Le Déoxynivalénol Effets toxicologiques

Bien qu’il soit moins toxique que d’autres mycotoxines du groupe des trichothécènes comme la toxine T-2, le DON présente un risque majeur de sécurité alimentaire à cause de la fréquence de contamination élevée et de ses propriétés physico-chimiques. De nombreuses études sur la toxicité du DON chez l’animal ont permis de donner un aperçu des conséquences sanitaires de l’ingestion de cette mycotoxine aussi bien chez l’Homme [46] que chez l’animal [47]. La toxicité du DON dépend des quantités ingérées, des fréquences de consommation et des espèces animales considérées. L’ingestion de DON est associée à des altérations des systèmes immunitaire et neuro-endocrinien .

Au niveau cellulaire, les cellules épithéliales intestinales (IEC) sont la première cible du DON dans le cas d’une exposition naturelle par ingestion d’aliments contaminés. Le DON altère la prolifération et la viabilité des cellules intestinales animales et humaines. Chez l’Homme, l’inhibition de la prolifération cellulaire est observée à des doses faibles (1 à 5 µM) et des effets cytotoxiques sont établis à des doses plus élevées (30 à 40 µM) [49, 50]. De même, des doses de DON plus élevées (10-50 µM) provoquent une toxicité cellulaire et l’apoptose des cellules intestinales chez le rat et le porc [51, 52]. Des expérimentations in vitro et in vivo ont également montré que le DON inhibe l’absorption intestinale des nutriments (glucose et acides aminés) par les cellules intestinales humaines [49] et animales [53, 54]. En plus d’affecter directement le transport de nutriments, le DON agit également sur la perméabilité de l’épithélium intestinal grâce à la modulation des complexes de jonctions serrées (10 à 50 µM) [55].

Une fois que la mycotoxine a traversé l’épithélium intestinal, le DON va cibler le système immunitaire. Il peut modifier de manière significative l’immunité humorale ainsi que l’immunité à médiation cellulaire dans une variété de cellules eucaryotes et chez les modèles animaux expérimentaux [56, 57]. Des études in vivo et in vitro ont montré que les cellules du système immunitaire telles que les macrophages, les lymphocytes B et T et les cellules tueuses naturelles (NK) sont très sensibles au DON [58, 59].

In vitro, la sécrétion d’immunoglobulines par des lymphocytes de porc a été significativement inhibée par le DON de manière dose-dépendante [60]. Selon la dose, l’exposition à la toxine conduit soit à une immunostimulation entrainant des effets inflammatoires [61] ou alors à une immunosuppression .

Des études ont également démontré que le DON est capable d’affecter le système nerveux et le système endocrinien .

Les symptômes de toxicité aiguë du DON comprennent des douleurs abdominales, une augmentation de la salivation, des malaises, de la diarrhée, des vomissements et de l’anorexie [47, 63]. À ce jour, de nombreuses espèces animales étudiées dans la littérature ont montré une sensibilité au DON et ont été classées du plus sensible au moins sensible selon l’ordre suivant : porcs > chats ≈ chiens > souris > rat > volaille ≈ ruminants [47]. Des différences dans les paramètres cinétiques chez les espèces animales pourraient en partie expliquer cette différence de sensibilité. Une exposition aiguë, par voie intrapéritonéale, à des doses supérieures à 46 mg/kg de poids corporel (pc) entraine une mortalité chez les souris de laboratoire [64] alors qu’une dose de 50 μg/kg pc par voie intraveineuse entraine des vomissements chez le porc [65-67].

L’effet le plus commun d’une exposition alimentaire prolongée des animaux au DON est l’anorexie. Lorsque des lésions tissulaires ont été détectées, le tractus gastro intestinal et les tissus lymphoïdes ont été les cibles privilégiées.

D’un point de vue réglementaire, l’étude de toxicité chronique de 2 ans menée sur la souris par Iverson et ses collaborateurs (1995) [68], a permis d’établir des valeurs toxicologiques de référence pour le DON. L’effet toxique pertinent identifié dans cette étude était une diminution du gain de poids [68]. Le Comité d’experts FAO/WHO sur les additifs alimentaires (JECFA) et le comité scientifique de l’alimentation humaine (SCF) ont ainsi retenu pour le DON une dose sans effet toxique observable (No Observable Adverse Effect Level, NOAEL) de 100 μg/kg pc/j. Un facteur de sécurité de 100 (10 x10) a été appliqué à cette NOAEL pour obtenir la dose journalière tolérable (DJT) de DON équivalente à 1 μg/kg pc/j (JECFA, SCF 2001). Une teneur maximale de DON pour le grain et les denrées alimentaires à destination de l’alimentation humaine a été définie dans le règlement européen (CE) n°1126/2007 .

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Table des matières

Introduction
Le Déoxynivalénol
1 Identification
1.1 Origine et répartition
1.2 Propriétés physico-chimiques et cibles moléculaires
1.3 Effets sur la santé humaine
1.4 Méthodes d’analyse
2 Caractérisation
2.1 Effets toxicologiques
2.2 Cinétique du DON
2.2.1 Absorption
2.2.2 Distribution
2.2.3 Métabolisme
2.2.4 Élimination
3 Exposition
3.1 Monde
3.2 France
4 Prévention
4.1 Gestion « pré-récolte »
4.2 Gestion « post-récolte »
5 Conclusion
Conclusion

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