L’Association Internationale de Développement (IDA)

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L’endettement dans la théorie macroéconomique

L’endettement de l’Etat a sans doute constitué un élément fondamental de l’histoire de l’Etat « car l’Etat, sous ses différentes formes plus ou moins primitives, a de tout temps ou presque, cherché à emprunter sans que l’on puisse pour autant parler de dette publique ou même de crédit de l’Etat. » (Jean-Yves Grenier [2006])
La question autour de la dette publique a commencé à susciter de l’intérêt vers la fin du Moyen Âge dans les cités italiennes. « Très tôt, dès la fin du Moyen Âge, les réflexions se multiplient autour de la question des emprunts publics, de leur licéité, de leur utilité ou de leur nocivité » 2.
Au XIIe siècle, ces cités, politiquement indépendantes, ont tout d’abord recours à des emprunts à court terme, à taux très élevé, et qu’elles dissimulent au public. Ces emprunts ne sont considérés que comme un moyen de faire face à un problème immédiat, et sont remboursés très vite. Toutefois, en raison du coût croissant des guerres, et de l’impossibilité d’augmenter les impôts face au refus des populations, une dette publique de long terme se développe dès le XIIIe siècle. Dès cette époque, les cités italiennes empruntent, souvent de manière forcée, des sommes importantes à long terme. Progressivement, les cités italiennes créent, durant la fin du Moyen Âge, un ensemble d’institutions financières de gestion de la dette publique, promis à un avenir durable. Vers la fin du XIIIe siècle, le caractère moral ou non du financement par l’endettement des Cités fut la principale préoccupation des auteurs scolastiques.
Les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles furent marqués par l’apparition de deux courants de pensée. Le premier soutenait la dette publique comme moyen d’accroissement de la quantité de monnaie en circulation. Les fondateurs furent John Law (1671-1729) puis Melon (1675-1738). Toutefois, pour le second, la dette de l’Etat ne fait que priver l’économie d’une partie de ses ressources en capital. Montesquieu (1689-1755) écrivait « Quelques gens ont cru qu’il était bon que l’Etat dut à lui-même : ils ont pensé que cela multiplierait les richesses, en augmentant la circulation, position erronée car ce papier ne sera jamais autre chose que le gage d’une dette possédée par un particulier. Par contre, la dette publique a ce gros défaut qu’elle ôte les revenus véritables de l’Etat à ceux qui ont de l’activité et de l’industrie, pour les transporter aux gens oisifs ; c’est-à-dire qu’on donne des commodités pour travailler à ceux qui ne travaillent point, et des difficultés pour travailler pour ceux qui travaillent. »
Le souci des économistes vis-à-vis de la dette publique fut de plus en plus évident durant le siècle dit des Lumières (XVIIIe siècle). Smith (1723-1790) doutait de la fiabilité de l’Etat en tant que payeur. En effet, il affirme qu’« à un certain niveau d’accumulation des dettes nationales, il n’y a guère d’exemple, je crois, qu’elles aient été loyalement et complètement payées. Le revenu public a toujours été libéré, si tant est qu’il l’ait jamais été, par une faillite, quelques fois par une faillite avouée, mais toujours par une faillite réelle, quoique souvent par un prétendu paiement. » Tandis que pour Hume (1711-1776), la dette publique constituerait « un péril majeur pour l’économie ».
Le XIXe siècle fut marqué par une approche modérée de l’endettement publique. Approche avancée par l’économiste classique Jean Baptiste Say (1767-1832) qui soutenait l’utilité « des emprunts publics modérés », si est satisfaite la condition que le gouvernement les utilise en
« établissements utiles » dans la mesure où ces emprunts permettent « un emploi à des petits capitaux situés entre des mains peu industrieuses. »
Enfin, une vision conventionnelle des effets de l’endettement public sur les agrégats ma-croéconomiques trouve ses racines dans les théories néoclassiques et keynésiennes. Il s’agit en effet d’une approche de synthèse fidèle au schéma keynésien à court-terme et néoclassique à long-terme.

Approche classique

La théorie classique s’appuie sur des relations économiques inspirées du modèle idéal de la concurrence parfaite. Sur cette base découle la théorie suivante : si les dépenses étatiques sont financées à crédit cela produira une augmentation de l’intérêt décourageant les investisse-ments privés (effet d’éviction). La théorie classique critique le fait que l’Etat se substitue aux investissements privés et ainsi ralentisse l’accumulation de capital et la croissance de l’écono-mie nationale. De plus l’endettement a des effets négatifs durables. Le budget de l’état sera imputé du montant du service de la dette.
La première guerre mondiale (1914-1918) et la crise de 1929 marquent la fin de l’approche classique de l’endettement publique.

Approche néoclassique

La théorie néoclassique considère qu’une politique fiscale basée sur la demande (relance de l’emploi) est inefficace et provoque uniquement des effets inflationnistes. Leur théorie part du principe qu’il existe un modèle économique décrivant l’ensemble des interactions au sein d’une économie nationale et que les individus la connaissent. Chacun orienterait ses attentes sur la base de ce modèle et aurait des attentes rationnelles. Les théories néoclassiques concluent qu’un endettement de l’Etat n’a pas de raison d’être, car inefficace.

Approche keynésienne

L’approche keynésienne soutient qu’une réduction des prélèvements fiscaux financée par endettement public stimule la consommation à court-terme. En effet, toute diminution de la charge fiscale non accompagnée par contraction des dépenses publiques actuelles ou futures, accroit le revenu disponible des ménages. Dans l’immédiat, l’effet d’accroissement du revenu disponible sur la consommation est plutôt positif. La dépense de consommation étant une composante de la demande agrégée, l’accroissement de la première induit un accroissement mécanique de la seconde. L’augmentation de la demande se traduit par une augmentation équivalente de l’offre à l’équilibre du marché des biens et des services. Au final, le déficit budgétaire financé par endettement public, toute chose égale par ailleurs, implique un ac-croissement de la production et donc des revenus.
Cette approche dominait la pensée économique jusqu’au milieu des années 1970. La remise en cause de l’effet keynésien des déficits budgétaires fut attribuée à la théorie de l’équivalence de Ricardo proposé par Barro en 1974.

Approche par l’équivalence ricardienne (Barro)

Par opposition à l’approche conventionnelle, le théorème d’équivalence soutient l’effet neutre de la dette publique sur les agrégats macroéconomiques.
Selon cette théorie, le mode de financement des dépenses étatiques n’aurait aucune inci-dence sur le revenu réel d’une économie nationale.
Cette théorie est basée sur l’hypothèse que chaque génération veillerait à la suivante et maximiserait son profit pour répondre aux besoins des générations futures. Barro avance éga-lement le fait que les individus connaissent leur revenu et décident de consommer aujourd’hui ou demain en conséquence. Les acteurs sont également conscients que les dépenses étatiques financées à crédit aboutiront à des hausses d’impôts. Les contribuables augmenteront donc leur épargne proportionnellement à l’endettement étatique. Comme l’épargne augmente, les taux d’intérêt restent stables (pas d’effet d’éviction des investissements privés).

Théorie du cycle de l’endettement

Au milieu des années 1960, Avramovic et al. caractérisaient les trois phases du proces-sus d’endettement. La première phase est celle où l’épargne est insuffisante pour soutenir l’investissement national. Il y a donc subséquemment un manque à gagner pour rencontrer les paiements du service de la dette, l’épargne ne parvenant même pas à financer les projets internes. On génère ainsi un autre besoin pour la contraction de nouvelles dettes que celui de combler le manque à gagner du côté épargne ou de la balance courante, soit celui permettant de rencontrer les paiements sur la dette accumulée.
Lorsque les projets financés par les emprunts internationaux commencent à porter fruit, l’épargne peut croitre un peu plus rapidement. Au début de cette seconde phase, cela ne suffit pas à couvrir tous les paiements d’intérêt et du principal de la dette.
Par contre, l’épargne croissant toujours, les besoins (reliés au manque d’épargne pour l’investissement ou la balance courante) face au financement international diminuent, ce qui permet à la dette accumulée d’augmenter plus lentement, soit seulement pour payer les frais reliés au service de la dette.
La troisième et dernière phase de ce processus théorique est caractérisée par le fait que l’épargne, toujours en croissance, est maintenant suffisante pour financer les projets domes-tiques et également équilibrer la balance courante, mais aussi pour s’acquitter du service de la dette sans avoir besoin de contracter de nouveaux emprunts. Ainsi, la dette accumulée commence à décroitre pour éventuellement disparaitre complètement.
Cette théorie est insuffisante vue que la plupart des pays en développement semblent piégés dans la première étape du cycle avec une explosion de la dette et des performances économiques médiocres.

Théorie du surendettement

Elle considère qu’une dette élevée qui se révèle difficile ou impossible à rembourser exerce des effets désincitatifs sur le pays débiteur à entreprendre des reformes favorables à l’inves-tissement et/ou à la croissance économique. Le surendettement est un problème qui se dresse comme une vertu du service de la dette puisqu’il augmente le montant des remboursements par la vertu de la différence de valeur réelle et contractuelle des remboursements ; ce qui, en fin de compte, augmente le fardeau du service de la dette d’un pays.
En effet, Krugman (1988) et Sachs (1989) ont déclaré que le surendettement existe lorsque le service de la dette est si lourd qu’une grande partie du courant de sortie revient à des prêteurs étrangers et crée par conséquent un obstacle à l’investissement. Le service de la dette est donc considéré comme une taxe implicite, ce qui décourage les investissements et étouffe la croissance économique qui rend pratiquement impossible pour les pays très endettés d’échapper à la pauvreté (Clements et al., 2005 et Fonchamayo 2009).
Quelques économistes tel que Jean Baneth (2003) affirme, toutefois, que le service de la dette n’est pas un gros problème. Le problème vient de son utilisation. Si la dette est bien utilisée, elle aidera le pays à générer des revenus et rembourser correctement ses dettes. Le service de la dette devient insoutenable du fait des problèmes intérieurs et de l’instabilité politique.

Les théories économiques de la croissance

Selon François Perroux, la croissance économique est une augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels.
Au sens large, la croissance inclut le changement de structure, englobe les mutations et les changements qui rendent celles-ci auto-entretenue.
Les ressources économiques mobilisées sont à l’origine des différentes formes de la crois-sance économique. En effet, elle peut être intensive (meilleure combinaison des facteurs de production et recours à l’innovation) ou extensive (augmentation quantitative des facteurs de production) mais également équilibrée (développement homogène des différentes branches et secteurs d’une économie nationale) ou déséquilibrée (développement d’un ou de quelques secteurs entrainant le développement du reste du système économique).
La croissance s’est vraiment manifestée au début du XVIIIe siècle, tout d’abord, en Europe Occidentale, puis en Amérique du Nord. Son apparition dans certaines parties du monde est considérée comme récente.

Les Institutions de Bretton Woods

Ceux sont notamment le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

Le Fonds Monétaire International (FMI)

Le Fonds Monétaire International (FMI) 1 a été officiellement fondé le 27 décembre 1945. Il s’est vue confié un rôle de coordination et de concertation et fut chargé de fixer les règles de bonne conduite devant assurer la stabilité entre les monnaies, et ce en aidant le cas échéant les pays à surmonter les déficits temporaires de leurs balances des paiements notamment par des apports financiers. Le FMI intervient principalement dans trois domaines d’activité : La surveillance, l’aide financière et l’assistance technique.

La surveillance

Le FMI a pour mandat de contrôler le système monétaire international afin d’en assurer le bon fonctionnement et de contrôler la manière dont chaque Etat membre remplit ses obligations et respecte ses engagements. Pour celà le Fonds devait adapter ses instruments aux situations particulières d’une part et aux évolutions du système monétaire international d’autre part.

L’aide financière

Le FMI a pour second mandat d’apporter une aide financière aux pays membres qui éprouvent des difficultés à équilibrer leur balance des paiements. L’aide financière apportée a pour objectif de permettre au membre de remédier rapidement aux déséquilibres de sa balance des paiements et d’éviter ainsi que celui-ci impose des restrictions commerciales ou autres qui soient préjudiciables aux autres membres et aux échanges internationaux. L’aide, qui prend en pratique la forme de prêts et de crédits, est toujours temporaire et conditionnelle à l’adoption par le membre en question de programmes de reformes et d’ajustements qui doivent avoir reçu l’aval du Fonds.
Les ressources financières mises à la disposition d’un pays membre par le Fonds servent à cinq grandes finalités. Elles doivent l’aider soit :
• à surmonter un problème temporaire de liquidité ;
• à mettre en place les programmes d’ajustement macroéconomique et structurel à moyen-terme ;
• à faire face aux situations d’imprévu comme une catastrophe naturelle ou une crise monétaire ;
• à renégocier les dettes bancaires, que ce soit pour financer des fonds de garantie pour les nouvelles créances émises en échange des anciennes, ou pour racheter une partie de la dette décote ;
• à intervenir de manière préventive sur les marchés des changes.

L’assistance technique

L’assistance technique constitue le troisième volet du mandat du FMI. Elle prend tout d’abord la forme d’une mise à la disposition des membres de compétences techniques, ceci dans plusieurs domaines : aide à la conception et à la mise en œuvre des politiques monétaires et budgétaires, aide au renforcement des institutions, aide à la collecte et à l’amélioration des données statistiques, etc.
Le Fonds intervient également à titre d’intermédiaire entre le pays débiteur et ses princi-paux créanciers. Son rôle est à ce titre triple :
• il réunit autour d’une même table les principaux acteurs pour trouver, discuter des solutions possibles ;
• il intervient directement auprès des créanciers et des débiteurs pour éviter la rupture dans les obligations contractuelles de remboursement et trouver de nouveaux finance-ments ;
• il établit avec le pays concerné le programme d’ajustement économique que celui-ci devra adopter. L’adoption de programme d’ajustement est, de manière générale, une condition préalable à toute négociation avec les Clubs de Paris et de Londres.

La Banque Mondiale

La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), mieux connue aujourd’hui sous le nom de Banque Mondiale 2, a été créée en 1944.
Cinq objectifs principaux sont énonces dans les statuts de la BIRD :
• Aider à la reconstruction des économies dévastées par la guerre et faciliter le passage d’une économie de guerre à une économie de paix ;
• Participer au développement économique des Etats membres, y compris les moins avan-cés ;
• Promouvoir les investissements privés à l’étranger au moyen de garanties ou de finan-cements directs ;
• Promouvoir l’expansion harmonieuse sur une longue période des échanges internatio-naux et l’équilibre des balances des paiements, en tant que facteurs de développement, afin d’améliorer la productivité et le niveau de vie des personnes ;
• Catalyser des financements extérieures en combinant ses propres ressources avec des fonds d’autres origines pour financer les projets les plus utiles et les plus urgents, tout en tenant compte des conséquences économiques des investissements internationaux.
De toutes les grandes institutions économiques internationales, la Banque Mondiale est sans nul doute celle qui est la plus proche des pays en développement. Elle accorde des prêts aux pays en développement pour les aider à lutter contre la pauvreté et pour financer des investissements destinés à stimuler la croissance de l’économie. Elle prête directement aux pays dont le PIB par habitant est inférieur à 5445 $, ou aux entreprises et autres unités économiques, mais dans ce cas les prêts doivent être garanties par le gouvernement du pays concerné. On distingue les prêts d’investissements des prêts d’ajustement. Les prêts d’inves-tissements concernent les routes, les centrales électriques, les écoles, les réseaux d’irrigation, ainsi que certaines activités telles que les services de vulgarisation agricole, la formation des enseignants, ou le programme visant à améliorer le régime nutritionnel des enfants et des femmes enceintes. Certains prêts de la Banque Mondiale financent des reformes structurelles de nature à rendre l’économie d’un pays plus stable, plus efficace et davantage ouverte aux forces du marché. Elle apporte également une « assistance technique » aux gouvernements ou leur fournit des conseils d’experts, afin de les aider à rendre certains secteurs bien précis de leur économie plus performants et plus à même d’atteindre les objectifs fixés en matière de développement national.

L’Association Internationale de Développement (IDA)

L’IDA a été créée le 24 septembre 1960, elle est affiliée à la Banque Mondiale et accorde des prêts presque sans intérêts aux pays les plus pauvres. Seuls les pays ayant un revenu annuel par habitant inférieur à 1,305 dollars peuvent emprunter à l’IDA. Etant donné la durée du prêt (35 à 40 ans), 85% du prêt équivaut à un don. Cependant, la rigueur des conditions à remplir par les emprunteurs est identique à celle exigée pour un prêt de la BIRD.
Les prêts à l’ajustement structurel (PAS) :
C’est à l’initiative de Robert Mac Namara, alors président de la Banque Mondiale, que cette dernière amorça un virage pour accorder des prêts à long terme destinés à financer des reformes structurelles de nature à soutenir un développement durable en économie ou-verte. Les prêts à l’ajustement structurel (PAS) furent ainsi introduits en 1980. Ces prêts fournissent une aide financière pour permettre aux pays de couvrir leurs importations. La Banque Mondiale a introduit depuis lors, en 1984, les prêts à l’ajustement sectoriel portant sur des projets plus spécifiques notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des institutions financières et de l’éducation. Pour obtenir un PAS, le gouvernement du pays débiteur doit s’engager à mettre en place un programme d’ajustement macroéconomique combiné à un programme de réformes structurelles.
L’ajustement structurel : La philosophie de l’ajustement structurel, appliqué dans les années 80, se résume à deux phases. La première a pour but d’assainir la situation financière des pays, de réduire les déficits et se nomme « phase de stabilisation ». La seconde s’étale dans le temps. Elle suppose des réformes de structure, se traduisant par une redéfinition du rôle de l’Etat et de l’insertion internationale des pays, et prend le nom de « phase d’ajustement structurel ».
Ces deux phases peuvent être délimitées en quatre étapes :
La première étape impose une dévaluation de la monnaie nationale et un ajustement des taux de change. Cette mesure doit permettre un accroissement de la compétitivité interna-tionale des exportations du pays.
La seconde étape s’agit d’adopter des politiques anti-inflationnistes associées à des mesures de restriction de la demande intérieure. Pour cela il faut réduire le taux de croissance de l’offre de monnaie, effectuer un ajustement fiscal et réduire certains coûts comme ceux associés aux salaires.
La troisième étape veut restaurer le mécanisme du marché. Au niveau interne cela passe par une réduction du contrôle des prix (ce qui suppose l’élimination des subventions alimentaires ou celles sur l’énergie), une hausse des taux d’intérêt (par l’élimination des aides au crédit) et par une désindexation des salaires. Toutes ces mesures doivent permettre de réduire la demande interne. Au niveau externe, la restauration des mécanismes de marché suppose une libéralisation du commerce (par une réduction voire élimination des droits de douane, et par l’élimination des licences) et une libéralisation des paiements.
La quatrième étape est la privatisation qui peut prendre plusieurs formes : dépossession totale du secteur public de ses entreprises, vente de parts ou sous-traitance de certaines activités.

La Banque Africaine de Développement (BAD)

Le Groupe de la Banque africaine de développement a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. A cet effet, il mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre.
La BAD collabore avec la Banque Mondiale pour l’examen des dépenses publiques et l’as-surance de l’affectation des ressources à la réduction de la pauvreté. Cette banque fonctionne avec un organisme de financement dont le rôle est comparable à celle de l’IDA : La FAD.

Le Fonds Africain de Développement (FAD)

Le Fonds Africain de Développement est le guichet de prêt à taux concessionnels du Groupe de la Banque Africaine de Développement. Créé en 1972, le FAD est entré en activité en 1974. Il est administré par la Banque africaine de développement et est constitué d’États participants (les pays donateurs) et les pays bénéficiaires. Son principal objectif est de réduire la pauvreté dans les pays membres régionaux (PMR) en fournissant des prêts et des dons.
Le FAD contribue à la promotion du développement économique et social dans 40 pays africains parmi les moins avancés en mettant à leur disposition des financements à taux concessionnels pour des projets et des programmes, ainsi que pour des activités d’assistance technique dans le cadre d’études et d’activités de renforcement des capacités.

Dette extérieure et croissance économique

Avant de procéder à l’étude empirique, nous allons présenter une vue généralisée de la dette extérieure et de la croissance économique malgache. Pour cela, la structure ainsi que l’évolution de la dette extérieure et de la croissance économique seront étudiées dans cette section deux.

Structure de la dette extérieure

Depuis 1990, la structure de l’encours de la dette à échoir s’est modifiée. En effet, presque la totalité (plus de 90%) de l’encours de la dette malgache est constituée par l’endettement du secteur public. Le Club de Paris qui était majoritaire en 1984, avec 42%, ne représente plus que 28% en 1996. L’encours vis-à-vis des organismes multilatéraux devient de plus en plus prépondérant à partir de l’année 1998 (40%, 46,02% et 50,79%, respectivement pour 1998, 1999 et 2000, contre 60%, 53,98% et 49,21% pour les bailleurs bilatéraux).
La raison de la prise d’importance de la part des multilatéraux dans la dette extérieure malgache s’explique par le fait que, depuis 1991, les prêts des autres bailleurs bilatéraux ont été suspendus, d’une part pour être remplacés par des dons, et d’autre part pour cause de sanctions financières (étant donné l’importance des arriérés de paiements). En outre, depuis 1990, les nouveaux tirages sur emprunts extérieurs sont, en majorité, issus des organismes multilatéraux. Aussi, dans le Cadre des Initiatives PPTE et PPTE renforcée, la part du Club de Paris dans l’encours, suite aux divers réaménagements (et notamment ceux du Club de Paris X) opérés, a diminué de façon considérable à partir de 2004 3. En effet, respectivement à fin 2004 et fin 2005, le Club de Paris n’occupe plus qu’une infime part de 5,08% et 5,38% dans l’encours de la dette malgache contre 78,72% et 80,02% pour les organismes internationaux, et 16,2% et 14,6% pour le reste, entre autres, les autres Créanciers Officiels, les Fonds Arabes et les Prêts Privés.
A partir de la fin de l’année 2006, la configuration des créanciers a encore été profondément transformée suite à l’allègement de la dette au titre de l’IADM. Cependant, la proportion de la dette envers les créanciers multilatéraux, laquelle est passée à 54,34% à fin 2006, est toujours prédominante. Par contre, les créanciers bilatéraux et privés représentent 45,66% de l’encours de la dette (avec 8,76% pour le Club de Paris), contre environ 19,98% à la fin 2005. Ainsi, à fin 2006, la structure des créanciers est globalement similaire à celle de la fin 2003, c’est à dire, avant les annulations consenties par la plupart des créanciers du Club de Paris et les créanciers multilatéraux au titre de l’IADM. La dette bilatérale vis-à-vis du Club de Paris qui subsiste est due principalement à la Russie. Par ailleurs, à l’instar de la situation observée au cours de ces dernières années, la structure de la dette extérieure publique de Madagascar fin 2010 a été principalement caractérisée par une forte prépondérance de la dette multilatérale avec 86,5%, contre 13,5% pour la dette bilatérale.

Méthodologie, résultats économétriques et interpré-tations

Cette section examine les explications empiriques de l’effet de la dette extérieure sur la croissance économique de Madagascar à travers l’étude de la stationnarité et de la cointégra-tion. Il s’agit de présenter l’estimation de la relation de long terme ainsi que la détermination de l’ordre d’intégration des variables qui autorise l’étude de la cointégration et l’élaboration du modèle à correction d’erreur. Mais tout d’abord, nous présenterons les aspects méthodo-logiques de notre étude ; et c’est ensuite que nous déterminerons et analyserons les résultats économétriques obtenus.

Méthodologie

Nous allons présenter ici le modèle économétrique d’analyse des données, les variables utilisés ainsi que les différents tests statistiques utilisés pour valider ledit modèle.

Spécification du modèle

L’approche méthodologique sera l’analyse de l’effet de la dette extérieure sur la crois-sance économique. L’estimation du modèle s’est faite sur le logiciel Gretl. Ainsi, la forme fonctionnelle de notre modèle se présente comme suit : P IBT = f(DET P IB; T SS; T I; DO).
La fonction linéaire est la suivante : P IBTt = 0 + 1DET P IBt + 2T SSt + 3T It + 4DOt + “1t avec 0, 1, 2, 3, 4 les paramètres à estimer et “1t le terme d’erreur.

Présentation et définition des variables

La recherche de documents est orientée vers des études théoriques, empiriques, des publi-cations, des rapports de séminaires et des dossiers de politique économique. Et les données issues de cette recherche sont annuelles couvrant une période de 33 ans s’étalant de 1980 à 2012. Cette période relativement longue présente l’avantage de se prêter aux tests économé-triques et nous rassure sur la robustesse des résultats. Les variables ainsi utilisées sont les suivantes :

Le produit intérieur brut (PIB)

Cette variable est généralement considérée comme un indicateur de croissance écono-mique. Le PIB est la somme de la valeur ajoutée de toutes les branches de l’économie. Une variation positive de cette variable mesure la croissance économique d’un pays.

Le taux d’investissement (TI)

Cette variable est l’un des déterminants clés de la croissance. En effet, la croissance éco-nomique d’un pays est déterminée en grande partie par la quantité et la qualité de son stock de capital physique. Sa contribution est directe car il faut de l’infrastructure et des ma-chines performantes pour produire efficacement et devenir compétitif ; elle est aussi indirecte par ses effets amplificateurs sur la qualité du capital humain car les travailleurs sont auto-matiquement plus performants s’ils bénéficient d’un équipement adéquat ou des échanges de connaissance et de technologiques que permettent les réseaux de communication et de transports modernes. Un accroissement de ce ratio devrait induire une augmentation de la croissance. Le signe attendu pour cette variable doit être positif.

Le ratio encours de la dette extérieure sur le PIB (DETPIB)

Comme indiqué dans les revues de la littérature, la dette extérieure est destinée à com-bler le déficit de ressources internes nécessaire au financement de la croissance. L’entrée des capitaux étrangers permet de renforcer la capacité d’investissement et provoquer ainsi un accroissement de la richesse nationale.

Le degré d’ouverture (DO)

Il est mesuré ici par la somme des importations et des exportations rapportée au PIB. La plupart des études affirment que plus un pays était ouvert, plus cela lui permettrait de réorienter ses ressources rares vers des secteurs plus efficients et d’améliorer son bien-être.

Le taux de scolarisation au secondaire (TSS)

Il mesure le développement du capital humain. L’accès à l’éducation, représenté ici par le taux de scolarisation au secondaire, est aussi important que tout autre investissement car ceux qui sont éduqués acquièrent de nouvelles idées qui sont en rapport direct avec le développement du capital humain.

Procédures d’estimation

Stationnarité

Depuis que l’économétrie a perçu que la validité des estimations est tributaire de la stationnarité des variables ; il est recommandé de toujours commencer par chercher l’ordre d’intégration des variables dans tout travail d’économétrie. Cela est d’autant plus important et pertinent dans la présente étude que les variables utilisées dans le modèle, sont toutes des variables macroéconomiques, qui d’ordinaire, sont non stationnaires.
En effet, avant le traitement d’une série chronologique, il convient d’en étudier les carac-téristiques stochastiques. Si ces caractéristiques se trouvent modifiées dans le temps, la série chronologique est considérée comme non stationnaire ; dans le cas d’un processus stochas-tique invariant, la série temporelle est alors stationnaire. De manière formalisée, le processus stochastique yt est stationnaire si 4 : E(yt) = E(yt+m) = 8t et 8m, la moyenne est constante et indépendante du temps ; V ar(yt) < 18t, la variance est finie et indépendante du temps ;
Cov(yt; yt+k) = E[(yt )(yt+k )] = k, la covariance est indépendante du temps.
La détermination de l’ordre d’intégration des variables est faite suivant les tests de racine unitaire. La stationnarité de la variable est jugée à partir de la comparaison entre les sta-tistiques ADF (Augmented Dickey-Fuller test statistics) et critical value (Mackinon critical values for rejection of hypothesis of unit root c’est-à-dire la valeur critique de Mackinon).
Les hypothèses alternatives qui se présentent à l’issue du test sont :
H0 : Racine unitaire ou non stationnarité.
H1 : Non racine unitaire ou stationnarité.
Si ADF > valeur critique de Mackinon alors l’hypothèse H0 est accepté par conséquent la série est non stationnaire.
Si ADF < valeur critique de Mackinon alors l’hypothèse alternative H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité de la série. Les tests sont appliqués à niveau puis en différence première au cas où il y aurait présence de racine unitaire à ce premier stade.

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Table des matières

1 Cadres conceptuels, théoriques et empiriques de la dette extérieure et de la croissance économique 
1.1 Cadres conceptuels
1.1.1 Dette extérieure
1.1.1.1 Bilatérale
1.1.1.2 Multilatérales
1.1.2 Obligations de la dette
1.1.2.1 Service de la dette
1.1.2.2 Encours de la dette
1.1.3 Soutenabilité de la dette extérieure
1.2 Cadres théoriques
1.2.1 L’endettement dans la théorie macroéconomique
1.2.1.1 Approche classique
1.2.1.2 Approche néoclassique
1.2.1.3 Approche keynésienne
1.2.1.4 Approche par l’équivalence ricardienne (Barro)
1.2.2 Théorie du cycle de l’endettement
1.2.3 Théorie du surendettement
1.2.4 Les théories économiques de la croissance
1.2.4.1 Les précurseurs
1.2.4.2 Les modèles post-keynésiens
1.2.4.3 Le modèle néoclassique
1.2.4.4 Le rapport Meadows
1.2.4.5 L’école de la régulation
1.2.4.6 La croissance endogène
1.3 Cadres empiriques
1.3.1 Endettement
1.3.2 Croissance
1.3.3 Relation entre fardeau virtuel de la dette et croissance
1.3.4 Dette extérieure et croissance
2 Étude empirique pour Madagascar 
2.1 Les bailleurs de fonds majeurs
2.1.1 Les Institutions de Bretton Woods
2.1.1.1 Le Fonds Monétaire International (FMI)
2.1.1.1.1 La surveillance
2.1.1.1.2 L’aide financière
2.1.1.1.3 L’assistance technique
2.1.1.2 La Banque Mondiale
2.1.1.3 L’Association Internationale de Développement (IDA)
2.1.2 La Banque Africaine de Développement (BAD)
2.1.2.1 Le Fonds Africain de Développement (FAD)
2.2 Dette extérieure et croissance économique
2.2.1 Structure de la dette extérieure
2.2.2 Evolution de la dette extérieure
2.2.3 Evolution du PIB
2.3 Méthodologie, résultats économétriques et interprétations
2.3.1 Méthodologie
2.3.1.1 Spécification du modèle
2.3.1.2 Présentation et définition des variables
2.3.1.2.1 Le produit intérieur brut (PIB)
2.3.1.2.2 Le taux d’investissement (TI)
2.3.1.2.3 Le ratio encours de la dette extérieure sur le PIB (DETPIB)
2.3.1.2.4 Le degré d’ouverture (DO)
2.3.1.2.5 Le taux de scolarisation au secondaire (TSS)
2.3.1.3 Procédures d’estimation
2.3.1.3.1 Stationnarité
2.3.1.3.2 Cointégration
2.3.1.3.3 Test de normalité des résidus
2.3.1.3.4 Test d’hétéroscédasticité des résidus
2.3.1.3.5 Test d’autocorrélation des erreurs
2.3.2 Résultats et interprétations
2.3.2.1 Résultats économétriques
2.3.2.2 Interprétation des résultats
Conclusion 
A Indicateurs socio-économiques de Madagascar : 1980-2012 
B Résultats de la modélisation 
B.1 Tests de stationnarité en niveau pour les variables du modèle
B.2 Tests de stationnarité en différence première pour les variables du modèle
B.3 Estimation du modèle
B.4 Tests sur le résidu
B.5 Estimation du modèle à correction d’erreur
Bibliographie

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