Le comportement des français vis-à-vis de la prise en charge du bien-être et de la santé de leurs animaux de compagnie

L’origine du concept et son contexte historique

De tous temps les Hommes ont eu à interagir avec les animaux, que ce soit dans le cadre de leur relation proie-prédateur, en tant qu’outil de travail ou bien en tant que moyen de transport. L’importance du maintien de la santé des animaux a donc évolué au cours des âges et sa considération a fortement augmenté durant les derniers siècles. Chez l’Homme, on entend par santé, « un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.» [1] L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ne fournit pas de définition similaire à cette notion concernant la santé animale, étant donné la complexité des différentes dimensions qu’elle inclut, au-delà de la simple considération de l’aspect pathologique ou non [2]. L’état de santé des espèces animales a un impact direct et indirect sur celui les Hommes.

En effet, de nombreuses maladies humaines apparaissent initialement chez l’animal. Pour ne citer qu’un exemple historique parmi d’autres, la peste noire fut responsable de millions de décès à travers le Monde au cours du Moyen Âge. Sa transmission à l’Homme pouvait s’effectuer par l’intermédiaire de puces, ayant préalablement piqué des rats ou petits mammifères contaminés par l’agent bactérien Yesinia pestis [3]. Le terme de santé animale prend en compte les animaux domestiques (de compagnie ou de rente) mais également les animaux sauvages. La santé animale peut être impactée par de multiples facteurs plus ou moins directs (maladies virales, bactériennes, parasitaires) et indirects (pollution environnementale, disparitions d’habitats, dégradation des accès en aliments et eau, …) [2]. Sur certains de ces facteurs, l’Homme a un rôle majoritaire à revêtir, dans le but de la préserver.

Quels sont les enjeux actuels et quelles sont les évolutions à prévoir ? On estime de nos jours que plus de 75% des agents responsables de pathologies humaines proviendraient initialement d’animaux [4]. De plus, sur cinq nouvelles pathologies humaines apparaissant chaque année, trois seraient d’origine animale [4]. Il est également important de rappeler que l’animal est l’une des principales sources alimentaires des Hommes. La combinaison de l’accroissement permanent de la population terrestre et de l’augmentation de maladies animales touchant des espèces élevées pour la consommation humaine pourrait mettre en péril la survie de l’espèce humaine. À la lumière de ces éléments, il apparaît donc essentiel de prendre en compte la santé animale dans le concept général de la santé humaine. C’est à la suite de ce constat, et de nombreux scandales sanitaires, que le concept « One Health » (Une Santé) fut créé dans les années 2000. Il vise à prendre en compte santé humaine, santé animale et santé environnementale comme une entité globale et nécessitant des actions communes et complémentaires [5].

Cette nouvelle approche regroupe divers acteurs qui élaborent et participent à des programmes, politiques, législations et travaux de recherche, dans le but d’améliorer la santé publique [5]. La santé animale telle qu’elle est caractérisée repose sur un carrefour de responsabilités, partagées entre les éleveurs, les industriels de l’agroalimentaire, les industriels de santé, les professionnels de santé vétérinaire et les gouvernements notamment [5]. Tous ces acteurs ont des considérations différentes mais qui doivent s’additionner et avoir pour but ultime de préserver la santé animale. Les éleveurs sont les garants d’une production animale raisonnée, suffisante et de qualité, encadrée par des dispositions gouvernementales. Des facteurs tels que le bien-être animal, le respect de l’environnement, l’usage raisonné de médicaments ou la sécurité des circuits de distribution agroalimentaires concourent à améliorer de façon plus générale la production animale. Les industries de santé possèdent un rôle qui semble primordial dans cette responsabilité sociétale et environnementale de préservation de l’état de santé des animaux, et donc des Hommes.

Rappel de la définition du médicament vétérinaire

D’après l’article L-5111-2 du code de la santé publique (CSP), on entend par médicament vétérinaire, tout médicament destiné à l’animal tel que défini à l’article L-5111-1 suivant : «Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique» [14][15]. En France, la législation prend également en compte sous le terme de médicament les pré-mélanges médicamenteux et les aliments médicamenteux. Les aliments vétérinaires supplémentés ne sont quant à eux pas considérés sous le statut de médicament [14][15]. Le statut législatif du médicament vétérinaire n’a été instauré qu’en 1975 dans la loi n°75-409, promulguée le 29 mai 1975 et appartenant au code de la santé publique, puis rendu effectif grâce à un décret en 1977 [16]. Avant la promulgation de ces textes, la fabrication, la détention et la vente des médicaments vétérinaires n’étaient pas réglementées, hormis pour les vaccins et des produits contenant des substances vénéneuses. En plus de devoir satisfaire à une efficacité et une qualité prouvées, le médicament vétérinaire doit satisfaire à un certain degré de sécurité non seulement pour l’animal, mais aussi pour l’Homme (en tant que manipulateur) et l’environnement (normes d’écotoxicité) [17]. Au niveau européen, un code communautaire relatif aux médicaments vétérinaires est institué par la directive 2001/82/CE [18]. °

Le comportement des français vis-à-vis de la prise en charge du bien-être et de la santé de leurs animaux de compagnie Dans l’étude Arcane [31], les habitudes et comportements des Français vis-à-vis de la santé de leurs animaux de compagnie ont été mis en avant. On peut par exemple noter que 9 personnes sur 10 consultent un vétérinaire pour contrôler la bonne santé et vacciner leur animal de compagnie. Également, 8 Français sur 10 possèdent un carnet de santé de leur animal et le tiennent à jour, chiffre en hausse depuis 2015. Plus de 400 euros sont dépensés par an, dont 2/3 pour l’alimentation et 1/3 pour les soins. Ce budget est en hausse de 7% par rapport à 2015. Le vétérinaire demeure le premier intermédiaire en termes de délivrance de médicaments ; 7 propriétaires sur 10 en consultent un au moins par an pour leur animal et 9 sur 10 achètent un traitement recommandé par leur vétérinaire [31].

Concernant l’acte d’achat d’un produit par le propriétaire, le budget en représente une part importante mais il passe après les conseils du vétérinaire, l’habitude d’usage et la facilité d’administration du produit [31]. Les achats réalisés pour l’alimentation s’effectuent dans des animaleries, en grande ou moyenne surface ou encore sur internet. Ces acteurs du marché vétérinaire (incluant l’alimentation animale) constituent une alternative au cabinet vétérinaire et à la pharmacie d’officine pour les propriétaires d’animaux en matière de traitements accessibles sans ordonnance. En effet, ces commerces référencent divers médicaments, notamment des antiparasitaires externes et internes, traitements représentant la grande majorité des ventes du marché. Les parasites sont l’un des principaux problèmes rencontrés par les propriétaires d’animaux de compagnie et plus de 2 sur 10 ont été confrontés à la présence de puces sur leur animal [31]. Ce qui semble motiver les propriétaires d’animaux à davantage consulter leur pharmacien par rapport à leur vétérinaire sont la praticité d’achat sur place des produits, associés à des conseils, la compétence de ce professionnel de santé ainsi que la confiance qu’ils ont en lui [31]. 69% des propriétaires franchissent le seuil de leur pharmacie sans ordonnance préalable pour leur compagnon, chiffre en hausse depuis 3 ans [31].

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Table des matières

LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PARTIE 1 : LE MARCHE DE LA SANTE ANIMALE EN PHARMACIE, UN ENVIRONNEMENT EVOLUTIF MAIS FORTEMENT REGLEMENTE
1. Le concept de santé animale, une notion clé rassemblant biodiversité, économie et santé publique
1.1. L’origine du concept et son contexte historique
1.2. Quels sont les enjeux actuels et quelles sont les évolutions à prévoir?
2. Le marché des médicaments vétérinaires
2.1. Le marché des médicaments vétérinaires dans le Monde
2.2. Le marché des médicaments vétérinaires en France
2.2.1. Rappel de la définition du médicament vétérinaire
2.2.2. La procédure d’autorisation de mise sur le marché
2.2.3. Les ayants-droits et le réseau de distribution du médicament vétérinaire en France
2.3. Les français et leurs animaux de compagnie
2.3.1. La démographie de la population des animaux de compagnie en France
2.3.2. Le comportement des français vis-à-vis de la prise en charge du bien-être et de la santé de leurs animaux de compagnie
2.4. Le marché du médicament vétérinaire en pharmacie en France
2.4.1. Un diagnostic stratégique du marché des médicaments vétérinaires en pharmacie
a) Analyse du macroenvironnement
b) Analyse de l’industrie
2.4.2. La répartition des acteurs sur le marché : un oligopole établi
2.4.3. La typologie des quatre principaux concurrents de cet oligopole
2.4.4. La répartition des segments sur un marché dit « à saisonnalité »
3. La construction d’une relation commerciale entre les laboratoires et les
pharmaciens d’officine
3.1. Le service commercial d’un laboratoire : plusieurs métiers impliqués pour une complémentarité d’action
3.2. Le délégué pharmaceutique, un acteur commercial essentiel désormais sous contraintes
3.2.1. Définition et formations requises
3.2.2. Rôles au sein du laboratoire
3.2.3. Rôles envers le pharmacien d’officine
4. Les changements de la loi et leurs impacts sur la force de vente
4.1. Les origines de la loi
4.2. Application au délégué pharmaceutique « vétérinaire » : un cadre plus restrictif de formation
PARTIE 2 : LE FONCTIONNEMENT DES LABORATOIRES SUR CE MARCHE ET LES PERTURBATIONS POTENTIELLES A PREVOIR SUITE A CETTE LEGISLATION
1. L’organisation de l’information et de la promotion des médicaments
vétérinaires en pharmacie
1.1. Les spécificités de la force de vente de terrain
1.1.1. Modes de recrutement : internalisation ou externalisation ?
1.1.2. Modes de rémunération : la motivation liée à l’objectif
1.1.3. Coûts associés à la force de vente et poids supporté par l’entreprise
1.2. Les différents outils dont disposent les laboratoires
1.2.1. Des formations assurées par d’autres acteurs que les délégués : les formateurs promoteurs
1.2.2. Les supports papiers, conventionnels mais indispensables
1.2.3. Les supports digitaux, une tendance qui se généralise
2. Les relations laboratoires-pharmaciens : deux acteurs, deux points de vue
2.1. Du point de vue du laboratoire : un partenariat commercial
2.2. Du point de vue du pharmacien d’officine : formations et négociations
2.2.1. La formation des pharmaciens concernant le médicament vétérinaire
2.2.2. Le fonctionnement d’une pharmacie d’officine et les contraintes qui en découlent
3. Benchmark horizontal : analyses de marchés ayant subi des contraintes légales analogues
3.1. La loi Sapin et le marché publicitaire
3.1.1. Fonctionnement du marché avant la mise en place d’une nouvelle législation
3.1.2. Origines de la législation et mise en place
3.1.3. Impacts, avantages et inconvénients de la législation sur le secteur
3.1.4. Évolution de cette disposition
3.2. La loi Évin et le marché des boissons alcoolisées
3.2.1. Fonctionnement du marché avant la mise en place d’une nouvelle législation
3.2.2. Origines de la législation et mise en place
3.2.3. Impacts, avantages et inconvénients de la législation sur le secteur
3.2.4. Évolution de cette disposition
3.3. L’information et la promotion du médicament à usage humain : les évolutions de la visite médicale
3.3.1. Origines des évolutions de la visite médicale
3.3.2. La contrainte légale régissant le niveau de formation des visiteurs médicaux
3.3.3. La charte de la visite médicale
3.3.4. Mutations de la pratique
PARTIE 3 : ANALYSE DES SCENARIOS POSSIBLES ET RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES FACE A CE CHANGEMENT DE LEGISLATION
1. Formation de la force de vente : quels scénarios possibles à l’instauration de la législation
1.1. La force de vente est totalement internalisée
1.1.1. Scénario n°1 : la totalité de la force de vente est formée au regard des conditions imposées par la loi
1.1.2. Scénario n°2 : seule une proportion de la force de vente est formée au regard des conditions imposées par la loi
1.1.3. Scénario n°3 : aucun collaborateur de la force de vente n’est formé au regard des conditions imposées par la loi
1.2. La force de vente est totalement externalisée
1.3. Une partie de la force de vente est externalisée et une partie est internalisée
1.4. La nécessité d’un management du changement efficient
2. Recommandations stratégiques pour chaque typologie de laboratoire
2.1. Les laboratoires généralistes : l’externalisation de la force de vente et la concentration sur d’autres canaux de distribution
2.2. Les laboratoires spécialistes : le renforcement de l’expertise et le développement de
proposition de valeur
2.3. Les « petits » laboratoires génériqueurs : une domination par les coûts et un développement du portefeuille produit
2.4. Quelle(s) stratégie(s) pour un nouvel entrant sur le marché ?
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES TABLEAUX
TABLE DES ANNEXES

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