Le christianisme a travers le pauvre christ de bomba de mongo beti

Identité et Performance des Missionnaires 

Les missionnaires sont des personnes qui bénéficient d’un statut particulier au sein de la société. Ce sont ceux qui consacrent leur vie au royaume de Dieu, pour une grande disponibilité au sein de l’église. Toute la vie religieuse s’organise autour d’eux. Ils ont pour mission de répandre la religion. Leur véritable rôle est de prêcher l’évangile à chaque individu. Ils se dispersent dans le monde pour dire et faire dire la Bonne Nouvelle tel que l’Agneau de Dieu qui enlève le pêché du monde leur a conseillé. Ce dernier les envoie prêcher l’évangile comme lui-même qui a été envoyé en mission par le Père Créateur :

« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie […]. Ne me retiens pas pour toi seul, mais va vers mes frères et dis-leur … » .

Ainsi, les missionnaires, quelques soient leurs pays, quelques soient leur race, s’éparpillent dans le monde pour faire connaître Jésus-Christ. Au Cameroun, par exemple, il y a eu des va-et-vient de missionnaires : des Allemands tout d’abord, des Français ensuite : « Les Allemands nous ont précédés » a dit le père Drumont. Les missionnaires allemands ne sont pas restés longtemps et ils ont tout de suite cédé la place aux Français en 1880. L’English Baptist Missionary Society créée en 1792 fut la première à envoyer des missionnaires dans le pays. En 1845 les Britanniques s’y installèrent mais cela aussi n’a pas duré très longtemps. C’est à partir des années 1860 – 1870 que les Français et les Allemands commencèrent vraiment à s’y intéresser. Dès son arrivée, le missionnaire Drumont, a construit des écoles, des maisons telle que la sixa, des églises par l’aide des villageois :

« Dès son arrivée, le Père Drumont se mit au travail. Il construisit, d’abord, la maison de l’habitation des pères […] Ce fut ensuite l’église, une des plus belles du pays, peut-être la plus belle. » .

Le Prêtre prêche l’évangile de ville en ville, de village en village. Sa mission est d’annoncer la bonne nouvelle aux Noirs : « Je suis venu évangéliser les Noirs. ». Le missionnaire Drumont, bien qu’il soit venu prêcher l’évangile de Jésus-Christ aux peuples noirs, profite de l’occasion pour prôner et introduire également sa propre culture qui est celle de l’occident. Tout comme font les autres missionnaires dans les autres pays.

D’où l’acculturation qui domine le monde d’aujourd’hui. Mais cette acculturation n’empêche pas les prêtres de faire leur travail. Le père Drumont, pour préconiser la Bonne Nouvelle, emploie la dictature. Et si les Camerounais refusent de se soumettre il les punit. C’est ce qu’il a fait aux villageois du pays des Tala. Lorsque ces derniers avaient refusé de l’écouter, il les a abandonnés pendant une période de trois ans successifs « Il les a laissés trois ans à l’abandon. » (p.16). Cela montre qu’il n’a pas la foi d’un missionnaire qui sait ce que c’est que prôner l’évangile de Jésus-Christ. Celle-ci se fait toujours par amour comme l’a initié le sauveur du peuple pêcheur.

La mission des prêtres

La mission est la charge de propager la religion. C’est une organisation visant à la propagation de la foi. Ainsi, l’évangélisation est par définition l’éparpillement de la religion. Elle vient du mot Evangile. Ce dernier est « un mot grec qui veut dire Bonne Nouvelle. Il ne s’agit donc pas en premier lieu d’un livre, ou d’une prédication, d’un écrit ou d’un discours » mais plutôt « d’une affaire d’ordre vital, engageant la vie, comme respirer, connaître, comme aimer et être aimé, comme accueillir et se donner … » Tout d’abord, le missionnaire enseigne la doctrine de Jésus-Christ à Bomba puis après au pays de Tala. Bomba est la première ville que le père Drumont a eu à affronter. Cette ville a été évangélisée auparavant par des missionnaires venant de l’Orient, ensuite par des Allemands. Ainsi, le Révérend Père Supérieur a trouvé un peuple déjà évangélisé : « A mon arrivée, j’ai trouvé une population prête à m’écouter. » Le Révérend Père Drumont n’est pas le premier à venir au Cameroun pour l’évangile. Tant de missionnaires y sont passés. Ce qui s’explique que la population camerounaise a déjà l’habitude d’écouter les missionnaires, d’où l’entente harmonieuse des villageois de la ville de Bomba avec le Révérend Père malgré les problèmes de communication. Cependant, comme le rôle du missionnaire est de dire et faire dire le message de Dieu, le père Drumont doit se déplacer pour l’évangélisation. Il quitte Bomba pour le pays des Tala. A son retour, il va trouver que tout le monde s’est retourné contre lui à cause d’un problème de transmission du message. Cette situation agace le Révérend Père et, par conséquent, il va tout fermer, même l’église, et expulser tout le monde : « Il n’y a plus d’école, plus de sixa, plus de personnel, plus de mission, plus rien ! La mission de Bomba n’existe plus. L’église ainsi que les autres bâtiments subsistent, certes ; qu’est ce que cela ? » (p. 315)

L’évangélisation à Bomba n’a pas donné de bons résultats. Tout a échoué. Le missionnaire Drumont est parti pour le pays de Tala pour l’évangile. Ce dernier est le nom que le prêtre a attribué aux villages voisins de Bomba. L’évangélisation du père Drumont commence à Mombet. « Ce toponyme vient du verbe ewondo « mombo » : attendre avec un mauvais dessein (Dictionnaire ewondo – français, (p. 376)). Mombet est la première étape de la tournée du R.P.S Drumont à travers le pays des Tala» . Après les avoir délaissés pendant une période de trois ans, il va trouver le désastre à son retour : « À Mombet ça va si mal […]. Nombreux sont ceux des chrétiens qui ont pris une deuxième femme, quand ce n’est pas une troisième. […] Tout le pays est pourri. » (p. 25)

Ainsi, le père Drumont se sent le seul et unique responsable du devenir des villageois. Malgré les comportements peu exemplaires des villageois le Père a dû regretter après les avoir abandonnés durant une période de trois ans : « Il dit que tout est sa faute : il n’aurait pas dû laisser des pauvres gens trois ans à l’abandon […] Il ne les a laissés à l’abandon que parce qu’il croyait qu’ils en tireraient profit : il leur manquerait ; ils en seraient touchés ; ils rentreraient en eux-mêmes et ils se forceraient de s’améliorer et de revenir à la foi vraie. Oh ! le stratagème n’a visiblement pas réussi. » (p. 25)

L’objectif du père Drumont à Mombet était de laisser souffrir les villageois dans le but de les amener à se corriger et à avoir enfin de bons résultats. Quand ils vont se retrouver seuls, avec personne à côté pour les faire venir sur le droit chemin, c’est là qu’ils vont se rendre compte et regretter, et par conséquent songer à se confesser. L’adjectif «pauvre» reflète les sentiments profonds du prêtre en vers les autochtones. Le terme stratagème, employé ici par l’auteur (Denis), montre le moyen utilisé par le Révérend Père pour punir les villageois. Il se lamente d’avoir délaissé ces derniers.

Le missionnaire, déçu, part pour Timbo. Ce dernier est le deuxième village qu’il a à christianiser. Timbo « vient du verbe « timbi » (être pris au piège). Au cours de cette étape, le RPS Drumont est «piégé» par […] la toute naïveté des villageois. » Ces derniers, selon Zacharie, se sont montrés naïfs devant le prêtre parce qu’ils avaient un objectif : « connaître le secret de la force  » des Blancs puisque le prêtre est, lui aussi, un Blanc. Mais le Révérend Père ne leur a pas tout dit. Il s’est mis à leur parler de Dieu des chrétiens or eux-aussi, ils savaient déjà en l’existence du Dieu unique. Alors, ils se sont tournés vers l’argent, sachant que celui-ci pouvait leur ramener à se procurer tant des choses.

Ainsi, le prêtre se heurte aux villageois dans chaque village du pays des Tala jusqu’à ce qu’il renonce et retourne à Bomba où il va prendre son départ pour la France puisque presque tous les Camerounais n’étaient venus au Dieu des chrétiens rien que pour avoir accès au « secret de la force » des blancs. Les missionnaires ont la mission de partager la Bonne Nouvelle. Au Cameroun, le Père Drumont n’a pas pu atteindre son objectif à cause de la culture d’accueil. Les victimes ont déjà une culture qu’ils considèrent d’avantage. Ainsi, l’avenue de la culture occidentale a suscité d’énormes conflits de cultures dans le pays.

La vie des Camerounais avant le christianisme 

Les Camerounais, avant toute religion, pratiquaient le polythéisme. Cette croyance en plusieurs dieux est un héritage légué par leurs ancêtres. Après la révélation de la culture orientale telle la religion musulmane, ils ont cru au monothéisme . Bien qu’ils aient la foi vraie, il y avait la dominance de leur propre culture. Cette dominance se montre tout d’abord à travers le métier (sorcellerie) de Sanga Boto. Ce dernier avait comme objectif de tenter de remonter le morale des gens: « Mon métier, c’était d’essayer de leur expliquer pourquoi ils sont malheureux dans la vie, pourquoi ils ne réussissent pas; c’était d’essayer de leur révéler les causes occultes de leurs ennuis.» .

Sanga Boto, intelligent et talentueux, est traité de sorcier par les gens : «le sorcier Sanga Boto » Il essaie toujours de trouver une solution aux ennuis des autres. Il fait cela non seulement pour sauvegarder la tradition mais aussi pour gagner sa vie. Sanga Boto est « grand, maigre et très foncé de peau» (p.125). Il est le grand sorcier du village. Les gens l’estiment beaucoup. Ils « croient en lui comme en Dieu » (p.116). Pour eux, il n’y a pas de différence entre lui et le Père Créateur parce qu’ils obtiennent presque tout ce qu’ils demandent. Le sorcier travaille dans l’obscurité devant un miroir :

« Lui est assis devant un grand miroir, tournant le dos à la porte : en général, il fait noir autour de lui. » .

Sanga Boto se déguise et aime travailler dans le noir. C’est pour captiver entièrement sinon effrayer ses ouailles. Ces derniers, le voyant à l’œuvre, prennent peur et répondent à toutes ses questions. Durant la séance de travail, avant même que les clients lui disent ce qui les a amenés le consulter. Il les harcèle par des questions inutiles jusqu’à ce qu’ils renoncent et lui exigent l’essentiel. Le sorcier Sanga Boto décrit une personne et laisse le client en deviner l’identité, et enfin, il lui dit ce qui lui est arrivé :

« Sanga Boto dit, par exemple, « un parent à toi est mort, il n’y a pas longtemps, n’est-ce pas ? » « Oui … oh, oui, c’est vrai, ça, » répond l’autre. « Tu as été malade, il n’y a pas si longtemps, n’est-ce pas ? » redemande le sorcier. « Ah !oui, oui ! … ça aussi c’est vrai, c’est absolument vrai … » répond à nouveau l’autre. Il lui pose encore des tas de questions du même genre jusqu’à ce que l’autre déclare : « pourquoi me poser toutes ces questions ? Tu ne vois que la vérité, tu le sais bien. Ne m’interroge donc plus ; tes questions sont inutiles. Vois et donne-moi des conseils … » Puis, tout à coup, sur un ton surpris, le sorcier s’exclame : « Ouais, c’est absolument étrange ! je vois un homme vieux, gros, avec un chasse-mouche dans la main. Son torse est nu et un pagne est enroulé autour de ses hanches… C’est étrange, c’est vraiment étrange ! Estce que tu as beaucoup d’ennemis ? … » « Oui, oui, certainement, répond l’autre, et celui-là, c’en est le plus implacable. C’est Dumga, et je le reconnais bien à la description que tu viens de m’en faire. Il m’en veut parce qu’il n’a jamais pu faire d’enfant à aucune femme quelle qu’elle soit, tandis que moi, ma foi ! C’est plutôt le contraire… « Et ainsi l’homme conte toute sa vie à Sanga Boto.» .

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie IMPLANTATION DU CHRISTIANISME
INTRODUCTION
CHAPITRE I : L’EVANGELISATION
I.1 : Identité et Performance des Missionnaires
I.2 : La mission des prêtres
CHAPITRE II: CULTURE D’ACCUEIL
II.1 : La vie des Camerounais avant le christianisme
II.2 : Conflit de cultures
CHAPITRE III : INFIDELITE AU SEIN DE LA MISSION
III.1 : Le pharisianisme de Zacharie et de Raphaël
III.2 : La trahison de Denis et de Daniel
CONCLUSION
Deuxième partie : LA RECEPTION DU CHRISTIANISME PAR LA SOCIETE CAMEROUNAISE
INTRODUCTION
CHAPITRE IV : PRESERVATION DES CULTURES ANCESTRALES
IV.1 : Problème d’évangélisation
IV.2 : La polygamie vis-à-vis du christianisme
CHAPITRE V : L’HOSTILITE DES CAMEROUNAIS
V.1 : Les blasphèmes contre le christianisme
V.2. La maltraitance du prêtre
CHAPITRE VI : LE REJET DU CHRISTIANISME
VI-1. L’incompréhension du message du prêtre par les villageois
VI-2. Le comportement du prêtre et La déception de ses ouailles
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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