Le burn-out comme conséquence du stress 

Le stress vécu au quotidien dans la pratique infirmière peut parfois mener le soignant à un point de rupture se manifestant par un burn-out. L’attitude reflété par l’infirmière face au patient, si elle se trouve dans un état émotionnel négatif, influe nettement sur la qualité des soins ou du moins sur la perception du patient face aux soins prodigués. Comme le dit Martha Rogers dans sa théorie de l’être humain unitaire avec ses principes de résonnance et de champs d’énergie, les « ondes négatives » du soignant atteignent le patient en modifiant son environnement. Au contraire, une attitude de soins positive sera bénéfique au patient (Parker & Smith, 2015, traduction libre, p. 237).

Une des composantes soit positive, soit négative de cette attitude soignante est la compassion et son opposé, la fatigue de compassion. Tandis que la compassion, reflétée par une attitude d’écoute, comble tant l’infirmière que le soignant, une empathie mal gérée peut mener à une fatigue de compassion, une insatisfaction, du stress et un burn-out.

La méthode MBSR est notamment fondée sur la pratique réflexive d’une attitude compatissante face à l’autre mais également envers soi.

Le burn-out comme conséquence du stress

Le syndrome d’épuisement professionnel fut mis en évidence dès 1969 par Bradley. En 1974, Freudenberger reprit ce terme en observant les soignants d’une clinique psychiatrique. Je me suis rendu compte au cours de mon exercice quotidien que les gens sont parfois victimes d’incendie tout comme les immeubles ; sous l’effet de la tension produite par notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action de flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte (Freudenberger 1974, cité par Canouï & Mauranges, 1998, p. 6).

Le stress prolongé est bien entendu le facteur principal menant à un syndrome d’épuisement professionnel (SEP) et Hans Selye fut l’un des pionniers en matière de recherche sur le stress. Bien entendu, le stress peut être positif car il permet de s’adapter et de faire face à une menace. Le syndrome général d’adaptation décrit par Selye se déroule en trois phases :
1. La phase d’alarme dont la manifestation dépend de la personnalité.
2. La phase de résistance qui vise à maintenir l’équilibre en mettant énergiquement en route des mécanismes d’adaptation.
3. La phase d’épuisement qui concerne la problématique de burn-out et qui survient lors d’un stress prolongé. La personne n’a plus l’énergie de mettre en place des stratégies de coping. Les pathologies somatiques et psychiques s’installent (Choque & Choque, 2005, pp. 7-11).
Le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out est le résultat d’une nonadaptation à l’exposition répétée à des facteurs de stress, et d’un déséquilibre entre les ressources de la personne et les exigences de sa profession (Le Ray-Landrein et al., 2016).

Le processus de burn-out comporte trois dimensions (Maslach & Jackson, 1986, cité par Canouï & Mauranges, 1998, p.27) :
– L’épuisement physique et émotionnel, généré par les sollicitations excessives demandées au professionnel de la santé notamment lors de relation d’aide.
– La dépersonnalisation qui se manifeste par une perte de compassion et une distance émotionnelle excessive et qui est souvent la dimension la plus présente chez les soignants.
– La diminution de l’accomplissement personnel caractérisée par une perte d’efficacité, une démotivation voire une mise en doute de ses capacités.

La qualité des soins

La qualité des soins est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme étant une démarche permettant d’offrir à chaque patient le meilleur résultat en termes de prise en soins « conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins » (OMS, 2014).

La qualité des soins peut donc être considérée comme étant la préoccupation centrale de la pratique infirmière (et de l’ensemble du système de soins) car elle représente le degré de satisfaction du patient dans le traitement de sa maladie.

Ce concept est d’autant plus important que bon nombre de patients sont confrontés de manière quotidienne au système de santé, la majorité souffrant de maladies chroniques. Ce nombre devrait augmenter dans les années à venir, notamment à cause de l’expansion de la démographie ainsi que de l’âge de plus en plus avancé de la population, impliquant son lot de maladies chroniques évolutives. Il est ainsi possible d’entrevoir les secteurs qui nécessiteront de combler les besoins de leurs patients. Cette demande de qualité des soins augmentera probablement suite à des sollicitations supplémentaires en termes de charge de travail et de responsabilités, ce qui en fait un défi supplémentaire pour les soignants.

Compassion, empathie et fatigue de compassion

La confusion entre compassion et empathie est classique, mais ces deux termes sont différents. La compassion est une conscience profonde de la souffrance de l’autre ainsi que la volonté de la soulager. D’un point de vue étymologique, ce concept vient du latin : « pati » et « cum », littéralement « souffrir avec ». L’expression de cette compassion par le soignant renforce et réconforte la personne qui souffre. (Raab, 2014, traduction libre, p.97). La compassion implique une volonté de vouloir soulager la souffrance d’autrui en faisant preuve de bienveillance. L’empathie est quant à elle un simple miroir reflétant les émotions de l’autre. Selon les recherches de Klimecki (2014), neuroscientifique et psychologue à l’université de Genève, le fait d’être trop empathique vis-à-vis de la détresse d’autrui peut conduire au burn-out et à une fatigue empathique. Au contraire, les personnes ayant suivi un entraînement à la compassion (en utilisant une méthode basée sur une approche méditative) affichaient à l’IRM des activités neuronales positives, même lorsqu’on leur montrait des images d’individus en souffrance. Si l’empathie est nécessaire pour instiguer une réaction, la compassion est essentielle pour se protéger des émotions négatives générées par l’empathie.

Selon Figley (2002), les praticiens les plus efficaces sont ceux qui expriment leur compassion. Elle est inhérente à la pratique infirmière mais parfois, la différence entre empathie et compassion est difficile à faire dans la pratique soignante. Il est vital que les infirmières travaillent avec compassion, mais le coût de cette attitude, si elle n’est pas consciente en s’axant plutôt sur l’empathie que la compassion, peut être élevé, en se manifestant à terme par un épuisement professionnel.

La fatigue de compassion est décrite comme une diminution formelle de la capacité des soignants à faire preuve d’intérêt pour le bien-être du patient en souffrance. Elle peut être considérée comme un stress traumatique secondaire et un « prix à payer du prendre soin» (Figley, 2002, traduction libre, p. 1438).

 

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Table des matières

Introduction
1. Problématique
1.1. Définition de la problématique
1.2. Origine de la problématique
1.3. Importance du problème
1.4. Question de recherche initiale
2. Etat des connaissances
2.1. Le burn-out comme conséquence du stress
2.2. La qualité des soins
2.3. Compassion, empathie et fatigue de compassion
2.4. La méthode MBSR et ses enjeux
3. Modèle théorique : ancrage disciplinaire : l’être humain unitaire de Martha Rogers 
3.1. Métaconcepts
3.1.1. La personne
3.1.2. L’environnement
3.1.3. Le soin
3.1.4. La santé
3.2. Postulats et principes
3.3. Liens entre le modèle théorique et la problématique
3.4. Question de recherche finale
La méthode MBSR est-elle efficace pour prévenir le burn-out des infirmières en Suisse ?
4. Méthode
4.1. Sources d’information et stratégies de recherche documentaire
4.2. Diagramme de flux
5. Résultats
5.1. Caractéristiques des articles sélectionnés
5.2. Analyse critique des articles retenus
5.2.1. Burn-out : facteurs aggravants
5.2.2. État actuel d’épuisement professionnel chez les infirmières suisses
5.2.3. Efficacité du MBSR sur le stress des soignants
5.2.4. Tableau comparatif
6. Discussion 
6.1. L’importance de la problématique
6.2. Effets du MBSR sur le burn-out
6.3. Liens entre les ancrages théoriques et la problématique
7. Conclusion

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