Le dépistage de la consommation d’alcool

Le dépistage de la consommation d’alcool

Matériel et Méthodes

Afin de répondre à cette problématique il a donc été réalisée une étude descriptive prospective et monocentrique au CHU d’Angers du 17 novembre 2014 au 12 décembre 2014. Cette étude a été menée par auto-questionnaire anonyme auprès de femmes enceintes lors des consultations prénatales. Ce questionnaire (Annexe 1) comprenait 14 questions. La première partie comportait tout d’abord des questions d’ordre général (âge, profession, nombre de grossesses…) ainsi que des questions sur la consommation tabagique avant et après la grossesse. La deuxième partie du questionnaire comportait l’AUDIT-C qui a été mis au point par l’OMS en 1990 (annexe 2) et qui permet d’évaluer la consommation d’alcool avant et après la grossesse de façon simple et adaptée à partir de 3 questions.

Le questionnaire AUDIT étant aujourd’hui recommandé dans le dépistage de la consommation d’alcool au cours de la grossesse en particulier par la HAS et l’Inserm [3,9,10]. Enfin, les deux dernières questions permettaient de savoir si les patientes avaient ou souhaitaient discuter de leur consommation d’alcool avec un professionnel de santé. La population étudiée était composée de toutes les femmes enceintes venant en consultation prénatale avec pour seul critère d’exclusion les patientes non francophones. Le questionnaire était déposé préalablement dans le dossier des patientes prévues en consultation et était ensuite distribué à la patiente lors de la consultation par le médecin ou la sage-femme. Les patientes pouvaient remplir le questionnaire en salle d’attente après la consultation et le remettaient sous enveloppe scellée dans une bannette située à l’accueil de la maternité. En parallèle, les dossiers dans lesquels étaient déposés les questionnaires étaient repérés par un signe, puis après la consultation un recueil de données dans le dossier obstétrical était effectué dans la partie concernant les addictions. Les données recueillies ont été analysées par le logiciel Epidata Analysis afin de comparer la fréquence de consommation d’alcool pendant la grossesse collectée dans les dossiers obstétricaux et celle collectée par les auto-questionnaires.

Résultats

La distribution du questionnaire et le recueil de données dans le dossier a été effectué auprès de 250 patientes en consultation prénatale et 121 patientes ont rempli le questionnaire résultant un taux de participation de 48%. Dans les dossiers obstétricaux analysés on retrouve que 3% (7) des patientes ont déclaré avoir consommé de l’alcool pendant leur grossesse. On note aussi que dans 7 dossiers (3%) l’item alcool n’était pas rempli. En ce qui concerne les questionnaires ; 7% des patientes ont indiqué avoir consommé au moins une fois de l’alcool au cours de leur grossesse. Le recueil des données dans les dossiers obstétricaux a mis en évidence que les patientes incluses avaient une moyenne d’âge de 29 ans et que c’était en moyenne leur deuxième grossesse. Au niveau de leur situation familiale ; 65% d’entre elles étaient en couple, 31 % étaient mariées et 4% étaient célibataires.

En ce qui concerne leur situation professionnelle ; elles étaient 76% à effectuer une activité professionnelle, 15% n’avaient pas d’activité, 6% étaient au chômage et 3% d’entre elles étaient étudiantes. Sur ces 250 patientes incluses, 34% avaient une consommation tabagique avant la grossesse dont 48% fumaient plus 10 cigarettes par jour, contre 20% pendant la grossesse dont 16% fumaient plus de 10 cigarettes par jour. On note que 71% des patientes ayant déclaré avoir bu de l’alcool en étant enceinte étaient en couple, contre 29% mariées. Aucune n’était célibataire. On a pu constater aussi, que 71% de ces 7 patientes avaient une activité professionnelle et que les 29% restant étaient sans activité. Dans 43% des cas, ces patientes étaient nullipares et dans 57% des cas c’était des primipares. Au niveau de leur consommation tabagique, ces 7 femmes étaient 29% à avoir fumé pendant leur grossesse et fumaient en moyenne 3 cigarettes par jour.

Concernant la fréquence de consommation d’alcool de ces patientes, il était reporté pour 4 d’entre elles : une consommation occasionnelle, pour une autre : la consommation d’un verre en début de grossesse, pour encore une autre : la consommation de 3 verres en début de grossesse et enfin la consommation d’un panaché par semaine pour la dernière d’entre elles. Sur les 121 patientes ayant retourné le questionnaire il y avait donc 7% des patientes qui indiquaient avoir bu de l’alcool au moins une fois au cours de leur grossesse. La moyenne d’âge de ces 121 patientes était aussi de 29 ans et c’était aussi en moyenne leur deuxième grossesse. Regardant leur situation familiale ; elles étaient 60% à être en couple, 36% à être mariées et 4% étaient célibataires. Au sujet de leur situation professionnelle ; 69% étaient active, 18% n’avaient pas d’activité, 11% étaient au chômage et 2% étaient étudiantes. Elles étaient 34% à avoir une consommation tabagique avant la grossesse dont 34% fumaient plus de 10 cigarettes par jour, contre 17% pendant la grossesse dont 5% fumaient plus de 10 cigarettes par jour. Au sein de ces femmes ayant répondu au questionnaire ; 17% avaient discuté de leur consommation d’alcool avec un professionnel de santé et 3% projetaient d’en discuter. Les figures 1, 2 et 3 suivantes, représentent la consommation d’alcool avant la grossesse des patientes ayant répondu au questionnaire.

Discussion

L’étude a finalement exposé une différence entre la fréquence de la consommation d’alcool dépistée lors de la consultation prénatale et celle dépistée par auto-questionnaire puisque on retrouvait une consommation d’alcool pendant la grossesse chez 3% des patientes dans les dossiers contre 7% dans les questionnaires. Cette différence entre les deux types de dépistage serait plutôt significative et ferait plutôt conclure au fait que le dépistage soit plus efficace par questionnaire. En particulier, du fait du faible taux participation, on pourrait en effet supposer que si le taux de réponse au questionnaire avait été de 100% la différence aurait été encore plus grande. Cependant, ce taux de participation inférieur à 50% empêche de généraliser les résultats à la population générale. En effet, il entraine un biais de volontariat ou de non-réponse (biais de sélection) puisque la consommation d’alcool des patientes ayant choisi de répondre au questionnaire pourrait être très différente de celles ayant choisi de ne pas répondre. Le faible taux de réponse pourrait s’expliquer par différentes raisons ; le manque de temps après la consultation, l’oubli, le manque d’envie, le manque d’information lors de la consultation en particulier sur l’anonymat, la peur de la stigmatisation…

Il y a de plus, un biais de subjectivité du fait que le questionnaire ait été distribué après la consultation, le professionnel de santé ayant connaissance du sujet de l’étude a pu être porté à approfondir la question de la consommation d’alcool lors de la consultation contrairement à son habitude. Ce biais pourrait toutefois, ne pas avoir eu de gros impact sur l’étude du fait de la différence retrouvée entre les deux dépistages et qu’on ait pu constater que certains dossiers n’étaient pas remplis au niveau de l’item alcool. L’étude a aussi mis en avant que seulement 17% des femmes ayant répondu au questionnaire avaient échangé sur leur consommation d’alcool avec un professionnel de santé.

Tous ces résultats pourraient s’expliquer tout d’abord par le fait que l’item alcool dans le dossier obstétrical est très peu développé et correspond à une seule ligne contrairement à l’item sur la consommation tabagique qui est beaucoup plus développé et toujours rempli. Cette étude retrouvait cependant, un taux d’item sur l’alcool non rempli plus bas (3%), que celui de l’enquête effectuée au CHRU de Brest en 2010 [12] qui retrouvait dans 27% des dossiers un item non rempli. La différence entre les deux dépistages effectués ainsi que le peu de dialogue autour de la question de l’alcool pourrait être explicités par le manque de temps, d’outils de dépistage, de formation

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Table des matières

LE DEPISTAGE DE LA CONSOMMATION D’ALCOOL EN CONSULTATION PRENATALE AU CHU D’ANGERS
Introduction
Matériel et Méthodes
Résultats
Discussion
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1 : AUTO-QUESTIONNAIRE DISTRIBUE AUX PATIENTES
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE STANDARDISE AUDIT-C

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