L’analyse des erreurs linguistiques

La sociolinguistique algérienne

  Le paysage linguistique en Algérie est plurilingue. Elle se caractérise par la présence de plusieurs langues comme a constaté S, ABDELHAMID « le problème qui se pose en Algérie ne se réduit pas à une situation de bilinguisme, mais peut être envisagé comme un phénomène de plurilinguisme » . En effet, la sociolinguistique en Algérie est due à son histoire et sa géographie. Les différentes invasions et conquêtes que l’Algérie a embrassées ont engendré la coexistence de plusieurs codes linguistiques à côté du berbère, langue de la communauté autochtone. Cela justifie l’existence de deux groupes importants, les berbérophones et les arabophones qui se sont mêlés à travers l’histoire, sans pour autant négliger la langue française qui est pratiquée par les deux groupes en question. Ce qui nous mène à dire que le pays se caractérise par une situation de plurilinguisme sociale : l’arabe classique / l’arabe dialectale, le tamazight / le kabyle et le français. CALVET, L.J synthétise brièvement la situation plurilingue comme suit : « il s’agit d’une mosaïque linguistique déterminé par la coexistence de la langue de la tradition orale et de la langue de tradition écrite » . D’après CALVET la sociolinguistique algérienne se caractérise par l’utilisation orale de deux langues considérées comme des langues maternelles (le kabyle et l’arabe dialectale), ainsi que l’arabe classique, tamazight et le français sont des langues de l’enseignement et dans des situations formelles.

L’arabe classique

  L’arabe classique est une langue chamito-sémitique née dans le moyen orient et le golf persique, cette langue était restreinte dans cette zone géographique, mais avec l’avènement du coran écrit en arabe et de l’islam, elle eut une expansion assez grande pour arriver jusqu’au Maghreb. Après 1962, la langue arabe devient la langue nationale de l’état algérien. Associée à la religion, langue de la révélation du Coran. Cette démarche selon GRANDGUILLAUME répond à une motivation : « En ce qui concerne le Maghreb, il est certain que la langue arabe coranique est transmettrice de mythes. On peut dire qu’elle transmet le récit de la légitimité radicale pour la majeure partie de l’opinion. Cette conséquence politique constitue paradoxalement un frein à cette langue de conquérir d’autre domaines d’utilisation et c’est le français qui s’étend désormais sur d’autres espaces »

Le Tamazight

  L’appellation « berbère » fut en premier lieu utilisée par les romains pour désigner les habitants de l’Afrique du Nord dont ils ne comprenaient pas la langue. Le terme barbaros qualifie toute personne étrangère, celle qui ne sait pas parler et par extension, le sauvage. Le terme a subi des modifications phoniques à travers le temps pour arriver enfin à berbère,appellation qui désigne les habitants et le parler de l’Afrique du Nord. Par le fait de son acception péjorative, les berbères utilisent l’appellation tirée de leur propre langue Amazighe qui signifie homme libre.La langue berbère est une langue maternelle composée de plusieurs dialectes différents dans le pays :
Le kabyle : pratiqué dans le nord du pays, principalement dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Bejaia et Bouira.
Le Chaoui : parlé par les chaouis qui occupent les Aures, massif montagneux de l’Algérie méridionale.
Le m’zab : employé par les mozabites qui vivent dans le nord de Sahara algérien dont la principale ville c’est Ghardaïa.
Le targui : pratiqué par les touarègues qui vivent dans le Sahara, communauté que l’on appelle aussi « les hommes bleus ».
Alors TAIFI désigne que « Le berbère est donc un système linguistique type, un modèle abstrait constitué de l’ensemble des propriétés et des traits structuraux de tous les parlers et suprasystème »,  les supra systèmes dont parle TAIFI sont l’équivalent des dialectes. Dans cette citation, le berbère est considéré comme une référence aux autres dialectes.

Contact de langues

  Le contact de langue est l’un des principaux objets d’étude de la sociolinguistique, la notion de contact de langue est introduite pour la première fois par WEINREICH en 1953. Selon lui : « Le contact de langues inclut toute situation dans laquelle une présence simultanée de deux langues affecte le comportement langagier d’un individu. Le contact de langue réfère au fonctionnement psycholinguistique de l’individu qui maîtrise plus d’une langue, donc de l’individu bilingue » .A propos de cette définition de WEINREICH, ce concept inclut toute situation dans laquelle une coprésence de deux langues influe sur le comportement langagier d’un individu ou d’une communauté linguistique. Elle est au cœur du changement et de la variation linguistiques, en diachronie comme en synchronie et s’inscrit dans des espaces aux frontières mouvantes, variables au gré des migrations, mais aussi des ouvertures et des fermetures économiques, culturelles ou des projets politiques (colonisation, domination culturelle extérieure…). Il sera possible d’envisager les rapports et interférences entres langues, d’une part, et entre variétés d’une même langue, d’autre part, d’un point de vue synchronique ou diachronique. « Le contacte de langues est donc l’évènement concret qui provoque le bilinguisme où en pose les problèmes. Le contact de langues peut avoir des raisons géographiques : aux limites de deux communautés linguistiques, les individus peuvent être amenés à circuler et à employer ainsi leur langue maternelle, tantôt celle de la communauté voisine ». La notion de contact de langues est extrêmement large et va du contact de communautés linguistiques différentes à celui de plusieurs systèmes linguistiques chez un même individu bi-ouplurilingue.Le contact de langues est l’évènement concret qui engendre plusieurs phénomènes linguistiques comme le plurilinguisme et la diglossie.

L’erreur linguistique et la norme

  Ce terme erreur issu du verbe latin error et errare signifie « action de se tromper, de s’écarter de la vérité » Selon CORDER, S. P «…si l’on cherche à décrire chez un apprenant sa connaissance de la langue à un stade quelconque de son développement, ce sont bel et bien les erreurs qui fournissent ces indices » Le terme d’erreur a une connotation négative impliquant un défaut indésirable et effaçable de la performance de l’apprenant. Les erreurs doivent être considérés comme des traits normaux et inévitables dans l’apprentissage de la langue seconde et le schéma de développement des erreurs chez un individu doivent être prises comme une évidence non pas de manque ou de défaut mais comme succès et exploit. Comme l’énonce PORQUIER (1977) : « l’erreur est non seulement inévitable, mais normale et nécessaire, constituant un indice et un moyen d’apprentissage. On n’apprend pas sans faire d’erreurs et les erreurs servent à apprendre » Une erreur est un énoncé oral ou écrit inadmissible constituant une violation du code grammatical ou sémantique de la langue. On distingue deux types d’erreurs : erreurs de compétence ; erreurs de performance. La norme est un phénomène social qui s’appuie sur un jugement distinctif entre production linguistique, une façon d’isoler langue correct de ce qui est jugé relâché incorrect. La norme fonctionne comme un système d’instruction définissant les formes à choisir. L-H, HJELMSLEV dit que la norme c’est le trait ou l’ensemble des traits qui permet de distinguer un élément de tous les autres éléments.

L’erreur de compétence

  La compétence est le savoir que possède chaque individu, et elle se différencie d’un individu à un autre, d’après CHOMESKY, la compétence « inclut l’aptitude à construire des phrases ». Selon lui, la compétence est la capacité à construire des phrases dites grammaticalement correctes. Les erreurs de compétence sont commises lorsque l’apprenant ignore les règles de la langue étrangère dont laquelle il s’exprime, par conséquent il ne pourra pas les corriger, à ce sujet NAJIB et AKRAM : « il s’agit des erreurs que l’apprenant ne peut pas corriger. L’apprenant en commet non pas à cause d’une inaptitude mais à cause de son niveau de connaissance de la langue étrangère étudiée à un moment donné » Alors, il s’agit des erreurs que l’apprenant ne peut pas corriger. L’apprenant en commet à cause de son niveau de connaissance de la langue étrangère étudiée à un moment donné

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Table des matières

Introduction générale
1. Présentation du sujet
2. Problématiques
3. Hypothèses
4. Motivation du choix
5. Méthodologie et Corpus
6. Commentaire de plan
Chapitre I : Elément théorique
1. la situation sociolinguistique en Algérie
1.1. Définition de la sociolinguistique
1.2. La sociolinguistique algérienne
1.3. Les langues en usage en Algérie
1.3.1. L’arabe classique
1.3.2. L’arabe dialectal
1.3.3. Tamazight
1.3.4. Le français
2. Autour du contact de langue
2.1. Le contact de langue
2.2. Le plurilinguisme
2.3. La diglossie
3. Les théories de l’erreur linguistique
3.1. L’analyse contrastive
3.1.1. Les interférences
3.1.2. Les types d’interférence
3.1.2.1. Interférence phonétique
3.1.2.2. Interférence lexicale
3.1.2.3. Interférence syntaxique
3.2. L’analyse des erreurs
3.2.1. L’erreur linguistique et la norme
3.2.2. L’erreur de compétence
3.2.4. L’erreur de Performance
3.3. L’interlangue
3.3.1. La langue maternelle
3.3.2. La langue étrangère
3.3.3. Les erreurs interlinguales
3.3.4. Les erreurs intralinguales
Conclusion partielle
Chapitre II : Analyse du Corpus et interprétation des données
1. Description du corpus
2. Grille de classement typologique des erreurs
2.1. Les erreurs grammaticales
2.1.1. Interprétation des résultats
2.2. Les erreurs phonologiques
2.2.1. Interprétation des résultats
2.3. Les erreurs orthographiques
2.3.1. Interprétation des résultats
2.4. Les erreurs syntaxiques
2.4.1. Interprétation des résultats
2.5. Les erreurs lexico-sémantiques
2.5.1. Interprétation des résultats
3. Résultats de dépouillement
3.1. Tableau représentant le pourcentage
3.2. Schéma représentatif le pourcentage
3.3. Histogramme représentatif le pourcentage
3.4. Exemple de comparaison entre les langues arabe, kabyle et français
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Annexe

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