L’anesthésie topique de la cornée chez le cheval

L’anesthésie topique de la cornée chez le cheval

La cornée du cheval : développement et anatomie, structure, innervation

La cornée forme, avec la sclère, la tunique fibreuse de l’œil. Elle est ovale chez le cheval et ses fonctions essentielles sont sa transparence et son pouvoir réfractif. L’épaisseur de la cornée varie entre 0.6 et 1.5 mm chez le cheval, le centre de la cornée se révélant plus fin que la périphérie.

Développement de la cornée

La cornée se forme de la même manière chez tous les mammifères. Le développement des structures oculaires, lors des phases d’organogénèse et de différenciation, découle de trois tissus distincts : mésoderme, vésicule cérébrale et ectoderme. Les différentes étapes se déroulent de manière successive et concomitante. La gastrulation a lieu à partir du 13e ou du 14e jour chez le cheval (Bowling, Ruvinsky 2000). Durant cette phase de gastrulation, de nombreuses cellules se multiplient et un réarrangement du disque germinal a lieu. Les cellules épiblastiques migrent vers la bande primitive, où elles s’invaginent pour former le mésoderme. Ceci forme les trois couchent classiques : mésoderme, ectoderme et endoderme. La gastrulation s’opère du pôle crânial vers le pôle caudal. Simultanément, la surface crâniale de l’ectoderme prolifère, formant les plis neuraux. Cette zone s’appelle alors l’ectoderme neural. En parallèle, une population spécialisée de cellules mésenchymateuses migrent jusqu’à la jonction entre ectoderme neural et ectoderme de surface pour former la crête neurale. Une fois que la fermeture du tube neural est complète, les vésicules optiques se développent. La vésicule cristallinienne se forme par accolement de la cupule optique à l’ectoderme céphalique latéral. Le globe oculaire primitif est enrobé par un mésenchyme lâche se différenciant en deux couches. Le mésenchyme périphérique entourant la cupule optique se condense pour former la sclère (Cook 2013). La cornée se forme ensuite à partir de l’ectoderme et du mésenchyme (origine mixte). L’ectoderme de surface sécrète tout d’abord une matrice épaisse, il s’agit du stroma primitif, composé de fibres de collagènes et de glycosaminoglycanes. Les cellules de la crête neurale mésenchymateuse migrent entre l’ectoderme de surface et la cupule optique. Cette structure mésenchymateuse remplit initialement la chambre antérieure, et va permettre la formation de nombreuses structures oculaires telles que l’endothélium et le stroma. Après l’endothélium, la membrane de Descemet se forme. L’induction ininterrompue du cristallin, d’origine ectodermique, et du mésenchyme neural, est essentielle pour l’acquisition de la transparence de la cornée. La séparation s’effectue une fois la chambre antérieure formée. Les vaisseaux de l’endothélium se forment à partir du mésoderme (il s’agit du seul tissu intraoculaire d’origine mésodermique). La détermination du diamètre cornéen se fait grâce au contact entre vésicule optique et ectoderme superficiel.La cornée dérive donc de l’ectoderme pour l’épithélium antérieur et du mésenchyme pour les couches profondes. Cette différenciation particulière lui procure sa transparence unique et indispensable à son fonctionnement.

Structure de la cornée

La cornée forme, avec la sclère, la tunique fibreuse de l’œil. Ses fonctions essentielles sont sa transparence et son pouvoir réfractif.Elle est circulaire chez le poulain et devient ovale chez l’adulte, avec un diamètre horizontal (29.7 mm à 39.4 mm) légèrement plus long que le diamètre vertical (23 mm à 26.5 mm) (Ramsey et al. 1999). L’épaisseur de la cornée varie entre 0.6 et 1.5mm chez le cheval, le centre de la cornée se révélant plus fin que la périphérie. (Ramsey et al. 1999 ; Andrew et al. 2001).La cornée normale d’un cheval est constituée de cinq couches (Andrew & Willis 2005) :
– d’un épithélium pavimenteux non kératinisé composé de huit à dix couches cellulaires, composé de cellules squameuses non kératinisées, de cellules pavimenteuses et de cellules basales. La fonction primaire de cet épithélium est de constituer une barrière aux pathogènes et d’empêcher le stroma d’absorber trop de liquide extérieur. L’épithélium est maintenu par un cycle constant d’apoptose des cellules superficielles associé à une mitose des cellules basales et un renouvellement des cellules basales à partir de cellules souches du limbe. – du stroma, substance propre de la cornée. Le stroma représente approximativement 90% de l’épaisseur de la cornée. Il est composé d’eau à 75-80%, et les 20-25% restants sont composés majoritairement de fibres de collagènes, de kératocytes et de polysaccharides (glycoprotéines et glycosaminoglycanes). Les glycosaminoglycanes prédominants sont le chondroïtine sulfate, le dermatan sulfate et le kératane sulfate.
– de la membrane de Descemet (lame basale unicellulaire), couche la plus résistante de la cornée, composée de microfilaments de collagène et renouvelée par l’endothélium cornéen. L’épaisseur de la membrane de Descemet augmente avec l’âge du fait de la production continue par les cellules endonthéliales dont elle représente la membrane basale. – de l’endothélium, couche unicellulaire de cellules hexagonales qui constituent une barrière physique entre le stroma et la chambre antérieure, et qui participent également à la déturgescence du stroma par l’activité de systèmes enzymatiques membranaires Na+/K+/ATPase qui transfèrent du sodium du stroma vers l’humeur aqueuse. La densité de ces cellules endothéliales est très importante dans le maintien de la transparence de la cornée. Si le nombre de cellules diminue, l’hydratation du stroma augmente et la cornée devient œdémateuse. L’endothélium peut être lésé par certaines affections, ou par des chirurgies de la cornée ou du segment antérieur. Chez le cheval, la densité cellulaire moyenne est de 3155 ± 765 cellules par mm², et elle diminue avec l’âge. (Andrew et al. 2001).La cornée est avasculaire, sauf dans une région appelée limbe, anneau périphérique permettant la liaison avec la sclère. C’est à partir des vaisseaux du limbe et par diffusion en ses faces antérieure (film lacrymal) et postérieure (humeur aqueuse) que la cornée se nourrit. La majorité des nutriments nécessaires au métabolisme de la cornée proviennent de l’humeur aqueuse : glucose, acides aminés, vitamines. L’apport provenant des vaisseaux du limbe et du film lacrymal est moins important. Le film lacrymal apporte du glucose et des électrolytes à la cornée et permet l’oxygénation de la cornée avasculaire (Andrew et Willis 2005). Le glycogène est stocké dans les cellules épithéliales, lequel sera utile pour fabriquer du glucose en cas de conditions de stress énergétique (traumatisme, blessure…). Si ces réserves en glycogène diminuent, la guérison de l’épithélium lésé et le mouvement de cellules vers la surface sont inhibés (Tripathi et al. 1990).
Chez le cheval, les parties périphériques temporale et nasale de la cornée peuvent apparaître
grises ou blanches du fait de la visualisation de l’insertion du ligament pectiné de l’angle irido
cornéen.

Innervation de la cornée

La sensibilité cornéenne est très importante, car elle permet la protection de la surface oculaire, ainsi que le maintien de la structure et du fonctionnement de la cornée. La cornée est parcourue de nerfs autonomes et surtout de nerfs sensitifs, particulièrement à la douleur, cette sensibilité protégeant son intégrité et par conséquent sa transparence. Il a été montré que la partie centrale de la cornée est la plus sensible, suivie par la partie nasale, temporale, ventrale et enfin dorsale (Kaps et al. 2003).Cette innervation sensitive très dense dérive du nerf trijumeau. La plupart des fibres proviennent du nerf ciliaire long, issue du nerf nasocilliaire provenant de la branche ophtalmique du nerf trijumeau. Les nerfs ciliaires longs myélinisés cheminent autour de la cornée, de façon radiaire, parallèlement à sa surface. Les faisceaux s’affinent ensuite, se démyélinisent et pénètrent dans la cornée. (Müller et al. 2003). Cette perte de myéline est essentielle pour la transparence de la cornée. La majorité des fibres se trouvent dans le tiers antérieur du stroma (nerfs de 10 à 120 µm de diamètre). Les nerfs les plus épais innervent la périphérie (proche du limbe).Les fibres vont par la suite se diriger vers la surface cornéenne perpendiculairement à celle-ci. Ils rejoignent le plexus nerveux sous-épithélial, dans le stroma, postérieurement à la lame limitante antérieure (réseau de branches de 4 à 8 µm de diamètre). Les nerfs pénètrent ensuite la lame limitante antérieure, se divisent à nouveau, puis se réorientent parallèlement à la surface de la cornée, avant la couche basale de cellules épithéliales et forme le plexus sous-basal (fibres mixtes de 2 à 4 µm de diamètre). De fins faisceaux et des nerfs isolés font saillie entre des cellules basales adjacentes. Une partie d’entre eux chemine obliquement dans la partie superficielle de l’épithélium où elle se termine. (Ledbetter & Scarlett 2009)

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie L’anesthésie topique de la cornée chez le cheval

Étudiant en université, dans une école supérieur ou d’ingénieur, et que vous cherchez des ressources pédagogiques entièrement gratuites, il est jamais trop tard pour commencer à apprendre et consulter une liste des projets proposées cette année, vous trouverez ici des centaines de rapports pfe spécialement conçu pour vous aider à rédiger votre rapport de stage, vous prouvez les télécharger librement en divers formats (DOC, RAR, PDF).. Tout ce que vous devez faire est de télécharger le pfe et ouvrir le fichier PDF ou DOC. Ce rapport complet, pour aider les autres étudiants dans leurs propres travaux, est classé dans la catégorie Tolérance du gel lidocaïne 2% où vous pouvez trouver aussi quelques autres mémoires de fin d’études similaires.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

REMERCIEMENTS
TABLES DES ILLUSTRATIONS
INTRODUCTION
A) PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
I) La cornée du cheval : développement et anatomie, structure, innervation
a) Développement de la cornée
b) Structure de la cornée
c) Innervation de la cornée
II) L’anesthésie topique de la cornée chez le cheval
a) Enjeux et utilité de l’anesthésie topique de la cornée
b) Action d’un anesthésique topique sur la cornée
c) Anesthésiques locaux pouvant être utilisés par voie topique 6
i. Bupivacaïne
ii. Tétracaïne
iii. Oxybuprocaïne
iv. Mépivacaïne
v. Proparacaïne
d) Données actuelles sur l’anesthésie topique de la cornée du cheval
e) Toxicité des anesthésiques locaux par voie topique
III) La lidocaïne, un agent anesthésique local
a) Formule chimique de la lidocaïne
b) Mode d’action de la lidocaïne
i. Propriétés pharmacodynamiques
ii. Propriétés pharmacocinétiques
c) Utilisation de la lidocaïne et interactions
d) Données pharmaceutiques du gel XYLOCAINE 2%ND
i. Composition
ii. Mode d’emploi
e) Utilisation du gel lidocaïne 2% en ophtalmologie humaine
IV) Utilisation de l’esthésiomètre de Cochet-Bonnet pour la mesure de la sensibilité cornéenne
a) Présentation et historique
b) Utilisation de l’esthésiomètre de Cochet-Bonnet
c) Valeurs de la sensibilité cornéenne chez le cheval
B) PARTIE EXPERIMENTALE
I) Objectif des deux études
II) Matériel et Méthodes
a) Chevaux inclus dans l’étude
b) Etude I : évaluation de la tolérance du gel lidocaïne 2% sur la cornée du cheval
i. Conditions des manipulations
ii. Procédures expérimentales
iii. Obtention des critères permettant l’évaluation de la tolérance
c) Etude II : évaluation de l’anesthésie cornéenne induite par l’application du gel lidocaïne 2%
ii. Procédures expérimentales
iii. Obtention des mesures visant à évaluer la sensibilité cornéenne
iv. Analyse statistique des résultats
III) Résultats de l’étude I : Evaluation de la tolérance du gel lidocaïne 2% sur la cornée du cheval
a) Résultats
i. Examens cliniques initiaux
ii. Examens intermédiaires à 30 minutes
iii. Examens finaux à 60 minutes
b) Conclusion des résultats
IV) Résultats de l’étude II : Evaluation de l’anesthésie cornéenne après application de gel lidocaïne 2%61
a) Résultats
i. Délai d’obtention de l’anesthésie cornéenne induite
ii. Profondeur de l’anesthésie cornéenne
iii. Durée d’anesthésie induite
iv. Obtention de l’anesthésie cornéenne complète
v. Durée de l’anesthésie cornéenne complète
vi. Graphique de suivi de la sensibilité cornéenne
b) Données de tolérance récoltées lors de cette étude
V) Discussion
a) Techniques expérimentales
b) Valeurs des CTT initiaux
c) Tolérance du gel lidocaïne 2%
d) Effet anesthésique du gel lidocaïne 2% sur la cornée équine
i. Délai d’obtention de l’anesthésie cornéenne
ii. Profondeur de l’anesthésie cornéenne induite et délai d’obtention
iii. Durée de l’anesthésie cornéenne induite
e) Limites liées aux études
i. Animaux inclus
ii. Effectif de chaque étude
iii. Groupe témoin
a) Utilisation en pratique du produit
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *