L’AUGMENTATION DE DIMENSION VERTICALE D’OCCLUSION EN PROTHÈSE FIXÉE

Définitions

   La dimension verticale correspond à la hauteur de l’étage inférieur de la face déterminée par la quantité de séparation des bases osseuses maxillaire et mandibulaire(1). Elle est évolutive de la naissance à l’âge adulte, puis adaptative à la fonction et aux pathologies jusqu’à la fin de la vie(2). La mandibule étant le seul os mobile de la face, nous pouvons conclure qu’il existe une multitude de dimensions verticales en fonction de la position verticale mandibulaire. Ce constat nous amène à porter une attention particulière sur deux éléments lorsque nous planifions une réhabilitation prothétique :
• La relation intermaxillaire.
• Le caractère indissociable des positions verticale, sagittale et horizontale de la mandibule.
La relation intermaxillaire : Elle est définie comme la position de la mandibule dans les trois dimensions de l’espace par rapport au massif facial du crâne(3). A chaque relation intermaxillaire correspondra une dimension verticale :
• La dimension verticale d’occlusion (DVO) est définie comme la hauteur de l’étage inférieur de la face mesurée entre deux repères, cutanés ou osseux, lorsque les arcades sont en occlusion d’intercuspidie maximale(4).
• La dimension verticale de repos (DVR) est définie comme la hauteur de l’étage inférieur de la face mesurée entre deux repères, lorsque la mandibule est en posture de repos (on parle d’inocclusion physiologique). La mandibule est maintenue, sans intervention de la volonté, par l’équilibre des tonus musculaires antagonistes (réflexe myotatique)(4).
• L’espace libre d’inocclusion (ELI) : distance entre les surfaces occlusales maxillaires et mandibulaires quand la mandibule est en posture de repos. Il s’agit de la différence entre la DVO et la DVR mesurée au niveau incisif(4).
La corrélation des positions verticale, horizontale et sagittale de la mandibule : En raison du mouvement de rotation mandibulaire, toute modification horizontale ou sagittale impactera sa position verticale. Cette observation est particulièrement importante car la première étape de la reconstruction prothétique consiste à choisir la position mandibulaire dans le sens sagittal. Il s’agira de choisir entre une position mandibulaire (5) :
• Renforçant l’OIM
• Permettant la reconstruction en relation centrée, c’est-à-dire lorsque les condyles mandibulaires sont dans leur position la plus haute et postérieure, centrée, et reproductible au sein de la fosse temporale(6).
• Thérapeutique (antéposition, décompression articulaire, relation centrée stabilisée), qui correspond à la position que l’on souhaite donner à la mandibule par un traitement, n’étant pas forcément reproductible mais devant être définie par rapport à une position de référence (Laborde et coll, 2012).

Quel est l’impact de l’augmentation de la DVO sur la phonation ?

   La phonation est une fonction manducatrice reposant sur la mobilisation des muscles labiaux mais également de la langue. En effet, les phonèmes sont caractérisés par des surfaces d’articulation spécifiques entre la langue et les différents éléments de la cavité buccale (voir figure 2). Nous distinguons les points d’articulation suivants : labial, dental, apical, alvéolaire, palatal, dorsal, vélaire(9). La position mandibulaire va impacter la phonation par trois mécanismes :
• La modification du rapport des muscles labiaux.
• La modification de la position de la langue.
• La modification de la position des remparts dentaires qui doit compenser la différence des bases osseuses en restituant les contacts.
Ainsi, il est possible de transposer les observations de E. Tondowski, qui analyse l’influence des remparts prothétiques en prothèse adjointe totale, à la prothèse fixée. L’emploi de protocoles phonétiques bien compris est un atout pour contrôler l’acceptation du projet provisoire.

Les rapports occlusaux

   La stabilité des rapports occlusaux, et notamment du guide antérieur, est l’un des garants du succès des traitements prothétiques. Il est fondamental que l’augmentation de la DVO permette de restituer des contacts antérieurs et postérieurs fonctionnels en statique (recouvrement, surplomb, classe d’Angle) et en dynamique(12). Selon Orthlieb et coll. le recouvrement incisif est en moyenne de 3-4 mm et le surplomb moyen est de 3 mm (13).

Les étiologies de la perte de DVO

   La perte de DVO est la conséquence directe d’une absence de « stop dentaire ». Cette absence peut être consécutive à deux mécanismes différents :
• La perte dentaire entrainant une perte de calage postérieur.
• L’usure étendue à l’ensemble de la denture entrainant une perte de hauteur coronaire généralisée.
Lorsque ce phénomène d’usure est rapide, l’apposition alvéolaire ne permet pas de compenser la perte de hauteur coronaire et une perte de dimension verticale d’occlusion est inévitable. Lorsque les phénomènes d’usure sont lents, l’apposition alvéolaire compense la perte de tissu dentaire : les hauteurs coronaires diminueront sans entraîner une diminution de la dimension verticale d’occlusion. L’usure dentaire est une perte de substance non carieuse qui peut être d’origine chimique (érosion) ou mécanique (attrition, abrasion, abfraction)(16). Pour d’Incau et coll. (17) il s’agit d’une manifestation dynamique, cumulative et physiologique. Cependant, le processus peut être pathologique lorsque la perte de substance est anormalement importante par rapport à l’âge du patient. Il est ainsi fondamental d’évaluer les étiologies de l’usure chez nos patients pour contrôler les facteurs de risque, prévenir une récidive et favoriser le succès de nos restaurations (voir tableau 2).

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Table des matières

I. QU’EST-CE QUE LA DIMENSION VERTICALE D’OCCLUSION ?
1. DEFINITIONS 
2. QUELS ELEMENTS SONT EN RELATION AVEC LA DIMENSION VERTICALE D’OCCLUSION ?
A. LES STRUCTURES MANDUCATRICES
B. LA TYPOLOGIE SQUELETTIQUE
C. LES CARACTERISTIQUES DENTAIRES
D. L’ESTHETIQUE FACIALE ET DU CADRE LABIAL
3. LES ETIOLOGIES DE LA PERTE DE DVO
4. POUR RESUMER
II. QUELS SONT LES OUTILS A NOTRE DISPOSITION POUR ANALYSER LA DIMENSION VERTICALE D’OCCLUSION ?
1. L’EVALUATION CLINIQUE :
2. L’ANALYSE DES MODELES SUR ARTICULATEUR
A. L’ARTICULATEUR, UN SIMULATEUR ANATOMIQUE
B. LE CHOIX DE LA POSITION MANDIBULAIRE DE MONTAGE SUR L’ARTICULATEUR
3. CEPHALOMETRIE
4. LE PROJET PROTHETIQUE DU DSD AU WAX-UP 
5. POUR RESUMER
III. COMMENT PLANIFIER UNE AUGMENTATION DE DVO ?
1. INDICATIONS
2. DES MYTHES SUR L’AUGMENTATION DE DVO AUX GRANDS PRINCIPES ACTUELS 
3. CHOISIR LA VALEUR DE L’AUGMENTATION DE LA DVO
A. 5 MM : UNE VALEUR A RETENIR ?
B. LE SET-UP CEPHALOMETRIQUE PROPOSE PAR SLAVICEK
4. CHOISIR LA REPARTITION BIMAXILLAIRE DE L’AUGMENTATION DE DVO 
5. POUR RESUMER…
IV. PRESENTATION DES DIFFERENTS PROTOCOLES PROPOSES POUR L’AUGMENTATION DE DVO EN PROTHESE FIXEE
1. LE « DAHL CONCEPT », 1975 
2. LA « THREE-STEP » TECHNIQUE, F. VAILATI, U. BELSER, 2008
3. PRINCIPE DE M. FRADEANI, LES PREPARATIONS GUIDEES PAR LES PROVISOIRES DE SECONDE GENERATION, 2008
4. L’OCTA : 8 CRITERES OCCLUSAUX DE RECONSTRUCTION, 2011
5. LA « STAMP TECHNIQUE » DE A. LUSSI, 2015 
6. TECHNIQUE DE LASSERRE, 2015 
V. PROPOSITION D’UN GUIDE CLINIQUE POUR L’AUGMENTATION DE DVO 
1. ETAPE 1 : LA PLANIFICATION
2. ETAPE 2 : DES WAX-UP A LA MISE SOUS-PROVISOIRE
3. ETAPE 3 : VALIDATION DES PROVISOIRES
4. ETAPE 4 : REALISATION DES RESTAURATIONS DEFINITIVES
5. ETAPE 5 : SUIVI
6. EN RESUME
CONCLUSION

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