Le débat à visée philosophique du point de vue de l’expérimentation

Le débat à visée philosophique en maternelle du point de vue de la théorie

La philosophie en maternelle

LIPMAN prétend que la philosophie est faîte pour les enfants. Plus ils sont jeunes, mieux les enfants sont a même de s’habituer à considérer un avis différent comme une source d’information supplémentaire et permet au futur citoyen de prendre place petit à petit dans le monde qui l’entoure. D’ailleurs, pour Françoise CARRAUD (2005), ces activités philosophiques en maternelle ne consistent pas à apprendre aux élèves les grandes pensées des philosophes mais à commencer le travail de construction et d’exercice de la pensée et le travail de la raison. Penser pour des si jeunes enfants passe par l’exercice de la curiosité. Cette curiosité permet de penser et aide à conduire à la philosophie. Michel TOZZI (2002) est d’ailleurs très favorable à l’introduction d’activité philosophique dès le plus jeune âge.
L’objectif de l’atelier philosophique pour Anne LALANNE (2002), c’est d’avoir un lieu qui permet à l’enfant d’extérioriser sa pensée, qui amène l’élève à réfléchir, à se questionner sur sa pensée et à identifier la source de ces représentations.
Oscar BRENIFIER (2002) (philosophe de formation) qualifie le moment philosophique comme une situation privilégiée, un moment de retournement, de prise de conscience et de conversion.
Pour lui, il est trop tard de commencer la philosophie en terminal, il faut le faire au fur et à mesure du développement cognitif et émotionnel des enfants. Il dégage 3 aspects de l’exigence philosophique en maternelle.
Le premier aspect est celui intellectuel c’est-à-dire de la pensée soi-même qui consiste à comprendre, à proposer et à analyser des hypothèses, les argumenter, pratiquer l’interrogation, s’initier à la logique, élaborer des jugements et reformuler ou modifier sa pensée.
Le deuxième aspect correspond à l’existentiel, l’être soi-même en découvrant et en exprimant une identité au travers de ces choix et de ces jugements, de prendre conscience de sa propre pensée, de s’interroger, de découvrir et reconnaître l’erreur et l’incohérence en soi-même et de contrôler ces réactions.
Le troisième aspect est celui social, être dans le groupe qui passe par l’écoute de l’autre, le respecter, le comprendre, se risquer et s’intégrer dans un groupe, accepter et appliquer des règles de fonctionnement et les discuter.

Les programmes

Il n’y a pas de philosophie dans les programmes de l’école élémentaire mais certaines compétences de la philosophie étaient reprises dans les bulletins officiels de 2002.
Dans l’activité philosophique, on pratique plusieurs compétences présentes dans les programmes de 2008 comme le langage oral qui est le pivot de l’école maternelle. L’élève apprend à être attentif aux messages qu’on lui adresse, à les comprendre, et à y répondre. Mais aussi l’échange puisque les enfants apprennent à échanger, avec l’enseignant puis au sein d’un groupe, attendant leur tour de parole et respectant le thème abordé. Les élèves progressent vers la maîtrise de la langue française en échangeant avec efficacité et en exprimant leur pensée au plus juste.
Concernant le devenir élève, l’élève dans l’activité philosophique apprend à vivre dans une collectivité organisée par des règles, il découvre les richesses et les contraintes du groupe
L’enfant dialogue avec d’autres enfants et avec des adultes, prend sa place dans les échanges, met en œuvre des règles communes de civilité et de politesse, s’intéresse aux autres et collabore avec eux.
Enfin, dans la découverte du monde, l’élève situe des évènements les uns par rapport aux autres.

Déroulement des activités à visées philosophiques d’après des théoriciens

Jean-Charles PETTIER et Véronique LEFRANC

Concernant le déroulement des activités à visées philosophiques, dans Philosopher à l’école de Jean-Charles PETTIER et Véronique LEFRANC (2006) dégagent plusieurs temps dans les activités de débat en maternelle.
Dans un premier temps, ils conseillent :
_ une mise en retrait du maître,
_ Une question philosophique exprimée avec des mots d’enfants,
_ De laisser une possibilité aux élèves de s’exprimer librement et/ou de penser pendant 10 minutes,
_ D’avoir un bâton de parole (micro, baguette)
_ Et de considérer l’élève comme un interlocuteur valable.
Le deuxième temps permet de développer le processus de pensée, l’expression individuelle, l’argumentation, la prise de partie dans le débat et de problématiser les propos. Le maître est moins effacé.
Le troisième temps est une réflexion collective avec des réponses communes, création d’une communauté de recherche pour trouver les solutions possibles et un examen critique des réponses de chacun.
Le quatrième temps est la transmission d’éléments de culture et de connaissances en rebondissant ou en avançant dans le débat.
Le cinquième temps est un moment collectif de reprise (schéma, dessin, écriture). Il est important d’instaurer des règles communes proposées par l’enseignant ou crée par toute la classe. Chacun a le droit à la parole mais toute parole doit être argumentée, interdiction de se moquer d’autrui, priorité de parole a celui qui n’a jamais parlé, instauration du respect et l’enseignant respecte les mêmes principes.
Il y a donc plusieurs temps mais aussi plusieurs conditions qui facilitent l’échange :
_ Les conditions matérielles : le choix du sujet, une disposition de la classe où tout le monde peut se voir et il faut inscrire au tableau les éléments essentiels.
_ Les conditions intellectuelles : les règles pour le respect, une réflexion individuelle et collective, en petit groupe ou en classe.
_ Les conditions d’institutionnalisation : cette séance de débat philosophique doit être inscrite dans l’emploi du temps pendant une période donnée dans un premier temps.

Oscar BRENIFIER

Oscar BRENIFIER (2002), lui propose 3 ateliers avec un thème général, avec un texte et avec un film.
L’enseignant est un animateur : il interroge les enfants, met en valeur des interactions entre les élèves, met en rapport les différentes prise de parole, suscite des moments philosophiques, régule, dramatise ou dédramatise le débat.
Concernant l’atelier sur thème, le thème est imposé par l’instituteur ou choisit par les élèves par un vote. C’est un choix collectif et argumenté. Le thème peut être une phrase, un mot.
Pour l’atelier sur le texte, on peut prendre une histoire ou un comte raconter aux enfants deux ou trois fois au préalable pour qu’ils retiennent les éléments narratifs. Les questions du débat vont concerner l’histoire : avez-vous aimés l’histoire? Quels sont les personnages?…. Les élèves devront argumenter leurs choix et les comparer entre eux.
Puis sur l’atelier sur le film, il faut le visionner plusieurs fois, et les élèves débattent sur les personnages, l’histoire…En maternelle, il faut faire attention au phénomène de répétition car pourles élèves, c’est une solution de faciliter.
Pour lutter contre ceci, on impose une règle où il est interdit de répéter les propos d’un camarade.
C’est un mécanisme intéressant de reformulation où les élèves doivent s’écouter, se concentrer et mémoriser. L’enseignant doit introduire la notion du “pourquoi” qui permet l’argumentation dans le débat. C’est difficile en petite section mais pas en moyenne section et grande section. En effet, il permet d’introduire le “parce que” et donc de la justification. Les élèves vont s’habituer à justifier leurs choix ou leurs préférences et cela va devenir un automatisme.
Pour les élèves en difficultés d’argumentation, on peut leurs proposer une réponse à l’opposer de la question ce qui déclenchera un désaccord et donc des réponses. Pour les élèves qui ne veulent pas du tout parler, on peut leur proposer d’abord un questionnaire à choix multiple de réponse caril est difficile pour l’élève d’imaginer et théoriser une situation dans laquelle il ne se trouve pas dans l’immédiat. Il faut donc les aider par le biais de questions, c’est un mode hypothétique.

Anne LALANNE

Pour Anne LALANNE (2002) dans Faire de la philosophie à l’école élémentaire, l’atelier doit se dérouler une fois par semaine en alternance pour deux groupes, pour une durée de vingt ou trente minutes et assis en cercle dans le coin bibliothèque.
Le maître doit faire la lecture d’un texte court et résoudre le problème de vocabulaire et de compréhension de l’histoire. Ensuite, il doit faire émerger une question tirée de l’histoire puis introduire la discussion en groupe. Ce sont des questions souvent métaphysiques sur l’identité.
L’auteur identifie quatre difficultés en maternelle :
_ La première est de s’extraire du vécu immédiat et de l’exemple grâce à une mise en relation par le maître des points communs, des différences, des oppositions pour obliger les enfants à se décentrer de leurs points de vue et pour parvenir à une généralisation.
_ La deuxième est formulé correctement une idée grâce à l’aide de l’enseignant sans son interprétation puis de resté centré sur le thème. C’est donc un travail de délimitation et de recentrage pour l’enseignant. Après les élèves s’aideront mutuellement. Malgré ces difficultés, Anne LALANNE (2002) constate que le travail en groupe est plus structuré, à l’oral, il y a plus d’aisance, une argumentation plus pertinente, une autonomie plus grande dans le travail, une participation plus active lors des apprentissages et un esprit critique développé.

Le rôle du maître

Concernant le rôle de l’enseignant, Jean-Charles PETTIER et Véronique LEFRANC (2006) disent que le professeur doit indiquer qu’il existe des réponses différentes et il doit y avoir une approche des sujets sous forme de question.
De plus, le maître doit verbaliser, objectiver les conditions du travail, son propre rôle et limiter ses interventions. Il est le garant de la qualité des échanges. Le professeur des écoles peut changer de sujet si la classe commence à tourner en rond ou attendre un moment plus propice où les enfants seront plus mûrs pour engager cette réflexion. Il convient de définir les objectifs de la séance, identifier les concepts et les définitions qui risquent de poser problème, les positions des élèves et leurs arguments possibles dans le débat pour faire évoluer les élèves. L’enseignant doit s’exprimer dans un langage simple accessible aux élèves et exprimé le problème à l’aide d’un exemple concret. Son objectif est de proposer des activités philosophiques en suivant un cheminement réflexif de l’ordre d’une progression.
Les visées éducatives sont de conduire à un niveau d’abstraction, de mobiliser intellectuellement la capacité de forger des concepts, de les argumenter et de les problématiser. Ces principales difficultés sont d’organiser la réflexion, de faire évoluer le questionnement en prenant compte des différentes opinions, de synthétiser les éléments les plus intéressant, de négliger les déviations, de mettre en retrait les fausses représentations, de ne pas perdre le fil conducteur de l’échange et surtout le sujet et de trouver des sujets à caractère philosophique. Le débat doit permettre de faire progresser simultanément chaque individu et le groupe mais le progrès ne s’effectue pas dans le même temps pour tous les enfants.
Michel TOZZI (2002) exprime dans La discussion philosophique à l’école primaire, que pour philosopher avec les enfants, il faut que l’enseignant aide les élèves à verbaliser leurs pensées personnelles dans un groupe c’est-à-dire de s’adresser à l’enseignant mais surtout aux autres élèves.
De plus pour l’enseignant, la prise de risque est d’entendre des choses qui le choquent, auquel il est en désaccord. Il ne doit pas montrer ce qu’il pense et être patient avec les élèves qui ne parlent pas et les rassurer. Pour lutter contre la difficulté des élèves, le jeu permet d’introduire un aspect ludique tout en revenant parfois à des moments sérieux pour Oscar BRENIFIER (2002).
Les propos d’Anne LALANNE (2002) peuvent conclure sur le rôle de l’enseignant. Il est là pour guider l’enfant dans la réflexion et non pour donner son avis ou ses arguments. En effet, une discussion philosophique n’est pas une discussion spontanée. Il faut parvenir à tracer un itinéraire pour éviter la dérive des idées. Il faut mener le groupe où il souhaite aller et non pas où l’enseignant veut qu’il aille. Il s’agit donc de recentrer les enfants sur le thème, de relancer la discussion et de pointer une contradiction. La reformulation a ici un rôle important puisqu’elle met en évidence des éléments exploitables qui feront progresser les discussions. Elle peut se faire en utilisant un vocabulaire adapté ou avec l’introduction d’un nouveau mot de vocabulaire.
Il n’est donc pas simple de se lancer dans une telle activité comme le montre Un projet pour apprendre à penser et réfléchir à l’école maternelle. En effet, cette activité n’est pas définie dans les programmes. Il y a un manque de maîtrise des concepts philosophiques avec un plus ou moins bon vécu de l’expérience de terminale pour le professeur des écoles et un manque d’accessibilité et de supports pédagogiques pour l’aider. De plus, il devra dépasser les moments de solitudes quand aucun n’élève ne proposera une idée et bien choisir son sujet. Il ne devra aussi dans aucun cas montrer une éventuelle désapprobation par rapport aux propos des élèves. Le maître doit accepter des transformations dans l’organisation de sa classe comme l’aménagement spatial et l’anticipation de cette activité. Mais surtout l’enseignant devra défendre son choix pédagogique au sein de l’équipe et/ ou des familles.

Les élèves

Pour l’élève, il y a plusieurs difficultés comme l’angoisse du manque de réponse, la prise en compte de la valeur des idées de l’autre pour pouvoir progresser soi-même et prendre de la distance par rapport à sa propre pensée. Pour Françoise CARRAUD (2005), il faut que l’élève accepte d’écouter les autres, surtout en maternelle, et laisse de côté son individualisation le temps de l’écoute.
De plus, Oscar BRENIFIER (2002) montre que l’élève prend un risque en parlant car il doit argumenter ces choix devant les autres élèves et l’enseignant. Lorsque l’enfant rencontre une idée contraire à la sienne, il va hésiter et se poser des questions.
L’objectif est d’apprendre à identifier le problème et à le résoudre sans le prendre négativement.
Ces moments sont philosophiques car l’enfant prend conscience d’une notion de vrai ou de faux qui n’est pas déterminée par quelqu’un mais de manière indépendante et autonome. Il est libre d’accepter ou de refuser les arguments des autres.
Plusieurs signes montrent que l’élève a reconnu le problème : le sourire, la répétition de son propos en rigolant, le dandinement sur sa chaise qui montre l’embarras et la perplexité, quand il se met à bouder…Le professeur des écoles doit donc être très attentifs aux comportements des élèves. Il convient que l’enseignant sollicite une confirmation de l’enfant, en lui demandant s’il aime ou pas ce qu’il a été dit pour dédramatiser la situation.

Le développement du langage grâce aux activités philosophiques

Ces activités à visées philosophiques ont plusieurs objectifs dont un particulier en maternelle. En effet, elles permettent de faire progresser le langage des jeunes élèves.Françoise CARRAUD (2005) remarque que les discussions philosophiques en maternelle sont souvent des moments traditionnels de langage c’est-à-dire des réflexions sur la mort, le pouvoir des adultes, qu’est-ce qu’un cadeau?…Le but premier n’est pas de faire une discussion réflexive mais de favoriser les échanges verbaux pour apprendre à mieux maîtriser le langage.
De même, pour Micheline CELLIER et Martine DREYFUS dans La philosophie à l’école, une activité langagière productive montre que par le langage oral surtout par l’interlocution, la notion s’élabore. On s’aperçoit de l’avancé de l’élève, de ces hésitations quand il reformule. L’activité langagière explicite apparaît comme constitutive de l’apprentissage et de la compréhension. On est dans une pratique réflexive de la langue. La construction ne la notion ne peut se faire en l’absence de l’enseignant étant donné les compétences particulières exigées par la réflexion philosophique car c’est par lui que passe la construction du sens et la cohérence de l’ensemble.
Les activités philosophiques permettent donc un travail d’élaboration avec et sur le langage.

Différentes réticences en ce qui concerne les activités à visée philosophique en maternelle

Les réticences par rapports aux enfants

Dans Un projet pour apprendre à penser et réfléchir à l’école maternelle de Jean-Charles PETTIER, Pascaline DOGLIANI et Isabelle DUFLOCQ (2010), il y a une comptabilisation de certaines critiques à l’égard du débat philosophique en maternelle. La première objection est que les élèves ont bien le temps de philosopher. En effet, mais les élèves se posent déjà des questions alors il faut leurs donner l’opportunité d’y répondre et habituer la pensée dès le plus jeune âge pour les auteurs. Pour d’autres personnes, les élèves ne se posent pas de questions philosophiques alors pourquoi les poser? Cette idée est fausse puisque les élèves ont des interrogations existentielles qui convient d’éclairer sans toutefois essayer d’avoir une seule et bonne réponse. Certains enseignants ont peur d’angoisser les enfants. C’est une crainte justifier car l’enseignant ne connaît pas la vie privée de l’élève. Il convient donc au maître d’avoir toujours à l’esprit ceci pour choisir son sujet.
D’autres pensent que les élèves ne possèdent pas les capacités à philosopher dû à leur jeune âge. Cependant, Jean-Charles PETTIER, Pascaline DOGLIANI et Isabelle DUFLOCQ (2010) rappellent que les concepts les plus abstraits ne seront pas étudiés avant le lycée et avant qu’il soit en âge de les comprendre. De plus, d’autres pensent que faire des activités à visée philosophique sont une manière détournée de faire de la morale. La morale transmet les valeurs de l’école, les valeurs sociales, les grands principes de la démocratie et de la République. Alors que philosopher consiste à s’interroger sur des questions et des significations existentielles. De plus, il y a une évolution des réponses selon l’âge des enfants contrairement à la morale.

La réticence des parents ?

Par rapport aux parents, cette activité peut faire émerger des interrogations, une curiosité, un refus…Il faut donc donner du sens au débat à visée philosophique en maternelle. Il est nécessaire que les parents aient confiance en l’école et surtout au maître pour accepter que l’enfant dévoile des idées et des vécus intimes.
En effet, les parents doivent être prêt à voir évoluer les questionnements de leur enfant d’après Jean-Charles PETTIER, Pascaline DOGLIANI et Isabelle DUFLOCQ (2010). Il y a plusieurs façon de mêler les parents à cette expérience et donc de les rassurer comme le “cahier philosophique”. Ce cahier permet d’accompagner l’élève dans sa réflexion chez lui et de faire un lien entre l’école et la famille. Les auteurs proposent aussi des moments de deux heures de “caféphilo” où le maître invite les parents à participer à un débat où le sujet a été vu aux préalables avec les enfants pour les rassurer. Ainsi, face à des adultes et à leurs parents, il faut anticiper le manque de réponses et l’angoisse des élèves de parler devant eux. Il est aussi nécessaire pendant les temps de rencontre prévu d’expliquer cette activité aux parents et de répondre à leursquestions et à leurs angoisses.

Le débat à visée philosophique du point de vue de l’expérimentation

Dans le dernier semestre du Master SMEEF, j’ai porté ma réflexion sur l’analyse de ma pratique personnelle. J’ai créé une séance en m’appuyant sur différents supports. En effet, n’ayant pas eu l’opportunité de me rendre en classe, j’ai fait une séance dans un accueil de loisirs avec des enfants âgés de 5 ans à 6 ans soit des élèves de grande section de maternelle.

Différents supports pratiques pour créer un débat à visée philosophique en maternelle

Le premier support envisagé est un article de Marie-France DANIEL et Alain DELSOL (2006), Québec : apprendre à dialoguer en maternelle. Ainsi, Marie-France DANIEL et Alain DELSOL (2006) ont travaillés sur une expérimentation avec des enfants des enfants âgés de 5 ans au Québec en maternelle qui découvre la philosophie. L’objectif était d’étudier la capacité des enfants à dialoguer de manière critique, tout en étant guidés par un enseignant non spécialisé en philosophie. Il convient aussi d’étudier les 2 auteurs puisque Marie-France DANIEL est docteur en philosophie de l’éducation et professeur à l’Université de Montréal. Elle est chercheuse au Centre interdisciplinaire de recherche sur l’apprentissage et le développement en éducation (CIRADE) et chercheuse associée au Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES). Ses intérêts sont la prévention primaire de la violence, le rôle du dialogue philosophico-pédagogique dans la formation des stagiaires en éducation sportive et le processus de développement d’une pensée critique. Alain DELSOL, lui, était écrivain et philosophe, docteur en psycholinguistique, ancien enseignant en classes maternelles à Gruissan (Aude) en 2009. Il a mis en pratique la discussion philosophique en 1998 avec des élèves de cours préparatoire pour étudier le rôle du maître dans un atelier philosophique. Il explicite aussi l’organisation du déroulement d’un atelier philosophique. De plus, il a travaillé sur la pensée provisoire chez l’enfant en maternelle qui dénote la façon singulière de raisonnements des enfants. C’était ma première fiche de lecture en première année de Master SMEEF.
Lors de mon deuxième stage au mois de décembre 2010 en première année master SMEEF, j’ai eu la chance d’assister aussi au déroulement d’un débat philosophique en moyenne section de maternelle. Lors de cette séance, la classe était divisée en deux. L’enseignante amené un groupe dans la salle de sport où préalablement elle avait fermé l’ensemble des rideaux. Les élèves étaient regroupés dans la pénombre en cercle et l’enseignante allumait une lanterne pour lancer le début de la séance. Elle était assise dans le même cercle que les enfants. Le sujet était : « qu’est-ce qu’un cadeau? ». Les enfants ne parlaient qu’en possession d’un bâton de parole et il le transmettait à un enfant qui levait le doigt. Le professeur des écoles n’intervenait pas directement et demander la parole comme tous les élèves. Elle se mettait donc à égalité avec les élèves. En prenant le bâton de parole, elle recentrait subtilement la discussion.
Ce qui ma profondément marqué est la différence de réponses entre les deux groupes. En effet, le premier groupe a centré ses réponses sur le Père Noël en exprimant les conditions pour qu’il apporte le cadeau. Cependant le deuxième groupe lui a orienté ces réponses sur les diverses catégories de cadeaux : un jouet, une récompense, une sortie culturelle, un geste ou une parole.
D’ailleurs, cette expérience m’a poussé à travailler sur ce sujet pour mon mémoire. Cependant, tous les enfants ont fait un rapprochement avec leurs propres vécus. J’ai pu aussi remarquer que tous les élèves ne participaient pas à la conversion et rester en retrait.
Le troisième support est le film « Ce n’est qu’un début » de Jean-Pierre POZZI et Pierre BAROUGIER (2010). En effet, ce film m’a permis de voir “visuellement” le rôle du maître et de sa posture. L’expérience concerne des enfants de 3-4 ans d’une école d’application Jacques Prévert de la Mée sur seine (une ZEP de la Seine-et-Marne). Ils participent à des débats philosophique concernant l’amour, la liberté, l’autorité, la différence et l’intelligence menés par Pascaline, la maîtresse. Elle a douze ans d’expérience et elle réunit les élèves assis en cercle autour d’une bougie allumée, plusieurs fois par mois pendant quatre ans. Cette organisationconcerne toute la classe ce qui permet aux grands parleurs de rassurer les petits parleurs qui les imitent et pour Pascaline d’accepter les idées des enfants et leurs silences. Les différents objectifs visées par le professeur des écoles sont l’écoute, se connaître et se reconnaître, réfléchir, respecter les autres, l’acceptation de plusieurs réponses et pas de « bonne réponse » et d’apprendre à s’exprimer. L’expérience a permis aux élèves des progrès langagiers, une précision des mots et la construction de structures syntaxiques de plus en plus complexes.
Le quatrième support est Les P’tits Philo du magazine Pomme d’Api. En effet, le magazine donne plusieurs conseils. Pour les petites sections, il préconise de débuter les débats philosophiques au début du mois de janvier afin que les enfants prennent leurs marques et pour les autres classes de commencer dès la rentrée. Il faut un jour et un horaire fixe, un débat de 10 à 45 minutes en cercle dans un espace calme comme la bibliothèque. Concernant le professeur des écoles, le magazine pousse à définir des objectifs préalables, à réfléchir au sujet et de préparer des questions pour relancer le débat.
Le cinquième outil est l’association PHILOLAB. Association loi 1901 dont l’objectif est de favoriser le développement et le renouvellement de l’enseignement et de la pratique philosophique. Elle organise des rencontres internationales sur les nouvelles pratiques philosophiques à l’UNESCO le troisième jeudi de novembre. Les membres définissent la philosophie avec les enfants comme une manière spécifique d’enseigner la philosophie à des jeunes enfants qui est née aux Etats-Unis à la fin des années 60 sous l’impulsion de Matthew Lipman. Leurs objectifs sont de ne pas transmettre des savoirs comme les auteurs philosophiques, les courants de pensées mais de développer des compétences réflexives. Il faut habituer les enfants à développer leur expression, analyse, jugement, raisonnement logique, esprit critique et inventif sur des thèmes philosophiques comme la liberté, le désir, la science mais sans donner la réponse aux enfants. Pour parvenir à ces objectifs, l’association conseille un travail en groupe avec un adulte avec des contenus libres et une expression libre et ouverte

Ma pratique du débat philosophique

En m’inspirant de ces observations, j’ai donc eu l’opportunité de pratiquer cette activité lors de la deuxième semaine des vacances de février dans le centre de loisirs « LesMoussaillons » à Marcq-en-baroeul. J’ai initier 6 élèves au débat philosophique avec la question :”qu’est-ce qu’un ami?”.
J’ai choisi ce thème en m’inspirant de Pratiquer la philosophie à l’école de François GALICHER (2004) qui traite ce sujet avec différents âges. En effet, comme l’auteur le stipule, c’est un thème qui ce rapproche du vécu des enfants. Cette notion permet de découvrir la philosophie en permettant de s’appuyer sur des exemples vécus même pour les plus jeunes élèves. Cependant, il nous met en garde, le risque est que l’élève n’arrive pas à prendre de la distance et reste dans les exemples. Dans ma préparation, j’ai donc été attentive à se problème ainsi que pendant le débat.
De plus pour me préparer à ce débat, j’ai réfléchit aux éventuelles réponses des élèves pour pouvoir trouver des termes permettant de généraliser, institutionnaliser le sujet. J’ai choisi cette notion car elle me semblait abordable avec eux et elle était aussi importante pour les Grecs dans la pensée antique. L’amitié (philia) signifiait une affinité à la fois affective et intellectuelle. Ce thème a même une notion politique pour Aristote car il pensait que aucune cité ne pouvait demeurer sans elle. Pour Kant, l’amitié est une valeur avec une signification morale liée au respect.

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Table des matières
INTRODUCTION
I. Le débat à visée philosophique en maternelle du point de vue de la théorie
A) La philosophie en maternelle
B) Les programmes
C) Déroulement des activités à visées philosophiques d’après des théoriciens
a) Jean-Charles PETTIER et Véronique LEFRANC
b) Oscar BRENIFIER
c) Anne LALANNE
D) Le rôle du maître
E)Les élèves
F) Le développement du langage grâce aux activités philosophique
a) Les compétences linguistiques développées
b) La structuration de la pensée
c) La théorie de l’agir communicationnel
d) La typologie des échanges
G) Différentes réticences en ce qui concerne les activités à visée philosophique en maternelle
a) Les réticences par rapports aux enfants
b) La réticence des parents ?
II. Le débat à visée philosophique du point de vue de l’expérimentation
A) Différents supports pratiques pour créer un débat à visée philosophique en maternelle
B) Ma pratique du débat philosophique
CONCLUSION
Bibliographie

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