sociales. Le handicap mental, quant à lui, est une limitation dans leurs capacités cognitives. Celles-ci peuvent avoir les mêmes conséquences que le handicap et leur développement sera donc plus lent que chez une personne ordinaire. Quant aux symptômes ils peuvent se révéler au niveau physique et mental. Ils sont dus à une maladie ou à une lésion et nous pouvons les identifier soit par un constat subjectif soit par un constat clinique après la pose du diagnostic.

Les manifestations peuvent changer d’une maladie à l’autre. Néanmoins, la plupart du temps, les personnes atteintes de maladie mentale ont des troubles de la pensée, du comportement ou encore des émotions néfastes qui se répercutent sur leur vie quotidienne. On trouve des individus aux comportements asociaux comme des violations de règles graves, des fraudes, des vols, des bagarres, de la brutalité. Mais aussi des usagers qui vont être touchés par une déprime telle que des pensées morbides, des troubles du sommeil et un manque d’intérêt général. Ainsi que des troubles de la pensée, des troubles des émotions, des changements de comportement et des troubles cognitifs et perceptuels.

L’agressivité

L’agressivité est une « tendance ou ensemble de tendances qui s’actualisent dans des conduites réelles ou fantasmatiques, celles-ci visant à nuire à autrui, (à) le détruire, le contraindre, l’humilier, etc. » (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), 2012) Ferey (2013) notifie que l’agressivité est rattachée aux fondements primaires de la vie animale. Elle rejoint donc l’instinct de survie dans la défense, la reproduction, ce qui va occasionner un combat afin de comparer les mâles à l’instinct parental car ils vont adopter des comportements agressifs pour protéger leur progéniture. La pugnacité chez les animaux est un facteur positif en termes de conservation car il est considéré comme un élément vital. L’agressivité ne se joue donc pas en matière de bien et de mal, elle est une énergie, une potentialité à agir dans le monde. La manière dont nous allons la métaboliser va amener dans notre environnement de la vivre de manière positive ou négative en fonction de ce qui en découle. Le premier type d’agressivité est la combativité, c’est l’énergie que nous orientons positivement dans diverses actions. Elle permet d’avoir une affirmation de soi, un esprit de lutter, une envie de réussir ainsi que de la réactivité. L’agressivité destructive est la seconde et c’est la façon la plus négative de la vivre. Car elle peut être autodestructive ainsi qu’hétéro-destructive. Elle est constituée d’échecs, de dangers et d’exclusions. Puis on découvre l’agressivité courante, elle a des expressions verbales et des sentiments hostiles. La personne touchée est de mauvaise foi, elle a une méchanceté ordinaire. Elle est en tensions et en conflits.

L’agression quant à elle construit un acte posé. C’est une transgression aux règles de la société actuelle qui fait partie de la loi et des règles sociales. Il y a agression dite majeure lorsque l’on touche à l’intégrité physique ou psychologique d’une personne, elle est donc punie par la loi. Malgré cette théorie, la juridiction va tenir compte de l’état mental de l’agresseur en se référant à un examen qui définira si la personne devrait être soignée. Les causes d’une agression peuvent être issues d’une maladie mentale, psychique ou somatique. Le second type d’agression dite micro-agression équivaut souvent à des griffures. Elles ne sont pas considérées comme des agressions à proprement parlé. Puis nous trouvons l’agression ordinaire. C’est un écart entre les deux premières. Elle est constituée de tous les comportements directs envers l’agressé et l’agresseur sans que les répercussions soient majeures. Ce peut être des types d’agressivité verbale, visant l’intégrité morale de la personne. Où de l’agressivité physique mais sans atteintes corporelles (bousculer, gifler). Lors de ce type d’agression nous pouvons aussi avoir un questionnement sur l’aspect de la maladie. « L’agressivité naturelle est présente en chacun de nous, sous formes diverses. » (Tartar-Goddet, 2001, p. 39).

Cette agressivité peut se transformer en acte violent ou non, cela dépend des personnes. Il y a violence lorsque « nous ressentons dans notre corps ou dans notre esprit les effets destructeurs d’un acte. » (Tartar-Goddet, 2001). On retrouve l’acte violent ou agressif lors d’une élévation de tension psychique ou lorsque le stress augmente et amène à un mal-être personnel. Le comportement se transforme lorsque les individus ont un malaise intérieur trop élevé. L’agressivité relève de l’affirmation de soi et de la puissance. Elle est utilisée pour jouer un rôle relationnel avec les autres afin de les provoquer ou de les attaquer. Tandis que la violence est a-relationnelle et amène à des blessures. Les personnes exercent souvent des actes violents sur un autre individu qui est sujet à son énervement. Ces virulences peuvent agir différemment sur notre corps, soit nous sommes pétrifiés, surpris, sidérés ou encore déstabilisés. Elles peuvent amener à des blessures psychiques ou physiques ou encore aux deux.

L’auto-agressivité et l’hétéro-agressivité Selon Ferey (2013), l’auto-agressivité est appelée l’auto-destructivité. C’est l’état d’une destruction de soi-même comme se griffer, se pincer, se tirer les cheveux, se frapper. Nous pouvons appeler ce phénomène l’automutilation. Ce n’est qu’une partie des démonstrations car il existe encore de multiples formes. Elles peuvent également être psychologiques et sociales. Cet auteur définit aussi l’hétéro-destructivité comme une forme qui agit sur les autres, elle est souvent liée à la différence entre les individus. Ce type d’agressivité est la perte de la pensée réfléchie et élaborée chez une personne. Antier (2002) explique l’auto-agressivité par la tendance des individus à tourner leur agressivité contre eux-mêmes afin de protéger leurs proches. Ces comportements peuvent être considérés comme des « conduites à risque ».

D’autres personnes sans troubles peuvent avoir une phase de remise en cause de la société et leur but est donc de s’affirmer en tant que personnes autonomes. Nous pouvons y ajouter les comportements défis. Selon Emerson (2016) c’est un « comportement culturellement anormal d’une telle intensité, fréquence ou durée que la sécurité physique de la personne ou des autres est susceptible d’être mise en péril, ou un comportement qui est susceptible de limiter sérieusement l’accès de la personne aux équipements communautaires ordinaires ou de résulter en un refus de l’accès de la personne à ces équipements. » (Emerson, 2016). Ils comprennent de l’auto et hétéro-agressivité comme de l’automutilation ou encore une tendance à la destruction. Un comportement défi constitue un danger pour la personne (automutilation), un danger pour autrui (agression), le comportement peut devenir plus grave, il rend l’intégration sociale difficile et rend les apprentissages impossibles.

Selon Psychanalyse (2011), les conduites hétéro-agressives et auto-agressives varient selon la tranche d’âge de la personne en question. Tout d’abord je vais vous exposer les conduites hétéro-agressives chez les enfants et adolescents : ces actes sont à la fois un moyen d’expression et de communication. Ce comportement consiste à jeter les objets et/ou frapper les gens. Quand l’enfant grandi, il acquiert d’autres moyens de s’affirmer et de réagir à la frustration grâce à la maîtrise du langage. Lors de l’adolescence, les comportements agressifs se distinguent plutôt sous forme de bagarres. Quant aux conduites auto-agressives chez les jeunes elles sont représentées par l’automutilation. Les conduites hétéro-agressives chez les adultes consistent à de la brutalité ainsi qu’à des comportements antisociaux graves. Les conduites auto-agressives n’ont en général pas de structure psychopathique particulière. Ces natures peuvent être la mélancolie ainsi que la dépression. Il ne faut pas minimiser le risque suicidaire. Quant au contexte des personnes en situation de handicap mental, dans l’expérience que j’ai vécue en institution, il se catégorise dans les comportements auto/hétéro agressifs des enfants et adolescents. Étant donné qu’ils ne disposent pas tous du langage à l’âge adulte. De plus ils n’ont pas le même degré de compréhension que les personnes ordinaires.

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Table des matières

Remerciements
Avertissements
Résumé
Mots clés
Table des matières
Liste des abréviations
1 Introduction
1.1 Choix de la thématique
1.2 Mes motivations professionnelles et personnelles
1.3 Le lien avec le travail social
1.4 Premiers questionnements
1.5 Mes objectifs
1.5.1 Objectifs professionnels
1.5.2 Objectifs personnels
2 Cadre théorique
2.1 Le handicap mental
2.1.1 Le handicap mental d’hier à aujourd’hui
2.1.2 Définitions
2.2 L’agressivité
2.2.1 Définition
2.2.2 L’intention agressive
2.2.3 L’auto-agressivité et l’hétéro-agressivité
2.2.4 L’agressivité maîtrisée
2.3 L’agressivité et le handicap mental
2.4 La gestion de l’agressivité chez la personne en situation de handicap
2.4.1 Comment gérer une crise d’agressivité ?
2.4.2 Les stratégies de gestion de l’agressivité
2.4.3 La contention physique
2.5 Fonction éducative
2.6 Fonction parentale
2.7 Collaboration
3 Problématique
3.1 Question de recherche
3.2 Hypothèses
4 Démarche méthodologique
4.1 Terrain d’enquête
4.1.1 Profils des éducateurs concernés
4.2 Déroulement pour l’obtention des données issues du terrain
4.3 Éthique
4.4 Difficultés rencontrées
4.5 Retranscriptions
5 Analyse des données
5.1 Hypothèse 1
5.1.1 Synthèse de l’hypothèse 1
5.2 Hypothèse 2
5.2.1 Synthèse de l’hypothèse 2
5.3 Hypothèse 3
5.3.1 Synthèse de l’hypothèse 3
5.4 Conclusion de l’analyse
6 Partie conclusive
6.1 Bilan de la recherche
6.1.1 Bilan méthodologique et limites de recherche
6.1.2 Bilan professionnel
6.1.3 Bilan personnel
6.2 Pistes d’action
6.2.1 Outils pour les professionnels
6.2.2 Séminaire interinstitutionnel
6.2.3 Supervision d’équipe
6.2.4 World Café avec professionnels et parents
6.3 Conclusion
7 Sources
7.1 Bibliographie
7.2 Sitographie
8 Annexes
8.1 Grilles d’entretien

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