L’appareillage des pertes auditives asymétrique

L’oreille moyenne

   L’oreille moyenne est composée du tympan et du système ossiculaire. Les vibrations sonores parvenant au tympan font vibrer celui-ci, qui à son tour, transmet les vibrations à la chaîne ossiculaire. La platine de l’étrier en appui sur la fenêtre ovale permet le passage des vibrations jusqu’à la cochlée. Celle-ci transmet les vibrations à l’oreille interne. La chaîne ossiculaire permet l’amplification des vibrations sonores. Un second mécanisme a également lieu au sein de l’oreille moyenne, le réflexe stapédien. Il s’agit d’un réflexe de protection de l’oreille. Si un son fort est détecté par la cochlée, l’information est transmise au noyau du tronc cérébral. Celui-ci entraine alors une contraction des muscles du marteau et de l’étrier. La chaîne tympano- ossiculaire se rigidifie afin de diminuer le niveau d’énergie transmise à l’oreille interne. Ce phénomène est actif pour les sur-stimulations dans les fréquences graves principalement. Il ne protège donc pas l’oreille interne pour les fréquences aigues, de plus il n’est pas très efficace pour les bruits impulsionnels car son temps de latence est trop élevé.

Etiologie des pertes auditives asymétriques

   Les pertes auditives asymétriques peuvent avoir de multiples origines et différents aspects [6]. Dans de nombreux cas, les causes de la surdité sont différentes sur les deux oreilles ce qui crée un déséquilibre. Une évolution ou une date d’apparition différente peuvent entraîner une dissymétrie de la courbe audiométrique. Elles peuvent être congénitales ou acquises. Les surdités congénitales les plus fréquentes sont les aplasies ou les malformations de l’oreille externe ainsi que les pathologies tubaires de types otites. Les surdités acquises sont les pathologies comme l’otospongiose, les cholestéatomes, les surdités brusques, les neurinomes de l’acoustiques, les fractures du rocher ou encore les tumeurs. Ces différentes pathologies sont dans certains cas couplées créant une asymétrie de la perte d’audition. Par exemple, une association de surdité brusque sur une oreille et presbyacousie sur l’autre.

Localisation spatiale

   La localisation spatiale représente la capacité du sujet à évaluer l’emplacement d’une source sonore. Plusieurs indices sont utilisés pour localiser un son [8].
 La distance :Un son émis à une grande distance du sujet sera perçu, par celui-ci, moins fort. L’énergie du son diminuera avec la distance parcourue. Le nombre de réverbérations qu’il subira durant son trajet est à l’origine de ce principe.
 L’effet pavillonnaire :Le pavillon permet de donner des indications sur la localisation d’une source sonore. L’incidence et la direction des sources sonores font varier la latence des réflexions des hautes fréquences induites par le pavillon. Ces réflexions vont créer des pics et des creux spectraux, dont la fréquence donnera des indications de localisation spatiale.
 Différence interaurale de temps :La distance interaurale entraine une différence de temps, ce phénomène se produit lorsque la source sonore ne se situe pas à égale distance des deux oreilles dans le plan horizontal. Cette différence binaurale de temps et la fréquence de la source sonore engendreront un écart de phase permettant la localisation sonore.
 Différence interaurale d’intensité :La pression acoustique parvenant au deux oreilles est différente. Ce phénomène est influencé par l’effet d’ombre de la tête. Selon la provenance du son, la tête peut avoir un effet d’écran et engendrer une diminution de la pression acoustique du son parvenant à l’oreille controlatéral à la source sonore.

Epreuve de localisation sonore

   Ce test a pour but d’évaluer les capacités de localisation spatiale du sujet. La consigne est la suivante : « Pointez du doigt la direction d’où vous semble provenir le son que vous venez d’entendre ». Le son est émis à une intensité confortable pour le sujet testé, nous utiliserons un bruit à bande étroite. Pour la réalisation de ce test, les haut-parleurs seront placés face au sujet avec des angles de 0°, 30°, 60°, 90°, 120°, 160° et 180°. Ils forment donc des angles à 30 degrés. Les erreurs sont comptabilisées de la façon suivante :
 1 point pour 30 degrés d’erreur
 Valeur négative si l’erreur est faite à gauche
 Valeur positive si l’erreur est faite sur la droite

Audiométrie Verbo-fréquentielle de Dodelé 

   L’audiométrie Verbo-fréquentielle de Léon Dodelé est un test de compréhension pouvant être réalisé dans le calme ou dans un environnement bruyant. Nous pouvons utiliser un casque ou travailler en champ libre. Ce test utilise comme matériel vocal des listes de logatomes. Chaque liste contient 17 logatomes du type « Voyelle Consonne Voyelle » soit au total 51 phonèmes. L’occurrence des phonèmes de la langue française est respectée dans chaque liste. Les listes proposées pour ce test possèdent toute le même I.S.D (Indice de Statistique de Difficultés), elles sont donc équilibrées en difficultés. Le premier mot de chaque liste n’est pas comptabilisé dans le test. Il s’agit d’un repère pour l’audioprothésiste, qui ainsi capte l’attention du sujet et évite la comptabilisation d’erreur par effet de surprise du sujet. La consigne est la suivante : « Vous aller entendre des mots dont la particularité est de n’avoir aucune signification. Je vous demande tout simplement de répéter ce que vous avez entendu, même si vous n’avez entendu qu’une partie du mot. Ne cherchez pas à trouver un sens au mot. Nous allons commencer le test ». La suppléance mentale n’intervient pas dans les résultats de ce test, seule l’audition périphérique est testée.

Les limites des tests

   Durant cette étude, j’ai pu me rendre compte que selon le type de listes (logatomes ou mots), les résultats obtenus pouvaient varier de manière non négligeable. C’est la raison pour laquelle j’ai utilisé les listes de Léon Dodelé dans le silence et dans le bruit afin d’obtenir des résultats comparables entre eux. L’utilisation des listes de logatomes m‘a contrainte à écarter de mon étude deux sujets pour lesquels la répétition de logatomes était compliquée entraînant des résultats inexploitables. En effet, lors du test, les sujets ne répétaient pas ce qu’ils venaient d’entendre mais répétaient un mot de la langue française ayant une signification. Ces deux sujets présentaient une surdité moyenne non appareillée, depuis de nombreuses années. De ce fait, la suppléance mentale était utilisée quotidiennement lors des discussions qu’ils pouvaient avoir avec leur entourage. Ce réflexe de recherche d’un mot proche de ce qu’ils ont entendus, était trop présent pour obtenir des résultats significatifs. Je n’en ai donc pas tenu compte pour l’étude réalisée, afin de ne pas fausser les conclusions qui en résultaient. Les tests ayant une durée d’exécution importante, plusieurs sessions ont été nécessaires afin d’éviter tout phénomène de fatigue. Selon l’âge des patients, les consignes sont plus difficiles à intégrer. J’ai donc veillé à les répéter plusieurs fois, en m’assurant qu’il n’y avait aucune erreur de compréhension. Afin que les résultats des différents tests soient exploitables, il est nécessaire que les prothèses auditives soient réglées de manière optimale pour chacune des deux oreilles. Ainsi des problèmes de réglages ne faussent ni les résultats ni les conclusions que nous en tirerons.

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Pertes auditives asymétriques et stéréophonie
I. Physiologie
1. L’oreille externe
2. L’oreille moyenne
3. L’oreille interne
4. Définition de la surdité
II. Etiologie des pertes auditives asymétriques
III. Conséquences
1. Equilibre auditif et intensité
2. Localisation spatiale
3. Compréhension dans le bruit
4. Absence de stimulation
5. Stéréophonie
A. Audition binaurale et stéréophonie
B. Les différents tests possibles
a. Tests de localisation spatiale
b. Tests de dominances auditives
c. Tests d’intelligibilité dans le bruit
Partie 2 : Etudes de cas
I. Questionnaire destiné aux audioprothésistes
1. But
2. Mise en place
3. Echantillon et hypothèse de départ
4. Résultats-Interprétation
A. Les audioprothésistes
B. Les porteurs d’aides auditives
C. Les médecins ORL
5. Conclusion
II. Questionnaire destiné aux porteurs d’aides auditives
1. But
2. Mise en place
3. Résultats
Sujet 1
Sujet 2
Sujet 3
Sujet 4
Sujet 5
Sujet 6
Sujet 7
Sujet 8
Sujet 9
Sujet 10
Sujet 12
Sujet 13
4. Conclusion
III. Etude pour un premier appareillage
1. Présentation
2. Les tests
A. Audiométrie vocale dans le silence
B. Audiométrie Verbo-fréquentielle de Dodelé
C. Test de localisation spatiale
3. Les limites des tests
4. Les patients
A. Monsieur M
B. Madame G
C. Monsieur L
D. Madame T
E. Madame P
F. Monsieur B
G. Madame D
H. Monsieur F
I. Madame X
5. Analyse des résultats
Conclusion
Table des illustrations
Bibliographie
Annexes

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