L’approche théorique et conceptuelle de la résilience

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Des mesures disciplinaires simples

Les définitions disciplinaires de la résilience ont fourni les premières appréciations quantifiées. D’abord, la résilience est mesurée par l’ampleur maximale de l’aléa à ne pas dépasser pour que le système ne disparaisse pas. Ainsi, en écologie, la résilience est mesurée par la disparition d’une partie ou de toutes les espèces d’un écosystème. Et dans les études de risques, la résilience sera mesurée par les impacts d’une catastrophe. Mais ces indicateurs, absolus ou relatifs, sont imparfaits. Tout aussi simplement, la résilience est évaluée par la persistance. La résilience est alors l’inverse d’un temps de retour. Elle mesure en effet la durée nécessaire au retour à un équilibre après une perturbation. Ce temps de retour dépend de l’ampleur de la catastrophe, de l’adaptabilité de la société, et du type de bien considéré.
Les économistes ont élaboré d’autres mesures de la résilience. En micro économie, lors d’une catastrophe, la résilience compare, à l’échelle d’une firme, la perte réelle et la perte probable par rapport à l’interruption d’une alimentation en énergie ou à la rupture d’une infrastructure de transport. Par exemple, si pendant une période donnée, une chute de 50 % d’énergie se traduit seulement par une perte de 25 % de la production pour une usine, la résilience absolue est de 50 moins 25, soit 25. Ce calcul traduit le fait que malgré une rupture énergétique, la firme continue à produire, affichant ainsi sa résilience. Dans les modèles agrégés, en macro économie, la résilience sera définie par deux paramètres : la robustesse et la rapidité du retour à l’état antérieur.
Mais ces mesures disciplinaires simples présentent l’inconvénient de ne considérer qu’un seul attracteur, donc des dynamiques simples.

Mesurer la résilience par des indicateurs

En l’absence d’un plan de phase, une dernière solution consiste à construire des indicateurs qui prennent en compte différents paramètres disponibles.
Ainsi, pour réduire les impacts des catastrophes enAsie, le Pacific Disaster Center a construit un indicateur VESR (Vulnerability, Exposure, Sensibility, Resilience) à l’échelle des États et des régions.
La résilience est mesurée par une fonction qui prend en compte des indicateurs de production économique, de disponibilité de nourriture et d’eaude qualité, de niveau scolaire, etc. En Amérique du Sud, une méthode similaire consiste à ntégreri l’Index de Développement Humain, le pourcentage des dépenses sociales, le taux d’assurance des infrastructures et du bâti, l’Index de gouvernance de Kaufman, le nombre de lits d’hôpital pour mille personnes, etc. L’indice de perte de résilience est obtenu à différentes échelles, puis cartographié.
Autre expérience, aux Pays-Bas, où pour mesurer la résilience du système face aux inondations fluviatiles, Karine De Bruijn (2005) propose quatre indicateurs. Le premier est simplement le seuil à partir duquel les eaux débordent, au-dessous de ce seuil le système résiste. L’amplitude de la réaction est mesurée parles impacts, puis la gradualité de la réaction est définie par un indice de Gini modifié Enfin,. la vitesse de reconstruction est appréciée par une variable qualitative.

La capacité de la population d’Ampasyet Morafeno face au cyclone et à l’inondation

A chaque période cyclonique, la Commune urbaine de Vangaindrano ne est pas épargnée par le cyclone et restent en permanencevictime de l’inondation. A première vue, se situant à Sud ouest de l’Océan indien et aussi à ca use de l’existence du fleuve « Menagnara », nous avons constaté que les deux fokontany sont très exposés aux risques dus aux cyclones et aux inondations.

Est-ce que les fokontany d’Ampasy et Morafeno sont

vulnérables et résilients aux cyclones et aux inondations ?
Le degré d’exposition d’une localité par aux cyclones et aux inondations est défini par les trois composantes suivantes : la probabilité de réalisation des aléas « cyclone et inondation » ; inventaire des éléments menacés et la vulnérabilitéde ces éléments menacés.

La probabilité de passage de cyclone et d’existence d’inondation dans la commune urbaine de Vangaindrano

Selon la carte météorologique de Madagascar, la région de Sud Est est classée dans la zone intertropicale où le passage d’un cyclone est certain durant la saison cyclonique.
Cette situation est confirmée par les informations disponible dans ce tableau, car la région de sud est était victime des passages des cyclones durant les cinq dernières années. Mais chaque fois qu’un cyclone passe dans la région, le district de Vangaindrano, en l’occurrence, la ville de Vangaindrano, est toujours exposée à cet aléa. La vulnérabilité de la ville de Vangaindrano par rapport au cyclone est accentuée par sa situation topographique, autrement dit, par son proximité de l’Océan Indien.Selon les informations données par l’Adjoint au maire, chargé du développement , durant son interview, à chaque saison cyclonique, la commune urbaine de Vangaindrano est toujours sous le choc.
En termes d’inondation, la topographie de la commune urbaine de Vangaindrano est aussi marquée par la proximité du fleuve « Menagnar » 1, c’est un fleuve légendaire situé juste à l’entrée de la ville de Vangaindrano. Or, le fleuve « Menagnara » est constitué d’un bassin de captage de courants d’eau provenant des autres fleuves (Manaraky de Vohibe ; Tomapy de Midongy et de Befotaka) placés en son amont. Même en absence de pluie, on ne constate que le fleuve « Menagnara » monte, d’où la cause de l’inondation fréquente dans la commune urbaine de Vangaindrano.

La résilience de la population dans les fokontany d’Ampasy et Morafeno face aux cyclones et l’inond ation

Pour étudier cette capacité, nous analysons le fonctionnement des structures mises en place, la disponibilité des moyens de subsistance pour faire face aux aléas et ainsi que les moyens pour se relever après les chocs.
En parlant des structures, suite aux consignes données par l’Etat via leur représentant local, des comités sont mis en place, au niveau de district, de la commune et au niveau de Fokontany. Mais faute de mobilisation et de moyens, ces structures deviennent temporelles avec des interventions ponctuelles.
Ces interventions se focalisent autour des préparations, avant l’arrivée des aléas (au niveau d’alerte, accueil des sinistrés…) et des réponses d ’urgence (collecte des données et transmettre les informations au niveau des responsables centraux, distribution des vivres …).
Les activités de ces comités sont axées principalement sur les activités de routine en cas de cyclone et d’inondation.
Concernant les moyens de subsistance, pour faire face aux aléas, la population des deux fokontany est caractérisée par sa faible productivité et son manque de revenu. Cette caractéristique rend la population incapable de faire de stock de vivre, de semence et de constituer des épargnes. Par conséquent, pour survivre, la population recours aux aliments aux apports énergétiques et micro-éléments très blesfai comme le « viha », le « fruit à pain, frapay » et aux aliments à tubercule (manioc, tavol o..), d’où l’augmentation du taux de malnutrition de la classe vulnérable (enfants et personnes âgés) après la période cyclonique.
La fragilité des structures mise en place et l’insuffisance des moyens disponibles témoignent de la faiblesse de la ville de Vangaindrano et plus particulièrement de la population du Fokontany d’Ampasy et de Morafeno à f aire face au cyclone et à l’inondation.
L’idée d’assistanat, depuis des années, rend aussila population non responsable face aux réponses d’urgence : attente de dons comme les vivres, les vêtements, les réhabilitation des infrastructures sociales et économiques.
Compte tenu de cette situation, des organismes œuvr ant dans le domaine de Gestion des Risques de Catastrophes apportent actuellement leurs appuis dans le district de Vangaindrano. L’ONG SAF/FJKM, en collaboration étroite avec les structures existantes de la FJKM locale, participe notamment au renforcement de la résilience de la population des fokontany d’Ampasy et Morafeno face aux cyclones et aux inondations. Il est intéressant d’analyser les actions déjà entreprises par SAF/ FJKM dans ce domaine. Nous allons les traiter dans la prochaine section.

Les actions entreprises par SAF FJKM pour renforcer la résilience de la population

Le SAF/FJKM est le Département pour le Développement de l’Eglise de Jésus Christ à Madagascar. La création du SAF/FJKM a été décidée par le Grand Synode de l’Eglise FJKM en 1972 ; et rendu fonctionnel en 1974. Le SAF/FJKM dispose actuellement de 69 antennes répandues dans les 18 Régions (sur les 22existants). SAF/ FJKM a comme devise « Chercher l’avantage du plus grand nombre 2».
Le SAF/FJKM, avec ses 05 programmes existants, met en relief la complémentarité de toutes interventions. La transversalité de chaque programme aux autres programmes en est l’un des moyens pour en assurer.
Les interventions du SAF/FJKM ciblent prioritairement les domaines suivants : Aide Humanitaire (Secours d’Urgence, amélioration de l’état de Santé de la communauté, amélioration de l’accès à l’eau potable, assainissement et hygiène), Développement local (amélioration de la sécurité alimentaire, préservation de l’environnement), développement du capital humain en général (éducation et formation),Développement économique (création des activités génératrices de revenus).
Suite à la décision prise par la FJKM de transférer le programme de secours d’urgence en 1993, les interventions du SAF/FJKM n’ont cessé d’évoluer, allant d’actions de réponses rapides, telles que : distributions de vivres, de médicaments, de vêtements,… à la gestion des risques et des catastrophes, intégrant diverses phases complémentaires à savoir : réponses rapides, préparation, prévention, mitigation et développement.
En tenant compte du Cadre d’Action de HYOGO (2005- 2015), SAF/FJKM cadre ses actions à la Stratégie Nationale de Gestion des Risques et de Catastrophes (SNGRC) et au Programme d’Action Nationale aux changements Climatiques.
En se référant aux objectifs communs fixés par les documents mentionnés ci-dessus, SAF/FJKM a défini comme l’un de ses objectifs en matière de GRC, la réduction de la vulnérabilité et le renforcement de la résilience ocios-économique et physique de la population dans une zone d’intervention choisie.
Pour mieux examiner les actions entreprises par SAF/FJKM dans le domaine du renforcement de la résilience de la population, nous allons présenter brièvement les activités réalisées par SAF/FJKM dans les deux cadres (RRCet Réponse) pour le cas des fokontany d’Ampasy et Morafeno, Commune urbaine de Vangaindrano.

Les activités réalisées dans le cadre du RRC

Sous financement de l’Union Européenne (Disaster Preparedness in ECHO – DIPECHO) et de l’ICCO de Pays Bas à travers sa Repr ésentation à Madagascar [Organisation Inter-Eglises de Coopération au Développement), dans le cadre du projet DIPECHO II (Disaster Prepardness of European Community Humanitarian aids Office), SAF/FJKM est intervenu dans le cadre du RRC par le biais de deux projets DIPECHO intitulés RARIVATO « Résilience Améliorée des populations pour une Réduction de l’Impact des aléas dans la région de VATOvavy Fitovinany et sesenvirons » et PATSA « Période d’Aléas en Toute Sécurité Alimentaire ».
L’objectif spécifique du projet RARIVATO est de « Gérer durablement et de manière structurelle les préparations et réponses aux catastrophes naturelles dans les communes à risques et hautement vulnérables du Sud – Est ». Les activités du RARIVATO se situent plutôt sur :
· L’amélioration de la capacité technique et organisationnelle des communautés locales à gérer les risques de catastrophes, par le biais de la mise en place et de l’opérationnalisation des agents communautaires, des Comités Locaux en GRC (CLGRC) et des Comités Communaux en GRC (CCGRC).
Outre le renforcement de capacité de ces différentes structures, l’appui de RARIVATO est aussi marqué par la dotation en matériel (canot) te par la mise à la disposition des membres du CLGRC et CCGRC de Kit de secours d’urgence 3.
· Du développement et de la pratique quotidienne des connaissances en matière de RRC sur la population cible.
· Du renforcement des habitations individuelles avant la saison des pluies et de la mise en disponibilité des lieux d’abri en cas de survenue d’aléas.

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Table des matières

Partie I- La résilience la population des fokontany d’Ampasy et de Morafeno dans la commune urbaine de Vangaindrano
Chapitre I- l’approche théorique et conceptuelle de la résilience
Chapitre II – la capacité de la population d’Ampasy et Morafeno face au cyclone et à l’inondation
Chapitre III- Les impacts de l’approche appliquée par SAF/ FJKM dans le cadre du renforcement de la résilience population
Partie II- La recherche d’une nouvelle approche pour surmonter les obstacles et pour renforcer la résilience de la population
Chapitre I- les obstacles liés à l’approche SAF/FJKM dans le cadre du renforcement de la résilience de la population des fokontany d’Ampasy et de Morafeno
Chapitre II- la base conceptuelle et la pratique du SAF/FJKM de l’Action de Recherche Particpative
Chapitre III- renforcement de l’approche participative : solutions aux obstacles rencontrés par le SAF/FJKM
Conclusion générale
Annexes
Bibliographie

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