L’ANALYSE DES EFFETS DE LA CRISE POLITIQUE SUR L’ÉCONOMIE NATIONALE

Avant l’année 2006, l’économie mondiale a traversé un climat de stabilité. À partir de cette année, le développement des produits financiers américains déstabilise, tout d’abord leurs économies ; cela se transforme, plus tard, en une crise économique mondiale. Cette crise contribue à l’aggravation du ralentissement des activités économiques de plusieurs pays développés et entraine le ralentissement de la croissance économique mondiale, menant à un chiffre négatif. Par rapport aux pays développés, les pays en voie de développement sont moins concernés par les effets externes négatifs de cette crise, puisqu’en général, les pays pauvres ne possèdent pas de produits financiers à risque. Pour Madagascar, étant donné la forte intégration sur le plan commercial et financier, ces deux facteurs peuvent entrainer les externalités négatives de cette crise à Madagascar. L’économie malgache est peu touchée par cette crise, mais pourtant, il y a tout de même une menace sur l’économie de la grande île. Par exemple, la baisse du taux de croissance de l’exportation entre 2007 et 2008, et puis, l’investissement direct étranger, qui est en bonne évolution, jusqu’en 2009, dont on prévoit la baisse en 2011. Du point de vue politique, les crises que ce pays traverse ont eu comme point de départ, le développement du phénomène individualiste, entrainant des conflits élitistes au sein de la classe politique. Cette situation explique, en partie, la déstabilisation de l’économie malgache.

LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE MONDIAL ET SON INCIDENCE À MADAGASCAR 

Entre 2006 et 2009, le PIB mondial ne cesse de décroitre ; cette situation est attribuable au ralentissement des activités économiques mondiales. La plupart des pays développés ont sensiblement connu ce ralentissement, par rapport aux pays émergents d’Asie, et à certains en développement d’Afrique. Si les pays à revenu élevé ont réalisé une croissance positive, en 2006, celle-ci a été négative en 2009, du fait surtout de l’accélération de la crise économique mondiale. De leur côté, les pays émergents et en développement ont vu leur croissance ralentir progressivement, à cause de leur dépendance accrue vis-à-vis des bailleurs de fonds. Dans ce cadre, nous allons voir en premier lieu la croissance économique mondiale, ensuite, la crise économique mondiale, et enfin, la répercussion de la crise financière sur l’économie malgache.

LA CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE

Entre 2005 et 2006, la croissance économique mondiale, en termes de PIB, se chiffre à 3,9%, contre 3,3% en 2005. La plupart des pays réalisent une croissance positive, les pays à revenu élevé ont réalisé une croissance allant de 2,5% en 2005, à 3,1% en 2006. Les pays émergents et en développement ont franchi le seuil des 7,5% de croissance, à 7,9% en 2006. Le volume du commerce mondial a accru. S’il était de 7,7% de croissance en 2005, il a atteint 9,7% en 2006. Le prix du pétrole a augmenté, et est passé de 53,4 USD en 2005, à 64 USD en 2006 le baril. En effet, les pays importateurs ont connu une inflation accélérée, surtout au premier trimestre de l’année 2005. La hausse des prix due à l’augmentation des prix des produits de base a incité les pays industrialisés à faire des efforts, c’est pourquoi la production industrielle a augmenté de 6,7% en 2007, contre 4,3% en 2005. En 2007, le niveau de la croissance économique mondiale a ralenti, il est passé de 5% à 4,9%. Cette situation est due essentiellement à la baisse sensible du niveau de la croissance des États-Unis, suite à la crise immobilière, dont la croissance a atteint 2,2%, contre une croissance de 2,9%, l’année précédente. Cela a conduit à la baisse du niveau de la croissance des pays à revenu élevé. Les pays émergents et en développement ont réalisé une croissance quasiment stable, par rapport à 2006, soit 7,8%, contre 7,7%, en 2005.

L’essor des pays émergents et en développement est dû à la réalisation de la croissance positive et supérieure à celle de l’année précédente ; pour la Chine, elle s’est chiffrée à 11,4%, contre 11,1% en 2006. Cela a conduit, bien sûr, à la bonne performance de ce pays. En 2008, l’économie mondiale a ralenti considérablement, sous l’effet de la crise financière et de la persistance des cours élevés de l’énergie et d’autres produits de base. À cause de ces situations, la croissance n’a été que de 3,4% en 2008, contre 5,2% en 2007. De nombreux pays à revenu élevé sont entrés en récession, et la croissance s’est aussi affaiblie dans les pays émergents. Aux États-Unis, la croissance s’est chiffrée à seulement 1,1%, en 2008 contre 2,0% en 2007. La baisse de la confiance des ménages, suite à la dépréciation des actifs réels et financiers, associée aux durcissements des conditions de financement, en sont l’origine. La même situation est observée dans la zone euro, où la croissance est tombée à 1,0% en 2008, contre 2,6% en 2007. Dans les pays émergents et en développement, la croissance s’est établie à 6,3%, en 2008, contre 8,3% en 2007. Le resserrement des conditions de crédit, la réduction de la demande mondiale d’importation sont les facteurs responsables de ce ralentissement.

L’économie de l’Afrique subsaharienne a enregistré un taux de croissance de 5,4%, en 2008, contre 6,9% en 2007. Une solide demande, les prix élevés des produits de base et les apports robustes de capitaux privés ont stimulé la croissance. En 2009, la situation économique mondiale est marquée par une récession profonde, cela est perceptible à travers la baisse très sensible du PIB mondial. La croissance économique mondiale est négative de 0,8%, contre 3% en 2008. Presque tous les pays avancés ont réalisé une croissance négative, soit respectivement -2,5%, -3,9% et -5,3% pour les États-Unis, la zone euro et le Japon. Les pays émergents et en développement réalisent une croissance assez faible, par rapport à 2008, soit 2,1%, contre 6,1% en 2008. Le volume du commerce mondial a baissé de 12,3%. L’importation des pays à revenu élevé, après une augmentation de 0,5% en 2008, connait une diminution de 12,2% en 2009. Cette situation est identique à ceux des pays émergents, mais la différence c’est que ces pays ont importé beaucoup en 2008, et l’année suivante, leurs importations ont baissé de 13,5%. Le volume de l’exportation mondiale a baissé. Pour les pays à revenu élevé, leurs exportations ont décru de 12,1%, et ceux des pays émergents et en développement de 11,7%. À cause du ralentissement des activités économiques mondiales, la demande des produits pétroliers a baissé de 3%.

Cette situation a conduit à la diminution du prix du pétrole au niveau mondial, soit une réduction de 36,1%, en passant de 99 USD en 2008 à 62 USD en 2009.

LA CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE 

Durant les cinq dernières années, depuis 2005, la crise économique mondiale trouve son origine dans la crise financière des États-Unis, à la fin de l’année 2006. Cette crise est due au retournement de la crise immobilière, qui se manifeste par le fait que les États-Unis ont effectué des crédits immobiliers hypothécaires, et si l’emprunteur n’arrive pas à honorer ses dettes, l’institution qui lui offre de crédit va saisir la maison et la vendre pour récupérer son avoir. Du fait de l’insolvabilité des emprunteurs et de la baisse des prix des immeubles, plusieurs d’entre eux n’arrivent pas à rembourser leur dette, et la baisse des prix des immeubles entraine la faillite de plusieurs banques américaines. Compte tenu de la forte intégration de l’économie américaine dans l’économie mondiale, la crise américaine devient une crise mondiale.

Origine de la crise mondiale

La crise mondiale est partie des États-Unis, suite à la création d’un type de crédit immobilier. En général, ce type de crédit est garanti par les immobiliers. En 2007, les Américains avaient créé trop de crédit de ce type. Si l’emprunteur n’arrive pas à rembourser ses dettes, la banque récupère la maison et procède à sa vente. Si l’emprunteur ne peut pas rembourser ses dettes, et qu’en même temps, le prix de l’immobilier baisse, du fait de la concurrence, alors les banques qui ont offert ces crédits sont en difficulté. En plus, le montage financier devient de plus en plus complexe, puisque les banques en question ont transformé les dettes en titres négociables, afin de satisfaire les besoins immédiats en liquidité. Par exemple, si un particulier emprunte 3000 euros, il doit verser un montant supérieur à ces 3000 euros par exemple 3300 euros, intérêt compris. Celui qui achète le titre d’une valeur de 3100 euros a un intérêt de 200 euros, à l’échéance. Si le premier emprunteur n’arrive pas à rembourser ses dettes, le titre ne vaut rien. À partir du moment où plusieurs emprunteurs n’arrivent pas à honorer leurs dettes, les banques paniquent, la méfiance interbancaire règne, les banques ne se prêtent plus de l’argent. conséquent, certaines banques sont asphyxiées et ne peuvent poursuivre l’activité de crédit, malgré l’injection de liquidité, à faible coût, par la Banque Centrale.

Manifestation de la crise mondiale 

La hausse des prix des matières premières 

Les prix des matières premières ont connu un boom à partir de 2000, après une période de bas prix, de 1980 à 2000.

En 2008, les prix de nombreuses matières premières, notamment le pétrole et les produits agricoles ont monté si haut, qu’ils firent resurgir le spectre de la stagflation. Ces hausses s’expliquent notamment par la spéculation. Le marché financier étant orienté à la baisse, des spéculateurs se sont réfugiés dans le commerce des matières premières, notamment le pétrole et les produits agricoles, amplifiant artificiellement la hausse des cours. Le 2 janvier 2008, le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars. Ces prix élevés causèrent une très forte baisse de la demande, aggravée encore par la crise financière de 2008, qui a conduit à une forte baisse des prix : le baril de pétrole coûtait moins de 35 dollars, fin 2008.

L’inflation mondiale

En février 2008, Reuters annonçait que l’inflation mondiale était à un niveau historique, et que l’inflation était à son niveau le plus haut, depuis 10-20 ans, dans de nombreux pays. Plusieurs raisons de l’inflation ont été avancées : la politique monétaire expansive de la Fed pour faire face à la crise financière, la spéculation sur les produits de base, la hausse des prix des importations en provenance de la Chine, etc. À la mi-2007, les données du FMI ont montré que l’inflation a été à son plus haut niveau dans les pays exportateurs de pétrole, du fait qu’ils n’ont pas stérilisé les devises étrangères. Ce terme technique signifie que les apports de devises étrangères ont servi à accroitre la masse monétaire, d’où un excès de monnaie, par rapport aux biens et services disponibles.

Toutefois, l’inflation était également forte dans les pays en développement non exportateurs de pétrole, puisque la hausse de prix du pétrole va se répercuter sur le coût de transport. L’inflation était également croissante dans les pays développés, mais restait faible, par rapport aux pays en développement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE-I : L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL ET LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET SOCIOPOLITIQUE A MADAGASCAR
CHAPITRE-I : LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE MONDIAL ET SON INCIDENCE A MADAGASCAR
SECTION-I LA CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE
SECTION-II : LA CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE
SECTION-III : LA CRISE FINANCIÈRE ET SES REPERCUSSIONS SUR L’ÉCONOMIE MALGACHE
CHAPITRE-II : LA STRUCTURE ÉCONOMIQUE MALGACHE
SECTION-I : LES PHÉNOMÈNES DE LA DÉPENDANCE ÉCONOMIQUE MALGACHE
SECTION-II : LA STRUCTURE SECTORIELLE ET LA VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE
SECTION III- LA REFORME STRUCTURELLE DE L’ECONOMIE MALGACHE
CHAPITRE-III : LA POLITIQUE A MADAGASCAR
SECTION-I : LE CONCEPT SUR LE MARCHE POLITIQUE
SECTION-II : LES FACTEURS A L’ORIGINE DE LA DÉSTABILISATION POLITIQUE À MADAGASCAR
SECTION-III : LE CONTEXTE INTERNATIONAL ET LA REMISE À L’ORDRE CONSTITUTIONNEL
PARTIE-II : L’ANALYSE DES EFFETS DE LA CRISE POLITIQUE SUR L’ÉCONOMIE NATIONALE
CHAPITRE-I : L’ANALYSE DE LA PRODUCTION SECTORIELLE
SECTION-I : LA PRODUCTION ISSUE DU SECTEUR REEL
SECTION-II : LA SITUATION DU SECTEUR PUBLIC
SECTION-III : LE SECTEUR MONETAIRE
SECTION-IV : LA SITUATION DU SECTEUR EXTERIEUR
CHAPITRE-II : L’ANALYSE DES EFFETS DU DÉFICIT EXTÉRIEUR SUR LES SECTEURS ÉCONOMIQUES
SECTION-I : LE MODÈLE ÉCONOMETRIQUE EXPRIMANT LES CAUSES DU DÉFICIT EXTERIEUR DE MADAGASCAR
SECTION-II : DÉTERMINATION DU MODÈLE MACROÉCONOMIQUE DE L’ÉQUILIBRE DES COMPTES EXTERIEURS
SECTION-III : LES EFFETS DU DEFICIT EXTERIEUR SUR LES SECTEURS ECONOMIQUES
CHAPITRE-III : DIAGNOSTIC POUR UNE POLITIQUE DE RELANCE DE L’ÉCONOMIE MALGACHE
SECTION-I : DIAGNOSTIC SECTORIEL
SECTION-II : OBJECTIFS ET ORIENTATION DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE A MADAGASCAR
SECTION-III : LES MESURES DE REDRESSEMENT DE L’ÉCONOMIE MALGACHE
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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