L’aspect morphosyntaxique des phrases d’entretien

L’aspect morphosyntaxique des phrases d’entretien

Introduction Générale

Lors des conversations quotidiennes, le locuteur doit être capable de percevoir, à chaque instant, si c’est à son tour de prendre la parole ou non. C’est une règle d’or pour éviter de parler les uns par dessus les autres, ce qui nuirait à la compréhension et aux bonnes relations avec les autres.
Le tour de parole est une unité interactionnelle, qui comprend d’abord le partage d’un minimum de connaissances linguistiques et encyclopédiques, ensuite une nécessité de coopérativité, indispensable à l’intercompréhension des interlocuteurs. Cela implique que le tour de parole désigne un arsenal de moyens linguistiques comme des phrases complexes, des équivalents de phrases, des syntagmes divers, des mots, mais il peut être aussi composé de tous types d’onomatopées, des accentuations,… etc. C’est une partie fondamentale d’organisation des échanges oraux qui est composée des unités séparées par des points de transition, en d’autres termes par des lieux où le locuteur1 en place peut abandonner la parole).
« Selon H. Sacks, E. Schegloff et G. Jefferson (in Bachmann, C., Lindenfeld, J., Simonin, J, 1981: 145) La construction des tours de parole et leur allocution, constituent deux composantes principales de la conversation qui sont enrichies par un ensemble de règles.
Ce dernier permet à l’interlocuteur d’abord de former son tour de parole, ensuite d’attribuer un tour de parole à un autre locuteur et enfin, de veiller sur la distribution des tours de parole, tout en réduisant les éléments encombrant la conversation. La première règle assure le choix des participants y compris l’auto sélection, et la seconde précise le système répétitif selon lequel le processus des tours de parole est maintenu ».
Notre travail de recherche, intitulé « les tours de parole dans les entretiens formels, Analyse énonciative et discursive », est particulièrement consacré à l’étude d’un corpus constitué d’un ensemble d’unités phrastiques, extraites d’un entretien ; Nous tenterons à partir de ce corpus de décrire et d’analyser les énoncés.
Au fait, selon nos premiers observables, le métissage dans cet entretien dirigé essentiellement présenté en français dont certains mots en kabyle. De ce fait, nous essaierons de mettre en lumière cet entretien et tous les phénomènes qui en résultent.

 L’énonciation

Il y a une relation étroite entre énonciation et énoncé le même rapport que de fabrication au produit. L’énonciation est le processus de production de l’énoncé ou “texte”. Tout texte est le produit d’une énonciation, et tout texte est l’indice de sa propre énonciation.
En un lieu et un temps donnés, toute énonciation s’inscrit dans un processus de communication réalisée ou virtuelle. Mettant en jeu au moins deux partenaires réels ou virtuels.
Toute énonciation implique donc un destinataire unique ou pluriel, réel ou virtuel (ou fictif), et un ensemble d’énoncés déjà réalisés ou potentiels, ainsi qu’un ensemble de comportements nonlinguistiques mais constitutifs de la communication.
L’énoncé est le message oral ou écrit qu’un énonciateur veut faire passer à un destinataire.
L’énonciateur est l’action de produire un énoncé. La situation d’énonciation est l’ensemble des circonstances dans lesquelles un énoncé a été produit : Qui ?, à qui ?, de quoi ?, quand ?, où ? On distingue deux types d’énoncés :
• Si le locuteur et le destinataire sont impliqués dans la même situation d’énonciation, comme par exemple dans les dialogues, les conversations, ou les pièces de théâtre, on dit que l’énoncé est ancré dans la situation d’énonciation ; C’est la forme du discours.
• Si le locuteur n’est pas impliqué dans la situation d’énonciation, on dit que l’énoncé est coupé de la situation d’énonciation ; C’est la forme du récit.

 Les indices de l’énonciation

Tout message est émis dans une situation donnée. Mais pour comprendre certains messages, il est nécessaire de connaitre cette situation de communication et d’identifier certains paramètres.
D’autres énoncés, au contraire, sont compréhensibles et interprétable même si l’on ne connait pas cette situation. On appelle indices de l’énonciation les traces dans le message de la situation de communication.

L’énoncé 1 

Exemple

Le 4 mai 1968, Albert écrivit à Jeanne pour lui fixer un rendez-vous le lendemain avec leur ami Pierre, dans la villa qu’il avait louée à Nice.
Explication : cet énoncé ne porte aucune marque de son énonciation. (Il n’a pas besoin de savoir où, quand et par qui il a été écrit pour le comprendre. Dans ce cas on parle du récit. Les énoncés 2 et 3 :
Exemple

 -Je te retrouverai ici demain.

– Les modalisateurs 

On appelle modalisateurs des mots qui font intervenir un jugement dans l’énoncé, qui portent trace de l’opinion de celui qui énonce, qui marquent une certaine distance etc. :
– des adverbes : certainement, sans aucun doute, peut-être, assurément…
Ex : Le chômage baissera certainement l’an prochain. / Je doute que le chômage baisse…
– des verbes : sembler, paraître… voire l’emploi d’un mode :
Ex : La croissance reprendrait selon le Ministre. / La croissance reprend.
– des adjectifs, des mots valorisants ou dévalorisants : beau / laid… terroriste / résistant …
Parler de resquilleur plutôt que de fraudeur n’a pas la même résonance : il y a peu de vrais synonymes en français.1

 La fonction illocutoire

L’acte de langage est un moyen mis en oeuvre par un locuteur pour agir, Selon Searle, la propriété principale de l’acte illocutoire est sa capacité à transformer les droits et obligations des interlocuteurs. Par rapport aux autres types d’actes intervenant dans la vie sociale, l’acte illocutoire est un acte très complexe, il comporte à la fois des aspects intentionnels, conventionnels et institutionnels. L’aspect intentionnel est lié aux contraintes qu’il impose sur son interprétation (nécessité de reconnaître l’intention illocutoire du locuteur).

 Les différents styles d’entretien

Quel que soit le style d’entretien, devancez et anticipez les questions, n’attendez pas que l’interlocuteur vous les pose car peut-être ne le fera-t-il pas et vous aurez perdu une chance de vous exprimer et de vous vendre. Ne restez pas sur des non-dits ou des approximations. Une pensée claire s’exprime clairement.
a) Le style direct L’interlocuteur pose des questions directes très précises qui nécessitent des réponses brèves mais argumentées. Ce mode d’entretien ressemble un peu à un interrogatoire, comportant de nombreuses questions sur le sujet les plus divers. Et de répondre avec des réponses précises et vous devez simplement lui répondre en termes clairs.
b) Le style semi-directif ce mode d’entretien, il ressemble plus à une conversation, dans ce mode d’entretien l’interlocuteur pose des questions précises et d’autres plus nlarge ou locuteur trouve le temps de s’exprimer plus longuement sur sa personnalité, motivations, compétence…

 Choix du corpus

Nous avons choisi l’enregistrement d’un entretien dans le bureau « Espace langue » à Aamriw comme objet d’étude pour une raison principale.
A notre connaissance ya peu d’étude consacrées au phénomène des tours de parole, Par ce modeste travail nous souhaitons contribuer aux recherches portant sur les tours de paroles.

 Démarche d’analyse

La méthode que nous allons adopter semble la plus adapté à notre projet de recherche, qui s’inscrit dans un cadre sociolinguistique, pour cela nous allons étudier nos données, du point de vus des énoncés en présence dans notre corpus.

 Conventions de transcription
La transcription de données orales est une démarche cruciale, de laquelle dépendent étroitement les résultats de la recherche. Transcrire, ce n’est pas simplement écouter et mettre sur le papier ce qu’on entend, la transcription est vue comme une démarche digne d’être théorisée.
Pour Calvet cette étape est considéré comme le « début de l’analyse » (Calvet in Moreau : 1997 :201).
Quant à Traverso, elle y voit :
« Une préparation indispensable du corpus, à travers laquelle on cherche à conserver à l’écrit le maximum des traits de l’oral. » (2007 :23).

 Le monologue suivi
Le monologue suivi est une ou plusieurs phrases auto-adressées à haute voix, rapportant les pensées du locuteur au style direct il faut distinguer le véritable monologue non seulement , cela va de soi, du roman autobiographique à la 1er personne, qui suppose un décalage de temps entre la narration et le narré , mais aussi d’une forme d’écriture fictionnelle moderne ,la représentation du flux intérieur sous la forme je ou tu.2
•Exemple d’un monologue suivi
E9 L1 : « alors est-ce-que maintenant on peut savoir qui … ou autrement dit vous pouviez vous présenter ? » (↑)
E10 L2 : « oui oui bien sûr, je m’appelle (L) et j’ai 18 ans je suis de Bejaïa et je suis en première année en mathématique informatique à l’université Abderrahmane Mira et je postule pour la première année mathématique informatique ». (/).

 Le cadre discursif
La notion de stratégie en analyse du discours réfère aux possibles du locuteur en situation de communication. C’est que l’acte de langage n’est soumis à aucune fatalité qui préfigurait sa structuration. Il n’y pas de prêt-à-porter langagière. Chaque énonciation est unique.3

Conclusion Générale

En guise de conclusion, notre travail a pour objectif d’étudier « les tours de parole dans les entretiens formels ». Notre objectif d’étude s’est porté sur la transcription d’un entretien, connaitre un peu le niveau de l’interlocuteur en ce qui concerne sa langue française, savoir si les tours de parole sont respectés…etc. Pour ce faire, nous avons choisi le contexte du discours énonciatif, nous avons jugé intéressant de mettre en évidence les systèmes linguistiques en usage, ainsi les tours de parole comme composant principal de la conversation qui est enrichi par un ensemble de règles, Ce dernier permet à l’interlocuteur de former son tour de parole, donc nous nous sommes intéressés à la question du fonctionnement et des raisons d’énonciation. Pour répondre à ces attentes nous avons formulé quelques hypothèses avant de nous lancer dans notre travail de recherche, ces hypothèses nous ont servaient de véritables objets dans notre démarche analytique tout au long de notre recherche.
Pour mener à bien notre travail de recherche, d’abord nous l’avons partagé en trois grands chapitres, dans le premier, nous avons présenté le cadre théorique et social de notre étude, pour ce faire, nous avons abordé les unités linguistiques, ainsi que tous les concepts de base qui sont en relation avec notre domaine d’étude, à savoir les tours de parole et les phénomènes qui résultantes particulièrement les énoncés dans le discours qui est l’élément clé de notre recherche. Nous avons clôturé ensuite ce chapitre par une présentation de l’énonciation, les actes de langage, et l’analyse du discours.
Dans le deuxième, nous avons donné un aperçu sur les entretiens formels, leurs différents types et styles, quelques principes liés à l’entretien, et comment conduire un entretien.
Dans le troisième, nous avons analysé notre corpus. Ainsi nous nous somme consacré essentiellement à la présentation générale du cadre méthodologique, et à l’analyse de notre corpus, qui contient un entretien composant de « 171 » unités phrastiques.
Nous avons dans un premier temps transcrit l’enregistrement de l’entretien, par la suite nous avons fait une analyse discursive et énonciative, ce qui nous a aidé ensuite à constater que les tours de parole est une unité linguistique et pragmatique.
Ensuite, en analysant l’aspect morphosyntaxique de la modalisation de notre échantillon, nous avons observé que le mélange de plusieurs langues se manifeste sous différentes formes dont les principales catégories sont : les groupes nominaux, les groupes verbaux et les adverbiaux.

 

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : L’énonciation, actes de langage et analyse du discours
Partie I
Section 01
1. L’énonciation
1.1. Les indices de l’énonciation
1.2. La fonction d’illocutoire
Section 02
2. Les actes de langage 
2.1. Qu’est ce qu’un acte de langage?
2.2. La différence entre l’acte de langage de l’acte de communication (ou acte communicatif)
3. les propriétés d’un acte de langage
Section 03
3. l’analyse du discours
3.1. Le discours
Chapitre II : L’entretien 
1. L’entretien
1.1. Le statut d’entretien
1.2. Les différents types d’entretien
1.3. Les différents styles d’entretien
1.4. Quelques principes liés à l’entretien
2. Comment conduire un entretien ? 
2.1. La transcription d’un entretien
3. Le but d’entretien
Chapitre III : Analyse énonciative et discursive du corpus 
1. Cadrage méthodologique 
1.1. Présentation de l’étude
1.1.1. Construction et présentation du corpus
1.1.2. Choix du corpus
1.2. Enregistrement et les difficultés de la collecte du corpus
2. Démarche d’analyse
2.1. Convention de transcription
2.1.1. Les indices d’abréviations du corpus
2.1.2. Les caractères des interlocuteurs
2.1.3. Les unités de sens composant le corpus
2.2. Situation de communication
3. Les types d’entretien
3.1 L’entretien dirigé
3.2. Le monologue suivi
4. Le cadre discursif
4.1. Les indices de personne
4.2. La modalisation
4.2.1. Un message dans la modalisation
4.2.2. L’aspect morphosyntaxique des phrases d’entretien
4.2.2.1. Groupe nominal
4.2.2.1.1. Nom précédé d’un article défini /article indéfini
4.2.2.2. Groupe verbal
4.2.2.3. Les adverbes
4.2.2.3.1. Les adverbes de temps
4.2.2.3.2. Les adverbes de relation logique 
4.2.2.3.3. Les adverbe de manière
4.2.2.3.4. Les adverbes d’affirmations 
4.2.2.3.5. Les adverbes de négations 
4.2.2.3.6. Les adverbes de liaison
5. La rhétorique
5.1. Les figures de la rhétorique
Conclusion générale 

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