Le freeski devient un sport de compétition et se professionnalise 

L’utilisation d’ouvrages généraux

Les apports de l’historiographie sur le tourismeet le sport

L’utilisation d’ouvrages généraux sur le tourisme m’a permis d’améliorer mes connaissances en la matière et de mieux comprendre les enjeux économiques, culturels et sociaux qui le traversent. Si la majorité des pratiquants réguliers du freeski vivent au pied des montagnes, il est évident que le tourisme et l’ouverture du freestyle et du freeride à de nouveaux pratiquants, est un enjeu primordial qui pose de nombreuses questions. Le freeski est il un marché de niche et le tourisme hivernal de masse investit-il ce type de sport ? Peut on imaginer l’apparition de ce sport et son développement sans l’appui du tourisme ? Les ouvrages généraux sur ce phénomène tout comme ceux sur le tourisme hivernal permettent de répondre à certaines question comme celles qui interrogent la sociologie de ce sport. Qui part en vacance en hiver ? Quelles activités sont privilégiées et comment cela évolue t’il ? Ils permettent aussi de comprendre le système économique qui anime le tourisme en dénombrant ses multiples acteurs (industries, tour-opérateurs, transporteurs, hôtelleries, communicants, commerçant, associations…). Le freeski est par sa constitution, très implanté sur un territoire qu’il aménage et dont il partage les risques.
Plusieurs documents proposent d’ailleurs de traiterdes interactions entre pratique sportive et territoire, en notamment de la gestion des risques en milieux naturels.
Les ouvrages sur l’histoire du sport m’ont ensuite permis d’approfondir mes connaissances sur l’évolution des pratiques sportives dans la société française et au-delà.
Ils permettent de comprendre les enjeux politiques,économiques et sociaux sans cesse croissants que le sport porte en lui. « Histoire du sport en France, de la libération à nos jours » est à ce titre un ouvrage très complet qui compileune série d’articles composés par des universitaires spécialisés dans le sport, la sociologie ou l’histoire. Préfacé par Pierre Milza, il aborde les questions du sport après-guerre et de l’explosion de sa pratique, celles des politiques publiques du sport, de son utilisation dans les relations internationales, de la géographie du sport en France, de sa sociologie ou encore de sa médiatisation. Il comporte également dans son dernier chapitre une très intéressante historiographie du sport en France de 1962 à 2005. On comprend alors que les historiens s’intéressent tardivement à cette histoire et que des évènements marquants comme la coupe du monde de football en 1998 ont fait naître de nouvelles passions pour la pratique du sport autant que pour son étude. De plus, cet ouvrage est pourvu de solides références (maladroitement placées à la fin de l’ouvrage, ce qui ne facilite pas la lecture) et d’une bibliographie imposante qui permettent d’approfondir les recherches de documents et de sources. Ce genre de manuel est un préalable à l’étude d’ouvrages plus spécialisés comme ceux sur l’économie du sport.

L’utilisation d’ouvrage économiques, sociologiques et juridiques

Les livres traitant de l’économie du sport permettent de comprendre les rouages de l’industrie et des services liés au sport. Financement et organisation administrative des grandes épreuves sportives, sponsorings des athlètes, techniques de marketing, médiatisation, mondialisation : tous ces sujets sont largement traités par les économistes qui accordent au sport un intérêt supérieur à celui des historiens. Certains manuels comme Economie internationale du sport ou Economie politique du sport professionnel abordent le sujet de façon claire et didactique quoique très technique pour un historien qui a peu de notion en économie. Le second propose des repères bibliographiques sur l’économie du sport quand le premier, écrit par Wladimir Andreff, un spécialiste prolifique et reconnu, se termine sur un plus large choix de livre sur le sport. L’ouvrage de Nico Didry, enseignant en Master stratégie economique du sport et du tourismeà Grenoble et qui prépare actuellement une thèse d’Economie et deGestion à l’université Pierre Mendes France s’avère très intéressant. L’étude qui s’intituleLes Enjeux de l’événement sportif : Approche économique et étude de cas , aborde directement l’organisation des événements par Salomon, grand fabriquant de ski. Il propose également une approche sociologique du « phénomènefreeride »qui est tout a fait pertinente. Il faut dire que Nico Didry est un spécialiste de la question. Moniteur de ski et de snowboard, il est professeur à l’Ensa et a beaucoup oeuvré pour la reconnaissance du snowboard et du freestyle ski et snowboard au sein de la fédération française de ski. Il accompagne la délégation des jeux olympiques de Vancouver en tant que préparateur deséquipes de snowboard freestyle.
Associé d’une entreprise de communication (On air, Grenoble) il a lui-même organisé des événements autour du freeski comme le Festiglisse, sur le campus de Grenoble, festival autour de film de freeski et de snowboard. Il a une grande expérience du terrain et une vraie philosophie du freestyle que j’ai pu découvrir grâce à l’Ecole de Glisse des Universités de Grenoble dont il était président durant de nombreuses années. Cet ouvrage ainsi que les mémoires qu’il a dirigé au sein de son Master s’avèrent particulièrement intéressants pour l’étude que je mène. Mais au-delàde cet ouvrage le ski se fait assez rare, voir absent des études sur l’économie du sport qui tendent plutôt à étudier les sports de masse comme le Football ou le Baseball, les grands rendez-vous comme les Jeux Olympiques et les ligues nationales et internationales.

Un manque de documents concernants le freeski

On trouve de rares mentions du freestyle et du freeride à ski dans des ouvrages qui tournent autour des sports de glisses. Souvent rédigés par d’anciens sportifs, ils permettent de partager l’expérience précieuse d’acteurs importants de la création et de l’évolution des sports de glisse, même s’ils ne font pas toujours la part belle au recul analytique. Ainsi, on peut citer le livre de Laurent Durieux, Les sports de glisse : aménagements et animations , sur la couverture duquel trône un skieur freestyle en pleine action. Rédigé par un ancien snowboarder et responsable du développement des disciplines freestyle à l’Association française de snowboard, il décrit les différents sports de glisse sur neige et notamment les nouvelles disciplines que sont le freestyle et le freeride à ski. Très généraliste, cet ouvrage apporte malgré toute une multitude d’informations, notamment sur la création des snowparks et sur l’organisation d’évènements autour des sports de glisse. Au même titre l’ouvrage d’Alain Loret (Maitre de conférence à l’UFR STAPS de l’université de Rouen), Génération glisse , décortique les sports de glisse au tournant des années 2000 pour montrer qu’ils ont créé une nouvelle et véritable culture sportive qui se distingue sur bien des points de celles connues jusqu’à présent. Il est un des rare livre qui étudie cette sorte de contre-culture sportive qu’ont créé les sports de glisses. Les autres ouvrage qui parlent directement de freeski comme Le monde du freeride sont d’avantage à prendre comme des sources car ils racontent plutôt une aventure, à la manière desgrands livres d’alpinisme.
Mais je n’ai malheureusement pas pu trouver d’ouvrages scientifiques tournant exclusivement autour du freeski. Ainsi on ne peut trouver de dictionnaire français des tricks(les figures réalisées par les freestylers) alors que ce vocabulaire semble tout a fait connu et compris par l’ensemble des pratiquants professionnels et amateurs. Il n’y a pas non plus de manuels destinés aux moniteurs et traitant de la technique sportive du freestyle ou du freeride. Mais cette absence de document est une information en ellemême. On comprend par exemple que le phénomène est tout récent, ce qui est validé par le fait que les grands « inventeurs » de ce sport (Julien Renier, J.-P. Auclair, Mike Douglas…) n’ont même pas quarante ans. De plus, cela permet de mettre en évidence le fait que ce sport s’est créé et évolue loin des grandes fédérations de ski et des grandes ligues de sports professionnelles, puisque c’est celles-là même qui canalisent la plupart des études économiques et sportives tournées vers le sport. On peut également supposer que les effectifs dans la population de skieurs restent limités puisqu’on ne retrouve pas ou peu de mention de ce phénomène dans les ouvrage surle tourisme ou la sociologie du sport.
Mais on peut aussi affirmer que le freeski reste une pratique confidentielle en France ce qui limite les chances de trouver des documents relatifs à cette pratique. Rares sont les français qui connaissent le ski freestyle et beaucoup pensent que les snowparks et les half-pipe sont dédiés uniquement aux snowboarders. Les quelques célébrités françaises comme Candide Thovex, Julien Renier ou Kevin Roland ne sont connus que des pratiquants et ne bénéficient pas de l’aura médiatique de certains sportifs. Dans d’autres pays pourtant le freeski s’est fait une place plus importante. Le suedois Jon Olsson, figure du développement du freestyle et inventeur de nombreuses figures, est une des personnalités les plus connues de son pays alors que Simon Dumont est désormais relativement connu aux Etats-Unis. On peut être trouver des ouvrages suédois qui traitent du sujet mais je ne maitrise malheureusement pas la langue. Mes recherches sur des livres en anglais n’ont quant à elles été que peu concluante et on peut faire le même constat que nous avons fait plus haut pour la littérature française. On comprend donc la pertinence d’une étude historique sur ce sujet. Elle apporterai les premières pierres à la construction d’une histoire du freeski, ce sport qui prend une place de plus en plus importante dans les stations du monde entier et qui s’inscrit pleinement dans la nouvelle culture des sports de glisse, peu étudiée alors que très en vogue auprès de la jeunesse internationale.

Les Photographies

Les photos sont un des enjeux commerciaux principaux du freeski puisqu’elles permettent de mettre en avant des skieurs, des photographes et des marques. Elles aident les skieurs à montrer leur niveau, à créer un book et à démarcher des marques qui pourraient les soutenir et les sponsoriser. Les photographes, quant à eux, vendent ces clichés aux journaux et aux marques. Enfin, les équipementiers se servent de ces photos pour leurs campagnes de publicités et profitent de la visibilité qui leur est offerte dans les journaux et sites internet. La photo est donc une des raisons d’être d’un sport qui met l’esthétique au-devant de ses préoccupations. Elle est à ce titre une source pour étudier le freeski.
On en trouve dans tous les magasines spécialisés qui accompagnent leurs articles de photos et qui publient des portfolios. Le magasine Weskipar exemple, propose de très nombreuses photos sur un tirage en papier glacé de très bonne qualité. Les photos sont un réel argument de vente pour l’ensemble de ces journaux sur le freeski. Le magasine annuel françaisfluidpropose même un beau livre mettant à l’honneur la photographie de freeski au travers de clichés de photographes et de skieurs internationaux . Dans ces mêmes périodiques les photos sont présentes aux travers de publicités pour les marques de vêtements, d’optiques ou de skis. On retrouve aussi énormément de photos sur internet. Des clichés de professionnels mais aussi d’amateurs, qui s’essayent de plus en plus à cet art. Les photos de ski freestyle et de ski freeride sont désormais présentes dans toutes les campagnes publicitaires et la décorationdes sites internet des grandes stations de sports d’hiver.
Elles sont une mine d’informations pour montrer laperpétuelle évolution du freeski.
Certaines figures ou grabs (le fait de tenir son ski durant une figure) étaient plus « tendances » à certaines périodes qu’à d’autres et les photos sont la pour prouver que le sport est traversé par des modes et des renouvellements. Elles permettent dans le même temps de montrer l’élévation du niveau technique. Celui des skieurs dans un premier lieu, avec des tricks de plus en plus techniques et amples et celui des photographes dans un second lieu, dont la qualité des clichés est en constante progression depuis les débuts. La baisse des coûts du matériel se retrouve aussi dans l’explosion du nombre de photos et notamment celles d’amateurs que l’on peu découvrir à l’occasion de concours photos organisés sur ce thème. On observe aussi l’évolution de la qualité des snowpark, des halfpipes ainsi que des moyens alloués à la création d’un « kicker » en hors piste et à la séance photo qui l’accompagne. On comprend aussi l’importance de certains snowpark ou de certaines stations à des périodes bien définies grâce à leur sur-représentation. Les photos sont aussi un outil pour aborder l’histoire de la culture freeski car elles permettent d’étudier les modes vestimentaires qui ont traversé le mouvement. Les nombreuses photos de « lifestyle » (littéralement style de vie, ou mode de vie) qui représentent les skieurs dans la vie après le ski sont également desoutils pour une étude culturelle.

La création de nouvelles marques spécialisées dans le freeski

En 1997, la marque américaine Line, comme nous l’avons vu, ouvre la voix à la création de marques de skis, spécialisées dans le freeski. Le Ostness Dragon créé en 1998 par la marque, sera le premier ski symétrique en spatule et en talon qui facilite grandement le ski et les réceptions à l’envers. Le skieur Kris Ostness, qui à prêté son nom à ce ski, est d’ailleurs un des athlètes qui va participer à la conception des ski pour cette marque qui choisit rapidement de s’appuyer sur l’expérience et les désirs des premiers freestylers pour concevoir des skis qui répondent à leurs attentes. La marque sera présente aux premières épreuves de freeski accueillies aux X-Games en 1999 et gagnera des médailles. Malgré tout, elle reste une petite marque qui s’exporte peu et c’est un peu plus tard que d’autres suivent le chemin qu’elle à tracé. Des petites entreprises artisanales de ce type commencent à fleurir dans certains pays, comme le français Boheme, l’allemand Indigo ou les Américains Force et Odyssée. Ces skis rares, fabriqués à la main, sont souvent typés freeride haut de gamme. C’est en 2002, toujours aux USA, que les freestylers Tanner Hall, J.-P. Auclair, J.-F. Cusson, Julien Regnier, Boyd Easley et Anthony Bornowski s’associent à un financier pour créer la marque Armada. Ce sont les premières vedettes de ce sport à développer une marque qui sera très typée freestyle, avec des designs délirants et originaux dessinés par des graphistes comme Madsteez (AR5 en 2005)98. Après avoir aidé pour la plupart à la conception du Teneighty de Salomon, ils lancent une gamme de ski qui comporte en 2004 les freestyles AR (3 skis) et deux pro-models, le JP Auclair vs Julien Regnier (backcountry) et le Tanner Hall (freestyle). En 2002, la marque 4FRNT est lancée par le skieur professionnel Matt Sterbenz, à Lake Tahoe aux Etats Unis, avec un modèle freestyle backcountry, le MSP, décliné en trois tailles jusqu’en 2004. Il travail ensuite sur ses skis, qui couvrent toute les pratiques du freeski, avec des athlètes qu’il va doter plus tard de Pro-Models comme Vincent Dorion (Le VCT), Stelle Spence (Le STL), Niklas Karlström et Eric Hjorleifson (Le EHP) . En 2002, la marque suisse Movement lance ses premiers skis, tous orientés vers le freeski et la randonnée. On compte parmi eux le Joystick (freestyle BC haut de gamme) qui va populariser la marque. La même année les Suisse de Faction lancent leurs premiers skis de freeride et freestyle BC. StéphaneRadiguet lance aussi la marque Zag (France) qui propose des skis de freeride et de randonné haut de gamme, aux spatules très larges et progressives, puis élargit sa gamme aux skis de freestyle et aux skis féminins. En 2003 la marque de skateboard Ninthwardcréée un an plus tôt par Campbell Mkeogh lance une gamme de freeski et intègre des freestylers comme Mickael Deschenaux et Tosh Peters qu’elle dote de pro-modèles et de parts de la société.
Comme les autres, la marque intègre les skieurs dans le processus de conception des skis. Elle affiche une image très jeune, avec un coté mauvais garçon, inspiré par la culture urbaine du skateboard et du Hip-Hop.
En 2005 plusieurs marques spécialisées sont encore créées. La marque suisse Black Crows, créée par les anciens skieurs Brunot Compagnet et Camille Jaccoux se lance sur le segment des skis de freeride et de freestyle haut de gamme avec le Navis (BC), le Corvus (freeride) et le Viator (freestyle). Les allemands Peter Bauer et Anian Thrainer créent la même année la marque Amplid qui fabrique des skis larges pour le freeride et le freestyle BC, tandis que le français Axunn se lance lui aussi dans le segment. Créée par Gunter Doll et le freestyler Flo Cuvillier, la marque basée à Chamrousse propose un ski de freestyle twin-tip au dessin personnalisable . Ces marques conservent les même caractéristiques que les précédentes c’est-à-dire des esthétiques jeunes et une proximité avec les skieurs pour la conception des skis. En 2007 on découvre outre-Atlantique une nouvelle marque defreestyle, Surface avec deux skis, le Watch Live (All mountain – Freestyle) et le Life Live (Fat Freeride BC).
En 2007, les gammes comptent 14 skis chez Line (qui à été racheté par K2), 13 chez Movement, 8 chez Zag et 7 chez Armada. Ce sontces marques qui semblent être celles qui s’exportent et qui prospèrent le mieux dans cette deuxième moitié de la décennie. Elles ont bel et bien trouvé leur place dans l’univers du ski et poussent encore de nouvelles marques à se créer. L’année 2008 verra l’établissement de la marque Coreupt en France par Guerlain Chicherit. Ancien vainqueur du Freeride World Tour, il débauche Candide Thovex, Richard Permin, TJ Shiller et Colby West pour créer une gamme de pro-modèles plutôt bons marchés, au nom deces grandes stars qu’il dote de parts de la société. D’autres marques, plus confidentielles que Coreupt, sont créées la même année comme White Cristal en France et White Dot en Nouvelle Zélande (trois sksi : le One, freestyle polyvalent, et deux skis très larges le Preacher et le Redmeer). Ils proposent tous deux de courtes gammes axées principalement sur le freeride mais aussi sur le freestyle et le snowboard.
Jusqu’en 2012, la largeur des gammes des fabricants spécialisés n’accuse pas de tendance baissière comme celles des grands fabricants généralistes. Ce nombre stagne ou augmente légèrement et l’offre se diversifie. Lagamme de Line compte désormais 19 ski en 2012 et Movement à créé de larges gammes de All-mountain et de ski de randonnées (20 skis en plus entre 2007 et 2012). Black Crows, dans le même temps, offre de nouveau ski et de nouvelles tailles avec l’apparition du Sevun (Freeride), du Nocta (Freeride BC), de l’Orb (Randonné) et de l’Arto (Géant). Coreupt passe même de 6 skis en 2008 à 20 skis en 2012. De plus, certaines ces marques se sont diversifiées en lançant des lignes de vêtements et autres accessoires aux couleurs de la marque. C’est une façon de renforcer l’image de marque, de lui donner de lapersonnalité. Cela renforce l’ « esprit lifestyle » selon leurs propres termes, c’est-à-dire que la marque n’est plus qu’un simple fabriquant mais qu’elle représente une véritable façon de vivre. Armada à ainsi très vite imprimé des T-Shirt et des Hoodies (sweat à capuchetrès en vogue dans ce milieu) et créé en 2009 une ligne de vêtements techniques. Movement lance aussi une gamme de casques.

Le freeski devient un sport de compétition et se professionnalise

La professionnalisation du sport par lesponsoring

Le sponsoring par les marques de skis

La communication autour des gammes de freeski chezles fabricants généralistes se fait principalement par l’intermédiaire du sponsoring de skieurs. Ainsi, les marques s’entourent d’athlètes qu’elles dotent de matériel et qu’elles rémunèrent. En ski alpin, cela permet à la marque d’être visible lors des compétitions retransmises à la télévision. En freeski, les skis sont non-seulement visibles lors des compétitions qui commencent à apparaitre dans les années 1990 et qui rassemblent de plus en plus de spectateurs et de téléspectateurs , mais aussi dans les vidéos et les photos dont le nombre ne cesse de croitre depuis les débuts de ce sport. C’est cette politique de parrainage qui a permis à des freeskiers de devenir de vrais sportifs professionnels. La vidéo et la photo sont deux moyens pour les freeskiers d’être rémunérés, en plus des récompenses financières qu’apportent les victoires en compétitions. Certains des freeskiers professionnels le sont devenus sans passer par les contest de freestyle ou les compétitions de freeride. En 2005, Fabien Maierhofer, un freestyler backcountry français, rappel d’ailleurs que les skieurs Anthony Boronowski, J.-P. Auclair et Eric Pollard ne sont pas non plus des compétiteurs ce qui ne les empêche pas d’être performants et professionnels . On peut donc affirmer que les équipementiers, à commencer par les fabricants de skis, sont à l’origine de la professionnalisation de ce sport.
On a vu précédemment que Salomon s’est attaché lesservices de skieurs pour la conception et la communication autour du Teneighty en 1998. En 2002, J.-P. Auclair quitte la marque pour créer Armada, rapidement suivi par J.-F. Cusson, tandis que Vincent Dorion rejoint 4Frnt en 2004. Malgré tout, Salomon commence à parrainer de plus en plus de skieurs. Elle débauche l’ancien skieur de bosse et désormais star française du freestyle Candide Thovex de chez Dynastar en 2001 , juste après sa victoire aux X-Games et étoffe sa team avec des noms comme Patrick Soridé (Skieur de bosse norvégien pionnier du freestyle), Simon Dumont en 2000 (Un jeune espoir américain qui deviendra un grand champion), Charles Gagnier (Canada), Mark Abma (2003, ancien skieur de bosse arrivé dans le freestyle puis le freeride), Dane Tudor, Kaj Zackrisson, Thomas Krief, James Woods, Cody Townsend, Chris Rubens… Les Salomon Teneighty seront très présents dans les vidéos et les photos du début desannées 2000 comme le montre un bref historique photographique du freeski publié dans le numéro zéro de WeSki en octobre 2005 . Aujourd’hui la marque a réduit ses effectifs en freestyle et semble se diriger plus résolument vers le freeride ou elle est une des marques les plus visibles. Dynastar qui compte rapidement dans sa team de grands noms du freestyle comme Candide Thovex depuis 2001. En 2006 le team est dirigé par Phil Dion qui représente cette nouvelle génération de managers directement issus du ski freestyle newschool et rassemble entre autres Phil Larose, Corey Vanular, Tanner Rainville, David Chrichton, Dan Marion,Mathias Wexsteen… Puis petit à petit la marque s’est éloignée du freestyle et aujourd’hui la team comporte peu de grand champions. Les Scratchs de Rossignol sont aussi très présent dans les premières années du freeski et ilstendent à prendre de plus en plus de place face à Salomon et Dynastar. Ainsi, en 2004, Candide Thovex quitte Salomon pour Rossignol. Il rejoint des skieurs de sa génération comme Pep Fujas, Flo Cuvillier et Arnaud Kugener.

Les compétitions de ski freestyle

Les premières compétitions majeures de ski freestyle se déroulent au même moment que la création des premiers skis dédiés à cette pratique. La première d’entre elle est L’U.S. Freeskiing Open créé en 1998 par Mike Jaquet . Lors de cette première édition, le big-air, qui consiste en un gros kickerà partir duquel les skieurs doivent faire la meilleure figure, est remporté par le canadien J.-P. Auclair. Le Slopestyle qui est une série de kickers et de rails sur lesquels les skieurs passent tour à tour est remporté par son compatriote et partenaire chez Salomon J.-F. Cusson. L’U.S. Open accueille aussi du halfpipe et du skiercross. Ces disciplines sont toutes inspirées du skateboard et du snowboard, sports dans lesquels on retrouve les mêmes formats de compétition. C’est un sport individuel, arbitré par des juges dont le nombre diffère selon les périodes et les évènements. Les premières années, l’U.S. Freeski Open va constituer la compétition la plus importante et la plus relevée du ski freestyle Newschool, avant de partager cette place avec une autre compétition majeure, les X-Games. La dernière édition de l’U.S. Freeski Open se déroulera en 2008.
En 1994 sont créés les First Extreme Games, dans l’état américain de Rhode Island. C’est un évènement annuel qui rassemble tout d’abord en été, des sports extrêmes et des sports de glisses. Rebaptisés les X-Games en 1995 ils comportent des compétitions de BMX, de moto freestyle, de skateboard, de rally automobile, de surf, de wakeboard ou encore d’escalade. Les premières éditions comprennent même de la street luge(luge de rue), du saut à l’élastique et du sky surf(de la chute libre avec une planche de snowboard). En 1997, les premiers Winter X-Gamesse déroulent à Big Bear Lake en Californie. Les premières éditions accueillent du snowboard ainsi que de la de la motoneige freestyle.

La culture du freeski

Une philosophie qui s’éloigne de celle du ski alpin

Le freeski va se construire dans les premiers temps sur l’opposition avec la culture du ski alpin. Selon Mike Douglas qui est aujourd’hui l’une des plus grandes figures du freeski : « Dans les années 1990, le ski s’étouffait. Le freestyle de la FIS était chiant et pas du tout créatif. Ce que faisait les gars en big mountain était bien plus intéressant, mais c’était très élitiste, inaccessible au skieur moyen. » . Le ski semble donc souffrir d’un manque de renouvellement. Il est centré sur les compétitions, les chronomètres, les performances et les débuts d’un freeride encore balbutiant montrent un désir de s’émanciper des lourdes règles des fédérations et du poids du conservatisme des grands industriels. Interrogé sur la progression du freestyle depuis sa création, Mike Douglas explique ainsi : « Au début, ma plus grande peur était que la FIS essaye de contrôler le freestyle et le tue avec ses règles. On a gagné la bataille il y a longtemps et maintenant le freestyle est suffisamment fort pour marchez tout seul ». Si ces propos peuvent paraître rudes, Mike Douglas n’est pas le seul à expliquer cet éloignement, pour ne pas dire cette opposition avec le ski alpin traditionnel. Dans le même magazine, son ami Vincent Dorion explique que le freestyle newschool est né « à cause d’un certain manque dans le ski ». Même Henri Authier, l’un des pères du ski acrobatique explique : « Les règles savamment étudiées par la FIS ont tué le ski parce qu’elles ont étouffées toute créativité ». Il règne pendant longtemps une sorte d’incompréhension de lapart des skieurs alpins vis-à-vis de ces nouveaux pratiquant du ski. Dans le même numéro, Fabien Maierhofer s’adonne à un exercice d’auto-interview et l’une de ses question est : « Ta réaction au manque d’ouverture d’esprit des représentants du ski alpin? (Rien ne sert d’être con, d’autres s’en chargent) ». Il répond en expliquant que le freeski demande lui aussi énormément de travail contrairement à ceux que pensent les grandes instances du ski alpin. Fabien Cattaneo explique dans une interview en 2005. « J’ai démissionné de mon poste d’entraineur au printemps car j’en avais un peu marre de me taper la tête contre les murs avec les politiques. Par rapport au développement du freestyle par la FFS, je pense que s’il n’y avait pas les enjeux personnels et les querelles des disciplines, la fédé pourrait faire du bon boulot. Malheureusement, une fédé sanstout cela n’est plus une fédé.». Il manque clairement un coté ludique et libre dans le ski des années 1990 où règnent la culture de la performance et de la technicité. Les skis reste rigides et difficiles à prendre en main et les lourdes fédérations peinent à renouveler leur image, engluées dans des considérations politiques. Il y a donc un désir visible d’émancipation chez une partie des skieurs des années 1990, ceux qui inventeront le freeski. Ils sont principalement jeunes, originaires des stations de sports d’hiver et souvent fils et filles de skieurs et de moniteurs.
Il sont donc habitués à la pratique du ski depuis leur plus jeune âge mais ils développent à l’adolescence et au passage à l’âge adulte une autre vision de ce que peut être le ski

 

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Table des matières
PARTIE I : REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES POUR UNE HISTOIRE DU FREESKI
1) L’utilisation d’études sur le ski
2) L’utilisation d’ouvrages généraux
a. Les apports de l’historiographie sur le tourismeet le sport
b. L’utilisation d’ouvrage économiques, sociologiques et juridiques
3) Un manque de documents concernants le freeski
PARTIE II : LES SOURCES 
1) Les magasines et ouvrages spécialisés
2) Les Photographies
3) La vidéo
4) Internet comme principale source
a. Les sites internet
b. Le cas particulier des réseaux sociaux et des forums
5) Liste d’entretiens à privilégier pour une thèse
PARTIE III : L’HISTOIRE DU FREESKI 
Introduction
Chapitre 1 : La création des gammes de skis destinées au freestyle et au freeride 
Section 1 : Quand les fabricants historiques de skise lancent sur le marché du freeski
Section 2 : La création de nouvelles marques spécialisées dans le freeski
Section 3 : l’innovation technique comme moteur du développement des skis destinés au freestyle et au freeride
Chapitre 2 : Le freeride et le freestyle en ski, un nouveau sport 
Section 1 : La création du ski freestyle
Section 2 : Le freeride
Section 3 : Le freestyle backcountry
Chapitre 3 : Le freeski devient un sport de compétition et se professionnalise 
Section 1 : La professionnalisation du sport par lesponsoring
Le sponsoring par les marques de skis
D’autres équipementiers jouent un rôle fondamental dans la professionnalisation du freeski
Section 2 : Le freeski, un sport de compétition
Les compétitions de ski freestyle
Les compétitions de ski freestyle
Chapitre 4 : La culture du freeski 
Section 1 : Une philosophie qui s’éloigne de celle du ski alpin
Section 2 : Les apports de la culture des sports deglisse
Section 3 : La création d’une identité de groupe autour du freeski
Des codes culturels
Des médias vecteurs de la culture du freeski
Des questionnements et des débats internes
Chapitre 5 : La vidéo comme enjeu principal du freeski 
Section 1 : Les films de freeski
Section 2 : Internet comme principal vecteur des vidéos de freeski
Section 3 : Festivals et récompenses
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
Ouvrage généraux
Ouvrages sur le ski
Ouvrages sur le freeski
Etudes, thèses et mémoires
Revues et périodiques généraux
Périodiques sur le ski et le freeski
Sites Internet
Sites francophones sur le ski et le freeski
Sites anglophones sur le ski et le freeski
Marques
Skieurs, crews et entreprises de productions
Autres sites
Pages de Facebook
Annexe 1 : Quelques exemples tirés des gammes de freeski du milieu des années 2000
Annexe 2 : Les cambres

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