Le design urbain relève de l’articulation entre « le Dessein » et « le Dessin »

Origine des concepts et innovation terminologique

La notion du « design » associé à la fois « dessein » et « dessin »

Les noms dessin et dessein, aujourd’hui de sens différents, ont une même étymologie. En effet, le verbe dessiner (anciennement desseigner, dessigner) a longtemps eu en français la  double signification de « projeter » et de « tracer les contours de ». Issu de ce verbe, le nom dessein a quant à lui signifié à la fois «projet» et « représentation graphique ». Mais depuis la fin du XVIIIe siècle, dessin et dessein ne sont plus de simples variantes orthographiques du même mot. Tout au plus peut-on dire qu’aujourd’hui, en un certain sens, le dessin est d’abord un dessein, c’est-à-dire un projet de l’esprit qui se traduit par une œuvre matérielle.

Le nom dessin désigne le plus souvent l’art de représenter des objets, des figures, etc., par un moyen graphique, ou encore le résultat de cet art.  On emploie aussi dessin avec le sens de « contour, ligne » et, par extension, avec le sens de « configuration d’ensemble ». Par ailleurs, l’expression faire un dessin à quelqu’un signifie « lui expliquer clairement ». Quant au nom dessein, de registre soutenu, il signifie « intention, projet ». Il figure dans quelques locutions telles que à dessein « exprès, intentionnellement », dans le dessein de « en vue de », avoir dessein de « projeter de », avoir des desseins sur quelqu’un ou quelque chose « former des projets concernant qqn ou qqch. », sans dessein « sans intention précise »  . Au Canada, sans-dessein est employé comme nom ou comme adjectif pour parler d’une personne peu intelligente.

Enfin, notons que dessein est souvent usité au pluriel, soit pour marquer simplement la pluralité, soit avec une intention rhétorique ou poétique particulière. Au pluriel, desseins peut impliquer une pluralité non seulement d’intentions mais aussi de combinaisons de l’esprit conçues pour atteindre un but.

La naissance de « Design urbain »

Où est né l’enseignement de l’Urban Design ? Plusieurs universités étasuniennes en revendiquent la paternité; notamment Le M.I.T . L’origine de l’Urban Design se situe au moment où JOSEP LLUIS SERT ouvre une formation portant ce nom à la Graduate School of Design de Harvard en 1953. Et en Avril 1956 il organise la première conférence importante sur l’Urban Design. Dont l’objectif été clair:

« This Invitation Conference is intended to be exploracy, not didactic, and to try and find a conmmon basis for the joint work of the Architect, the Landscape Architect, and the City Planner in a field of U.D ». (Gosling, 2003) .

Pour SERT, l’Urban Design fait partie du City Planning et traite essentiellement de la forme physique de la ville. Mais pour nombre des participants, dont JANES JACOBS, il apparaît que l’urbanisme de l’Urban Design se perçoit comme une expérience urbaine totale qui comprend à la fois les aspects esthétiques, spatiaux, sociaux, environnementaux, politiques et économiques. Comme le suggère Galbraith, la ville doit devenir un acteur et un investisseur à part entière. Les deux premières décades – de 1960 à 1980 – à une recherche de l’identité étasunienne sur le plan de l’image et sur celui de la société. D’une certaine façon, l’Urban Design, comme plusieurs mouvements apparus dans ces années, sert de relais à une remise en cause profonde de la société et de ses pratiques.

En dehors des livres de Jacobs, de Cullen et de Lynch, les ouvrages et les travaux de Tunnard (1963), Halprin (1963), Blumenfeld (1967), Bacon (1967), Peets (1968), Banham (1971), Barnett (1971), Alexander (1977) Venturi (1977) et Rowe (1978) montrent la diversité des recherches et des théories mais également, pour la plupart de ces auteurs, la volonté de faire émerger l’Urban Design comme une science. Il est important de rappeler que, dans cette première phase de l’Urban Design, pour des théoriciens comme Venturi ou Banham, il ne s’agit surtout pas de s’identifier à un urbanisme européen (pour Venturi, la piazza est antiaméricaine), même si les réalisations d’Halprin à Portland prouvent le contraire, mais d’inventer un référent original.

Le mouvement de l’Urban Design, à partir des années 1980 se développe selon deux directions. La première est d’ordre participatif et s’appuie sur l’Advocacy Planning. La seconde direction est d’ordre pédagogique et concerne un enseignement qui éprouve une difficulté à trouver une place à cette nouvelle discipline. Par contrecoup cela crée un vide qui favorise la montée en puissance de l’architecture qui tend à occuper toute la place.

« There is a crisis in urban design education. While the teaching of city planning has focused on policy planning, and architectural education has continued to emphasize the design of individual buildings, education for the emerging field of urban design has attempted to bridge the gap. However, these efforts have been scattered, diverse and uncoordinated. » (Ferebee, 1981)  .

Les architectes, reconnus comme « les plus aptes à manipuler le langage des formes » (Shon, 1985), se veulent les dépositaires de la discipline. S’engage alors un débat entre les tenants d’un design architectural et ceux qui tentent de conserver à cette discipline son caractère polyvalent tourné sur l’espace, le social et l’environnement. Pour contrecarrer la volonté hégémonique des architectes, Barnett (1982) propose sa formule «designing cities without designing buildings».  Malgré les travaux de Lynch ou d’Alexander, d’Allan Jacobs, de Shirvani et de Trancik, ou bien encore d’environnementalistes comme McHarg, on constate l’importance de plus en plus grande que prend la profession des architectes dans le domaine de l’Urban Design. Il s’agit pour eux, à travers des travaux d’historiens comme Braunfels, Spreiregen ou Broadbent de justifier la prédominance de l’architecture sur toutes les autres interventions urbaines. À cet égard la traduction dans l’ouvrage de Braunfels de Stadtbaukunst, en Urban Design est assez révélatrice de l’état d’esprit des architectes. D’autre part les succès remportés par les travaux des architectes notamment dans les centres villes sous forme de remodelages commerciaux (Frieden et Sagalyn, 1989) avaient l’intérêt de présenter au public des réalisations concrètes et souvent esthétiquement réussies. Ces réalisations pouvaient passer sans distinction comme des travaux d’Urban Design. On retrouvera dans cette appropriation de l’Urban Design par les architectes, un retour à l’urbanisme de composition urbaine comme promotion ou propagande d’un pouvoir avant tout économique.

Ce mouvement ne fait que s’amplifier dans la décennie qui suit. Ross King rappelle clairement que «Architecture and urban design, like other forms of artistic productions…» . À la différence de la décennie précédente, on peut constater l’émergence d’une littérature critique qui dénonce par exemple le développement d’un urbanisme de décors de «parcs à thèmes» (Sorkin, 1992), annonçant le placemaking et ses dérives.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. Présentation du thème de recherche
2. Contexte et actualité du thème de recherche
– Le contexte international
– Le contexte national (l’Algérie)
3. Problématique
– Hypothèses
– Objectifs de travail
4. Méthodologie
– Méthodes employées et approches valorisées
– Structure de mémoire
CHAPITRE I : Tentatives de compréhension conceptuelle : Le design urbain relève de l’articulation entre « le Dessein » et « le Dessin »
INTRODUCTION
VIII. 1. Origine des concepts et innovation terminologique
I.1.1. la notion de « design » associé à la fois « dessein » et « dessin »
Définition de « Dessein »
Définition de « Dessin »
Définition de « Design »
I.1.3. La naissance de « Design urbain »
Question de vocabulaire
Le retour au design urbain
La conférence d’HAVARD et l’apparition officielle de la nouvelle discipline
III. 2. L’échelle d’intervention et les enjeux de « design urbain »
I.2.1. Situation de design urbain par rapport à l’urbanisme
I.2.2. Qu’est-ce que le design urbain ? Et pourquoi cette nouvelle discipline ?
I.2.3. Le design urbain : Quels outils ?
Les moyens de design urbain
Les acteurs de design urbain
II. 3. Les composantes clés de la démarche de « design urbain »
I.3.1. « Le Dessein » : contenu-programme ou contenu programmatique
I.3.2. « Le Dessin » : la préfiguration du projet ou la conception urbaine
I.3.3. « La faisabilité » : le processus de réalisation
CONCLUSION
CHAPITRE II : Le design urbain est un processus de conception et de valorisation de la qualité de la forme urbaine
INTRODUCTION
IX. 1. La forme urbaine est un dessin d’un dessein
II.1.1. Les concepts fondateurs
Morphologie/ Typo morphologie
Tissu urbain
Structure urbaine / Analyse urbaine
La composition urbaine
II.1.2. La forme urbaine : une notion complexe
Le paradoxe contenu dans la notion elle-même « forme / urbaine »
Les diverses dimensions des formes
Les champs de définition du concept « forme urbaine »
Les questions de la notion « forme urbaine »
II.1.3. Les composantes et les registres de la forme urbaine
Les composantes de la forme urbaine
Les registres de la forme urbaine
IV. 2. L’enjeu de la qualité de la forme urbaine
II.2.1. Le développement durable dans la recherche de la qualité de la forme urbaine
Définition de développement durable « DD »
Le développement durable et la ville
Les objectifs d’une ville durable
Le développement durable et la qualité de la forme urbaine
II.2.2. Discuter la notion de « la qualité de la forme urbaine »
Définition de la qualité
La qualité de la forme urbaine
II.2.3. Les critères d’analyse de la qualité de la forme urbaine
Niveau Typo-Morphologique
Niveau Socio-Fonctionnel
Niveau environnemental
II. 3. Le design urbain est une approche pour la qualité de la forme urbaine
II.3.1. Les domaines concernés par le design urbain
L’espace
Le social
L’économie
II.3.2. Les objectifs de design urbain
La mise en valeur spatiale
La mise en valeur sociale
La mise en valeur économique
II.3.3. Le design urbain est un processus de conception et de contrôle des formes physiques de la ville
CONCLUSION
CHAPITRE III : La politique de l’habitat et la forme urbaine en Algérie :Le programme de logement social participatif (LSP)
INTRODUCTION
V. 1. La production de l’habitat en Algérie
III.1.1. cadre de réflexion conceptuelle sur « l’habitat »
Du logement à l’habitat : des définitions
Typologie de l’habitat
III.1.2. Les périodes d’habitat en Algérie depuis l’indépendance à nos jours
Période (1962-1979) : Un temps où le logement n’est pas une priorité
Période (1980-1990) : La crise du logement
Période (1991-2003) : Le sécuritaire devance l’investissement
Période (2004 à nos jours): Boom économique et grand élan aux programmes de logements
III.1.3. La nouvelle stratégie de l’habitat en Algérie
Les mesures de la nouvelle stratégie de l’habitat
Les objectifs de la nouvelle stratégie de l’habitat
La notion de la « La qualité » dans la nouvelle stratégie de l’habitat
III. 2. La forme urbaine et les instruments d’urbanisme en Algérie
III.2.1. La forme urbaine en Algérie
La ville planifiée
La ville non planifiée
III.2.2. Les instruments d’urbanisme en Algérie
Le PDAU : plan directeur d’aménagement et d’urbanisme
Le POS : plan d’occupation du sol
III.2.3. L’incapacité des instruments d’urbanisme Algériens à concevoir « la qualité de la forme urbaine »
III. 3. Les programmes LSP : définition et contenu
III.3.1. l’activité immobilière et les différentes formules d’accès aux logements
Définition de l’activité immobilière et de promoteur immobilier
Les formules d’accès aux logements
III.3.2. Présentation des programmes LSP
Définition et caractéristiques
Les 03 formules des programmes LSP
III.3.3. Procédure de gestion d’un logement social participatif LSP
Les composantes clés de la procédure de gestion d’un projet LSP
Les étapes de la procédure et la réalité des programmes LSP
CONCLUSION GENERALE

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