L’attentat terroriste: un événement déclencheur de la crise

Les attentats : de la mise en récit médiatique de l’événement aux paroles ordinaires

Introduction de la deuxième partie

Après avoir réalisé le cadrage du sujet à l’aide de travaux de conceptualisation et de contextualisation, nous allons cette fois nous intéresser aux différents protagonistes qui ont eu à faire face à la crise, à leur rôle et influence sur cet événement mais aussi au récit de l’histoire auquel ils ont tous contribué. Ainsi, au cours de cette partie, nous allons revenir sur les manières dont les couvertures médiatique (journalistes) et numérique (internautes) dans l’urgence ont été mises en œuvre, sur les dispositifs déployés, les caractéristiques et les comportements propres ou communs à ces deux approches de la diffusion de l’information.
Un corpus composé de captures d’écrans de recherche par mots-clés sur Google sera analysé avant d’aborder le thème de la révolution web 2.0, ainsi que les conséquences psychosociales sur la population. Enfin, cette partie se terminera par un chapitre consacré à la façon dont les lieux touchés par les attentats se chargent de symboles.

Le récit des attentats par les parties prenantes

Tout avait commencé par les attentats de Charlie Hebdo. Les premières vidéos amateurs montrant les tueurs quittant la rédaction, les premières rumeurs de journalistes froidement exécutés par un commando armé, des médias sur le pied de guerre et des foules endeuillées convergeant vers la République. Dans les jours suivants, le quartier Richard-Lenoir fut envahi par des camions de chaînes TV de tous les pays, Twitter et Facebook devinrent une agora numérique pour toutes les revendications et les hommages mondiaux. Les politiques, les intellectuels, les experts et les civils : tous avaient envie de prendre la parole et de s’exprimer pour des motivations diverses. L’engouement est tout simplement sans précédent : 7 millions de tweets sous lehashtag#Jesuischarlie ont été diffusés en 5 jours et 4 millions de français ont défilé le 11 janvier dans une grande manifestation en hommage aux défunts. Dans ce chapitre, nous allons aborder de près le récit de l’événement par les différents acteurs qui ont participé à inscrire cette histoire dans la mémoire collective mais également dans l’histoire. Afin d’aider le lecteur dans la lecture des sujets suivants, un petit lexique revenant sur des concepts de base en usage dans la sphère numérique est à disposition en annexe (annexe 2.4).

Traitement médiatique des attentats

Couverture médiatique en situation d’urgence

Information et traitement vont généralement de pair, mais cette relation n’aura jamais été aussi fusionnelle en une époque où la production et la diffusion de l’information se font en même temps, où l’information se “vit” en quasi temps réel. L’apparition du direct a suscité de nouveaux modes de traitement de l’information par les médias et les télévisions, phénomène exacerbé par les médias de masse et l’adoption des réseaux sociaux.
Le soir des attentats, la sphère médiatique est entrée en éruption : dès les premières déflagrations aux abords du stade de France, les chaînes d’information en continu ont chamboulé leurs programmes pour s’approprier le direct. Des envoyés spéciaux ont pris la parole pour diffuser à l’emporte-pièce des informations encore troubles quant à des scènes de guérilla dans la capitale d’après les premières sources émanant de témoins directs et de tweets d’anonymes. Dans la précipitation, toutes les autres chaînes généralistes ont pris part à ce mouvement à l’aide d’un dispositif exceptionnel. Et dans la cacophonie, les présentateurs ne savaient plus où donner de l’antenne, les envoyés spéciaux, analystes, experts, et témoins se sont succédés sans temps mort, dans un empressement et une désorganisation manifestes.
L’aménagement de l’espace télévisuel dans ce type de situation est classique : un bandeau en bas de l’écran défile et diffuse des déclarations de responsables politiques, le récit des événement, et un bilan provisoire des victimes qui s’alourdit de minute en minute, un sticker du type “terreur à Paris” (observé sur la chaîne BFM TV) vient se coller dans un coin de l’écran (annexe 3). Lors de la prise d’otage du Bataclan, l’assaut des policiers est donné en direct à la télévision : plan fixe sur la salle de concert, des journalistes et leurs cameramen tentent par tous les moyens d’interroger les otages libérés qui fuient la salle. Ces derniers parlent sous l’état de choc, le jargon utilisé par les journalistes pour décrire l’événementinspire en filigrane un pays en guerre.
Le parallèle avec les attentats du 11 septembre 2001 est manifeste, les travaux de Lamy sur la couverture médiatique d’urgence auront été d’une aide conséquente pour aborder ce sujet.
Avec la mise en place d’un discours simultané à un événement tragique, la télévision joue ainsi le rôle de filtre créateur de stéréotypes et de représentations mentales dans l’imaginaire collectif . Le direct télévisuel ou plutôt la réalité commentée (et donc imprévisible) ajoute une puissance incomparable aux images diffusées et peut donner un statut historique à un événement .Selon Lochard , en formant une « agora cathodique », ce traitement médiatique permet le déplacement, la réappropriation et une distanciation nécessaire à l’exposition de l’événement dans l’espace public. Les médias de masse apparaissent alors comme des instances contribuant aux débats sociaux autant que des supports de représentation de l’événement. La construction médiatique est surtout génératrice d’une émotion commune et collective véhiculée par les journalistes.

Comment sont écrits les impacts du terrorisme ?

Mesurer les écritures d’un événement dans le paysage médiatique est une entreprise difficile à mettre en œuvre en raison de la réactualisation permanente du sujet dans les médias, qu’elles soient sous format numérique ou papier. C’est pourquoi des pages de résultats Google Images autour de mots-clés liés aux attentats de Paris ont été choisies comme corpus d’analyse. Leur pertinence s’est naturellement imposée en raison de la popularité du support, le numérique ayant supplanté le papier dans les usages actuels, mais surtout parce que les résultats en question proposent une grande quantité d’images triées par popularité, etdonc davantage de matière pour se faire une réflexion quant à leur importance dans la sphère numérique et dans la construction de l’événement. L’étude ne s’est concentrée que sur l’image brute, et non le site web ou le propos qui y est attaché. L’analyse sémiologique qui a été effectuée l’a été dans le but de répondre à ces questions :
– Quelles sont les photos associées à l’événement?
– Quelles évocations peuvent-elles susciter dans l’esprit des gens?
– Quels discours se cachent derrière ces photos ?
L’étude des mosaïques des photos s’est limitée aux trois premières lignes d’images correspondant aux visuels les plus populaires. Les recherches ont été réalisées dansplusieurs langues à la date du 30 juin 2016.
La recherche « Attentats de Paris » (annexe 4) propose un panel de photographies qui inspire un sentiment de recueillement et de deuil, à la vue des foules convergeant vers des lieux d’hommage recouverts de bouquets de fleurs et de bougies. Quelques drapeauxfrançais reviennent de manière récurrente, les forces de l’ordre et les pompiers sont en interventionsur la voie publique mais ne sont pas pour autant mis en valeur. Cette page webmet en lumière des lieux et des acteurs d’une France ayant dépassé la phase de sidération et de panique, et qui a accepté l’événement, mais qui a encore besoin de se rassembler dans des lieux publics avant de pouvoir espérer à nouveau.
La recherche « Paris attacks » (annexe 5) génère un grand nombre de photos de foules unies autour des lieux de mémoire. On remarque également beaucoup de symboles renvoyant à l’imaginaire et aux stéréotypes propres à la France et Paris (couleurs tricolores,Tour Eiffel). La photo de ce drapeau français planté sur un parterre de fleur devant le Carillon est récurrente : le drapeau qui peine à flotter donne l’image d’une nation en première ligne, mais qui bien que meurtrie tient, encore debout, les bouquets tapissant le sol font référence aux victimes innocentes tombées le soir du 13 novembre. Dans son ensemble, la recherche évoque un pays pleurant ses enfants devenus martyrs.
La recherche « Anschlag in Paris » (annexe 6) aboutit à une mosaïque à dominante sécuritaire: des militaires en posture d’autorité (photo en contre-plongée de forces de l’ordre sous la Tour Eiffel), des détails sur l’enquête criminelle associée (clichés de terroristes), des interventions policières coordonnées. Il n’y a pas de place pour la tragédie et le deuil. L’événement semble être abordé selon l’angle sur la résolution de la crise. Les responsables ont-ils été arrêtés? Comment prévenir les futurs attentats? Quels dispositifs sécuritaires mettre en place?

Une sphère numérique irriguée par les réseaux sociaux

La révolution internet s’est dans un premier temps caractérisée par l’ouverture vers une somme de services et de savoirs quasiment infinie et accessible en un clin d’œil. Puis l’arrivée du collaboratif et du participatif a posé les bases du « Web 2.0 ». Ce dernier se caractérisant par l’importance majeure accordée à l’interaction entre utilisateurs et interface. L’internaute n’est plus seulement spectateur, il devient producteur, voire créateurs de contenus en partageant des articles et des liens divers, en commentant des actualités ou en évaluant des produits. De ce fait, le “feedback” numérique généré par l’internaute a sensiblement bouleversé les manières d’informer, de distraire ou de faire du commerce sur internet, aidé d’années en années par des technologies proposant des connections de plus en plus performantes. Dans le monde de l’information et de la communication, c’est un bouillonnement d’idées et de débats, et l’actualité y devient inépuisable. Ce phénomène est emblématiquement incarné par l’omniprésence des réseaux sociaux numériques et applications mobiles dans nos vies (en 2016, Facebook comptait 1,13 milliard d’utilisateurs actifs chaque jour et Whatsapp, 1,03 milliard ). A noter que dans ce mémoire, ce que nous entendons par numérique correspond au terme général sous lequel on désigne tous les dispositifs technologiques qui permettent une mise en contact, un échange etla constitution du sentiment de l’être-ensemble dans un espace commun, pour un nombre substantiel de personnes.

L’internaute : un nouvel acteur dans le traitement et la circulation de l’information

L’information circule aujourd’hui selon une mécanique de viralité, principalement parle partage de “posts” sur les réseaux sociaux où l’internaute, lui-même, trouve là un cadre adapté pour s’exprimer et se construire une identité numérique par le biais de son activité en ligne. L’usager s’adresse ainsi à d’autres usagers via des plateformes relationnelles dédiées à un cercle de personnes. Sur Facebook, ce cercle correspond à un groupe plus ou moins circonscrit de proches identifiables ou zone d’interconnaissance (même si les frontières de ces créations de relations de proche en proche peuvent aisément être transgressées par qui en a la volonté, ce qui se caractérise dans l’expression “ajouter n’importe qui”), tandis que sur Twitter ou Youtube, la plupart des interactions auront lieu avec de parfaits inconnus ou des personnalités publiques. Ce phénomène renvoie à deux dynamiques des processus d’individualisation : un processus de subjectivation, qui conduit les personnes à extérioriser leur identité dans des signes qui témoignent d’une capacité à faire (écrire, photographier, concevoir, monter) et un processus de simulation, qui les conduit à endosser une diversité de rôles exprimant des facettes multiples, et plus ou moins réalistes, de leur personnalité. Les sites communautaires du “Web social” procurent soutien et reconnaissance mutuels et jouent un rôle de soupape d’expression, de défoulement et donc de soulagement. Plus qu’un outil de traitement de l’information les réseaux sociaux sont avant tout un nouvel outil dans la sociabilité des individus. L’affirmation sociale en notre époque se mesure dans l’influence qu’on peut avoir sur les autres internautes, dans la capacité à soulever des questions, à déclencher du débat autour, et véhiculer une opinion qui même si elle ne sera pas partagée partout le monde, ne laissera personne indifférent. Le nouveau leader, c’est désormais le mailleur, le faiseur de réseaux , en somme celui qui possède un large public d’abonnés dont la parole portera au delà des simples cercles. De par son nouveau statut, l’internaute franchit incessamment cesse la ligne de démarcation entre consommateur et producteur (il devient ce que Valérie Beaudouin appelle un Prosumer ). Remontant des informations jusqu’à la saturation par le biais d’évaluations critiques, de commentaires, d’opinions ou tout simplement par sa manière de naviguer, il s’insère dans le processus d’innovation propre aux consommateurs-producteurs, et se retrouve obligé de s’adapter constamment aux désidératas (exprimés ou inconscients) des publics. La distance entre producteur-auteur et public devient extrêmement fine, et les fonctions de médiatisation de l’information dans la communication, c’est -à-dire l’idée d’un espace public où se formaliseraient les échanges communicationnels est remise en question.
Les enquêtes récentes montrent une croissance sensible des pratiques « amateur » depuis une vingtaine d’années.
Les internautes forment entre eux un vaste maillage tissé par des liens dits “faibles” , c’est à dire via des simples connaissances, des amis d’amis, des personnes croisées avec qui l’on garde contact mais avec qui il est inutile d’entretenir une relation assidue . Sur le web, la mise en contact entre utilisateurs se fait par le moyen d’algorithmes inhérents aux plateformes.
Ainsi, pour obtenir une information, un internaute s’adressera naturellement à un moteur de recherche qui lui proposera une sélection de sites web classés selon leur pertinence, tandis que sur les réseaux sociaux, l’utilisateur se verra proposer régulièrement de s’abonner à des comptes dits leaders d’opinion susceptibles de l’intéresser ou bien de contacter des « amis » communs. La relation se fait donc de proche en proche et est confiée à des lignes de code informatique, c’est pourquoi l’idée d’un espace public du net évoquée précédemment est remise en question car pour toucher un « public », les canaux de communication sont multiples, et échappent aux processus de médiation et de médiatisation classiques. Ainsi,pour que des individus publient (au sens où leur “travail” est diffusé dans l’espace virtuel, et atteint éventuellement un lectorat), l’usage d’un espace public devient superflu. En poussant l’analyse plus loin, produire de l’information prime sur le fait de savoir si elle est jamais utilisée par quiconque, dès lors la potentialité de la réception du contenu n’est plus une composante rédhibitoire, d’où l’aspect virtuel de la communication sur les réseaux du contenu qui est déposé pour un usage virtuel. Ce que nous apprenons de l’Internet, c’est qu’il n’est nullement besoin de vivre ensemble selon des procédures ou des réalités pour pouvoir interagirsous la forme de l’interactivité (et non de l’interaction). L’échange est devenu unrecueil, une trace.
Les relations de communication s’émiettent au gré de « fils » d’information, dans un univers sans limite qui ne délimiterait pas l’information. S’il existe une sphère publique elle se fait sans public constitué, sans cette généralité communicationnelle qui forme d’ordinaire l’audience.
Devant la multiplication des sources, peut-être sommes-nous entrés dans une ère de l’infobésité. Ainsi, comme le suggèreThierry Leterre: l’Internet n’est nullement un «nouveau média», puisqu’on n’y trouve pas de publics identifiables ni de modèle de transmission linéaire entre l’émetteur et des récepteurs. Les médias ne sont qu’une manière de généraliser les actes de communication, et aujourd’hui puisqu’ils ne sont plus les seuls vecteurs de diffusion de l’information, leur fonction évolue, et ils doivent s’insérer dans ce flux horizontal de conversations, de partages, de commentaires et de recommandations. Sortir de leur condition de simple “média”, n’est-ce pas là tout le paradoxe?

Le point de vue ordinaire : un quotidien à réinventer ?

Une population largement impactée par les attentats de Paris

Les attentats de Paris se sont singularisés par un écho médiatique sans précédent mais également par un impact massif sur une population dépassant largement le simple cercle des victimes et de leurs proches, ainsi que des services de secours (pompiers, policiers ou ambulanciers) se trouvant confrontés directement à ces derniers.
Les jours et les semaines suivant les attentats, les services médicaux et les cellules psychologiques ont été saturés par des flux massifs de personnes ayant besoin d’une écoute ou d’une assistance psychologique . Parmi eux, se trouvaient de nombreux sujets n’ayant pas vécu les attentats sur place, ou n’ayant aucune relation familiale ou sociale avec les victimes mais qui se sont pourtant retrouvées atteintes psychologiquement ou en souffrance, exprimant des troubles allant de l’anxiété au choc post-traumatique, en passant par de fortes angoisses. Une des raisons s’explique par le fait que l’onde de choc ne s’est pas simplement limitée au cercle susnommé, mais a également touché le cercle plus large des connaissances qui connaissaient forcément de près ou de loin un disparu ou un rescapé des attentats de Paris en raison du vaste maillage de la population.
Seulement, cette seule raison ne suffit pas à expliquer le phénomène car la déflagration de l’événement et de sa puissance dramatique a frappé une large partie du territoire et a eu des conséquences collectives désastreuses auprès de personnes éloignées géographiquement ou socialement du drame. Ce que confirme Jean-Michel Coq : “En province, il y a certes l’idée que ces choses-là ne peuvent arriver qu’à Paris, mais dans certaines grandes villes, il y a une angoisse plus diffuse. C’est toujours le cas lors d’événement violents, il y a toujours un traumatisme individuel et un ressenti collectif, comme une contamination sociétale très forte qui se diffuse dans la population. Cette hypersensibilité est très présente et demeure très longtemps, comme pour les mouvements de foule paniquée par le moindre signe évoquant un attentat. La violence et l’imprévu en sont la cause, et l’imprévu a des effets traumatiques collectifs et individuels avec cette idée d’impréparation et de surprise. Le 13 Novembre, on a basculé en quelques secondes d’une situation banale dans un quartier festif à une situation de guerre où des gens sont assassinés. Le basculement brutal a saisi les gens, on a parlé de sidération. Et puis, il faut dire que nous ne vivons pas dans une culture de la sécurité comme en Israël ou certains pays anglo-saxon”. Cette notion de sidération semble commune aux nombreuses disciplines étudiées jusque-là. Ainsi, si en biologie, la sidération désigne un « arrêt complet des organes d’un organisme, généralement sous l’effet d’un accident», elle pourrait désigner un événement si extraordinairement intense et brutal que tous types de publics sur le coup ne comprennent absolument pas ce qui leur arrive. Dans ses travaux sur les attentats du 11 septembre, Daniel Dayan décrit un fait extrêmement inhabituel à la télévision: des images d’origines diverses et non travaillées qui défilent en boucle sur l’écran, montrant les avions percutant les tours jumelles, et dont la caractéristique la plus criante est qu’elles sont muettes. Ces images violentes sont subjectives, elles passent par la grille des représentations personnelles, et comme affirme Dayan, elles engagent « plusieurs autres dimensions et notamment une dimension thérapeutique, une dimension cognitive, une dimension rituelle ».
Ce volet psychologique que nous aborderons au cours de ce mémoire permettra permet de dégager des pistes d’études à travers ces études cliniques et retours de terrain dont le communiquant devra s’inspirer. L’assistance aux victimes étant le premier pas dans la reconstruction des victimes et des populations, mais également une grande source pour la collecte d’informations terrain. Par ailleurs, les égards et l’approche préconisés par les spécialistes serviront de base pour la construction d’un discours et des éléments de langage adressés à une population protéiforme mais réunie dans la sidération, toujours dans l’unique but de mener à la reconstruction.

Conséquences psychologiques communautaires

Le dessein du terrorisme est d’instaurer un climat d’insécurité, de crainte et de terreur en faisant planer une l’idée d’une menace imminente mais imprécise, suffisante pour influencer profondément les activités professionnelles, économiques et sociales d’une société en modifiant les comportements de ses habitants. Des précédentes recherches ont démontré qu’en période de crise, ces derniers adoptent des comportements de méfiance, sont saisis d’anxiété dans des espaces publics lorsqu’une situation inhabituelle se déroule sous leurs yeux ou  même sans raison. Certaines réactions d’évitement et de phobies communautaires deviennent alors handicapantes. De plus, à la suite d’un attentat, l’apparition de comportements à risque, avec une augmentation de la consommation de tabac, d’alcool et de médicaments psychotropes dans la population générale est généralement constatée. “Tout acte terroriste constitue pour nos sociétés démocratiques une véritable agression psychologique et émotionnelle, capable d’engendrer de profondes blessures au sein de la population”.
Toutefois, contrairement aux idées reçues, passées les premières heures, la réaction collective de la société s’exprime rarement sous forme de panique ou d’agressivité. On assiste plutôt à des démarches de soutien communautaire, se manifestant sous forme de dons de sang, d’aide spontanée pour aider les sinistrés, et dans le cas des attentats de Paris, de nombreuses victimes se portant un secours médical ou psychologique entre elles.

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Table des matières
Introduction générale
1) Préambule
2) Problématique et hypothèses
3) Méthodologie et Corpus
4) Annonce du plan
5) Intérêt théorique et professionnel
Partie 1 : L’attentat terroriste: un événement déclencheur de la crise
I) Approches symboliques et communicationnelles de l’attentat
1) Conceptualisation du terrorisme moderne et aspects sociétaux
2) Logiques communicationnelles et esprit du terrorisme
2.1) Le théâtre de la violence politique : un terreau favorable à l’imagination
2.2) Quelle chambre de résonance pour le terrorisme ?
3) La France face au terrorisme
II) De l’évènement à la crise
1) Conceptualisation de l’événement
2) Appropriation des concepts autour de la notion de crise
2.1) La crise et ses conséquences
2.2) Typologie détaillée des crises susceptibles de toucher une organisation
III) Les médiations documentaires, éditoriales, artistiques des attentats urbains
1) Réflexions autour des médiations
2) Victimes et terroristes : un antagonisme propre aux attentats
2.1) Conceptualisation de la victime
2.2) Un statut en perpétuel changement au sein de la société
3) De la diversité des médiations autour des attentats
Partie 2 : Les attentats : de la mise en récit médiatique de l’événement aux paroles ordinaires
I) Le récit des attentats par les parties prenantes
1) Traitement médiatique des attentats
1.1) Couverture médiatique en situation d’urgence
1.2) Comment sont écrits les impacts du terrorisme ?
2) Une sphère numérique irriguée par les réseaux sociaux
2.1) L’internaute : un nouvel acteur dans le traitement et la circulation de l’information
2.2) Internet : Le récit polyphonique des internautes
II) Le point de vue ordinaire : un quotidien à réinventer ?
1) Une population largement impactée par les attentats de Paris
2) Conséquences psychologique des attentats sur la population
2.1) Conséquences individuelles : L’état de syndrome post-traumatique
2.2) Conséquences psychologiques communautaires
3) L’accompagnement psychologique et le soutien aux victimes du terrorisme
3.1) Exemple des attentats de 95
3.2) Mobilisation des secours le soir du 13 novembre
4) Vers la reconstruction citoyenne ou comment imaginer une communication réparatrice
5) Mutations dans les pratiques urbaines post-attentats : des lieux à reconstruire
Partie 3 : Une Relation au local revisitée : la communication de crise
I) La communication de crise face aux attentats
1) Le rôle de la communication de crise
2) Champ d’action et réflexion autour de la fonction
3) L’organisation de la communication de crise
II) L’espace numérique : Vers une reconstruction des hommes et des lieux
1) Réseaux sociaux et mobilisations
1.1) Initiatives citoyennes : analyse d’hashtagssur Twitter
1.2) Cas de dispositifs numériques déployés pour la sortie de crise
2) Initiatives des médias
3) Comment les lieux se mettent récit sur les réseaux sociaux ?
4) L’humour, un premier pas vers la résilience?
4.1) Analyse de corpus de tweetshumoristiques
4.2) Aspect théorique de l’humour thérapie humaine et cohérente
III) Pourquoi et comment repenser la communication de crise liée aux attentats?
1) Que défendre, qui défendre ?
2) Les médiations numériques au cœur de la résolution de la crise
2.1) La communication pendant la crise
2.2) Hors la crise
3) Une relation aux médias parfois tumultueuse
4) Une sensibilisation à la communication de crise d’entreprise
5) Du délicat usage de l’enquête ethnographique et de l’humour : proximité et distanciation
Conclusion générale
Bibliographie
Webographie
Annexes
Mots-clés
Résumé

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