LE BASSIN VERSANT DU SOUNGROUGROU EN AMONT DIAROUME

L’évolution géologique du bassin versant du Soungrougrou en amont de Diaroumé

   D’après les recherches géophysiques et les forages pétroliers, les études ont révélés des socles métamorphiques paléozoïques constitués de schistes, de quartzites, se trouveraient à une profondeur entre 180 à 200m en Haute Casamance à Dabo, et 7000 m en Basse Casamance. Ces variations de profondeurs témoignent d’un effondrement des structures vers l’ouest (Le Bouteiller, 1987). La mise en place du bassin de la Casamance a commencé au cour du Jurassique. Au Jurassique, des transgressions marines successives ont mis en place des dépôts sableux, argileux, marneux avec une alternance de calcaire (Sagna Y., 1999). Durant le Crétacé, la sédimentation a mis en place des argiles de différentes couleurs qui se sont suivies par une alternance d’argiles grises et de grès fin tendre. L’épaisseur de ces sédiments est plus importante en Basse Casamance qu’en Moyenne et Haute Casamance. Le Maëstrichtien, est marqué par la submersion de la mer, qui y dépose des sables grossiers ajoutés à des argiles gris foncées dont l’épaisseur est variable de 600m à Balandine, 130 m à Diana-Malari et 30 m à Dabo (Diatta I., 2005). Par conséquent la disposition de toutes ces formations géologiques, nous permet de constater que l’épaisseur des couches géologiques diminue suivant la direction OUEST-EST, c’est-à-dire au fur et à mesure qu’on se dirige vers l’est du bassin de la Casamance.

La période du quaternaire

   Le Quaternaire marque une phase importante dans l’évolution géologique du bassin de la Casamance de façon générale. Car la période est marquée par la transgression nouakchotienne (Ndiaye, 1990) et des changements climatiques. A l’Holocène, la transgression nouakchotienne (6500 BP à 5500 BP), a mis en place un golf à l’ouest de la ligne Diouloulou-Ziguinchor, bien que la mer ait remonté le cours de la Casamance jusqu’à DianaMalari (Dacosta H., 1989). On retrouve des alluvions quaternaires dans le fonds des vallées des marigots. Ces matériaux sont des sables souvent argileux de couleurs blanchâtres, à gris fin. Après le nouakchotien, des cordons littoraux édifiés par un courant Nord-Sud de dérive littorale, ferme progressivement le golfe (3900 à 3500 BP) (Michel P., 1960). Vers 1500 BP, la Casamance prend sa forme actuelle. La mise en place des cordons littoraux réduits les apports marins d’où le ralentissement morphologique du bassin. La fermeture du golfe, résulte de deux systèmes dont l’un forme des cordons littoraux et, le second correspond à l’avancée des vasières et des tannes. En définitive, nous retiendrons que l’évolution géologique du bassin de la Casamance permet de distinguer deux grands domaines géomorphologiques. Le premier correspond au bassin continental (la Moyenne Casamance, où se trouve notre zone d’étude) constitué par le Continental Terminal. La topographie est généralement plate, entrecoupée de vallées. Ces vallées de la zone d’étude se raccordent du cours d’eau principal aux environs de Dialambéré pour former un seul cours d’eau dont l’exutoire est au pont routier de Diaroumé. C’est le domaine des affleurements, des cuirasses latéritiques ou de grès ferrugineux. Le second correspond au bassin maritime (une partie de la Moyenne et de la Basse Casamance). Cette partie est marquée par l’intrusion de la marée où on remarque une influence redoutable sur l’environnement physique du milieu jusqu’à 20 km de Diaroumé.

Le réseau hydrographique

   Comme étant le principal affluent du fleuve Casamance, le Soungrougrou prend sa source dans les forêts de Pâta et de Guimara et se jette au fleuve Casamance à hauteur du village de DIAOBA (la zone de confluence). Dans ce cadre bien délimité, notre thème de recherche s’intéresse au bassin versant du Soungrougrou en amont de Diaroumé. De ce fait, notre étude porte sur le réseau hydrographique du bassin versant du Soungrougrou en amont de Diaroumé. Cette partie du Soungrougrou coule dans une direction Ouest-Sud-ouest. La largeur du l it est inférieure à 1 km au pont routier de Diaroumé, et l’amont du bassin se caractérise par l’encaissement de plusieurs vallées temporaires comme montre la carte du réseau hydrographique (carte n°4). Cette partie est formée de marigot au profil en travers très évasé, fonctionnel seulement en saison pluvieuse et se termine par de grandes plaines marécageuses, très plates (les localités de Sillacounda, Sotokoye, Dialambéré, Manconoding, et Karantaba…). Ces marigots entaillant profondément les plateaux, prennent leurs sources dans une série de bassin d’accumulation de l’eau, de pentes faibles (0,31 m/km), que nous appelons la zone de départ d’érosion.

Synthèse des résultats obtenus avec les différentes méthodes

   L’étude de l’évolution des pluies interannuelles par la moyenne mobile pondérée et l ’écart moyen relatif montrent une succession d’années sèches et d’années humides. La pluviosité d’une année est définie par le rapport de la hauteur des précipitations de cette année à l a hauteur de précipitations interannuelles (Dacosta H., 1989). Elle est inférieure à zéro dans le cas des précipitations déficitaires et supérieures à 1 pour les précipitations annuelles excédentaires. Ainsi, on observe sur ces deux figures 10 et 11, des périodes excédentaires et des périodes déficitaires. Période de 1950 à 1967 : La tranche d’années 1950 à 1967 est une période humide avec des précipitations annuelles allant jusqu’à 2008 mm en 1967 à la station de Ziguinchor et 1689 mm en 1958 à la station de Kolda, avec cependant des années déficitaires (1960,1964) pour la station de Ziguinchor et (1959 et 1964) pour la station de Kolda. La moyenne de cette période est de 1588,1 mm pour la station de Ziguinchor et 1264,4 mm pour celle de Kolda. Période de 1968 à 2009 : la période (1968-2009) est déficitaire. Car la moyenne pluviométrique moyenne enregistrée sur cette période est 1218,5 mm à Ziguinchor et 1023 mm pour Kolda. Cette période est entrecoupée par certaines années humides comme 1968,1972, 1977,1999, 2002 sur l’ensemble des stations du bassin (tableau 9). La quantité de pluies tombée pendant ces trois dernières décennies reste inférieure à la moyenne de la phase humide. Cette période se caractérise par une diminution des quantités de pluies au niveau de ces stations.

L’agriculture

   L’essentiel des cultures se fait de Mai à Octobre. Pendant cette période, les activités agricoles battent son plein. Par opposition, la saison sèche est une morte-saison dans le bassin versant. Lors de nos enquêtes dans la zone d’étude (Diaroumé et Saré Bidji), les personnes parlent de l’utilisation des outils rudimentaires tels que la daba et la houe (figure 26). L’outillage traditionnel, encore très largement utilisé, justifie la faible production agricole. A cela, s’ajoute le retard et le coût des intrants. La préparation des parcelles nécessite plusieurs opérations : défrichages, grattage, sarclage ou labour par la daba et l’épandage d’engrais. Dans le bassin, l’agriculture conserve sa forme traditionnelle mais elle se modernise peu à peu grâce à la mise en place et l’action d’organismes tels que l’ANCAR et les CERP (Centre d’Expansion Rurale et Polyvalent) qui contribuent au développement du monde rural.

Les contraintes climatiques et leurs incidences sur le potentiel  cultural

   Dans le bassin versant du Soungrougrou en amont de Diaroumé, l’agriculture est soumise aux aléas climatiques tels que la pluviométrie. Dans ce bassin, le comportement pluviométrique se caractérise par une tendance à la baisse. Cette tendance à l’assèchement a retenu l’attention des chercheurs comme Dacosta, (1989). Ce dernier a analysé l’évolution de la pluviométrie dans le bassin de la Casamance de 1920 à 1986. Ainsi, on peut remarquer une alternance de périodes excédentaires et de périodes déficitaires. Selon le même auteur les années excédentaires sont les séquences 1926-1929/1932-1945/et 1945-1947, entrecoupées par les années particulièrement déficitaires (1931 ; 1941 ; 1945). Mais à partir de 1968, commence la période de déficit pluviométrique persistant qui sévit dans la région soudano-sahélienne. Cependant l’abondance ou non de la pluviométrie dépend étroitement du balancement de l’équateur météorologique du sud vers le nord qui influe sur la mousson porteuse de pluie. Ainsi, nous pouvons conclure à priori que la péjoration climatique serait en partie d’origine naturelle et serait «essentiellement due à des anomalies que subirait la zone intertropicale de convergence dans son balancement naturel » (Badji I., 1998). Ces perturbations climatiques ne sont pas seulement d’origine naturelle. Elles sont renforcées par des actions anthropiques : les coupes massives de bois destinés à la cuisson des aliments, à la construction ou à la fabrication de meubles favorisent la dégradation du c ouvert végétal et sont également accentués par les feux de brousse intempestifs qui détruisent chaque année des centaines d’hectares de la forêt de Guimara, Pâta et le Sonkodou. L’assèchement climatique a rendu toute l’activité agricole aléatoire. Les précipitations sont à priori les principales ressources en eau, utilisables pour l’agriculture dans ce bassin ; leurs déficits engendrent une situation contraignante pour le développement de la riziculture en particulier. Ainsi, les déficits pluviométriques ne permettent plus aux paysans de procéder au lessivage des rizières, donc de pratiquer la riziculture. En outre, depuis 1968 et d’année en année, le sel s’accumule dans les rizières. «De même les tannes, surfaces non cultivables, acides, salées progressent et contaminent aussi les rizières situées en bas de pente au contact du plateau par le biais des remontées capillaires de la nappes phréatiques.» (CheneauLoqua A., 1994).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1: LES CARACTÉRISTIQUES MORPHOMÉTRIQUES DU BASSIN VERSANT DU SOUNGROUGROU EN AMONT DE DIAROUME
I.Les paramètres morphométriques
1. La surface du bassin versant
2. La forme du bassin versant
3-L’hypsométrie du bassin versant
II. La topographie du bassin versant du Soungrougrou en amont de Diaroumé
CHAPITRE 2: LE CADRE PHYSIQUE DU BASSIN
I-La géologie et l’hydrogéologie du bassin versant
A- La géologie
a- L’évolution géologique du bassin versant du Soungrougrou en amont de Diaroumé
b -Les dépôts de l’Eocène
b- La période du quaternaire
B- L’hydrogéologie du bassin
a- Le système aquifère du bassin
b- L’échelle de perméabilité
C. Le réseau hydrographique
II – L’étude de la pédologie et de la biogéographie
A- La pédologie du bassin versant
a- les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou les sols zonaux
b-Les sols azonaux
B-L’étude de la végétation
a-la savane boisée
b-les savanes arborées anthropiques
c-la savane claire et humide
III – Les mécanismes du climat
A- Les centres d’actions
B- Les discontinuités
CHAPITRE 3: LES FACTEURS THERMIQUES
I. La température
II. L’insolation
III. L’évaporation
IV- L’humidité relative
V-le vent, la vitesse et la direction dominante
CHAPITRE 4 : ETUDE DES PRECIPITATIONS DANS LE BASSIN VERSANT
I. le réseau pluviométrique du bassin du Soungrougrou
II-Critique statisques des données pluviométriques
1. L’indice du vecteur régional
II-Etude des précipitations annuelles
1-Les méthodes d’étude des précipitations annuelles
2-Moyenne mobile pondérée
3-Les écarts moyens relatifs
4-Synthèse des résultats obtenus avec les différentes méthodes
III-Etude fréquentielle des précipitations annuelles
1-Les tests d’ajustements classiques
2- Etude des lois statistiques
IV- Etude des precipitations mensuelles
1-Répartition des hauteurs mensuelles des précipitations
3-Ajustement statistique des pluies mensuelles dans le bassin
CHAPITRE 5 : LE PEUPLEMENT DU BASSIN VERSANT
I. La population totale
II-L’evolution demographique
III. La repartition de la population
IV. Les activites socio-economiques
1. L’agriculture
1.1. Les cultures vivrières
1.1.1. Le riz
1.1.2. Le mil et le sorgho
1.1.3. Le maïs
1.1.4. Le fonio
1.2.2. L’arboriculture
2. L’élevage
CHAPITRE 6 : LES CONTRAINTES DE DEVELOPPEMENT DE LA RIZICULTURE PLUVIALE DANS LE BASSIN
A. Les contraintes ecologiques
I. Les contraintes climatiques et leurs incidences sur le potentiel cultural
1. Déficits pluviométriques et conséquences pédologiques
2. La salinisation : un obstacle pour l’essor de la riziculture
2.1. Les causes et les conséquences de la salinisation des terres
2.1.1-Les facteurs agro climatiques
2.1.2-Les facteurs hydro-pédologiques
 L’érosion hydrique
 L’ensablement des bas-fonds
I. Les contraintes socio-économiques
CHAPITRE 7: AMENAGEMENTS ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA RIZICULTURE
I. Les types d’aménagements traditionnels dans le bassin
1. Les techniques de récupération des terres salées ou acides
1.1 .Les procédés mécaniques
1.2. Les procédés biologiques
1.2.1-Le paillage
2. Limite des aménagements traditionnels dans le bassin versant
II. Les amenagements modernes
1. Portée et limites des tentatives de développement rizicole dans le bassin
1.1. Les structures : Missions et Limites
1.1.1. La SOMIVAC
1.1.2. Le Projet Rizicole de Sédhiou
1.1.3. Contexte de création du PROGES
2. La digue anti-sel de Diaroumé : son rôle dans la protection des terres
2.1. La description de l’ouvrage et son principe de fonctionnement
2.2. La digue anti-sel de Diaroumé : son rôle dans la relance de la filière riz
3. Les limites de la digue anti-sel
3.1. Les limites techniques de la digue
3.2. Les comportements des populations locales
II. Perspectives de developpement de la rizicultures dans le bassin
1. Les aménagements secondaires
1.1. Les diguettes sur courbe de niveau
1.2. Les barrières végétales
1.3. L’aménagement du bassin pour l’élevage de quelques espèces halieutiques
2. La redistribution des parcelles et leur délimitation (mesure des superficies)
3. La sélection des variétés de riz
3.1. Les variétés de riz cultivées sur les plateaux
3.2. Les variétés de riz pour les bas-fonds non salés ou des nappes
3.3. Les variétés de riz dans les bas-fonds salés
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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