Reproduction expérimentale de la NHEO

Historique et répartition de la maladie

La première description de la NHEO remonte à 1970, en Hongrie (Bernath et Szalai, 1970). Elle a été rapportée pour la première fois dans le sud-ouest de la France en 1977 (Schettler, 1977). Depuis, la NHEO a touché les élevages de manière sporadique, avec des épisodes particulièrement meurtriers entre 1988 et 1991 (Sans, 1992). Les travaux de Pierre Sans et d’Aimé Vuillaume s’étaient alors arrêtés, faute de financement. Depuis l’hiver 1996-1997, de nombreux épisodes furent constatés : la majorité des cas récents rapportés concerne le bassin de production « traditionnel » : Landes, Gers, Lot et Dordogne. Cependant, des cas isolés ont été décrits en Charente, Haute Vienne, Sarthe et Haut-Rhin (production d’oies blanches à rôtir). Actuellement, sur le plan international, aucune donnée ne permet d’affirmer l’existence de foyers dans les autres bassins de production en Europe (Hongrie), ou en Asie du Sud-Est.

Épidémiologie descriptive

La NHEO apparaît au mois d’avril avec une majorité des cas déclarés entre mi-mai et mi-juin (Sans, 1992). On ne rencontre cette maladie que chez l’oie; aucun cas n’est recensé chez les autres palmipèdes. On admet que l’agent de la NHEO peut présenter une longue persistance chez les animaux infectés, des animaux apparemment sains pouvant être porteurs de la maladie. Sévissant tout d’abord sous forme sporadique, elle se répand ensuite de manière épizootique (Sans, 1992). La NHEO frappe classiquement les animaux entre 5 et 10 semaines, avec un taux de mortalité de 20 à 80 % sur les lots atteints. Au delà de la 12ème semaine, les oies semblent réfractaires à la maladie.

Les épisodes récents sont caractérisés par des manifestations cliniques tardives : il n’est pas rare d’observer des cas en gavage, ce qui était exceptionnel dans les cas apparus entre 1988 et 1991. Aucune thérapeutique n’est efficace. Il n’y a pas de corrélation entre la taille des bandes ou l’état sanitaire des élevages avec les épisodes de NHEO, bien que les pourcentages de mortalités sont plus importants dans les élevages où la pression parasitaire est élevée.

Hypothèses non virales

C’est dans cette voie que VUILLAUME, TOURNUT ET BANON ont axé leurs travaux (Vuillaume et al., 1982) : ils suggèrent que la précipitation de complexes antigène-anticorps, avec fixation du complément au niveau de fins réseaux capillaires rénaux, serait à l’origine de lésions rénales et d’une auto-intoxication de l’organisme par défaut d’élimination. Ils abandonnent cette hypothèse à la faveur d’erreurs d’élevage : en effet les auteurs constatent fréquemment que l’alimentation des troupeaux affectés par la NHEO est très souvent déséquilibrée (une ration excédentaire en glucides et pauvre en protéines, oligo-éléments, vitamines).

Les myopathies engendrées seraient responsables des troubles locomoteurs et la genèse d’un déséquilibre de la flore bactérienne intestinale favoriserait l’apparition d’un état diarrhéique voire d’une infection intestinale avec toxémie (l’état diarrhéique entraînerait une hypovolémie et une hémoconcentration, l’ascite abdominale et les œdèmes sous-cutanés en seraient les conséquences cliniques). Cette théorie de l’alimentation défectueuse n’exclue pas l’implication concomitante d’un agent pathogène émergeant sur un terrain favorable à son développement. Des examens parasitologistes, bactériologiques et biochimiques mis en oeuvre par SANS sont restés négatifs, appuyant encore l’hypothèse virale.

Culture du virus.

Le virus est adapté sur cellules épithéliales de reins d’oisons, préparées à partir d’un oison d’un jour conventionnel et cultivées en milieu minimum de Eagle, avec 10% de sérum de veau f oetal supplémenté en antibiotiques (pénicilline 100 UI/ml, streptomycine 100 g/ml). Le lendemain de la confluence des cellules, le tapis cellulaire est infecté : 10 l de la solution virale purifiée diluée dans 1 ml de milieu de culture sont utilisés comme inoculum. Celui-ci est adsorbé pendant 2 heures puis rincé à l’aide de 10 ml de milieu de culture contenant 5 % de sérum de veau f oetal. Quotidiennement, on observe l’effet cytopathogène au microscope. 5 à 10 jours après infection, les cellules sont congelées et soumises à un protocole de purification dérivé de celui décrit précédemment (Cf. I.3.3.). L’inoculum viral testé sur oisons correspond à un lysat clarifié de cellules infectées, obtenu après une série de 3 congélation-décongélation. Un aliquote de virus purifié est soumis à un traitement thermique à 55°C pendant 1 heure pour évaluer sa résistance à la chaleur.

Adaptation du virus à la culture cellulaire

Deux types cellulaires ont été établis au laboratoire et testés pour leur capacité à propager le virus : Dans un premier temps, un essai de culture a été réalisé sur fibroblastes d’embryon d’oie (cellules d’embryon d’oie à 21J d’incubation). Au cours des 5 passages viraux successifs sur ce système cellulaire, nous n’avons observé aucun effet cythopathogène (ECP). Un lysat de fibroblastes à l’issue du 5ème passage viral est inoculé à des oisons d’un jour : 21 jours postinfection, aucune mortalité ni signe clinique de NHEO n’ont été observés.

Un autre système cellulaire, dérivé de cellules de reins d’oison d’un jour (GKT, pour Goose Kidney Toulouse), a également été inoculé avec un broyat d’organes infectés : dès le premier passage, les cellules infectées ont présenté entre 5 et 10 jours post-infection un effet cytopathogène caractérisé par une ballonnisation, un bourgeonnement à partir de la membrane plasmique, conduisant au décollement de la couche cellulaire. L’ECP est maximal 10 à 12 J post-infection, il se caractérise par l’agrégation de cellules détachées, de vésicules et d’autres fragments cellulaires formant une image au microscope ressemblant à une grappe de raisins. Il est à noter qu’au 50ème passage en culture, les cellules GKT sont encore sensibles à l’infection virale.

L’examen en immunofluorescence réalisé sur les cellules rénales infectées après marquage par un mélange de sérums d’oisons issus d’oies infectées a montré la présence massive d’antigènes viraux dans le noyau des cellules infectées, alors que les cellules témoins non-infectées ne présentaient aucune fluorescence (Figure 9). L’observation en microscopie électronique réalisée sur les cellules infectées 5 jours post infection confirme la présence massive de particules virales accumulées dans le noyau, alors que des vacuoles sont observées dans le cytoplasme (Figure 10).

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Table des matières

INTRODUCTION
1ère partie : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.LE CONTEXTE DE LA PRODUCTION D’OIES A GAVER
I.1. Contexte économique
I.2. Organisation de la filière et itinéraires techniques
I.3. Le contexte sanitaire de la production d’oie à gaver : dominantes pathologiques et prophylaxie
I.3.1. Maladies au cours du démarrage
I.3.2. Maladie en cours de croissance: (3 semaines -12 semaines)
II.LA NHEO : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
II.1. Historique et répartition de la maladie
II.2. Epidémiologie
II.2.1. Épidémiologie descriptive
II.2.2. Epidémiologie analytique
II.3. Symptômes et lésions
II.3.1. Symptômatologie
II.3.2. Tableau lésionnel
III. HYPOTHESES ETIOLOGIQUES
III.1. Hypothèses non virales
III.2. Hypothèse virale
2ème partie : ETUDE EXPERIMENTALE
I.MATERIELS ET METHODES
I.1. Reproduction expérimentale de la NHEO
I.2. Concentration et purification du virus à partir d’organes prélevés
I.3. Adaptation du virus à la culture cellulaire et immunofluorescence
I.3.1. Culture du virus
I.3.2. Détection des antigènes viraux par immunofluorescence
I.3.3.Protocole de purification virale à partir de lysats de cultures cellulaires
I.4. Microscopie électronique
I.4.1. Visualisation du virus à partir d’organes purifiés
I.4.2. Visualisation du virus dans les cellules infectées
I.5. Analyse moléculaire : extraction, amplification et séquençage de l’acide nucléique viral
I.6. Alignements et analyse phylogénétique de la séquence de la VP1
II.RESULTATS

II.1. Reproduction expérimentale de la maladie
II.2. Purification et isolement du virus
II.3. Observations en microscopie électronique des particules purifiées
II.4. Adaptation du virus à la culture cellulaire
II.5. Analyse moléculaire
III. DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
REFERENCES

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