L’analyse d’une dimension : Culture et Festivals, une rencontre durable ? 

UN PROJET AMBITIEUX DANS UN TERRITOIRE COMPLEXE

Durant les six mois que j’ai passé à l’association loi 1901 « Sur la route de Tullins… », j’ai pu me familiariser avec le fonctionnement de cette structure, en comprendre l’historique et analyser son projet culturel (B). Avant de présenter cela, il est important de procéder à une rapide analyse du territoire d’implantation de l’organisme d’accueil au niveau politico-administratif, économique et culturel (A).

PRESENTATION DU TERRITOIRE D’IMPLANTATION DE L’ORGANISME D’ACCUEIL

Le projet de l’association « Sur la route de Tullins… » a pris forme au sein d’un territoire plutôt rural qui s’étend de Saint Marcellin à Grenoble en passant par quelques villes urbaines comme Tullins, Vinay, Rives et Voiron. La route de Tullins est aussi celle de la fameuse « Noix de Grenoble », elle longe l’Isère et traverse une imbrication d’échelons politico-administratifs (communes, intercommunalités, cantons, département, région). Un panorama de ces différents échelons (1) et de la politique culturelle locale (2) permettra de mieux comprendre le projet culturel porté par l’association.

LES DIFFERENTS ECHELONS POLITICO-ADMINISTRATIFS

L’association perçoit l’aide financière annuelle detrois collectivités locales : la Ville de Tullins, le Conseil Général de l’Isère et le Conseil Régional Rhône-Alpes. La Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais (CAPV) joue un rôle incontournable dans la vie politique locale mais ne subventionne pas le Festival. Politiquement, le fait que le parti socialiste soit à la tête de chacun des échelons politico-administratifs que nous allons analyser ne met pas fin aux rivalités politiques.

De Tullins à l’Isère : le pré carré d’André Vallini

En Isère, André Vallini exerce plusieurs fonctions et semble utiliser chacune d’elles pour soutenir sa ville natale.
La commune de Tullins-Fures (7061 habitants) est lepoint de départ de l’aventure de la Route de Tullins. L’association « Sur la route de Tullins… » et le festival éponyme naissent en 1997 lorsque François Louwagie, musicien dans un groupe de bluegrass, reçoit l’appui d’André Vallini, alors Maire de Tullins (1989-2002) pour lancer un festival de musiques du sud-est des Etats-Unis. En organisant ce Festival, André Vallini souhaite redynamiser sa ville par la culture en la dotant d’un festival d’envergure. En effet, la proximité de Grenoble, ville dynamique et attractive, notamment sur le plan culturel, est un défi à relever pour les petites communes environnantes. Aujourd’hui la Ville de Tullins est le second bailleur de fonds de l’événement de part sa subvention et ses apports techniques.
En juin 1997, quelques jours avant la première édition du Festival de Tullins, André Vallini devient député de la 9e circonscription de l’Isère qui comprend le canton de Tullins.
Par cette fonction, il défend plusieurs projets de développement de sa ville natale (transport, éducation) Depuis 2001, il devient Président du Conseil Général de l’Isère. Il est donc à la tête du plus vaste département de la région Rhône-Alpes, le deuxième en termes de population (1 178 714 habitants), et l’un des plus riches de France. La politique culturelle du Conseil Général de l’Isère dépasse également les compétences obligatoires confiées aux départements. On y trouve un réseau dense de musées et de bibliothèques, une attention particulière est portée à la conservation et à la mise en valeur des patrimoines (gratuité des musées) et des archives et un engagement fort dans le spectacle vivant. La dotation globale (subvention et partenariat) apportée chaque année au Festival de Tullins en fait le principal financeur du projet.
En revanche, bien qu’ayant été conseiller régional Rhône-Alpes de 1992 à 1997, la Région semble moins favorable à l’ancien édile de Tullins tout comme les membres du Pays Voironnais.

La Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais et la région Rhône-Alpes : un courant politique distinct

Avec 6 121 000 habitants, la région Rhône-Alpes est la deuxième de France en termes d’habitants derrière l’Ile-de-France. Elle est le troisième partenaire public du Festival après le département et la ville. Depuis son élection en 2004, Jean-Jack Queyranne, très sensible aux questions culturelles, a renforcé cette compétence, notamment sur le soutien aux spectacles vivants. Sur le plan politique, André Vallini creuse son sillon en Isère et au niveau national alors que Jean-Jack Queyranne semble plus soucieux du développement régional et du Grand Lyon. Résurgences de la vieille rivalité Lyon-Grenoble ? Bien qu’étant du même bord politique, André Vallini et Jean-Jack Queyranne ne partage pas les mêmes orientations concernant la valorisation des projetsculturels. Le soutien apporté au festival de Tullins par la Région diminue régulièrement.
Comme pour les départements, la culture n’est pas une compétence obligatoire des régions. En Rhône-Alpes, le Conseil Régional en en pourtant fait l’une de ses priorités avec un budget en hausse depuis 2004. La Région compte plus de 2 000 monuments, 20musées, 400 festivals, 700 salles de cinéma, 400 bibliothèques et des centaines de lieux dédiés au spectacle vivant. Un effort particulier est apporté pour favoriser l’accès des jeunes à la culture (chèque culture) et au soutien à la création et à la diffusion des œuvres.
Au niveau intercommunal, on constate là encore que les rivalités politiques ne jouent pas en faveur du Festival. Situé à la sortie de l’agglomération grenobloise en direction de Lyon, le Pays Voironnais constitue un bassin de vie autonome de 34 communes et près de 92 000 habitants autour d’une ville centre, Voiron et ses 21 000 habitants.
A l’heure actuelle, la Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais (CAPV) s’est dotée de quatre compétences : Développement économique (tourisme, agriculture, Leader), Environnement (gestion des déchets, traitement de l’eau), Aménagement et Transport (habitat, déplacements), Equilibre social (CUCS du Pays Voironnais). Nous verrons plus loin que la compétence culture fait l’objet d’un débat animé.
Sur les 88 membres qui composent le Conseil communautaire, la Ville de Tullins, avec quatre membres, est la quatrième commune la mieux représentée derrière Voiron (12), Voreppe (6) et Moirans (5). De plus, Jean-Yves Dherbeys, 1 er adjoint au maire de Tullins, se situe à un poste clé puisqu’il est le 10e Vice-président chargé du budget.
Malgré cela, aucune aide directe n’est attribuée aufestival de Tullins… En tant que ville centre, la Ville de Voiron jouit d’une influence majeure, ceci d’autant plus qu’Arlette Gervasi est à la fois adjointe au maire de Voiron en charge de la culture, conseillère régionale Rhône-Alpes et membre du Conseil Communautaire de la CAPV. Arlette Gervasi est aussi membre du Comité de programmation du Groupe d’Action Locale (GAL) qui gère l’attribution des aides du programme européen Leader. Elle est également responsable du CDDRA (Contrat de Développement Durable Rhône-Alpes). Son influence dans la vie culturelle locale et régionale est forte de part les multiples fonctions qu’elle occupe.
Bien que ne soutenant pas financièrement l’association, les compétences dont dispose la CAPV en font un partenaire institutionnel incontournable pour la logistique du Festival (transport, déchets, etc).
On constate donc que les orientations définies sur le plan local en matière de politiques culturelles restent liées à des volontésde personnes selon les fonctions politiques qu’elles occupent.

TOUR D’HORIZON DE L’OFFRE CULTURELLE LOCALE

Le territoire d’implantation du festival ne se caractérise pas par une politique culturelle à part entière. De nombreux événements culturels locaux rythment la vie de ses habitants. Voiron, la ville centre, mène une politique culturelle d’envergure à l’échelle du Pays Voironnais. Il semble que la ruralité d’un territoire proche de Grenoble et de ses dizaines d’équipements culturels, n’incite pas à investir dans la culture.

L’absence de politique culturelle à Tullins

La commune de Tullins accueille chaque début d’été le plus grand événement culturel du territoire mais ne dispose pas pour autant d’unepolitique culturelle réfléchie.
Sur le plan politique, la vie culturelle est diluéedans les fonctions larges de l’adjoint à la Jeunesse aux Politiques Sportives et Culturelles. Au niveau administratif, il n’existe aucun service culturel. Chaque équipement (médiathèque, école de musique) fait l’objet d’un service à part entière.
Au rayon des équipements culturels, la ville possède une Ecole de musique et de danse, une médiathèque municipale, une ludothèque et une MJC. La ville organise une fête de la musique, quelques jours avant le Festival…
Enfin, la municipalité soutient financièrement et techniquement le Festival « Sur la route de Tullins… » mais n’en fait pas un atout ni un outil d’une éventuelle politique culturelle. Le soutien matériel et financier n’est pas complété par une communication municipale bien que l’événement regroupe chaque année plus de 6 000 personnes et donne un coup de projecteur sur Tullins. Le magazine mensuel L’Info de Tullins-Furesn’y consacre aucun article et le site internet de la ville n’a pas relayé l’information en page d’accueil.

Les hésitations de la CAPV

La compétence culture ne figure pas parmi les compétences obligatoires des Etablissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI). En revanche, une intercommunalité peut s’adjoindre toute autre compétence dite facultative si les communes le souhaitent.
Concernant la culture, le Pays Voironnais souffre aujourd’hui d’une étonnante schizophrénie en ne subventionnant pas directement des événements culturels majeurs se produisant sur son territoire, comme le Festivalde Tullins, tout en aidant ces mêmes événements sur les compétences dont elle a la charge : le transport (site de covoiturage, navettes gratuites et réseau d’abribus) et l’environnement (collecte des déchets, sensibilisation). L’établissement public, qui ne s’est pas doté de la compétence culturelle, marche sur des œufs dans ce domaine puisqu’un changement de statut du Grand Angle, salle de spectacles à Voiron, est en cours et doit permettre d’intégrer un financement intercommunal. Actuellement régie directe de la Ville de Voiron, la salle devrait devenir d’ici quelques mois un Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) sans que la CAPV ne prenne la compétence culture.
D’autre part, la CAPV agit dans le domaine culturel en tant que Groupe d’Action Locale (GAL) du programme européen Leader +. Le GAL du Pays Voironnais aide à la construction de projets structurants sur le territoire pour « faire émerger et consolider une culture commune autour du lien villes-campagnes». Ainsi, pour pallier à l’absence de financement direct de la part de la CAPV, le festival a sollicité, à mon initiative, une subvention européenne dans le cadre de ce programme. En tant que GAL, la CAPV, a accepté de financer le festival.
Enfin, le territoire de la CAPV est parsemé de nombreux équipements culturels (le Grand Angle, médiathèques et bibliothèques, archives municipales, le Musée Mainssieux, conservatoire/écoles de musique et de danse) et de plusieurs événements de spectacle vivant (le Festival de « Sur la route de Tullins… » ; la Biennale des jeunes créateurs à Voiron ; Livres à vous ! ; Jazz, Voiron fait son festival ; la quinzaine du cinéma italien ; Voiron fête l’été) qui se situent pour la plupart à Voiron.
A l’heure actuelle, l’inquiétude est palpable dans le milieu du spectacle vivant qui subit depuis 2009 des baisses de subventions importantes. Le projet de réforme des collectivités locales et l’évolution de la répartition des compétences en cours d’examination par le Parlement inquiètent les acteurs culturels, au premier rang desquels les services territoriaux qui s’attendent à une diminution importante de leurs moyens d’action.
Aujourd’hui, le territoire d’implantation de l’organisme d’accueil est traversé par de multiples rivalités politiques à tous les échelons politico-administratifs et n’est pas relié par une politique culturelle cohérente et structurée. Le projet culturel et artistique porté par l’association « Sur la route de Tullins… » est donc freiné par des facteurs exogènes qui limite son développement. Toutefois, des éléments de fonctionnement interne sont aussi en cause.

LE PROJET CULTUREL DE L’ASSOCIATION « SUR LA ROUTE DE TULLINS… »

Depuis la 1 ère édition en 1997, le projet du Festival a largementévolué tant au niveau du fond que de la forme (1). Aujourd’hui, l’association tente de pérenniser le Festival avec des moyens moins importants (2).

UN PROJET CULTUREL AMBITIEUX…

Après une ascension continue de la fréquentation lors des premières éditions, le Festival semble être aujourd’hui à un tournant de son existence tant au niveau de la programmation artistique que de la gouvernance interne.

Historique de l’association

Mandoliniste professionnel, François Louwagie crée le groupe Bluegrass Burger en 1990. Il est également le fondateur et le directeurdu Festival « Sur la route de Tullins », un festival de musiques du sud-est des États-Unis né en 1997.
L’association loi 1901 « Sur la route de Tullins… » voit officiellement le jour le 25 février 1997. Elle a pour but « d’organiser un festival, des concerts, de faire connaître et promouvoir la country music, le bluegrass, le blues, le cajun et le celtique .» Il s’agit d’un objectif ambitieux mais qui semblait en mesure de rencontrer un public sur ce territoire.
L’idée de monter un festival à Tullins vient de la rencontre du groupe de François Louwagie, Bluegrass Burger, avec le maire de Tullins, André Vallini, lors d’une soirée organisée pour fêter la sortie du premier album du groupe : « Dans l’ambiance, on a évoqué l’idée, avec la commune de Tullins, de monter ce festival. Le maire, André Vallini, a percuté surce projet et nous a donné des moyens assez conséquents pour travailler sur la première édition. C’est une aventure qui continue et qui durera je l’espère. »
Pour donner corps à ce projet, François Louwagie et son groupe créent une association loi 1901, structure qu’ils jugent la plus adaptée pour organiser un festival. En effet, le statut associatif offre une grande souplesse juridique et financière et le bénévolat permet de réunir des moyens humains nécessaires à moindre coût. L’autre avantage de ce statut est qu’il permet à la mairie de Tullins de s’engager financièrement et matériellement pour le festival sans redéfinir sa structure administrative en créant un nouveau service culturel.
Dès l’origine, l’ambition de François Louwagie est de « monter un concept original autour de ces cinq styles musicaux : blues, country, cajun, celtique et bluegrass. » « Dès la première année on a eu des groupes forts sympathiques (…). [Puis] comme la première édition s’est bien passée, on a décidé d’embrayer sur la deuxième [où l’on] a doublé la fréquentation du festival [grâce à la venue de] Patrick Verbeke, (…) tête d’affiche incontournable en blues. »
A cette époque le Festival se positionne sur le créneau original des musiques du sudest des Etats-Unis. Là-bas, des regroupements se font déjà entre toutes ces musiques, y compris la musique celtique venue avec les migrantsirlandais.
Le Festival s’est développé d’année en année, atteignant un pic de fréquentation à 8 000 festivaliers au début des années 2000. L’une des forces de cet événement est qu’il « fonctionne sur une osmose entre les musiciens, le public et les bénévoles. » François Louwagie insiste aussi sur « la diversité de la programmation» qui permet de mélanger les publics.
La programmation a toujours été répartie entre le Festival OFF, soirée de concerts libres et gratuits dans les rues de Tullins, et le Festival IN, soirée de concerts payants au stade Valois. A son apogée, le Festival s’étalait sur une semaine avec deux soirées IN et deux soirées OFF. En 1999, le Festival s’est aussi doté d’un Tremplin découverte, le « Déjeuner en Herbe », qui en est aujourd’hui à sa 12e édition et qui a notamment propulsé PEP’S en 2001.

Le Festival aujourd’hui

Depuis la mauvaise édition de 2008, la voilure s’est réduite puisqu’il n’y a plus que deux soirées de concerts le dernier week-end de juin, et le Festival s’ouvre à de nouveaux genres musicaux plus « traditionnels ». Pourtant, l’image d’un « festival de country » reste toujours collée au Festival de Tullins et une partie du public regrette l’ouverture de la programmation.
Le Canada et la francophonie sont devenus les nouvelles lignes directrices de la programmation. Témoin de ce changement, l’édition 2010 ne comptait qu’un seul groupe de country. L’ambassade du Canada s’est rapprochée de François Louwagie en 2007 et l’aide à se rendre au Canada deux fois par an notamment à l’occasion de la Bourse RIDEAU.
L’objectif est d’offrir aux artistes canadiens des débouchés intéressantes sur le marché européen qui compte plus de 70 millions de francophones. En mars 2011, l’association organisera un « Souper québécois » en accueillant un artiste québécois, Damien Robitaille.
Aujourd’hui, le projet culturel de l’association est à un tournant de son histoire. Le directeur semble être confronté à un dilemme entre un retour aux styles qui ont fait la notoriété du Festival, et une plus grande ouverture musicale qui s’adresserait à un public plus large. La 14 e édition du Festival a vu se produire pour la première fois un groupe canadien d’électro-pop instrumentale, Misteur Valaire.
Plusieurs personnes, membres de l’association, s’interroge sur le projet artistique : « Dans les statuts il est inscrit que l’association a pour but de promouvoir la musique country» souligne la nouvelle présidente Odile Perez. « Aujourd’hui, on s’éloigne de cet objectif».
Ces hésitations se voient aussi sur le site du Festival. Depuis deux ans, « l’espace cajun », trop coûteux, a été supprimé au profit de « l’espace VIP ». Le « Village du Festival » qui accueillait de nombreux stands d’artisanat, d’objet amérindiens et de tendance country est déserté par les exposants. Enfin, le « Baby bluegrass Park » n’a pas été reconduit en 2010 et les « banjos », la monnaie du Festival créée pour limiter les transactions monétaires sur le site, sont menacés de disparaître. Face à cette perte d’identité inquiétante, le Festival recherche le moyen de se relancer. Cela passe par exemple par le projet Ecofestival. Pour la 14e édition, l’accent a été mis sur les actions en faveur du développement durable et solidaire (toilettes sèches, éco-gobelets, gestion des déchets, transport,…).
Enfin, l’association connait depuis un an quelques turbulences internes. En effet, devant les difficultés financières de l’association en 2008, un comité de gouvernance a été installé par les financeurs et la Mairie de Tullins a clairement incité à un changement de l’exécutif. Le conseil d’administration et le bureau ont donc été renouvelés en octobre 2009.
Ce changement à la tête de l’association a eu des conséquences importantes sur la gestion financière en 2010.

L’action culturelle de l’association

Malgré les hésitations, l’association « Sur la route de Tullins… » reste fidèle à ses statuts par une série d’engagements et d’action qui visent à promouvoir les musiques du sud-est des Etats-Unis.
La soirée OFF du Festival a toujours été gratuite dans les rues de Tullins. Cette soirée populaire et familiale est l’occasion pour de nombreux tullinois de découvrir de jeunes talents musicaux et de sortir aux premières chaleurs de l’été. Cette année, les quatre scènes installées en ville ont attiré plus de 3 500 personnes pour une soirée festive entre 20h00 et 0h30. L’action culturelle de l’association passe par l’organisation de ce genre d’événement créateur de lien social, intergénérationnel et unificateur.
Comme la route de Tullins passe aussi par Vinay, le Festival, en partenariat avec le Grand Séchoir, a organisé un ciné-concert libre et gratuit en plein air avec le groupe grenoblois SZ, une semaine avant le Festival.
Enfin, le samedi matin de 10h00 à 12h00, un atelier chant a été organisé avec quinze élèves de l’Ecole de Musique et de danse de Tullins et animé par le groupe Chic Gamine, présent sur le festival IN. Cet atelier a pour vocation de mettre en relation professionnels et amateurs du monde de la musique en profitant de la venue au Festival de groupe de renommée internationale. C’est un moment d’échange et de dialogue formateur et instructif pour les deux parties.

… MAIS DES MOYENS LIMITES

Un projet culturel nécessite des moyens humains, matériels et financiers pour être correctement réalisé. Actuellement, l’association «Sur la route de Tullins… » peine à réunir des conditions optimales à ces trois niveaux.

Les moyens humains

Au sein de l’association, les rapports entre salariés et employeurs sont régis par la CCNEAC dont le champ d’application concerne « les entreprises artistiques et culturelles de droit privé (quel que soit leur statut) et de droit public, dont l’activité principale est la création, la production ou la diffusion de spectacles vivants, subventionnées directement par l’État et/ou les collectivités territoriales (régions, départements, municipalités).» Jusqu’en 2008, l’association comptait encore cinq salariés permanents en plus du directeur : une administratrice, un chargé de mécénat, un infographiste, une chargée de production et un chargé de diffusion. Mais les restrictions budgétaires opérées suite à la mauvaise édition de 2008 ont conduit l’organisme à se séparer progressivement de ses employés et même de licencier une personne en 2009.
La dernière salariée a quitté la structure en mars 2009. Depuis cette date, l’association ne fonctionne donc plus qu’avec des stagiaires. Ils étaient quatre l’an dernier entre avril et septembre. Nous étions cinq en 2010 entre février et juillet. Les stagiaires accomplissent donc le travail des employés que l’association ne peut plus embaucher par manque de moyens financiers.
L’organigramme de l’association est relativement simple puisque l’association n’emploie que deux salariés, intermittents du spectacle : le directeur artistique et le directeur technique. On retrouve ensuite un stagiaire en administration/production, un stagiaire chargé de diffusion, une stagiaire chargée des relations publiques, une stagiaire chargée des relations commerciales et une stagiaire chargée des relations avec la presse.

La ressource principale est donc les bénévoles qui sont réparties en une quinzaine de commissions thématiques.

Les moyens matériels

Comme il a été dit plus haut, l’association est soutenue par la Mairie financièrement (subvention annuelle) mais également par des apports en nature et en compétence.
Ainsi, la municipalité met à disposition de l’association un local à l’année et prête régulièrement des salles pour l’organisation d’événements ponctuels (conférence de presse, souper québécois, stade Valois, salle des fêtes) ainsi que pour les loges des artistes (salle de l’école et local du Pôle emploi).
D’autre part, les services techniques de la ville sont régulièrement sollicités pour la maintenance des locaux (ménage, réparations…) mais également lors du Festival. La mairie finance directement la scène du Clos des Chartreux située en contrebas de l’Hôtel de Ville ainsi que la technique (régie son et lumière).
En revanche, comme nous l’avons précisé plus haut, la ville ne met pas beaucoup de moyens pour la communication de l’événement.
Par ailleurs, l’association dispose de plusieurs postes informatiques iMac très récents, d’une connexion internet et de plusieurs postes téléphoniques. Cependant, il n’y a qu’une seule ligne et il est impossible de passer deux appels en même temps ce qui, à cinq dans le bureau, a souvent paralysé notre action. Enfin on note des manques récurrents de matériels de bureautique (ciseaux, colle, classeurs, pochettes, etc), symptomatiques des petites associations.

Les moyens financiers

Il est assez délicat de retracer l’évolution budgétaire de l’association par manque de données fiables et précises, notamment sur l’année 2009. A la date de mon départ, le 12 juillet 2010, aucun bilan comptable certifié ne m’a été communiqué car la clôture des comptes a été faite tardivement par le comptable.
Il m’est donc impossible de réaliser une analyse budgétaire précise à partir des derniers exercices comptables. En revanche, je me suis livré à un commentaire de la structure des dépenses et des recettes pour l’année2010 sur la base du dernier budget que j’ai arrêté le 13 juillet 2010.
En 2010, les dépenses du Festival se sont élevées à 202 066,58 euros. Elles se répartissent comme suit : Fonctionnement (32%), Technique (18%), Artistique (17%), Achats (15%), Communication (10%) et Provisions (5%). Les recettes, à hauteur de 206 699,38 euros se répartissent en quatre postes : Aides et Subventions (47%), Partenariats et Mécénats (31%), Recettes variables (20,5%) et Autres recettes (1,5%). Les dépenses artistiques du Festival sont en baisse continues depuis deux ans.
La baisse des subventions et des recettes n’est pas la seule raison des difficultés financières rencontrées par l’association. Elle est conjuguée à une augmentation croissante des dépenses depuis quelques années. La maîtrise des dépenses de l’association sur l’exercice 2010 en cours a permis de présenter un budget où les recettes sont supérieures aux dépenses. L’édition 2010 aurait même pu dégager un bénéfice plus important si l’association n’avait pas eu à provisionner 10 500 euros pour rembourser des sommes perçues à tort et indemniser un salarié licencié en 2009, soit 5% du total des dépenses.

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Table des matières

Introduction
I. Un projet ambitieux dans un territoire complexe 
A. Présentation du territoire d’implantation de l’organisme d’accueil
1. Les différents échelons politico-administratifs
a. De Tullins à l’Isère : le pré carré d’André Vallini
b. La Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais et la région Rhône-Alpes : un courant politique distinct
2. Tour d’horizon de l’offre culturelle locale
a. L’absence de politique culturelle à Tullins
b. Les hésitations de la CAPV
B. Le projet culturel de l’association « Sur la route de Tullins… »
1. Un projet culturel ambitieux
a. Historique de l’association
b. Le Festival aujourd’hui
c. L’action culturelle de l’association
2. … mais des moyens limités
a. Les moyens humains
b. Les moyens matériels
c. Les moyens financiers
II. Analyse de l’expérience de stage 
A. Missions et difficultés rencontrées
1. L’administration : un retard à combler
2. La communication : des hésitations préjudiciables
3. La production : une grande satisfaction
4. L’Ecofestival : un bilan encourageant
B. Le fonctionnement associatif
1. Le statut associatif
2. Les dysfonctionnement de l’association
a. Une direction bicéphale
b. La délicate question du bénévolat
c. Les relations humaines
III. L’analyse d’une dimension : Culture et Festivals, une rencontre durable ? 
A. L’émergence d’une conscience environnementale dans le spectacle vivant
1. Des notions générales venues des pouvoirs publics
a. La naissance du développement durable et solidaire
b. Agenda 21 et Agenda 21 de la culture
2. … reprises par les acteurs privés du secteur culturel
a. La pertinence des questions environnementales dans la culture
b. Les Festivals : pionniers dans le secteur culturel
B. Les quatre temps du processus de mise en œuvre d’un Ecofestival
1. Une réflexion sur des nouveaux modes de production pour les festivals
2. L’identification des actions
3. La mise en œuvre
4. L’évaluation
C. Des actions en devenir
1. Le sentier de la dépendance
2. Quelle route pour le Festival de tullins ?
Conclusion
Bibliographie
Table des matières
Annexes
Annexe 1 : Fiche de missions 
Annexe 2 : Les statuts de l’association « Sur la route de Tullins… » 
Annexe 3 : Organigramme de l’association « Sur la route de Tullins… » 
Annexe 4 : Le budget du Festival 2010 
Annexe 5 : Bilan Ecofestival 2010

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