Le cycle de production de VERNON

Le cycle de production de VERNON

La théorie a considéré le cycle de production d’un produit pour expliquer les flux d’IDE réalisés par les Etats-Unis sur l’Europe occidentale, entre outre le cycle de vie d’un produit depuis la phase d’invention jusqu’à la vulgarisation de celui-ci. Après la seconde Guerre Mondiale, la demande en produits manufacturiers en Europe avait considérablement augmenté en faisant ainsi des Etats-Unis un exportateur manufacturier. D’autant plus que ces derniers disposaient de l’avantage comparatif en matière de technologie par rapport à ses concurrents. Cependant, au fur et à mesure que la production se développait, certaines entreprises copieront les produits exportés par les Etats Unis. De ce fait, pour maintenir leurs parts de marché, les firmes américaines ont dû installer des ateliers de production sur le marché européen .

En effet, VERNON stipule que le cycle est constitué de trois (03) phases qui se concilient avec l’évolution des modes d’externalisation de la production de la firme, dont exactement : le lancement, la maturité et le déclin. Dans la phase de lancement, le produit est fabriqué dans un pays développé car il nécessite une main d’œuvre qualifiée et est disposé à des consommateurs à fort revenu. Ensuite, le produit se développe et grâce au développement du marché, la firme réalise une économie d’échelle , une fabrication à grande échelle s’opère donc par la suite. L’augmentation de la demande étrangère dans les pays développés à économie de marché est comblée par une exportation tout autant en vue de contourner les barrières tarifaires et de conquérir d’autres marchés étrangers. Des concurrents potentiels entre dans le marché et produisent le même produit, ce qui pousse la firme à faire des IDE comme réaction défensive et par peur de perdre la place du monopole. C’est la phase de maturité du cycle. Enfin, la phase de déclin est marquée par la non rentabilité du produit et que la production est donc délocalisée dans les pays en développement pour un faible coût de main d’œuvre et en tenant compte l’existence d’une demande potentielle. Néanmoins, une réexportation vers les pays d’origine est établie en cas de besoin du produit.

L’approche de l’économie internationale 

Selon l’approche, le phénomène de la multinationalisation se base sur les avantages comparatifs que présentent chacun des pays d’accueil notamment le prix de facteurs de production (main d’œuvre, taux de profit) et la demande sur le marché local du pays (volume, croissance, composition par produit). Précisément, la dotation factorielle de chaque pays hôte qui se traduit par les différences internationales de prix des facteurs de production concilie avec la localisation des firmes multinationales.

En fait, les divergences entre les salaires déterminent souvent dans quelle partie du monde l’IDE se réalise. Généralement, les flux d’IDE se dirigent surtout vers les pays où leur rapport productivité-coût salarial est le plus avantageux, mais il pourrait aussi se déplacer d’un pays à faible niveau technologique vers les pays à technologie avancée pour y acquérir des connaissances grâce à l’apprentissage. C’est le cas des flux d’IDE entrants aux Etats-Unis en provenance de l’Europe et du Japon.

La théorie d’internalisation

D’un coté, HYMER (1976) identifie la suppression de la concurrence et les avantages que possèdent certaines entreprises sur une certaine activité comme les facteurs des IDE. La seconde hypothèse est à travers l’organisation interne même de la firme pour une acquisition d’un avantage spécifique. Il reste à savoir que l’auteur n’a pas oublié d’inclure le coût des opérations à l’étranger. Il en conclut une décision que les IDE sont réalisés lorsque les bénéfices tirés de la firme sont nettement supérieurs au coût d’implantation de l’entreprise multinationale. Mais aussi, les IDE proviennent également des décisions stratégiques internes des firmes multinationales sans la décision du marché de capitaux et si les coûts de transaction dépassent ceux de la coordination au sein de l’organisation.

D’un autre coté, la théorie de l’internalisation démontre l’intérêt que peut avoir une firme à produire elle-même les consommations intermédiaires dont elle a besoin pour élaborer son produit, au lieu de recourir au marché. Les transactions vont être internalisées ; elles s’effectueront entre les filiales de la même entreprise et non plus entre firmes indépendantes. L’explication de ce comportement remonte à l’analyse de la nature de la firme en tant qu’organisation complexe . Pour Ronald Coase, la firme a pour raison de diminuer les coûts de transaction, c’est-à-dire :

◆ les coûts de coordination entre l’offre et le demandeur ;
◆ les coûts de négociation pour s’accorder sur le prix ;
◆ les coûts liés aux défauts de qualité du produit (coût d’utilisation et de réparation);
◆ les coûts liés au non respect des délais de livraison ;
◆ les coûts de recours devant la justice ;
◆ les coûts liés au risque de dévoilement ou d’imitation de sa technologie ;
◆ les coûts liés à la rédaction du contrat ;
◆ les coûts liés pour la rencontre de l’offreur et du demandeur.

La décision s’enchaine comme suit : les marchés seront internalisés si les coûts de transaction sur les marchés sont plus élevés que les coûts de l’organisation de la firme. Sachant qu’en internalisant, la taille de la firme augmente, engendrant à son tour une augmentation des coûts d’organisation. L’existence de la firme multinationale (FMN) provient du fait qu’il est profitable d’effectuer ses transactions au sein de la firme plutôt que de passer par le marché. On dit que l’existence de la FMN provient d’un motif d’internalisation. L’internalisation consiste pour la firme multinationale à réduire le commerce international à des échanges à l’intérieur d’un réseau de filiales. Toute internalisation d’un marché étranger engendre alors une multinationalisation de la firme.

Dans cette approche, prenons la firme comme élément central d’analyse, l’investissement à l’étranger apparaît comme la conséquence de son processus de croissance. Plus la firme croît, plus elle pourra envisager d’intégrer au sein de son organisation des activités nécessaires à sa production, qu’elle se procurait auparavant sur les marchés. Elle effectue alors un calcul coût / avantages des différentes méthodes d’expansion. De ce fait, une FMN est une firme internalisant en son sein des activités situées dans divers pays pour baisser les coûts de transaction et pour protéger sa technologie. Effectivement, Internaliser les activités à l’étranger permet à la firme d’assurer son approvisionnement, la continuité internationale de son processus de fabrication tout en protégeant sa technologie et ses débouchés extérieurs mais aussi sa marque.

Le paradigme de DUNNING (approche éclectique)

L’approche présentée par DUNNING illustre la décision de l’implantation des FMN par la réunification de trois (03) arguments, à savoir, l’avantage spécifiques propre à la firme ou « organisation », l’avantage spécifiques propres au pays d’accueil ou « localisation » et ainsi que l’avantage de « l’internalisation ». Ces conditions sont celles qui incitent les firmes à effectuer des investissements ou à opter pour les autres options (exporter ou donner des licences). En effet, le paradigme OLI a permis de rassembler les différentes théories essentielles pour l’explication des IDE sous une seule approche.

Les principales conditions qui font que les IDE soient porteur de croissance

Etant donné l’évolution des IDE et les motivations qui poussent les firmes multinationales à pénétrer le marché d’un pays. L’objectif d’une firme reste cependant, la rentabilisation de leur investissement (ou gagner un rendement suffisant) et de réinvestir au moment opportun pour l’amélioration de ses avantages propres. On cite, entre autre, quatre principales stratégies des FMN tributaires de leur choix : la stratégie d’accès aux ressources naturelles, la stratégie d’accès au marché (ou horizontale), la stratégie de minimisation des coûts (ou verticale) et la stratégie de partenariat . Cependant, leurs effets sont divers, contradictoires et notamment différents suivant la capacité de l’économie à tirer les externalités positifs de l’implantation des FMN. Une étude sur les impacts nous laisse alors analyser ses répercussions sur la croissance du pays en question.

L’entrée des flux d’IDE aura des impacts à la fois au niveau microéconomique qu’au niveau macroéconomique. Ils influencent directement ou indirectement les variables économiques. Mais nécessite cependant certaines conditions pour être plus performants et plus ressentis de la société en question. C’est ce qu’on va aborder dans ce chapitre à travers les approches théoriques des effets de l’investissement direct étranger sur la croissance économique.

Interaction entre l’IDE et l’investissement national

Les analyses se portent sur l’interaction entre IDE et investissements domestiques, autrement dit, sur les effets des premiers sur les seconds ainsi que sur l’efficacité de l’un par rapport à l’autre. Les auteurs se diffèrent dans les apports concernant les effets. Les flux d’IDE exerceraient un effet positif sur les investissements nationaux bien que cet effet ne soit très significatif selon Borensztein. De Gregorio et Lee (1998). Et Soyasa et Oneal (1999) ont mis à l’évidence que les IDE renforcent l’investissement domestique à travers la relation entre l’IDE et l’investissement privé dans les pays d’accueil de l’Afrique subsaharienne. Mais ils ont montré que l’effet de l’investissement privé national est plus fort et plus durable que celui de la relation inverse dans l’Afrique subsaharienne. Autrement dit, un niveau élevé de l’investissement privé national est un signal d’une forte rentabilisation du capital investi attirant ainsi l’IDE. De ce fait, un renforcement de l’investissement privé contribue à rendre un pays plus compétitif aux égards des investisseurs directs étrangers. L’étude de Agosin et MAYER (2000) pour la période 1976-1996 confirme le même argument pour l’Asie mais beaucoup moins concret pour l’Afrique.

Par contre, un niveau important d’IDE ne peut amener la croissance car cette dernière dépend fortement du degré de complémentarité et de substitution entre les IDE et l’investissement interne, du niveau du capital humain, et du commerce extérieur affirme Young et Brewer (2000). Kuman et Pradhan (2002) ont découvert un effet général négatif des IDE sur les investissements intérieurs dans les pays d’accueil à partir d’une étude de 107 pays en développement durant la période 1980 à 1999. Mais après l’impact négatif, la situation s’améliore. Par ailleurs, il est noté que « les IDE seraient plus efficaces que les investissements intérieurs en raison des liens des firmes multinationales avec les marchés internationaux tant pour les approvisionnements que les débouchés, les technologies et les compétences de gestion auxquelles elles ont accès ». Dans une analyse portant sur un échantillon de pays en développement, Razin (2005) a montré que l’effet des flux d’IDE est significatif sur l’investissement national que celui des autres formes d’investissements internationaux. De même, il a aussi vérifié que l’impact de l’IDE sur la croissance du PIB est plus marquant que celui des autres formes de flux internationaux de capitaux. Sur la même analyse des pays en développement, Bussman et al. (2002) concluent qu’à la fois les investissements étrangers et les investissements intérieurs ont un impact moyen des pays en développement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE APPROCHES THEORIQUES DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
CHAPITRE I : LES THEORIES SUR LES FACTEURS DETERMINANTS DES IDE
1- Le cycle de production de VERNON
2- L’approche de l’économie internationale
3- La théorie d’internalisation
4- Le paradigme de DUNNING (approche éclectique)
a- Organisation ou « Ownerships advantages »
b- Localisation ou « Location advantages »
c- Internalisation ou « Internalization advantages »
CHAPITRE II : LES PRINCIPALES CONDITIONS QUI FONT QUE LES IDE SOIENT PORTEUR DE CROISSANCE
1- Interaction entre l’IDE et l’investissement national
2- Lien entre IDE, le capital humain et la productivité
a- Le concept de spillovers exogènes
b- Le concept de spillovers endogènes
3- L’IDE face au commerce extérieur
4- Relation entre l’IDE et la politique commerciale
5- L’IDE contre la pauvreté
6- Récapitulation : Les principales conditions selon la littérature
DEUXIEME PARTIE PROLONGEMENT THEORIQUE : ETUDES DES CAS
CHAPITRE I : LA GENERALITE SUR LES IDE MALAGASY
1- L’évolution globale des IDE
2- La répartition des IDE selon les branches d’activités
3- Les principaux pays investisseurs
CHAPITRE II : L’ANALYSE DES IDE DANS LE SECTEUR EXTRACTIF
1- Le cadre mondial du marché des sables minéralisés
a- Les producteurs
b- L’instabilité du prix
2- Première étude de cas : le Qit Madagascar Minerals S.A. (QMM)
a- L’action sur les infrastructures et sur l’investissement
b- Le capital humain
c- Le QMM comme le foyer d’industrie
3- Deuxième étude de cas : Le projet Ambatovy
a- Les produits
b- L’action sur les infrastructures et sur l’investissement
c- Le capital humain
d- La recette fiscale
4- Les limites du secteur extractif
a- La balance commerciale déficitaire
b- L’incapacité d’absorber plus de compétences et de technologies
c- La croissance économique non soutenue
d- La création d’inégalité sociale
e- L’inflation
5- Discussions
CONCLUSION

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